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Jayan Thakur
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# Dim 20 Fév - 20:44
 
I'll be there for you

Ils n’avaient jamais réellement su ce qui était arrivé à Swan ce soir là. Aubin l’avait traqué une bonne partie de la nuit, Ravi avait aussi tenté de la joindre mais en vain. La jeune femme avait quitté le pub de façon précipitée puis avait tout bonnement disparut de la circulation jusqu’au lendemain. Une chance que Nathan ait été là tout de même et Jayan était tout aussi sceptique que Ravi quant à cette étrange histoire qui tourmentait à présent la pauvre Swan. Quoi qu’il était bien placé pour savoir que les apparences sont trompeuses mais il n’aurait jamais pensé le jeune homme capable d’une chose pareille… Pas plus qu’il n’aurait pensé ce monstre lié au garçon qui semblait atrocement différent de son beau père. Jayan aurait dû mener l’enquête de façon plus poussé, comme il s’en voulait d’avoir fait confiance si vite et de ne pas avoir cherché plus loin ! Mais qu'aurait-il pu faire de toute façon ? Swan ne lui parlait plus et elle avait toutes les raisons du monde de le détester.  

Quoi qu'il en soit, l'Indien avait été soulagé de voir sa fille bien entourée le soir de la Saint Valentin. Il avait confiance en Ela et savait que sa fille était traitée comme une princesse chez les Kapoor. Ravi lui donnait d'ailleurs tous les jours des nouvelles, petite attention dont il lui était terriblement reconnaissant. Swan lui manquait atrocement seulement il ne savait pas quoi faire pour arranger les choses. Lui parler serait sûrement inutile car elle pouvait se braquer. Lui envoyer des messages paraissait guère plus efficace car elle pourrait les filtrer. Que lui restait-il alors à part continuer à lui verser son salaire comme si de rien n'était ? Une mince aide financière qui pourrait permettre à la jeune femme de se prendre son propre appartement un jour, loin de Nathan et de cette épreuve. Comme il aurait aimé être plus présent ! Être plus utile ! Hors ce n'était pas si simple, Jay ne le savait que trop bien et il savait aussi qu'il ne méritait pas sa place de père.  

« Vous n'avez pas affiché votre trophée ? »

S'amusa le jeune barman alors qu'il venait signaler sa présence dans le bureau de son patron. La matinée allait commencer, les deux hommes étant arrivés tôt comme à leur habitude. Ils formaient une bonne équipe et travaillaient comme des dingues pour ce bar.  

« Serais-tu jaloux d'avoir manqué ça ? »

Rétorqua l'aîné avec un sourire malicieux. Il ne savait pas la raison exacte qui avait poussé Ravi à quitter le bar un peu avant la fin de son service ce soir là mais, le connaissant, il savait que c'était une excellente excuse. Ravi n'était effectivement pas le genre à faire du zèle, préférant rester plus longtemps que partir plus tôt. Puis il avait eu l'air inquiet au moment de partir ce qui avait également inquiété Jay qui fut rassuré par quelques textos un peu plus tard dans la soirée. Rien à voir avec Swan visiblement... Ou, du moins, c'est ce que Ravi lui avait dit. Mieux valait qu'il ne sache rien même s'il pouvait comprendre que les jeunes gens s'amusent à boire à outrance pour oublier.  

« Il parait que vous avez été renversants, je suis impatient d'assister à la prochaine, j'ai beaucoup à apprendre. »

Répondit-il, sincère. Ravi admirait en effet beaucoup son patron et il enviait la passion qui brûlait dans le regard du couple. Lui n'avait jamais connu ça, pas encore du moins... Pour ce qui est de la danse, le jeune Indien n'avait rien à leur envier à part le fait de ne pas être très à l'aise en duo.

« Tu avais l'air de bien t'en sortir la dernière fois pourtant. »

La pique était innocente mais le coeur du barman manqua un battement. La dernière fois qu'il avait dansé en "couple", c'était avec Jam... Une danse sensuelle dont il se souvenait encore et qui lui manquait bien plus que de raison. Mince, même Jay se mettait à le narguer sur cette histoire ! Et la présence des filles à la soirée de Saint Valentin n'avait clairement pas joué en sa faveur, offrant au patron d'autres éléments de taquineries pour son barman favori.

« Je dois tout à ma partenaire de l'époque. »

Répondit-il, espérant paraître je-m'en-foutiste bien que le sujet le trouble toujours. De plus en plus même ce qui aurait réellement du l'inquiéter.

« De l'époque ? »

Insista Jayan, peu convaincu par la réponse de son ami qui, par chance, fut interrompu par un bruit à l'entrée. La porte était déjà déverrouillée même si le panneau "ouvert" n'était pas retourné. Officiellement, ils n'ouvraient que dans une demi-heure et, aujourd'hui, la patronne était aussi prévue. Elle était moins présente que son frère mais tout aussi efficace et appréciée.

« Swan ? »

Ravi vivait avec elle mais il ne savait pas qu'elle comptait venir aujourd'hui. Pas plus qu'il ne s'attendait à la voir prendre la direction du bureau. Rassurant, le jeune homme lui lança un sourire avant de s'écarter de la porte pour gagner les vestiaires, préférant laisser son amie parler avec son père. Car c'était sûrement pour ça qu'elle était là sinon elle l'aurait prévenu. Les sens aux aguets tout de même, le jeune homme ne savait pas trop à quoi s'attendre, pas plus que Jayan qui s'était instinctivement levé sans oser s'approcher de sa fille, le coeur au bord des lèvres.

« Swan ? » Dit-il en écho, le souffle court. «  Tu vas bien ? »

Demanda-t-il simplement, incapable de trouver mieux. Tant de mots lui brûlaient pourtant les lèvres, il y a tant de choses qu'il aurait voulu dire ! Pudique néanmoins, prudent aussi, l'homme était bloquée derrière son bureau, un regard ému dirigé vers sa fille qui lui avait tant manqué et qu'il voulait prendre dans ses bras. Juste ça. Juste la prendre dans ses bras et lui promettre d'être là pour elle car c'était le cas, il serait toujours là... Même s'il ne le méritait pas et même si elle n'en voulait pas. Quelle torture.

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# Dim 27 Fév - 10:24
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▼▲▼  
 

Arrivée devant la devanture du Brew Brother Pub, je pousse un profond soupire qui humidifie mes yeux. Les rues d’Ottawa sont calmes, le soleil est à peine levé et une brise glaciale vient chatouiller mes pommettes. Même si Mars arrive, la neige ne semble pas vouloir quitter les lieux et me ramène sans arrêt à cette monstrueuse soirée, soirée durant laquelle j’ai été abominable avec mes ainés. Pas un jour ne passe sans que je culpabilise d’avoir laissé les émotions me submerger, pas un jour ne passe sans que j’aie une pensée pour Jayan et Esmé. Je regrette tant mon comportement d’enfant déséquilibrée, l’impression de ne pas avoir été légitime dans ma colère, du moins, d’avoir dépassé les bornes. Le regard triste de mon père hante mes nuits, le visage larmoyant de ma mère hante mes cauchemars. Moi qui suis si altruiste et réfléchis en règle générale, je suis devenue une tout autre personne ce soir-là : des années de tristesse qui ont refait surface, le traumatisme de l’abandon que je me suis prise en pleine gueule, des années de mauvais choix qui refont surface. L’angoisse d’avoir retrouvé la mémoire au pire moment n’a pas aidé dans le processus, j’ai perdu mes moyens. J’ai honte d’avoir offert ce spectacle, honte de laisser l’obscurité me consumer. Et la vague de douleur que je me bouffe ces derniers temps m’a ouvert les yeux : je ne peux plus lutter en ayant encore ce poids de culpabilité sur les épaules. Il faut que j’affronte mon passé, aussi douloureux soit-il.

Au-delà du besoin de renouer avec mes racines et de crever l’abcès, je dois me reprendre. Depuis la soirée Saint-Valentin, la douleur à laisser place à un énorme vide. Je souffre toujours, mais sous anesthésie... ne pas avoir de nouvelles de Nathan a aidé dans le processus. Qu’il n’ait pas essayé de me recontacter pour la fête des amoureux fut un sacrer coup de massue. Bon... je n’ai pas forcément rallumé mon téléphone portable depuis mon départ précipité de l’appartement, ça n’aide pas. Mais j’ai trop peur de ce que je pourrais y lire, trop peur de pardonner facilement et faire les mêmes erreurs qu’autrefois. J’ai peur de mon amour pour Nathan Carter qui, malgré les circonstances, est toujours aussi fort et dévastateur.  

Pour temporiser cet amour qui me détruit de l’intérieur, il faut que je m’occupe, que je pense à autre chose. Reprendre le sport dans un premier temps, enfiler mes ballerines dans un second temps... Renouer avec moi-même et faire ce en quoi je suis douée, me perfectionner dans l’espoir d’accomplir mes rêves oubliés. Ma rupture inachevée m’a fait perdre tout le poids que j’avais gagné en me laissant aller, me muscler et retrouver mon corps de danseuse n’est pas très compliqué mais ça demande beaucoup de rigueur. J’ai besoin de me dépenser pour ne plus penser, m’activer et ne plus me retrouver seule avec moi-même, c’est le seul remède que j’ai trouvé pour aller mieux. Ou du moins, survivre tant que c’est possible. Reprendre mon poste au pub est la suite logique à tous mes efforts, je ne peux pas supporter que Jayan me verse encore mon salaire alors que je glande toute la journée devant la télévision. Je ne peux pas supporter autant de privilège, ce n’est pas comme ça que je fonctionne... il faut que je me connecte à la réalité, que j’honore mon engagement en tant que serveuse. Il faut que je reprenne ma vie en main.

Prenant une grande inspiration, je pousse la porte du pub avec une fausse détermination. Malgré le petit panneau “ close “ je sais qu’à cette heure-ci, Jayan est déjà dans son bureau. Voilà pourquoi je suis venue un peu plus tôt, je ne voulais pas me donner en spectacle ou essuyer un refus de sa part devant tout le monde. J’ai suffisamment donné dans l’humiliation ces derniers temps...
L’endroit est calme, bien différent de la soirée de St Valentin où j’étais déjà bien déchirée. Les bras croisés sur le ventre, je parcours la salle vide des yeux en m’avançant timidement vers le bureau, angoissée. Imaginons qu’il ne soit pas là, ou pire... que maman soit avec lui et que je les surprenne. Ils avaient l’air si proches à danser l’autre soir, un véritable petit couple d’amoureux... Comme si ces dernières années n’avaient jamais existé. Le cœur au bord des lèvres, je repense à Nathan et ça m’achève. J’attendais le 14 février impatiemment, j’espérais une vraie fête entre amoureux, un vrai truc spécial et officiel comme tout le monde. Mais comme d’habitude dans ma vie instable, rien ne s’est passé comme prévu. Il me manque et ça me foudroie à chaque fois que j’y pense... Mais ce n’est pas le moment d’y penser, je croise le regard de Ravi et j’ai la nausée.

« Swan ? »

J’esquisse un bref signe de la main suivie d’un sourire timide. Faut dire que je n’avais pas croisé Ravi depuis hier après-midi, bien trop occupée à me reprendre en main et lui faire la surprise. Quand on me regarde, on est surpris : mon éternelle crinière noire a disparue, remplacé par un carré court qui met mes traits fins en valeur. Ma longue chevelure que je chérie depuis toujours, symbole de mes racines et ce qui faisait que je ressemblais énormément à ma mère... tout a disparue. J’avais besoin d’évolution, de changer d’apparence dans l’espoir que mon avenir suive la même dynamique. En plus j’ai fait don de ma longue queue de cheval à une association caritative qui se serrent de cheveux pour créer des perruques aux femmes dans les pays défavorisés. Une pierre deux coups comme on dit... J’ai l’impression d’avoir l’air plus vieille dans la glace maintenant...

Quoi qu’il en soit, je voulais faire cette surprise à tout le monde pour prouver que je vais de l’avant. Même si ça paraît logique à présent, je ne m’attendais pas à tomber sur mon meilleur ami qui me gratifie d’un sourire avant de disparaître. Il doit se douter de ma présence, mais je me note quand même de lui en toucher deux mots quand je rentrerais à l’appartement. Je croise le regard de mon père et son expression me bouleverse, je chancèle d’un pied à l’autre en me tordant les doigts.

« Swan ? » ils pensent que je suis fantôme venue pour les hanter ou quoi ? À dire mon prénom comme s’ils voulaient s’assurer de ma véritable présence en ces lieux. C’est sûrement l’effet de ma nouvelle coiffure qui fait ça ! J’espère que ce n’était pas une erreur... « Salut papa... »  je prononce timidement en me tordant les poignets. Dire ce mot me fait quelque chose dans l’estomac, je sens son odeur tout prête de moi et repense à nos moments partagés alors que je n’étais qu’une gamine. Je ressens à présent ce manque indescriptible qui nous lie tous les deux. « Tu vas bien ? » sa question m’amuse, j’esquisse un faux sourire en baissant les yeux. Il sait bien que non, Ravi doit lui avoir raconter toutes mes récentes péripéties. « Pas vraiment, mais ça tu le sais déjà... et toi ? » même échanger des banalités semble mission suicidaire. Pourtant ça me fait un bien fou. Je déglutis et regarde un moment son bureau, essayant de ne pas repenser à la dernière fois où je m’y suis rendue. L'odeur du sang et du verre brisé hante encore les lieux...  « Vous étiez mignons, maman et toi l’autre soir... » j’admets avec une petite voix sincère, sans une once de méchanceté. Il faut bien commencer par quelque chose, j’avais prévu tout un petit discours et maintenant qu’il est là, devant moi, c’est la panne sèche. Quel enfer...

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# Lun 28 Fév - 18:15
 
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Ravi n'avait pas osé rester au milieu, se contentant d'un regard entendu à Swan accompagné d'un petit sourire rassurant. Il voulait qu'elle sache qu'il était là au besoin, qu'elle pouvait compter sur lui mais qu'il ne voulait pas s'imposer. Quant à sa coupe ? Il l'avait bien sûr remarqué mais les commentaires (positifs) pouvaient bien attendre ce soir puisqu'ils vivaient ensemble. Chose que Jay savait bien que les deux hommes n'en parlent pas, par pudeur mais surtout par respect pour Swan.

Quoi qu'il en soit, l'ancien policier sentit son coeur se serrer quand sa fille prononça ce mot si merveilleux qu'il n'espérait plus jamais entendre : papa. Rôle qui lui avait toujours tenu à coeur mais qu'il ne pensait plus mériter depuis dix ans... Et encore moins depuis cette lamentable nouvelle erreur qui justifiait parfaitement la haine que Swan pouvait nourrir à son égard. Car il lui avait menti allègrement, trichant sur son identité, trahissant sa confiance sans ménagement, le tout par pur égoïsme. Un minable qui ne pouvait se résoudre pas à espérer mieux malgré les paroles rassurantes de son épouse... Aurait-elle eu raison ? Sans doute, Esme avait toujours raison.

« Entre je t'en prie. »

Sourit-il avec une maladresse qui lui allait fort mal tant elle était inhabituelle venant de lui. D'un geste de la main, il avait invité Swan à prendre place sur la chaise devant son bureau, n'osant pas se rassoir et ne sachant pas quoi faire de son grand corps. Bien sûr, il rêvait de la prendre dans ses bras, de lui dire à quel point il était heureux de la voir et soulagé de voir qu'elle avait meilleure mine. Cette nouvelle coupe mettait en valeur ses traits bien qu'il lui fut difficile de s'y faire au premier abord : il l'avait toujours vu avec de longs cheveux noir, apprenant avec passion à les coiffer pour qu'elle soit toujours impeccable à l'école et pour qu'elle puisse épater les copines... Si seulement ils pouvaient retrouver cette complicité qui lui manquait tant...

« Oui... » Admit-il en baissant les yeux, se sentant bien bête d'avoir posé la question. Mais que dire ? Que faire ? Il n'en savait rien et c'était une torture. « Je... Ça va. »

Reprit-il, un peu surprit par la question et désarçonné par l'air assez détaché de la jeune femme. Tout comme il fut surprit par la remarque qui suivit bien qu'elle lui arracha un sourire à la fois tendre et légèrement gêné. Un vrai adolescent face à son premier crush et peinant à l'admettre aux copains. Lui qui était pourtant toujours si sûr de lui, toujours si robuste... La situation l'avait transformé de bien des manières et toutes n'étaient pas aussi agréable que ce sentiments d'être amoureux pour la première fois.

« C'est surtout à elle qu'il faut le dire. » Admit-il modestement bien qu'ils soient tout deux de brillants danseurs qui n'avaient rien perdu de leur superbe. « Nous étions heureux de te voir avec tes amies, vous avez l'air de vous être bien amusées. » Affirma-t-il avec sincérité bien que "rassuré" aurait été plus juste. « Les Kapoor sont de belles personnes. » Reprit-il sans essayer de lui tirer d'information. Simple vérité entonnée pour faire la conversation, pour estomper un peu cette horrible impression de marcher sur des oeufs... « Et cette nouvelle coupe te va comme un gant. »

Reprit-il avec un sourire tendre. Il la préférait avec les cheveux longs mais elle était tout de même sa princesse et il n'était donc plus objectif. Quoi qu'elle fasse, il ne pouvait que la soutenir, l'aider, l'aimer... Si seulement elle le savait ! Si seulement elle pouvait lui pardonner sa stupidité ! Mais il ne fallait pas rêver bien qu'elle semble étrangement calme et souriante... Qui sait, tout espoir n'était peut-être pas vain ?

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# Mer 2 Mar - 21:03
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Le Brew Brother Pub paraît bien triste sans ses décorations de Saint-Valentin. La lumière tamisée et l’absence de clients donne au bar des allures de cabaret des années 30. Je ne m’étonnerai même pas de voir le fantôme de Janis Jopelin accoudé au bar, me dévisageant d’un air espiègle. J’aime cet endroit et ce qu’il dégage, comme attirée par une force mystérieuse, un lien invisible qui m’oblige à pousser les portes closes et renouer avec mon passé. Bien des fantômes hantent ces lieux, certains ne sont pas transparents et t’accueillent avec le sourire...
Prise sur le fait accomplis, j’esquisse un bref signe de la tête à Ravi et détourne le regard, glissant une mèche inexistante derrière mon oreille par réflexe. Que dire finalement ? J’espérais le trouver seul, revenir la queue entre les jambes et la mine basse sans spectateurs, sans avoir de compte à rendre en rentrant. J’espérais ne pas offrir un spectacle trop pathétique en revenant sur mes pas, faire comme si de rien était et admettre mes erreurs dans le plus grand secret. Mais mon plan présente des défauts, je ne maîtrise pas encore assez bien mon sujet : forcément que le jeune Indien est toujours là avant tout le monde, depuis le temps que nous travaillons ensemble je devrais le savoir ! Quelle négligence, moi qui ai l’habitude de tout prévoir, ces derniers temps j’ai bien du mal à me reconnecter à mon moi intérieur...

« Entre je t'en prie. »

Je me racle la gorge, longeant timidement le mur comme j’ai pu le faire ce soir-là. J’ai l’impression d’être un vampire que l’on aurait autorisé à entrer : incertaine, sur le qui-vive, prêt à argumenter pour plaider ma cause. Il serait bien légitime qu’il m’en veuille, qu’il m’invite à prendre congé poliment après avoir entendu ma plaidoirie. Il serait légitime qu’il se venge de ma colère, prêt à faire aussi mal que moi si c’est toutefois possible. Qu’importe, je serais prête à affronter la tornade car je n’ai plus rien à perdre...
Prudemment, je tire la chaise du bureau vers moi et m’y installe, les mains à plats sur les accoudoirs. Je m’oblige à ne pas me remémorer la scène de cette nuit-là, à ne pas me rappeler où se trouvait ma mère et dans quel état elle était. Sa déception palpable à mon égard et la douleur que je leur infligeais par pur égoïsme...
Un monstre. Je suis devenue un monstre et l’histoire avec Nathan n’est autre qu’un juste retour de bâton...

Installée comme si j’étais condamnée à la chaise électrique, je regarde brièvement autour de moi avant de le fixer. Malgré les années, il n’a pas changé et son parfum est aussi doux qu’autrefois, cette époque où je me perdais dans ses bras. Époque où je disais à qui voulais bien l’entendre que j’étais amoureuse de mon papa, que j’allais me marier avec lui... des mots d’enfants qui traduisent de l’amour que je lui porte, de cette affection et de ce lien qui ne m’a jamais quitté. Mais comment le regarder avec la même douceur en oubliant nos rancœurs ? J’ai toujours ce besoin de lui en vouloir, cette colère d’avoir subis ce que personne ne devrait subir. Mais pourtant j’ai envie d’oublier. Besoin d’oublier. La douleur est omniprésente et je commence à voir trouble, je ne peux pas ignorer la culpabilité qui m’accable et mon envie d’être à nouveau présente dans sa vie. C’est mon père, quoi qu’il arrive. Même si j’aurais voulu une rencontre moins brusque et moins... brève ?

Nous échangeons des banalités. Certainement pour ne pas montrer que nous souffrons. En tout cas c’est mon cas, j’ai besoin de faire face même si les larmes menacent à chacun de mes mots. Comment arrive-t-il à soutenir mon regard sans se rendre compte que je suis à deux doigts de m’écrouler ? Suis-je si bonne actrice que ça... ? J’ai mal choisi ma voie, j'aurais dû me lancer dans le théâtre...
« Oui... » inutile de tourner autour du pot. Il sait tout mais est trop polis pour le dire à voix haute. Je gigote un peu sur ma chaise, le cœur transpercé de toute part. « Ravi t’as aussi dit pour Nathan... ? » j’interviens timidement avant de me rendre compte de ma bêtise. Bien sûr qu’il sait, de ce que j’ai appris, il a été le principal antagoniste de toute la révélation. Mais il faut bien désamorcer le problème d’un bout à l’autre, parler de ma rupture inachevée est plus “ simple “ que de parler de moi. De nous. C’est lunaire, comme venue d’un autre univers.  

« Je... Ça va. » je hoche la tête, soulagée. Jayan Thakur et Esmé Torres sont des forces de la nature, moi qui avais lutté pour ne pas leur ressembler, j’ai autant la tête dure qu’eux. Une vraie bombe à retardement comme dirait le beau-père à Nathan... Le cœur lourd, je parle de maman et lui, songeant à cette alchimie entre eux qui ne les a jamais quittés. C’était beau de voir que malgré les épreuves, leur amour est toujours intacte. Malgré moi, plus je les observais, plus je me comparais à eux et à mes erreurs avec Alfonso et Nathan. Et plus j’y pense, plus mon cœur se brise, si c’est encore possible...

« C'est surtout à elle qu'il faut le dire. » son sourire tendre, cette fausse modestie qui cache l’admiration qu’il a pour son épouse. Je me crispe, songeant à quel point j’aurais voulu que quelqu’un ait la même douceur à mon égard. Pas de mascarade, pas de mensonges ou de faux semblants... juste ce sourire délicat et ce regard brillant. La même jalousie que j’avais à l’égard de Ravi et Jam m’assaille, je frissonne et déglutis « Nous étions heureux de te voir avec tes amies, vous avez l'air de vous être bien amusées. » je souris en pensant au début de soirée chaotique « Elles ont fini par me convaincre, moi j’étais partie pour un livre et au lit à 21h.. » j’admets sans cacher mon sourire gêné, faut dire qu’avant son départ j’étais déjà une grande amoureuse des livres, ça ne s'est pas arrangé en grandissant. Mais la saint-valentin et tout ce que cette fête représente... vue le contexte émotionnel, je n’étais pas spécialement en état de faire la fête. Heureusement qu’Ela et Jam ont su trouver les mots et me mettre dans l’ambiance pour sauter le pas... « Les Kapoor sont de belles personnes. » comment le contredire ? « C’est vrai que j’ai beaucoup de chance... mais je sais aussi qu’à long termes, je ne pourrais pas abuser de leur gentillesse... » même si je mettrais ma main à couper qu’Ela serait prête à m’accueillir aussi longtemps que je le voudrais, tout comme son frère d’ailleurs, je ne suis pas du genre à m’imposer. Il faut que je trouve un plan B et vite avant de manquer de ressource... mais la perspective de me lancer dans l’inconnu m’angoisse énormément.  

« Et cette nouvelle coupe te va comme un gant. » son sourire paternel fait rater un battement à mon cœur. Instinctivement, je caresse ma clavicule, là où se trouvait une masse de cheveux noirs qui me manque déjà. « Ça fait bizarre... j’ai l’impression d’avoir pris dix ans ! » j’avoue mes craintes avec une petite voix. J’avais besoin de ce changement pour ouvrir un nouveau chapitre, même si c’est radical, c’est nécessaire. Les cheveux ça repousse de toute façon, même si j’ai l’impression d’avoir tiré un trait sur mes origines en mettant ce coup de ciseaux. Ce n’est vraiment pas le but recherché et je m’en voudrais que Jayan pense ainsi...  

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# Jeu 3 Mar - 21:38
 
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Même s'il était très jeune à l'époque, Jayan n'a jamais eu peur d'être père. Pour lui, c'était la suite logique de son histoire et, malgré les circonstances, ses deux pères avaient été merveilleux avec lui, ne pouvant que lui offrir un brillant exemple à suivre. Bref là aussi, à croire qu'en fait ils ne savaient pas faire ça sur le long terme, que la malédiction les suivaient : Son père biologique mort quand il était enfant, son père adoptif mort peu après, lui disparut plus ou moins malgré lui... Il avait été orphelin, il s'était construit seul et s'était promis de ne jamais infliger ça à ses enfants, promesse qu'il n'avait pas tenu et c'était pourtant bien la seule. Respecter sa loyauté envers son épouse, respecter sa promesse de protéger et servir le peuple au péril de sa vie, ça il l'avait fait mais les enfants ? Ce n'était pas faute d'avoir essayé pourtant mais, de toute évidence, il ne savait pas faire, l'exemple n'allait pas au delà, le destin non plus... Ainsi donc, il ne savait réellement pas comment agir face à cette nouvelle chance, effrayé par l'idée de faire un faux pas, tétanisé face à l'éventualité de briser le fragile équilibre, terrorisé à la perspective de la faire fuir... Lui qui n'avait jamais eu peur de rien, pas même de la mort, le voilà ridicule à ne pas savoir où poser ses yeux ni ses mots.

Sans compter que la situation était encore plus compliquée qu'elle ne l'était à l'origine, l'histoire de Nathan se mêlant à la leur et le rendant encore plus mal à l'aise. Bien sûr qu'il savait, il avait toujours tout su même s'il n'avait jamais agit à la lumière du jour. Même cette fois d'ailleurs, laissant Ravi prendre les devants pour lui sans pour autant le guider vraiment. Comme toujours, Jayan avait tout supervisé depuis sa grotte, tirant les ficelles dans l'ombres, guidant les pions dans l'espoir d'arranger les choses à distance. C'était idiot pourtant, ce n'est pas ça qu'on attend d'un père, on attend qu'il soit là, qu'il prenne dans les bras, qu'il protège, qu'il rassure... Mais méritait-il encore cette place ? Sans doute que non, surtout pas après cette scène lugubre dont il se souvenait encore trop bien et qui le rendait nerveux. Et pourtant il rêvait de prendre sa fille dans ses bras, ne supportant pas de la voir si mal. Que pouvait-il faire de plus de toute façon ? Lui dire que tout allait bien se passer ? Que ce n'était qu'une mauvaise passe ? Il n'était plus légitime pour avoir ce discours, ses bras et ses paroles ne marchaient sûrement plus comme ils l'avaient fait jadis. Et comme ça lui manquait...

« J'ai su oui... » Soupira-t-il, se doutant que le jeune homme lui avait expliqué toute l'histoire mais ne souhaitant pas le préciser. « Je suis désolé. »

Phrase toute aussi idiote mais il n'avait rien de mieux, incapable d'être un père malgré son envie brulante. Si perturbé même qu'il fut surprit par la question de sa fille, ne s'attendant pas à une telle "facilité" à changer de sujet. Mais il était inutile de mentir : il allait plutôt bien à part ça. Esme lui offrait une nouvelle chance, Aubin et Julian était au courant et prêt à le laisser revenir doucement dans leur vie et il allait bientôt revoir son dernier fils. Ce n'était pas suffisant pour lui faire oublier la peine qu'il ressentait à l'égard de sa fille bien sûr mais, en soit, il allait plutôt bien. Mieux que lors de leur dernière rencontre en tous cas.

« Elles ont eu raison, il fallait te changer les idées. »

Tenta-t-il d'une voix rassurante bien qu'hésitante. Se changer les idées, il savait mieux que personne à quel point c'était facile à dire mais impossible à faire parfois... Autre phrase inutile qu'il aurait sûrement mieux fait de garder pour lui sauf qu'il ne pouvait pas non plus ne rien dire, instinct paternel oblige. Quelle torture de se retrouver ainsi pris entre deux feux ! Si seulement elle pouvait le pardonner aussi facilement qu'Aubin, s'il avait été moins idiot... Quoi qu'il en soit, l'homme restait rassuré que sa fille soit si bien entourée. Ses amies semblaient adorables et Ravi était un homme de confiance, ils pouvaient sûrement l'aider mieux que lui et il leur en était terriblement reconnaissant.

« Si tu veux, il y a une chambre pour toi à la maison... »

Hésita-t-il à nouveau, relevant un regard plein d'espoir vers elle. C'était la stricte vérité là aussi : il y avait une chambre pour elle dans cette grande maison qu'il avait acheté pour eux tous à l'époque. Grande maison supposée devenir LEUR maison, leur nouveau foyer, leur nouveau départ. Autant de chambre que d'enfants, plusieurs salles de bain, un grand salon et un beau jardin... Une maison parfaite bien que sobrement décorée justement pour qu'ils puissent tous y mettre leur petit grain de sel. Espoir idiot et vite ravalé bien qu'il ne soit pas arrivé à se résoudre à vendre, vivant ainsi seul dans ce palace beaucoup trop grand pour lui même à peine assez pour héberger tous ses démons... Un autre prix à payer pour ses erreurs, un de plus.

« C'est vrai que tu as l'air plus mature mais ça te va très bien. » Insista-t-il, sincère et sans pouvoir retenir son sourire presque fier et son regard admiratif. Swan était tout aussi belle que sa mère, deux merveilles à ses yeux, des trésors. « Swan je... » Osa-t-il après un léger silence et un soupir visant plus à l'encourager qu'autre chose. « Je sais que je ne suis plus rien pour toi et c'est parfaitement légitime mais... » Il s'était levé un peu malgré lui, sans colère, juste poussé par une vague d'espoir. « ... je suis là pour toi. Si je peux faire quoi que ce soit, n'hésites pas. »

Avait-il enchaîné sans attendre, cherchant son regard et sentant son propre coeur battre à la chamade au bord de ses lèvres. C'était un geste osé mais il n'avait pas pu le retenir, ne supportant plus d'être aussi inutile face à son désespoir. Quel rôle voulait-il exactement ? Aucun en particulier, il voulait juste être là, lui prouver qu'il la pardonnait, qu'il était prêt à tout pour elle. S'il le fallait, l'ancien mafieux aurait même pu retomber dans de vieux travers peu recommandables comme il l'avait fait avec le copain de Naya... Juste une petite secousse mais il aurait pu faire pire sans hésiter, rien n'était trop grave pour sa fille, il se devait de tout faire pour elle même si, à présent, il ne savait justement pas ce qu'il était juste de faire. Autant que ça vienne d'elle, que les ordres soient clairs, il était prêt.

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# Ven 4 Mar - 18:36
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C’est injuste d’avoir si mal. Mal à en crever, mal de ne plus savoir pleurer. Mal au point de ne plus vouloir se lever ou simplement d’attendre que quelqu’un vienne nous chercher. L’attente est longue, je commence à me décomposer...
… en commençant par mes cheveux...
C’est dur de faire semblant, de croiser le regard de Ravi et d’Ela chaque matin. Dur d’esquisser un faux sourire, de continuer à vivre. C’est dur de ne pas inquiéter, c’est dur d’être invisible... Mais que faire ? J’ai l’impression de hurler, m’époumoner, m’arracher la voix, taper des pieds comme une enfant en colère. J’ai l’impression de dramatiser ma peine au milieu d’une foule qui m’ignore, comme si je n’étais qu’un fantôme ou une folle de plus à faire interner. Ou alors... c’est peut-être plus simple pour tout le monde de faire comme si de rien était... ? Je déglutis, le corps frémissant. Je ne cherche pas à me faire plaindre, être traitée différemment ou qu’on me ménage...  
Mais alors qu’est-ce que je veux exactement ? Tout et son contraire. Extérioriser ma peine pour m’en défaire ? Mais me défaire de la douleur reviendrait à tirer un trait sur lui...
Moi qui associais son visage à l’amour, je ne peux plus penser à lui sans souffrir. Dissociez cette souffrance et je me dissocierais de lui... ne me l’enlevez pas... son image est tout ce qui me reste...

« J'ai su oui... » je ferme les yeux à ses mots, les larmes brûlent sous mes paupières. J’aimerais qu’il en soit autrement, que cette histoire ne soit qu’un cauchemar de plus. Je laisse un instant ma tête tomber en avant, comme accablée d’un poids trop lourd qui ne fait s’accumuler depuis des années. Ce n’est peut-être pas plus mal qu’il soit au courant, je n’aurais pas été capable de le formuler à voix haute... raconter les récents traumas reviendrait à invoquer mes démons... « Je suis désolé. » un silence plane au-dessus de nos têtes l’espace d’une minute. Une longue minute où je suis enfermée dans mon propre corps, je ne vois plus rien, je n’entends plus rien. Seul mon souffle et les battements de mon cœur parviennent à briser la cacophonie du silence. Acouphène acouphène acouphène acouphène acouphène acouphène...

« Ce n’est pas grave. » je réponds après un long silence dans lequel je m’embourbais. À excuse bateau, réponse bateau. Nous sommes comme deux inconnus à un enterrement, l’un présente ses condoléances, l’autre le gracie. Mais chacun sait à quel point la douleur est vive, pour lui comme pour moi. C’est peut-être plus simple de s’en tenir à des formalités ? Ne pas déverser sa douleur et laisser découvrir sa plaie béante. Juste... ignorer.

Malgré un échange doux et professionnel, j’ai l’impression que mon sang boue dans mes veines. Comme si j’allais me mettre à pleurer d’un instant à l’autre, pour la première fois depuis ma descente aux enfers. J’ai le bout du nez qui brûle et le souffle court, signe que notre conversation me fait plus de mal que de bien. C’était à prévoir : Esmé Torres et Jayan Thakur, à nouveau réunis pour un slow langoureux. Comme si de rien était. Comme si le poids des années n’avait pas atteint leur indéniable beauté... Je sais d’où vient m’a faculté à faire semblant. Se jouer du passer, oublier les rancoeurs pour se concentrer sur ce que l’on a de plus précieux...  

« Elles ont eu raison, il fallait te changer les idées. » je hausse doucement les épaules, toute trace de sourire a désormais disparu de mon visage. Je ne suis plus qu’une petite fille qui se confie à son père, sur ses doutes, ses peurs et ses angoisses. Comme avant que la vie ne décide de me l’enlever... « Et si je n’ai pas envie que ça change... ? » je chuchote assez fort pour qu’il m’entende, la voix brisée par un sanglot trop proche. Je lève des yeux humides vers l’homme qui m’a vu naître, le cœur au bord des lèvres et les joues brûlantes. Je ne suis pas malade, c’est mon esprit qui l’est et le répercute sur mon corps... « Je... Je n’ai pas envie de me changer les idées... Ça le ferait disparaître... » je formule enfin cette pensée à voix haute, fuyant son regard pour contempler mes mains qui se tordent sous la table. Quand je pense aux derniers mois... aux éloges que je faisais sur Nathan, à ma chance de l’avoir dans ma vie... cette même douceur dans le regard que je peux lire dans celui de Jayan quand il parle de ma mère. Malgré le contexte, c’était facile l’autre soir... je m’emmurais dans l’humour, plaisantant sur l’idylle naissante entre Ravi et Jamilah. C’était facile de ne pas penser, de laisser un pan de sa personnalité prendre le dessus sur le reste...
Ça me fait penser aux personnes atteintes du syndrome de TDI : trouble de personnalité multiple. Plusieurs personnalités dans un même corps qui “ front “ quand elles le décident. Ce soir-là, ce fut au tour de Swan la rigolote de faire son apparition, obligeant mon corps et mes angoisses à se mettre sur pause l’espace d’une nuit. Mais c’est le réveil le plus dur... quand tu réintègres ton corps et ta douleur...  

C’est aussi pour ça que je ne peux pas m’éterniser chez les Kapoor. Je ne peux pas leur faire subir ça plus longtemps, ils finiront par me détester comme je me déteste...
« Si tu veux, il y a une chambre pour toi à la maison... » un nouveau frisson me parcourt, il y a une fenêtre ouverte quelque part ou quoi ? Je croise les bras sur mon ventre, froissant les cicatrices que j’oublierais presque depuis le temps. « Tu crois que ce serait raisonnable... ? » je demande sans vraiment réfléchir, le cerveau à court de mot. La vérité est là, je souffre tellement de ce nouvel abandon que je ne supporte plus la distance que j’ai provoqué. Je ne supporte plus d’être loin de mon père avec les souvenirs qui m’assaillent chaque nuit, quand ce ne sont pas ceux avec Nathan. Je ne supporte plus d’être loin de mon père, j’aimerais que sa proposition devienne un ordre mais je suis trop intimidée pour le lui avouer. Peut-être qu’il dit ça par politesse, c’est un homme bien et ce depuis toujours... jamais il ne laisserait ses enfants dans la misère. Mais si je l’ai déçu au point qu’il ne m’aime plus... ? La scène de l’autre soir me monte à la tête, je me noie dans ma culpabilité et les larmes commencent à déborder.

« C'est vrai que tu as l'air plus mature mais ça te va très bien. » je secoue doucement la tête, butée comme l’enfant que je suis resté. Je suis mâture depuis toujours, depuis mes quinze ans et contre ma volonté. La vérité c’est que je veux être une petite fille, juste pour avoir le plaisir de me blottir à nouveau dans ses bras, me lover contre son torse et m’envelopper de son parfum. Je veux régresser et pleurer comme un bébé, que l’on me dise que tout ira bien et que ce n’est qu’un mauvais moment a passé. Délicieux mensonges qui me feraient du bien... aussi discrètement que possible, j’essuie une larme qui me chatouille la joue. « J’ai l’impression de ne plus ressembler à maman... » j’avoue en soufflant un rire, me demandant encore si j’ai fait le bon choix. J’ai l’impression de trahir Esmé et ses origines en me débarrassant de cette crinière qui faisait notre fierté, comme si je la reniais elle et tout ce que je suis. Mais ce n’est pas le cas, pas du tout... bien au contraire. Et Nathan... est-ce qu’il me trouvera toujours belle ? Son avis compte, et je ne le connaitrais jamais...

« Swan je... » mon cœur rate un battement, je lève des yeux mouillés vers lui, la bouche entre-ouverte. « Je sais que je ne suis plus rien pour toi et c'est parfaitement légitime mais... » ses mots font mal, j’ai l’impression qu’il m’a arraché le cœur pour le réduire en poussière. C’est cette image que je lui renvois ? Celui d’une fille qui n’a plus envie d’avoir de père ? Ma mâchoire se serre pour contenir un haut-le-cœur. J’aimerais le contredire, lui dire que je l’aime et que je regrette d’avoir agis comme une enfant gâtée, mais je ne l’interromps pas dans sa tirade. Prête pour le second round. Je ne peux pas croire ce qu’il me dit, je suis la pire fille de l’univers... « ... je suis là pour toi. Si je peux faire quoi que ce soit, n'hésites pas. » c’est trop pour moi. Mon corps est secoué de tremblements, je ferme les yeux et serre les paupières. « ...Oui, tu peux faire quelque chose... » je me crispe sur moi-même, la douleur est trop intense et je sens que je vais lâcher prise. Mon visage se déforme en une grimace sanglotant, je suffoque, accablée par ce chagrin trop intense qui se déverse de mes yeux jusqu’à mes pieds. Comme si la pièce se remplissait de mes larmes, je laisse tout sortir. « Fait que ça s’arrête... ça fait trop mal, je supporte plus... » j’inspire et j’expire bruyamment, oubliant presque de respirer entre deux crises. Toute la peine que je gardais dans mon cœur, toute cette douleur qui commençait à me rendre folle et ce qui faisait de moi un zombie personnifié... je ne suis plus qu’un bébé en proie au chagrin, assise sur une chaise dans un bureau froid. Pour garder un minimum de dignité, je cache mon visage dans mes mains et me plie en deux, les épaules secouées par mes sanglots. « Fait que ça s’arrête... je t’en supplie... je n’en peux plus... » mes mots ne sont plus qu’un débris de sons incertains derrière mes mains qui couvrent ma bouche. Mon cœur est secoué par des coups d’électricités alors que je me laisse allez aux larmes. Je ne me rappelle plus de la dernière fois où j’ai autant pleuré... je ne pleure jamais, du moins c’est rare. Je m’étonne moi-même...    

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# Ven 4 Mar - 23:38
 
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Être père n'était pas chose facile et Jay avait sûrement choisi le "meilleur moment" pour disparaître, évitant malgré lui l'adolescence et tous les questionnements existentiels qui allaient avec. Malheureusement, cela lui donnait aujourd'hui un sacré handicap, le laissant dans l'ignorance la plus totale concernant la marche à suivre face à cette peine de coeur qui détruisait sa fille de l'intérieur. Si seulement il avait pu être là avant, s'il avait pu la guider, l'aiguiller dans ses choix, lui offrir un meilleur exemple aussi. Car tout était de sa faute n'est ce pas ? Son absence, l'abandon, le manque de repères... Si Swan avait eu un père, elle serait peut-être moins malheureuse et peut-être aussi qu'elle aurait éviter Nathan dès le départ. Ou peut-être que les choses auraient été différentes ?

Quoi qu'il en soit la jeune femme n'avait pas besoin de "si", pas plus qu'elle n'avait besoin de ses fausses condoléances ou de son bon sentiment. Mais de quoi avait-elle besoin au juste ? Qu'attendait-elle de lui exactement ? L'Indien n'en savait rien, il ne savait plus rien à présent et cela le mettait encore plus mal à l'aise. Non content d'être inutile, il était aussi ignorant. Parfaitement incapable de faire quoi que ce soit pour aider sa propre fille, un père indigne. Ce n'était pourtant pas faute d'avoir envie d'aider, il aurait été prêt à retourner la terre entière pour elle sauf qu'il ne savait pas par où commencer en plus de ne plus se sentir légitime. Après tout, Swan avait été très claire l'autre soir non ? Et c'était totalement mérité après dix ans de silence... Il n'était plus son père. Il n'était plus rien.

Si bien qu'il n'osa pas lui répondre, son coeur se brisant face à ce silence et à cette simple phrase qui sonnait faux. Que pouvait-il dire de toute façon ? Que c'était grave ? QU'elle ne devrait pas se dénigrer à ce point ? Qu'elle aurait raison d'être triste ? Qu'il allait massacrer ce foutu gamin si elle le lui demandait ? Non, rien de tout cela n'était une bonne idée et l'homme ne voulait pas empirer les choses. D'ailleurs il avait l'horrible impression de n'être capable que de cela : empirer toujours tout, comme maudit : En voulant se rapprocher d'elle, il lui avait mentit. En voulant la protéger, il avait demander à Ravi de la détruire en lui disant la vérité... Quel père faisait ça ? Un vrai monstre.

« Certaines choses doivent disparaître pour que l'on puisse avancer. » Murmurât-il après une légère hésitation, ne sachant trop que dire face à un tel désespoir qui émiettai douloureusement son coeur. « C'est normal d'avoir envie de se raccrocher au passé, d'avoir peur de lâcher prise pour sauter dans l'inconnu mais c'est aussi la seule chose à faire parfois. » Reprit-il, se retenant de faire le tour du bureau pour la rejoindre, ignorant où étaient ses droits et ses limites. « Tu es la seule à pouvoir en décider. » Répondit-il ensuite, rêvant de la voir revenir sous son toit bien que cela le fasse aussi se sentir terriblement égoïste... « Il faut que tu penses à toi Swan, que tu fasses ce qui TU penses être raisonnable. » Plus facile à dire qu'à faire sans doute mais c'étai la vérité malheureusement : Swan devait être égoïste pour une fois, c'était vital. « Vous avez toujours le même regard et ce même courage qui brule au fond de vous. »

Sourit-il avec une étrange émotion, comme étranglé par cette ressemblance qu'il trouvait toujours aussi flagrante. Ses deux trésors s'étaient toujours beaucoup ressemblées, belles et fortes, délicates et courageuses à la fois, des mains de fer dans des gants de velours... Elles avaient toutes deux traversé des tempêtes sans pour autant baisser les bras, sans jamais oublier les autres, sans jamais flancher. Il était fier d'elles, fier mais détruit de voir sa fille partir ainsi à la dérive sans qu'il ne puisse rien y faire... Rien de plus que lui promettre bêtement d'être là malgré tout. Rien que des mots sincères jetés comme autant de bouteilles à la mer...

« Devika... »

Soupira-t-il en Hindi, se retrouvant de l'autre côté du bureau en un souffle, agenouillé près d'elle comme s'il s'était téléporté. Sa petite déesse n'était pas bien et cette soudaine crise de nerfs eu raison des siens. Tant pis pour la gêne, tant pis pour la décence, tant pis pour les années ou le mérite, sa fille pleurait et il ne pouvait pas laisser faire. Comme à l'époque, Jay fut instantanément auprès d'elle, le coeur au bord des lèvres tant il ne supportait pas de la voir aussi mal. Trop émotif, trop protecteur, l'homme avait toujours été un peu trop prompt à agir quand ses enfants étaient mal mais c'était plus fort que lui et son visage restait toujours étrangement sage malgré le tourment d'émotion qu'il ressentait toujours dans ces moments là. Montrer l'exemple, être le phare dans l'obscurité, le roc auquel on s'accroche et qui ne flanche jamais. Il leur devait bien ça.

« Ne t'en fais pas. » Promit-il, attrapant tendrement ses mains tout en cherchant son regard. « Nous allons trouver une solution d'accord ? » Proposa-t-il comme il l'avait si souvent fait quand elle était enfant. « Je te le promets. » Ajouta-t-il toujours avec sincérité avant de simplement la prendre dans ses bras. Les gestes valent souvent plus que les mots et il voulait l'aider à calmer ses sanglots qui lui poignardaient l'âme. « Tu n'es pas seule. » Les yeux clos, il la serra un peu plus contre lui, retenant ses propres larmes pour ne pas empirer les siennes. « Tu... Tu veux qu'on aille manger une gaufre ? »

L'idée pouvait sembler saugrenue de l'extérieur mais c'est souvent ce qu'ils avaient fait quand elle était petite et qu'elle avait besoin de réconfort. Efficace à l'époque mais aujourd'hui ? Idiot sûrement hors il n'avait que ça, ayant raté dix ans de sa vie... Jadis, les choses étaient plus simples, une gaufre et de la chantilly pouvait presque tout résoudre mais là, c'était peu probable. C'était néanmoins une belle tentative et une pause sucrée pouvait peut-être détendre un peu la jeune femme afin qu'elle ouvre un peu son coeur et qu'ils discutent un peu plus sereinement de la suite. Ou simplement être ensemble ? Cra l'homme ignorait toujours les envies de sa filles. Père indigne.
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# Dim 10 Avr - 11:54
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“L'amour c’est comme une petite fleur, sauf que ça s’arrose avec des drames plutôt qu’avec de l’eau.”
Je ne sais plus d’où me vient cette phrase, sûrement d’un des romans qui décorent l’étagère de l’appartement de Nathan. Des simples planches en bois emboitées et vissées les unes les autres, joliment décorée de plantes et de petite loupiotes multicolores pour lui donner un côté plus chaleureux. Moins conventionnel. Une petite merveille fait main que je m’amusais à contempler certains soirs, l’esprit ailleurs mais les yeux parcourant les tranches des quelques bouquins qui ne demandaient qu’à être lus. Même sans les lires ils m’invitaient au voyage, même sans les lires ils me rendaient heureuse. Et une fois lus ? La découverte, un monde de nouveauté s’offrait à moi, petite lectrice passionnée de nouveaux ouvrages. J’y lisais des phrases qui me semblaient superflus à ce moment, des métaphores mielleuses et à peine cohérente telle que citée ci-dessus. Je me mentais à moi-même, ne me rendait pas compte de la vérité dans de si petits mots, j’accélérais ma propre chute. L’amour c’est comme une petite fleur qui s’arrose de drames... bien... mais que faire quand celle-ci semble flancher, se faner sous le poids de toute l’eau que je fais couler ? Bien des drames ont tenté de réanimer ma fleur, pourtant celle-ci ne semble pas vouloir se battre pour garder fière allure. Ou était-ce juste une énième métaphore m’incitant à lire entre les lignes ? À trop vouloir donner pour les autres, on finit par s’oublier et se faner ? Je ne sais pas si c’est là où l’auteur voulait me mener, mais ça correspond bien à mon état d’esprit, je suis vidée. Fanée comme ma fleur qui ne ressemble plus qu’à une nature morte sans intérêt.  

Tant de questions sans réponses et sans personne pour m’éclairer. Personne si ce n’est l’homme qui flanche en croisant mon regard, provoquant un frisson gargantuesque dans ma colonne vertébrale. Mince, comment on respire déjà ? Inspiration, expiration ou l’inverse ? Deux ou trois fois ? Je n’ai toujours été qu’en boite automatique, même en cas de crise d’angoisse je n’ai jamais dû me forcer à respirer pour survivre. Quoi que ? Cette nuit au bal d’halloween est la preuve que j’ai la mémoire courte. Allez Swan, ne cède pas à la pression ! Il y a toujours de la gravité, il y a toujours de l’oxygène... pourtant mon estomac semble avoir pris un aller sans retour pour la lune. Pourquoi est-ce si compliqué bon sang ? Dans les films, c’est tellement moins... tellement plus... qu’importe. On n'a jamais assisté à une scène de cette envergure sur grand écran, si ? Comme si le célèbre hurlement de Luke Skywalker quand il a appris l’identité de son père n’avait jamais eu lieu. Comme si cette révélation s’était poursuivie d’un long silence pesant et sans émotion. Plus glauque tu meurs ! Allez dit, je m’étais entrainée devant une glace pourtant, récitant un discours simple et cohérent sans flancher, contemplé mon reflet sans pleurer. Que demander de plus ? Sans oublier que je m’étais toujours imaginer d’autres retrouvailles, autres que celle qui nous a réuni ce-jour. La plus violente de toutes certainement... comme j’aurais aimé qu’il en soit autrement.


Que je puisse le questionner sur toutes ces choses qui m’étonnent, qui me font peur, qui m’intriguent. Trouver du réconfort et satisfaire ma dépendance affective, trouver refuge dans un endroit familier et réconfortant. Ses bras. Juste pouvoir régresser et redevenir sa petite princesse à qui il a tourné le dos du jour a lendemain...  
Plutôt que me lancer dans de beaux discours décrivant mon état émotionnel déplorable, je préfère le rassurer, tenter de le convaincre que ce n’est pas grave. Même si je pense tout le contraire...
Que répondre de plus finalement ? Je n’ai pas la force de répondre plus qu’à demi-mot, le cerveau lent et ma tension cardiaque qui frôle l’inquiétude. Qu’importe que j’en rajoute, que je mette des mots sur ce traumatisme émotionnelle qui me bouffe de l’énergie à chaque minute qui passe. Qu’importe de toute façon puisqu’il est au courant des grosses lignes... je me suis trompée, encore une fois. L’humiliation n’est plus qu’un goût amer dans ma bouche...

Déjà bien fragilisé en passant le seuil du bureau, mon état ne fait qu’empirer alors que je me pose lourdement sur le siège face à lui. Comme un virus mortel qui me tue à petit feu, j’ai l’impression de dépérir et ne rien faire pour que ça s’arrange. Ne pas me préoccuper de mon état physique, nourrir ma paranoïa mentale et sourire au monde, faire semblant que tout va bien. Tout va bien sans aller bien, je ne suis pas mortellement touchée par cette crise passionnelle. Je suis juste à nouveau déçue, touchée en pleins cœur par une personne en qui je faisais pleinement confiance... quelqu’un à qui j’aurais confié ma vie sans sourciller. Mon ange gardien est devenue le diable qui lorgnait à ma fenêtre toutes ces années... la vie est un éternelle recommencement...

Bien sûr que la nuit de saint-valentin m’avait fait du bien, j’étais libérée d’un poids le temps que ça a duré, le “ problème Nathan “ s'est de lui-même rangé dans une boite au fond de mon esprit. Sur son flanc, en lettre de rouge, on pouvait y lire : “ à consulter plus tard “. Sauf que plus tard ça arrive très vite, après toutes les soirées il y a les lendemains et son flot de regrets. Et j’ai réouvert cette boite...
« Certaines choses doivent disparaître pour que l'on puisse avancer. » intimidée par cette première conversation intime depuis des années, je fuis son regard pour examiner mes doigts. Pour je ne sais quelle raison étrange, ses paroles ne me font pas du bien. Je me souviens d’un Jayan Thakur, grande montagne à la voix suave, maître des lieux et de mon cœur. Je me souviens de cette sagesse d’esprit, de cette compréhension angélique, de tout ce qui faisait de lui mon héros et l’homme que je voulais épouser petite fille. On a tous déjà fait ce souhait ne mentez pas ! Par ailleurs, je ne sais pas à quoi je m’attendais, mais ça ne me convient. Comme on va consulter un mage ou se repentir, j’espérais trouver un sens à ce cohue grâce à lui et sa grandeur d’âme, quelque chose pour m’apaiser ou me faire comprendre que quelque chose de plus beau est proche et a porté de main. Mais ce n’est pas ce que je voulais entendre... Mais inutile d’espérer que Jayan prenne la défense de Nathan, pas après tous ces drames. À moins que... ? Je voulais savoir
« C'est normal d'avoir envie de se raccrocher au passé, d'avoir peur de lâcher prise pour sauter dans l'inconnu mais c'est aussi la seule chose à faire parfois. » je déglutis difficilement. Maintenant je comprends. Je comprends pourquoi ses mots sonnent faux dans ma tête, pourquoi j’ai l’impression d’avoir la tête qui tourne quand sa morale se veut bienveillante malgré lui. Malgré ses choix et les raisons qui l’ont poussé à... “ sauter dans l’inconnu “ ? « C'est-ce que tu t’ai dit ce jour-là ? Quand tu es parti ? » je demande finalement, la voix un peu frêle de reprendre la parole après tant de temps à réprimer un sanglot violent. Paroles qui ont mis du temps à sortir, qui ont mis du temps à vouloir la vérité...

Car ce n’est pas un peu la raison de ma venue ici ? Ce besoin de renouer avec un amour perdu de vue. Ce besoin de m’accrocher pour ne pas finir comme Gwen, survivre même si l’envie est de moins en moins puissante. Je voulais savoir et m’excuser, lui demander pardon pour cette souffrance que j’ai causé malgré moi, l’accusant comme une gamine capricieuse alors que j’enfonçais un peu plus le couteau dans son cœur. Je voulais renouer avec moi-même en implorant son pardon, me convaincre que je n’ai pas cédé à l’obscurité malgré les cauchemars, que je ne suis pas devenue celle qui fait mal. Toutes ces années à me plaindre pour au final ne rien retenir de mes erreurs... Est-ce ça l’adolescence ? Bien tardive alors... son brusque retour a été pour moi l’occasion de connaître ma première crise d’ados. Comme une cassette vidéo qu’on rembobine, j’avais nouveau quatorze ans et je hurlais comme si je savais déjà tout de la vie... alors que ce n’était que la tristesse et l’émotion qui parlaient. Qu’est-ce que je m’en veux...
Et ma culpabilité ne s’arrange pas à sa proposition. Habiter ensemble ? Comme avant ? Il me faut un temps de réflexion qui n’a pas lieu d’être tant mon cœur s’emballe. Serait-ce possible de recommencer ? Revenir en arrière et effacer les erreurs du passé ? Les machines à remonter dans le temps n’existent pas, mais son regard si tendre me donne envie d’en construire une.
« Tu es la seule à pouvoir en décider. » Là est le problème, je ne suis même plus capable de faire la différence entre le bien et le mal, toutes mes croyances balayées d’un revers de la main par cette peine de cœur. Je pensais faire les bons choix, je me suis trompée... accordez moi un précepteur, un interprète, n’importe qui capable de m’épauler sur ce choix crucial. Pas si crucial que ça quand j’écoute les battements de mon cœur qui s’accélère... l’espoir d'une seconde chance.
« Il faut que tu penses à toi Swan, que tu fasses ce qui TU penses être raisonnable. » Je dodeline de la tête comme si ce n’était pas la millième fois qu’on me le répétais. Comment être égoïste quand on ne m’a jamais apprise à l’être ? Je pourrais le dire à voix haute pour qu’il y voit une légère pique à son attention mais je n’en fais rien, trop heureuse qu’il me tente à nouveau la main. « Eh bien... j’imagine que Ravi et Ela seraient content d’avoir à nouveau un peu d’intimité... » je marmonne avec pudeur en croisant les bras sur ma poitrine pour dissimuler mes frissons. Paraître désinvolte à ce choix de vie qui me plonge effectivement dans l’inconnu alors qu’au fond de moi j’ai juste envie de répandre ma joie. Mais je ne sais pas comment l’exprimer, je ne sais pas comment l’exprimer avec lui... prendre mes meilleurs amis comme excuse de mon choix est la bouée de sauvetage à ma noyade dans ce flot d’émotions étrange qui me submergent. Je vais peut-être enfin pouvoir reprendre une existence normale, bien protégée derrière mon roc qui ne laissera plus jamais personne s’en prendre à ma fleur.
« Mais qui me dit que tu ne disparaîtras pas à nouveau... ? » je chuchote finalement, les larmes trop présentes dans ma gorge pour risquer un décibel de plus. Même si je sais que cette question n’apporte que de la douleur, il faut que je sache, je ne peux pas prendre le risque de le perdre une nouvelle fois... ça reviendrait à me perdre pour de bon. Serais-je entrain d’accéder au chemin du pardon ? Mes pensées sont trop nébuleuses pour que je m’attarde dessus, je laisse mon cœur prendre le contrôle de mes lèvres pour cette fois. Je ne veux plus le perdre, me retrouver seule à nouveau et devoir recommencer ce cycle infernal... je veux retrouver mon père sans qu’il y ai cette épée de Damoclès qui prône au-dessus de nos têtes...

« Vous avez toujours le même regard et ce même courage qui brule au fond de vous. » Je le regarde sans vraiment le voir, réfléchissant au sens profond de ses paroles. J'ai passé tant d’années à tout faire pour ne pas ressembler à ma mère... à ne pas reproduire ses erreurs et ses mauvais choix, être plus forte qu’elle ne l’a jamais été. Mais la force est subjective, et faut avouer qu’effectivement, elle a toujours été doté d’une puissance qui me dépasse. Finalement, j’ai gaspillé des années à me nourrir de fausses idées, comme une gamine qui ne sais pas lire à travers les lignes... je ne voyais que ce que je voulais voir...

Et cette idée détruit le peu de rempart que j’avais forgé autour de mon cœur. Je m’effondre.

Toutes ces larmes que je n’ai pas laissé couler. Toute cette peine que j’ai pu contenir jusqu’à présent, je me laisse complètement allez et m’accable un peu plus de pensées sombres. Comme si je ne souffrais pas assez, je me traite d’incapable, d’empoter qui met un peu plus de distance avec sa famille. Je m’accuse de tout : du choix de Nathan et de son père, de mon incapacité à aimer correctement, je perds pieds et geint entre mes larmes. Sanglots incontrôlés qui me font trembler, j’ai l’impression que je vais m’évanouir, haletante, complètement perdue dans ma crise de nerfs. Même mes pensées sont désordonnées, je pense à ma mère, cette femme que j’ai tant fait souffrir et que je bafoue une nouvelle fois. Je pense à Nathan et à ce que j’ai pu mal faire pour qu’il décide de me “ tester “ aussi cruellement. Je pense à mes mauvais choix et à quel point je ressemble effectivement à Esmé Torres, sauf que j’ai toujours cru que c’était une mauvaise chose. Finalement, elle n’était pas en tort, bien au contraire...
Elle avait raison depuis le début. Pas dans le fond. Pas dans la forme. Mais je la comprends. Dieu que je la comprends mieux à présent...

« Devika... »

Il y a de ça aussi... qu’est-ce qu’il raconte ? Son ton tendre me donne des frissons dans l’estomac, pourtant je n’ai aucune idée du sens de ce surnom. Même si Ravi prend de son temps pour m’apprendre les bases de ma langue paternelle, je ne me suis jamais senti aussi peu proche de mes racines qu’à cet instant. Le visage larmoyant dissimulé derrière mes mains, je secoue la tête sans cesse de pleurer. Il ne me reste plus que ça de toute façon...
L’espace d’un instant, je suis redevenue la petite fille de cinq ans qui a brisé le statut de Ganesh par accident.  

« Ne t'en fais pas. » il est si proche à présent que je peux sentir son souffle chaud sur ma peau. Mais comment ne pas s’en faire quand votre vie semble partir en lambeau ? Plus de travail, plus de famille, plus d’amoureux... plus rien... La peine me fait devenir plus pessimiste que je le suis déjà. Tendrement, il s’empare de mes mains et moi je m’y accroche comme si ma vie en dépendait. Il faut que je l’empoigne pour ne pas m’écrouler, c’est la dernière force vitale qu’il me reste et je n’arrive plus à penser correctement. Je suis un peu gênée qu’il voie mon visage humide, c’est une première depuis que je suis petite et je n’aime pas dévoiler mes faiblesses... « Nous allons trouver une solution d'accord ? » Je le regarde dans les yeux, reniflant et encore un peu tremblante. Je me rappelle d’une époque où il me disait ça quand je venais le trouver pour un problème, et effectivement, il était comme un magicien qui réglais le souci en moins de deux. Mais comment faire à présent ? Ça me paraît tellement insurmontable. « Je te le promets. » Mon cœur se gonfle de tendresse et je me blottis dans ses bras, la tête posée contre son épaule et le serrant contre mon petit cœur comme si c’était la première fois. Quel bonheur de pouvoir enfin le retrouver pleinement... mes larmes se sont tarit, mais pas ma peine. Mais j’ai envie de le croire, car ses promesses ne sont jamais des mensonges... « Tu ne vas pas le tuer quand même... » je croasse d’une voix fêlée par la peine avec un léger sourire sans joie. Effectivement, à pars le faire disparaître de ma vie je ne vois pas vraiment comment arranger ce problème. Ce qui en créerait un autre par la suite : je ne veux pas qu’il disparaisse de ma vie, bien au contraire... j’aimerais oublier ce drame, j’aimerais que tout revienne comme avant, qu’il soit à mes côtés pour m’aimer comme il sait si bien le faire, c’est trop demander ? « Au pire, on aura qu’à faire comme dans les films, tu me trouves un mari Indien et hop, on retourne au pays... » je souffle à moitié sérieuse. Ce serait la solution de facilité comme une solution pour mieux fuir mes responsabilités, mais je suis tellement désespérée émotionnellement que je n’arrive plus à réfléchir.  

« Tu n'es pas seule. » je baille, cette crise de larme a dépensé toute mon énergie vitale « Plus maintenant... » je ne confirme en ne me défaisant pas de son étreinte. Son retour signe certainement la fin d’une solitude extrême dans laquelle je m’emmure depuis deux décennies...
« Tu... Tu veux qu'on aille manger une gaufre ? » un petit rire s’échappe de mes lèvres quand je l’entends. Ça n’a l’air de rien comme ça, mais cette phrase est presque aussi emblématique que “ je voudrais un bonhomme de neige “ de Frozen. Phrase miracle qui a toujours su guérir mon petit cœur d’enfance triste, et il ne l’a pas oublié... « Ok... Mais avec beaucoup de chantilly... » je réponds, vraiment touchée qu’il se souvienne de nos petits rituels qui comptaient tant pour moi.   

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# Dim 1 Mai - 14:31
 
I'll be there for you

Pour ceux qui ne le connaissaient mal, Jayan était un homme sage et plein de bons conseils. Un homme réfléchi et empli de préceptes raisonnables à qui on pouvait confier sa vie et ses doutes les yeux fermés. Ce n'était pas tout à fait faux non plus car il prenait toujours soin de chercher les bons mots et les bons conseils pour les autres. Malheureusement, il était rare que l'Indien applique ses propres recommandations et il était en réalité bien plus impulsif que les apparences ne le laissaient paraître. Il n'y avait qu'à replonger dix ans en arrière quand il avait tout quitté pour "sauver" sa famille... Bien piètre décision dont ils payaient encore tous le prix aujourd'hui et que Swan lui avait tout naturellement remit en pleine figure, le déstabilisant un peu plus qu'il ne l'était déjà.  
 
« C'était... » Soupira-t-il, baissant la tête comme un enfant pris en faute. « C'était différent. » Reprit-il, son regard soudain perdu dans une étrange contemplation. « Je n'avais pas le choix mais j'espérais revenir rapidement, me raccrocher à vous et à notre passé était au contraire mon seul moyen d'avancer. » Admit-il, sincère comme il l'était toujours à présent. Plus de mensonges, plus de faux semblants, elle avait le droit de tout savoir, c'était même son devoir de père aujourd'hui. « Mais quand j'ai rencontré votre mère, j'ai réellement tourné le dos à mon passé, j'ai tout oublié, tout balayé pour que ça n'affecte pas notre avenir. Il s'avère que ça n'a pas fonctionné très longtemps mais c'était bénéfique. Effrayant bien sûr, mais c'était aussi la meilleure décision de ma vie. » 
 
Son passé l'avait rattrapé malheureusement... Il faut dire qu'un antécédent pareil ne se glisse pas facilement sous un tapis, il vaut mieux le mettre directement sous terre et de préférence dans une bonne boite en bois. Chose faite. Depuis ce jour, Jayan avait enfin la conscience plus tranquille et il savait que tout cela était effectivement derrière lui. Cette fois, ça n'avait pas été effrayant ou, du moins, pas de la même façon. La seule chose dont il avait eu peur avait été de les avoir perdus pour avoir été trop long... Ce qui s'était passé. Or ça ne décrédibilisait pas son argument pour autant : oublier son passé est effrayant, sortir de nos habitudes est glaçant mais, souvent, c'est la seule chose à faire pour ne pas stagner ou pire, s'enfoncer. Laisser le bon et le mauvais derrière nous, se focaliser sur le maintenant pour le rendre meilleur. Plus facile à dire qu'à faire.  
 
D'ailleurs Swan semblait incapable de se pencher sur son présent ou son avenir. Âme à la dérive pour bien trop de raisons ce qui n'aida pas l'ancien mafieux à perdre en culpabilité. Peut-être que les choses auraient été différentes s'il avait été présent ? S’il l’avait guidé à l’époque, quand elle aurait eu besoin de ses conseils ? Peut-être n’aurait-elle jamais accepté tout ça ? Peut-être aurait-elle vu avant que les choses n’allaient pas, même avec Nathan ? Impossible de le savoir et il était de toute façon trop tard, ils ne pouvaient que soigner les blessures et espérer lui construire un avenir meilleur en espérant qu’elle l’accepte à ses côtés malgré tout.  Ce qu’elle sembla faire à demi-mot et qu’il ne put qu’encourager avec le plus de subtilité possible.
 
Car ce n’était pas une petite décision et Jay ne pouvait que comprendre ses doutes. Après tout, il avait disparu pendant dix ans. Ils ne se connaissaient plus vraiment et elle l’avait même littéralement oublié. Détail dont il ne lui tenait pas rigueur, trop conscient de le mériter plus que largement. Tout comme il savait mériter un non catégorique qui, pourtant, ne venait pas. Ce n’était pas un oui non plus néanmoins mais une tristesse douloureuse pour lui malgré sa discrétion : la voix qui tremble un peu, les yeux brillants, l’évocation lacunaire de ses amis… Swan n’était plus sûre de rien et Jayan ne pouvait rien y faire de plus ce qui était sans doute le pire pour lui. Si seulement il pouvait la guider plus efficacement, si seulement il pouvait la protéger de toute cette peine !
 
« Plus rien ne pourra me faire partir Swan, rien à part votre volonté. »
 
Promit-il avec sincérité, son regard s’humidifiant bien plus qu’il ne l’aurait voulu. La question était pourtant légitime mais ô combien douloureuse ! Seulement il ne pouvait pas s’attendre à regagner sa confiance aussi vite n’est-ce pas ? Pas plus qu’il ne pouvait s’attendre à ce qu’elle le croit sur parole, pas sans preuve, pas après ce qu’il leur avait fait. Et il ne pouvait pas non plus espérer résoudre tout cela avec un simple câlin même si l’envie fut grande. La voir s’effondrer le brisant en effet de l’intérieur mais il se retint, s’obligeant à rester sobre malgré ce besoin de la prendre simplement dans ses bras pour lui promettre la lune… Si seulement c’était aussi simple, si seulement il pouvait être de nouveau ce père qu’il avait tant aimé être ! Seulement il n’avait plus le droit et il ne put que se rapprocher prudemment de sa fille en tentant un contact délicat et prude.   
 
Contact qui, par chance, fut amplifié par la jeune femme pour le plus grand soulagement de son père qui ne put que l’accueillir dans un frisson de bonheur. Soudain, il fut transporté des années en arrière, transporté dans cette vie qui lui était si chère, dans cet autre monde qui lui avait tant manqué. Pendant quelques précieuses secondes, il était père à nouveau, il avait à nouveau le droit de la protéger ouvertement, d’être là. Doucement tout de même, il la serra un peu plus contre lui, fermant les yeux pour retenir l’émotion et pour profiter plus pleinement de ce moment qu’il aurait pourtant voulu avoir en d’autres circonstances. Car la voir souffrir à ce point et la pire des tortures, surtout en sachant qu’il ne peut rien y faire de plus, rien à part de la figuration et un vague soutien moral.  
 
« Je vais essayer. »
 
Sourit-il, amusé par cette remarque qui aurait pourtant pu être dangereusement nécessaire. Il n’avait néanmoins plus atteint de tels extrêmes depuis longtemps, même pour l’ex de Naya, il s’était contenté d’une menace très claire… Plus de meurtres, plus de choses hors de la loi ou presque. Quoi qu’il aurait pu tuer pour protéger Swan ou n’importe lequel des Torres. Pour protéger, pas pour venger. Il avait appris à ses dépens que venger pouvait coûter très cher alors il s’abstenait maintenant. Sauf si c’était nécessaire bien sûr… Ce qui était rare par chance.
 
« Mais je ne promets rien. »
 
Ajouta-t-il, espérant lui remonter un peu le moral en jouant le jeu. Ce n’était pas grand-chose mais c’était mieux que rien, quelques petits mots et cette étreinte qu’il espérait rassurante. Il ne pouvait rien faire de plus, refusant catégoriquement de suivre la tradition de son pays même si, pour le coup, ça aurait pu éviter tous ces drames. Peut-être était-ce parce qu'il avait grandit en Angleterre mais Jay ne cautionnait pas cette façon de faire. Pour lui, l'amour ne se décidait pas et ne devait pas être contraint. Peut-être aussi pensait-il cela car il avait rencontré la femme de sa vie assez jeune et parce qu'elle lui avait permit de voir le monde autrement ? Qu'importe, il avait espoir en cette situation malgré tout, inutile d'aller aussi loin et il préféra en rire à nouveau, discrètement du moins.

« Je ne suis pas sûr que tu puisses supporter un homme du même genre que Ravi toute ta vie. »

Plaisanta-t-il à nouveau en secouant doucement la tête. Quoi que Ravi n'était pas le pire et Jay le savait très bien. En fait, il aurait même aimé les voir ensemble car il savait pouvoir faire confiance au jeune homme malgré ses habitudes actuelles... Mais là n'était pas la question et il se devait de lui proposer un plan moins bancale : des gaufres. C'était idiot mais c'est ainsi qu'ils avaient résolu bien des problèmes à l'époque. Quand Swan était enfant, les gaufres étaient la réponse à tout, la solution miracle dont ils aimaient abuser. 


« Cela va de soi ! De toute façon, ça ne se mange pas autrement si ? » Demanda-t-il, faussement sceptique. « Je vais prévenir Ravi de gérer en attendant Rose, le pub est entre de bonnes mains. » Affirma-t-il en se redressant doucement avant de lui tendre la main pour l'aider à en faire autant. « La voiture est derrière, je te rejoins. »

Ajouta-t-il en lui tendant la clef qu'il avait dans sa poche. Il n'en avait que pour quelques minutes et il savait que les deux autres comprendraient sans problèmes. Ce fut d'ailleurs le cas, Ravi acceptant sans broncher sa mission, heureux même de voir son patron passer un peu de temps hors du pub et avec sa fille. En un rien de temps, Jayan fut donc à nouveau auprès de Swan qui s'était installée dans la voiture.  


« Il y a de quoi faire dans les parages mais je connais un restaurant encore meilleur juste à l'entrée de Gatineau, ça te tente ? »

Proposa-t-il, espérant profiter de cette balade en voiture pour discuter un peu même si c'était à double-tranchant. Quoi qu'il ne redoutait pas vraiment les silences, conscient qu'ils en avaient besoin aussi de toute façon... Les silences pour se comprendre, pour se jauger, pour se redécouvrir. L'indien alluma le contact en attendant la réponse de sa fille, à la fois heureux et incapable d'y croire mais aussi terriblement terrifié à l'idée que tout pouvait disparaître et qu'il pouvait à nouveau tout gâcher... Mais ils en avaient besoin, il leur fallait du temps, ils n'avaient pas le choix.
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# Mar 24 Mai - 9:53
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▼▲▼  
 

Feindre l’indifférence, voilà le secret.  
Pour le bien de ma santé mentale en déclin, je me devais d’agir avec lui comme une employée en quête de rédemption auprès de son ex-patron. Je me devais d’agir comme il l’avait fait jusque-là avec moi : prétendre qu’aucune rancœur, qu’aucun secret familial ne demeure entre nous. Comme si le temps avait cicatrisé toutes nos blessures. Jouer la comédie pour maintenir les apparences, finalement... Je sais faire ça, je l’ai fait toute ma vie.

Mais alors, pourquoi est-ce si difficile ?
Je suis là, me dandinant sur mon siège comme si j’allais en tomber, aussi embarrassée qu’une adolescente s’apprêtant à parler de contraception avec ses parents. Ça fait bien longtemps que j’ai passé l’âge de parler de ça, même si ça reste une étape de ma vie qu’il a manqué... encore une.  
Je devrais me reprendre, dresser le buste, tendre les épaules et l’implorer d’une voix confiante mais dénuée d’amour propre : “ j’ai fait une erreur, j’aimerais reprendre ma place dans votre équipe si toutefois vous êtes d’accord... “. Je frissonne en m’imaginant la seule, bien incapable de le vouvoyer à présent... pourtant je devrais ? C’est si peu naturel quand j’y pense...  
Comme ma présence ici. Et il doit le sentir, il a toujours su lire en moi, comme si nous n’étions qu’une seule et même entité dans deux corps séparés. Un lien père-fille indéfinissable toujours actif ? Déglutissant avec peine, je plonge mon regard dans la noirceur de ses iris, me demandant si nous pourrions retrouver cette alchimie d’autrefois. Si le poids des années n’avait pas brisé mon âme d’enfant... ai-je seulement envie de reconstruire tout ça ?  
Je me mens à moi-même. M’inventant des raisons pour passer la porte de ce bureau, des raisons pour le voir sans hurlements et sans verres brisés. Je n’ai même pas spécialement envie de redevenir serveuse... j’ai juste besoin...  
Ma mâchoire se contracte face à cet aveu que j’ose enfin formuler mentalement : j’ai juste besoin de briser la glace, renouer contact. Mettre mon cœur à nu quitte à ce qu’il soit à nouveau brisé... pour ce qui reste de mon cœur...

Pour cela je devais aborder le sujet qui fâche : « C'était... C'était différent. » j’inspirais longuement, prête à le contredire. C’est toujours différent quand il s’agit de soi... moi je ne vois pas en quoi. Mais c’est la douleur qui me faisait penser ainsi, je n’osais donc pas formuler mes pensées à voix haute et décidais de serrer mes paumes entre mes genoux en attendant qu’il poursuive. « Je n'avais pas le choix mais j'espérais revenir rapidement, me raccrocher à vous et à notre passé était au contraire mon seul moyen d'avancer. » je haussais les épaules et reniflais distraitement, le regard désormais perdu dans le vide plutôt que dans ses yeux. Que répondre à ça ? Je n’aurais sûrement pas mieux agis à sa place... « Mais quand j'ai rencontré votre mère, j'ai réellement tourné le dos à mon passé, j'ai tout oublié, tout balayé pour que ça n'affecte pas notre avenir. Il s'avère que ça n'a pas fonctionné très longtemps mais c'était bénéfique. Effrayant bien sûr, mais c'était aussi la meilleure décision de ma vie. » un rire ironique pareil à un grincement de porte s’échappe de mes lèvres à ses mots. Effectivement, ça n’avait pas marché comme il l’espérais... « Meilleure que de voir grandir tes enfants... ? » je balance après un moment de silence, la voix contenant un sanglot imminent. C’était puéril, j’en avais bien conscience, mais je me devais de battre le fer tant qu’il est chaud. « Qu'est-ce que ça aurait changé... ? Je veux dire... que tu décides de rester ? » je croise les bras sur mon ventre, n’osant toujours pas le regarder. La police, les criminels en cavale... tout ça me faisait penser à Nathan et ses projets d’avenir dont je ne ferais plus partie. Lui qui voulait être dans les forces de l’ordre, protéger des innocents... devra-t-il faire les mêmes sacrifices que mon père quelques années auparavant ? Je méritais vraiment de vivre le même drame que ma mère, abandonnée du jour au lendemain... ?  

« Plus rien ne pourra me faire partir Swan, rien à part votre volonté. » dans ma tête, le titre “ Can we kiss forever ? “ d’Adriana Proenza démarrait en même temps que ses mots. Comme un mauvais fim d’amour, mon père me promettait la lune avec une bande son sur mesure. Mais pouvais-je seulement croire à nouveau à ses promesses ? Le cœur lourd et les larmes aux bords des yeux, je hoche doucement la tête avant de fermer les paupières. Une larme s’échappe, bientôt suivis par une multitude d’autres. Un torrent de douleur que je ne maîtrise plus, donnant mon accord silencieux pour me réfugier chez lui. Ma vie est un film qui n’a pas de fin, à croire que le scénario est écrit de sorte à ce que la protagoniste souffre à jamais. Pourtant, emménager chez Jayan Thakur me semble être l’ultime solution pour moins souffrir, celle qui me fera peut-être voir le bout du tunnel... Du moins j’aimerais y croire.

Mes larmes étaient un lâché prise, je l’implorais en me montrant vulnérable pour la première fois depuis longtemps. Notre lien n’a pas fané, il n’a fait que s’accroître au fil des années, j’en ai la confirmation alors qu’il vient m’enlacer avec la tendresse d’un père qui n’a jamais disparu. Quel soulagement... je suis à nouveau la petite fille de dix ans qui a brisé le statut de Ganesh, suppliant son père de lui pardonner son erreur. J’étais à nouveau une enfant dans les bras de son père, et ça me faisait un bien fou...  
Mais je n’ai jamais été à l’aise avec les larmes, ce qui explique pourquoi je me mets à plaisanter entre deux hoquets.

« Je vais essayer. Mais je ne promets rien. »

Un sourire triste peint sur le visage, je frottais mes yeux sur son épaule en remerciant le ciel de ne pas m’être maquillé ce jour-là. Je ne connaissais rien des agissements de mon père vis-à-vis de Naya ou de tout le reste, je ne pouvais donc pas franchement le prendre au sérieux. Néanmoins, je ne me risquerais pas à poser davantage de questions... d’autant que je ne voulais pas la perte de Nathan. Je ne voulais pas qu’il quitte mon univers, ce serait me condamner à errer sans but jusqu’à ma mort. Même s’il n’est plus à moi, je ne pourrais vivre dans un monde où il n’est pas... c’est comme ça, je suis maudite. Et je l’accepte un peu mieux alors que je serre un peu plus fort mon père...  

« Je ne suis pas sûr que tu puisses supporter un homme du même genre que Ravi toute ta vie. » je me détachais un peu de Jayan pour me frotter le nez du dos de ma main. « Ravi est un gentil garçon... » je déclare en songeant à son idylle naissante avec Jamilah. Cette façon qu’il avait de regarder mon amie comme si elle était la plus belle chose que cette terre n’a jamais porté... c’était ça que je voulais. Pas de mensonges ou de faux-semblants, juste de la tendresse véritable sans sous-entendus malsains... « Quand on voit comment il agit avec Jamilah... » je chuchotais, l’air profondément triste et perdue, comme un chaton pris dans les fards d’une voiture en pleine nuit. « … Tu vas dire que je lis trop de livres d’amour, mais il me paraît différent. Comme s’il avait trouvé la pièce manquante du puzzle de sa vie... » un nouveau reniflement peu glamour me coupait dans ma phrase « Et je me dis que si c’est comme ça pour lui, ça pourrait aussi l’être pour moi... papa... je suis fatiguée de l’amour, je ne veux plus me battre... je laisse le soin aux autres de le faire à ma place... »

Même s’ils ne sont pas tous pareils, je sais que mon père se démènerait pour me trouver quelqu’un de bien. Mais étais-ce vraiment la bonne solution ? Il y a des avantages comme des inconvénients à suivre les traditions, comme le manque de liberté et d’alchimie. Mais qui dit que celle-ci ne viendrait pas par après ? C’est la tristesse qui me fait dérailler, dans mon état je serais prête à dire oui à n’importe qui. Raison de plus pour me dire que ce n’était pas une bonne idée...
Heureusement que papa Jayan savait parfaitement comment chasser les nuages, me faisant une proposition qui savais me rendre le sourire quand j’étais enfant. Et je n’ai pas vraiment grandis dans ma tête, j’accueillais ses mots avec un sourire jusqu’aux oreilles à travers mes larmes.  

« Cela va de soi ! De toute façon, ça ne se mange pas autrement si ? » je frottai mes joues pour effacer ma tristesse, étirant ma peau comme le ferait Courtney Cox pendant son lifting. Cette pensée me fait sourire et me renvoie à la soirée de Saint-Valentin, moment de lâcher prise totale où j’avais tout simplement l’impression... d’être moi. « Avec des fruits parfois... mais là je n’ai plus la force pour le summer body. » même en ayant repris un entraînement hyper régulier et laborieux, mon état nécessite une prise de gras immédiat. J’étais fière de moi et en bonne voie pour reprendre la danse à bon niveau, mais aujourd’hui j’avais besoin de faire une entorse au régime draconien que je m’impose depuis quelques semaines. « Je vais prévenir Ravi de gérer en attendant Rose, le pub est entre de bonnes mains. » j’accepta la main qu’il me tendait, la pressant légèrement après être à nouveau mise sur mes deux pattes. Les émotions de ces dernières minutes me donnaient l’impression de marcher sur la lune, une légère migraine commençait déjà à pointer le bout de son nez... comme à chaque fois que je me laissais allez aux larmes. « La voiture est derrière, je te rejoins. » sans attendre plus d’instruction, je me ruais dans la rue pour monter dans sa voiture. Je ne voulais pas perdre plus de temps, au risque de faire marche arrière et m’enfuir en courant. Ce petit moment était nécessaire, pour lui comme pour moi...

Confortablement installée dans l’auto, je repensais aux derniers événements de ces dernières semaines qui m’ont menées jusqu’ici. Ma séparation, la découverte de mon vrai père... et dire qu’il y a un mois je n’étais consciente de rien. Est-ce que je regrettais cette période ?  

« Il y a de quoi faire dans les parages mais je connais un restaurant encore meilleur juste à l'entrée de Gatineau, ça te tente ? »

Hochant doucement la tête pour lui répondre, je ne détournais pas la tête du paysage défilant, les mains sur les genoux et les jambes tremblantes. C’était une chose de se retrouver seule avec lui, mais vivre un moment hors du temps comme un vrai père avec sa petite fille, c’était tout autre. Je ne pouvais m’empêcher de culpabiliser d’être aussi mal à l’aise, mais qui pourrais m’en vouloir ?

« Depuis quand tu es dans les parages... ? » je demandai finalement après quelques secondes de silence, le regard toujours tourné sur les paysages d’Ottawa que j’aimais tant. « Je veux dire... quand je suis venue au bar, c’est la première fois que tu me voyais depuis tout ce temps ? » curiosité malsaine que je regretterais peut-être, mais je me demandais comment il avait fait pour me reconnaître si facilement après dix ans ? Ou alors c’est que je n’avais pas vraiment changé... Ou était-ce encore ce lien entre nous qui l’avait mis sur la voie ?

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# Dim 29 Mai - 21:38
 
I'll be there for you

Il y avait un monde entre eux à présent. Plus de dix ans, l'adolescence, un gouffre en somme mais l'homme espérait que ce ne soit pas aussi insurmontable que ça n'en avait l'air. Après tout, son aîné était revenu vers lui sans trop de peine non ? Et même le cadet des triplet s'était montré relativement conciliant malgré leur rencontre tout aussi étrange ? Hors Swan était une femme, sa princesse, celle qui aurait sûrement eu le plus besoin de lui dans toutes ces épreuves qu'il avait lui-même causé par son absence. Quoi qu'il en soit, l'Indien ne voulait pas baisser les bras, bien décidé à être honnête afin de lui prouver sa bonne foi et dans l'espoir d'un jour pouvoir obtenir ne serait-ce qu'un semblant de pardon même s'il était conscient de ne pas le mériter aussi facilement.

« Swan... » Murmura-t-il, sentant presque un haut le coeur à cette pique pourtant bien méritée. Heureusement, Swan reprit. « Beaucoup de choses. » Reprit-il, tentant de se ressaisir malgré la douleur toujours bien présente. « Nous aurions dû quitter la ville voire le pays en changeant d'identité; nous aurions passé le reste de nos vies à fuir par peur que mon passé ne nous rattrape et, au pire... Au pire j'aurais tout de même été privé de vous mais d'une bien plus horrible façon. Ou vous auriez aussi été privé de moi bien que je doute qu'il aurait opté pour une si douce punition à mon égard. »

Savait-elle le fond de l'histoire ? Esme avait-elle eu le temps de lui en parler ? Elle avait gardé les vidéos mais Swan avait disparut de la maison alors la belle Mexicaine n'avait sûrement pas eu le temps de le lui montrer ou même de lui donner... Sans compter que Swan n'était sans doute pas en état de voir ça, pas si tôt. Peut-être même aurait-elle était capable de croire à un mauvais montage bien que Jay paraisse bien plus jeune et qu'on voit clairement la petite statue de Ganesh derrière lui puisqu'il avait filmé dans son bureau. Quoi qu'il en soit, il était prêt à répondre à toutes les questions de sa fille, bien décidé à tout avouer sans détours et même si ça devait être douloureux. Il était temps de crever l'abcès, c'était un mal nécessaire.

« C'est vrai. »

Admit-il, pouvant difficilement prétendre le contraire puisque Ravi était effectivement un employé modèle et un humain très respectable. D'ailleurs, Jay n'aurait pas été mécontent qu'il termine avec sa fille en fait, il ne l'aurait simplement jamais imposé à Swan, pas plus qu'il ne lui aurait imposé quiconque. Les deux jeunes gens méritaient d'être heureux, ils méritaient d'être libres d'aimer qui il voulait même si ça voulait dire être libre de faire des erreurs et des mauvais choix. Mais comme il aurait voulu l'en protéger, comme il aurait voulu que cette étreinte lui redonne la force nécessaire à se sortir de cette tourmente...

« Devika, ça le sera pour toi aussi un jour, il ne faut pas perdre espoir. » Murmura-t-il, posant doucement sa main dans les cheveux de la jeune femme pour l'attirer un peu plus contre lui et déposer un baiser sur le haut de son crâne comme il l'avait si souvent fait. « Seulement, le véritable amour nécessite toujours de se battre un peu, il se mérite. Ça peut-être un combat contre nos vieux démons, contre nos peurs, contre nos familles ou la société, il y a toujours quelque chose qui va se mettre en travers de sa route pour le pousser à faire ses preuves. Quand j'ai rencontré votre mère, j'ai dû renoncer à mon passé et Ravi se bat actuellement contre un tas de peurs alors qu'il est évident que Jam est sa pièce manquante. Et même une fois acquis, le véritable amour est souvent mis à l'épreuve mais les batailles suivantes sont plus simples car on ne les traverse plus seul. » Expliqua-t-il avec sagesse sans la lâcher, ses lèvres à peine assez éloignées de sa tête pour être clairement audible. « Tu ne dois laisser personne se battre pour toi quand il s'agit d'amour, pas plus que tu ne dois renoncer. Plus l'épreuve est difficile et plus l'amour est grand, sois patiente. Sans compter que rien n'arrive par hasard, la tristesse que tu ressens aujourd'hui va te rendre plus forte et elle te guidera peut-être vers la solution qui sait? »

Être mal et aller dans un endroit inhabituel pour se changer les idées, y rencontrer l'âme soeur ou un nouveau candidat potentiel. Refaire la liste de nos attentes et de nos limites pour ne plus sombrer et ainsi aller vers des personnes plus 'justes' pour nous. Il y a un tas de choses qui pouvaient changer en bien dans cette histoire et Jay espérait vraiment que sa fille en ressorte grandit, étant prêt à tout pour l'aider en ce sens d'ailleurs, l'accueillir chez lui n'étant que le sommet de l'iceberg.

« Nous faisons tous des erreurs Swan et elles ne sont graves que si elles ne se changent pas en leçon. Chaque faux pas te rapproche du droit chemin et te rend meilleure. Je comprends ta douleur mais tu ne dois pas la laisser avoir raison de toi, il faut en faire une force. »

Ajouta-t-il, toujours avec le même ton rassurant et chaleureux avant de la lâcher pour la regarder dans les yeux, attrapant délicatement ses épaules comme pour l'aider à se tenir plus droite. Il libéra ensuite sa main pour remettre un peu d'ordre dans les cheveux de sa fille pour finalement lui proposer le remède magique qui avait toujours marché dans son enfance : des gaufres. Et, bien sûr, des gaufres bien grasses et emplies de chantilly car c'était ainsi qu'elles étaient le plus efficaces.

« On peut toujours faire fruits ET chantilly histoire d'avoir la conscience tranquille ? » Proposa-t-il avec un sourire malicieux pour tenter de lui remonter le moral. « Pour ma part, ce sera chocolat et chantilly, tant pis pour la plage. »

Ajouta-t-il, non pas qu'il ait réellement besoin de faire attention malgré son âge. Il faut dire que Jay était un grand sportif malgré la quantité de temps qu'il passait ici. Ayant besoin de peu de sommeil, il courait presque une heure tous les jours et avait une barre de traction dans son bureau pour les moments de pause... Sans compter les pompes qu'il lui arrivait de faire au milieu de la nuit dans l'espoir de se fatiguer un peu ou les heures de natation pour occuper ses pseudos jours de relâche. Bref, il n'était pas à une gaufre près et comptait bien profiter de ce beau moment avec sa fille même s'il aurait préféré que ce soit plus joyeux. D'ailleurs, la tension dans la voiture était palpable, lui-même ne sachant trop que dire pour briser le silence...

« Nous nous sommes installés ici en 2019 avec ta tante. » Avoua-t-il, le coeur serré bien qu'il se soit promis de tout dire. « Je... Je t'avais donc déjà aperçu de loin, sans jamais oser m'approcher. » Continua-t-il, presque soulagé de devoir garder les yeux sur la route. « Il était hors de question que je fasse quoi que ce soit sans l'aval de votre mère que je n'ai pas osé recontacter tout de suite et qui n'était pas prête à me refaire confiance de si tôt... »

Expliqua-t-il, s'en voulant d'admettre le rôle qu'avait joué Esme dans cette distance. Il avait néanmoins amoindri les faits et précisant qu'il avait attendu avant d'aller la voir ce qui, en soit, n'était pas tout à fait faux non plus. En même temps, comment leur en vouloir ? Comment auraient-ils pu mieux gérer cette abominable situation ? Ils n'avaient pas vraiment eu le choix non plus, piégé par la rancoeur et le temps passé, par la peur de rechuter, la peur de perdre à nouveau... Ils avaient été égoïstes, aussi bien l'un que l'autre et ils s'en voulaient tous les deux, ne pouvant que tout faire pour ne plus jamais tomber ci bas.

« Tu sais... » Reprit-il après un soupir et un léger geste de la tête. « J'ai vraiment voulu tout te dire quand tu es venue postuler au pub mais tu avais l'air si heureuse et si épanouie que je n'ai pas voulu te briser. Sans compter que j'ignorais si c'était un fait exprès ou si tu avais réellement tout oublié de moi... J'étais blessé et j'avais peur de te blesser aussi, j'ai été idiot, pardonnes moi. »

Dans un élan de désespoir et à défaut de pouvoir réellement chercher son regard, l'homme posa une main hésitante sur la petite main de sa fille. Il n'osa pas serrer, lui laissant assez d'espace pour pouvoir éventuellement retourner ses doigts et les serrer dans les siens si elle estimait qu'il était digne d'un tel geste. C'était peu probable et il comprendrait aussi qu'elle éloigne sa main... Une chance que la route soit calme et qu'ils soient bientôt arrivés au restaurant dont Jay avait parlé. Là, la nourriture pourrait les occuper un peu et leur remonter le moral à tous les deux. Ou, du moins, il l'espérait.


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# Lun 15 Aoû - 20:46
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▼▲▼  
 

Le plus dur, c’est de ne pas avoir d’identité.
Être incapable d’identifier ce qui coule dans nos veines car née sans avoir vraiment vécu. Indienne ou Mexicaine ? Suis-je plus l’un que l’autre ou est-ce une égalité parfaite ? À bien y regarder, il n’y a que ma couleur de peau qui trompe le monde, un imposteur qui n’a pas choisis de l’être. J’aurais aimé être comme Ela, grandir avec les mêmes valeurs, pouvoir se réfugier dans une autre culture... J’aurais aimé être Indienne ou Mexicaine, devenir quelqu’un simplement. Or aujourd’hui, je ne suis que “ la fille de... “ qui ne sais même pas se présenter autrement qu’en Anglais. Ce serait-ce l’un des buts premiers de ma visite ? Renouer avec ce que je suis, ou aurait dû être ? Faire face à Swan Thakur, petite Indienne au sang coloré qui fait la fierté de son père. Tel Wanda qui confronte son elle-même dans un autre multivers, j’ai l’impression de devoir rendre des comptes à celle que j’aurais dû être si je n’avais pas fait tous ces choix. Si Jayan n’avait pas fait le choix de tout plaquer pour poursuivre je ne sais quelle chimère. D’un regard bienveillant, la défunte Swan m’invite à poser les questions qui fâchent, celles que je garde recluses dans mon cœur depuis notre dernière confrontation au Brew Brother Pub. Celles qui me créent dans insomnies le soir, se jonchent avec le visage de Nathan derrière mes paupières...

« Swan... » à son murmure, je comprends que je suis peut-être allez trop dans loin dans mes propos. Honteuse, je baisse les yeux sur mes doigts qui se tordent sous la table. Je ne voulais pas être amère ou insultante, mais c’est si dur de refreiner la douleur quand elle a été notre énergie vitale durant tant d’années. « Nous aurions dû quitter la ville voire le pays en changeant d'identité ; nous aurions passé le reste de nos vies à fuir par peur que mon passé ne nous rattrape et, au pire... Au pire j'aurais tout de même été privé de vous mais d'une bien plus horrible façon. Ou vous auriez aussi été privé de moi bien que je doute qu'il aurait opté pour une si douce punition à mon égard. »

Mon silence est éloquent. Mes yeux trahissent de l’étonnement quand je le regarde, quelque chose se pince dans mon cœur et je me sens idiote. Idiote de ne pas avoir poussé ma réflexion au-delà du simple : “ papa m’aime pas, un petit tour et puis s’en va”. Je ne connaissais pas les risques, ce dilemme qu’il ne voulait pas nous imposer... quel choix aurait-je fait si j’avais eu conscience de l’enjeu ? Prendre le risque de mourir, en fugitif mais ensemble ? Quel aurait été ma vie ? L’aurais-je profondément détesté pour ne pas m’avoir laissé ma chance de m’en sortir ? Probablement. Et cette réflexion me fait plus mal que nos retrouvailles. Que serais-je devenue ? À parcourir le monde et ne plus être Swan passionné de danse, juste une inconnue qui ne sais plus qui elle est à force de changer de nom. Suis-je si cruelle au point de lui reprocher d’avoir fait le meilleur choix possible ? Je déglutis et détourne les yeux, honteuse de ma cruauté et bien consciente que j’aurais probablement fait comme lui à sa place.

« Je suis désolée »

Je marmonne si bas qu’il doit avoir du mal à l’entendre de là où il est. Si maman m’avait raconté, si j’avais su les tenants et les aboutissants de cette histoire, peut-être aurais-je réagis différemment. Ou peut-être pas... Mais je regrette à présent ma cruauté d’enfant.
Et je pense que c’est cette culpabilité enfantine qui finit de briser mes défenses, celle qui me force à déposer les armes et fondre en larmes dans ses bras. Trop de choses se bousculent depuis trop longtemps et j’en ai marre de lutter, j’ai besoin de faiblir l’espace d’un instant, protégée par papa. J’ai besoin d’être l’enfant et plus la guerrière, celle qui peut se montrer vulnérable sans craindre qu’on ne l’attaque par derrière. J’ai besoin de mettre des mots sur ce qui me fait mal, même si ça reste encore trop flou et impalpable, comme une enfant qui ne saurais donner de raisons à ses larmes de crocodiles. Ma brève idylle avec Nathan était comme un phare dans la nuit que représente ma vie, sans lui j’ai l’impression de me noyer et tourner dans une boucle infernale. La fin n’est qu’un long commencement. Tel sera la phrase gravée sur ma pierre tombale...

« Devika, ça le sera pour toi aussi un jour, il ne faut pas perdre espoir. »

Plus il parlait, moins j’entendais. Ou ne voulais l’entendre. Juste cette petite phrase perdue dans l’immensité de son réconfort. Je déconnectais l’espace d’un instant, respirant son parfum qui me fait l’effet d’une madeleine de Proust. Son étreinte me ramène à des souvenirs que je pensais perdus à jamais, et c’est apaisant... Apaisant d’être à nouveau, je l’espère, sa petite princesse au cœur trop pur. Mon rythme cardiaque semble s’apaiser à mesure que le temps passe, peu à peu je l’entends à nouveau me parler. Même si sa voix n’est qu’un son lointain dans l’immensité de mes paupières fermées, il reste présent et m’aide à réintégrer mon corps. J’ouvre les yeux sur son visage bienveillant, m’essuyant un nez probablement rouge vif du dos de la main comme j’avais l’habitude de le faire étant plus jeune. Qu’importe les usages à présent, nous étions à nouveau nous dans un monde qui ne nous a pas fait de cadeau.

« ...la tristesse que tu ressens aujourd'hui va te rendre plus forte et elle te guidera peut-être vers la solution qui sait ? » je hausse doucement les épaules en guise de réponse. Ce dont il me parle ne m’est pas inconnu, j’ai toujours utilisé ma tristesse pour mener ma barque. Quand il est parti et que maman à sombrer dans une dépression si terrible que personne ne pouvait plus la sauver, j’ai dû prendre des décisions et faire avec. Ma tristesse ma guidé vers des choix que je pensais être les bons sur le moment... Mais c’était différent, ça ne me concernait pas directement. Comment faire face pour son propre bien ? Ai-je vraiment la force de recommencer ? Me lancer dans un jeu de séduction à sens unique dans l’unique but de combler le vide sentimental causé par un père trop absent ? Est-ce que je suis prête à rayer Nathan définitivement ? Dans le fond, je sais que je ne pourrais pas tourner la page tant qu’on n'aura pas parler de tout ça... mais est-ce que j’en suis vraiment capable à l’heure actuelle ? C’est moins sûr.

« J’ai besoin de toi pour ça... » j’admets avec une petite boule au fond de la gorge. « Je ne veux plus souffrir pour rien, j’ai trop donné avant Nathan... et après. Je... j’ai besoin de mettre une serrure sur mon cœur... » je me frotte les yeux du poing, bénissant l’idée de ne pas m’être maquillée avant de venir le voir. « Tu... tu as le droit de dire non, c’est peut-être un peu déplacé... » me sentant rougir, je baisse les yeux sur mes mains qui ne cessent de se tordent de désespoir. « Si je te le demande, accepterais-tu d’être le gardien de mon cœur ? Je m’en remettrais à toi et à ton opinion, je ne veux plus avoir le choix en ce qui concerne l’amour. Je... j‘ai trop merdé, j’ai besoin de me protéger. Qui sais ce qu’une nouvelle déception provoquera chez moi... »

Je sais que ce n’est pas rien ce que je lui demande, mais je sais aussi que c’est trop important pour moi. Je ne suis plus capable aujourd’hui de maitriser mes émotions et mes choix, je veux qu’il joue à nouveau un rôle dans ma vie et quoi de mieux que protéger mon cœur ? Être celui capable de repousser ceux qui voudront me faire du mal à l’avenir, qui de mieux pour jouer ce rôle que Jayan lui-même ? Autant sceller notre accord avec une bonne gaufre !

« On peut toujours faire fruits ET chantilly histoire d'avoir la conscience tranquille ? Pour ma part, ce sera chocolat et chantilly, tant pis pour la plage. » je dodeline de la tête en me levant, encore un peu fragilisé par ma crise de larmes pour me tenir bien droite. « Là, à l’instant T, je n’ai aucun compte à rendre à ma conscience ! Je veux du gras pour soulager mes maux... » j’ai beau adorer les fruits, il est déjà trop tard pour le summer body. Même si j’ai repris intensément le sport dans l’espoir de retrouver mon corps d’autrefois, je peux bien me permettre un petit excès, surtout si c’est pour renouer les liens avec mon père.

Lien qui semble encore un peu fragile à mesure que l’on s’éloigne du cocon qu’était le bureau pour nous. Je claque la portière de la voiture et m’attache, les yeux perdus dans le vide. Tout est allez très vite en si peu de temps, pourtant j’ai l’impression que ça fait une éternité que j’ai franchis la porte e ce pub. Le soleil est déjà bien haut dans le ciel et les habitants d’Ottawa vivent leur vie autour de nous sans prendre conscience du tournant important que vient de prendre ma vie. Les yeux rivés sur une femme poussant un bébé dans un landau, je pose une dernière question. Question qui ne devrait pas remettre en cause ce que je ressens à présent et ce que je pense de lui, mais c’est important de savoir... de resituer les événements et sa participation relative dans ma vie de jeune adulte.

« Nous nous sommes installés ici en 2019 avec ta tante. » je ferme un instant les yeux, le front collé sur la vitre côté passager. Une année difficile pour moi à bien des niveaux, mais je ne préfère pas relever. Il a été le spectateur lointain de ma descente aux enfers. Quant à ma tante, elle fait aussi partie des souvenirs d’une enfance qui ne m'appartient plus, une belle et grande femme au regard chaleureux. Je l’aimais beaucoup, et savoir qu’elle se trouve aussi à Ottawa me fait un drôle d’effet. « Je... Je t'avais donc déjà aperçu de loin, sans jamais oser m'approcher. » un rire soufflé secoue mes épaules, mon sourire n’atteint même pas mes yeux tant il n’y a pas de joie dedans. Je devais avoir l’air d’une coquille vide à ce moment-là, jeune femme obligée de travailler beaucoup pour subvenir aux besoins d’une famille de quatre enfants. Bien triste dessein quand on y pense...

« Il était hors de question que je fasse quoi que ce soit sans l'aval de votre mère que je n'ai pas osé recontacter tout de suite et qui n'était pas prête à me refaire confiance de sitôt... » je lui en veux un peu d’avoir pensé comme ça. D’un côté, je pense que j’aurais aimé qu’il m’accoste dans la rue du jour au lendemain pour tout m’avouer, on se serait disputés tout pareil mais aujourd’hui tout ça serait peut-être derrière nous. Aujourd’hui nous serions de nouvelles personnes et cette étape difficile de réconciliation serait déjà passée...
Comment blâmer ma mère qui pensait bien agir jusqu’au bout. Je préfère ne pas parler d’elle avec lui, ce serait mal venue. Pour apaiser la fièvre qui menace de m’ensevelir, je préfère changer de sujet, ou du moins mettre un point d’honneur sur autre chose :

« Tu m'as reconnu tout de suite ? » je joue avec mes cheveux imaginaires, oubliant que je venais de troquer ma longue crinière contre un carré simple noir. « C’est bête comme question. On était la seule famille métisse du quartier à l’époque... » je ris à nouveau, me rappelant des regards outrés des voisins quand on a posé les valises devant le HLM modeste. Aujourd’hui, l’immeuble est occupé par pratiquement que des familles d’origines sud-Africaines et marocaines, un mélange de culture qui fait du bien au cœur et qui a forcé nos voisins racistes à déménager. Double bonheur ! « Mais je te demande ça car... car Julian disait que j’avais l’air constamment triste. Ce n’est pas l’image que je voulais renvoyer pourtant... je travaillais juste beaucoup, j’étais fatiguée. » je travaillais dans une enseigne de restauration rapide avant de postuler en tant qu’animatrice de camping. Autant dire que je ne comptais pas mes heures...

« Tu sais... » mon cœur se serre, j’appréhende un peu ses paroles, serrant mes genoux l’un contre l’autre. « J'ai vraiment voulu tout te dire quand tu es venue postuler au pub mais tu avais l'air si heureuse et si épanouie que je n'ai pas voulu te briser. Sans compter que j'ignorais si c'était un fait exprès ou si tu avais réellement tout oublié de moi... J'étais blessé et j'avais peur de te blesser aussi, j'ai été idiot, pardonnes moi. »

Ses mots me font l’effet d’un coup de poing. Il me demande vraiment ça... ? Jusqu’ici il n’a fait que tourner autour de pot, se confondent en excuses sans que ça soit vraiment palpable. Mais l’entendre parler ainsi me donne des vertiges, je me force à ne pas le regarder pour qu’il ne puisse pas voir l’émotion dans mes pupilles. Une émotion nouvelle, celle d’une page qui se tourne enfin sur un nouvel avenir. L'espoir d’une relation ? Ou d’un lien éponyme, quel qu’il soit. Pétrifiée par le fléau de mon émoi, je reste muette trop longtemps. Si longtemps que nous voilà déjà arrivé. Pétrifiée par la sensation de sa main sur la mienne, une invitation au renouveau. Une invitation que je suis libre d’envoyer bouler par la seule force d’un coup de poignet. Mais devrais-je après toutes ces confidences ? Suis-je à ce point revancharde ? La douleur a pris une nouvelle forme, elle s’étend dans mon corps et se disperse jusqu’à ne devenir que nébuleuse. Même le démon qui sommeil ne s’est plus présenté depuis longtemps, plus depuis Halloween je dirais.

Ma vie est un film. La caméra s’attarde sur mes traits perturbés, en quête d’une simple réponse pour lancer le générique de fin. Le refrain “ Les fleurs “ de Clara Luciani, une jeune étoile montante de la chanson Française, s’attarde un instant dans un coin de mon esprit alors que je quitte mon cœur. Mon âme s’attarde au-dessus de nous et nous observe...

Quand rien n'est à sa place, pas même moi... je pense aux fleurs...

Mes doigts se mettent à trembler sous sa paume. Je me mordille la lèvre en sentant les larmes me monter aux yeux.

Quand je me sens enfermer dans un corps trop étroit, quand je sens l’univers se refermer sur moi...

Paroles si pleines de bon sens auxquelles je m’identifie. C’est de moi qu’elle parle. Dans une bande sonore digne des années 80, je me laisse transporter par ses mots qui me font un instant planer, me font oublier où je me trouve.

… Je pense aux fleurs...

« Est-ce que... » je me racle la gorge pour retrouver ma voix qui semble s’être barré, honteuse et un peu gênée. « Est-ce que tu penses qu’on pourrait manger cette gaufre chez nous, papa... ? »

Sans attendre la fin de ma phrase, je retourne ma main dans la sienne pour serrer timidement ses doigts entre les miens. Mes yeux s’attardent timidement sur nos mains jointent avant de le regarder, un mince sourire qui s’étire sur mes lèvres. Tant de profondeur dans mes paroles, d’acceptation dans ma réponse questionnée. J’espère qu’il saura lire entre les lignes, qu’il comprendra que je suis prête à le suivre et lui pardonner, même si je suis encore trop pudique pour mettre des mots sur mes émois.

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# Dim 21 Aoû - 11:53
 
I'll be there for you

Jayan avait passé dix ans à s'en vouloir pour ce choix. Dix ans à se sentir coupable des conséquences, à retourner tous les scénario possibles dans son esprit à n'en plus trouver le sommeil. Il avait passé dix ans à n'être qu'un fantôme guidé par le seul espoir de pouvoir retrouver sa famille et quelques années supplémentaires à s'en vouloir plus encore pour avoir perdu ce droit. Alors il comprenait la souffrance de sa fille pour l'avoir vécu à une toute autre échelle. Il comprenait tout à part les excuses de cette dernière qui ne purent que lui briser ce reste de coeur qui commençait pourtant à se reconstruire grâce aux paroles encourageante d'Esme...

« Tu n'as pas a être désolée, comment aurais-tu pu deviner tout ça ? »

Affirma-t-il, la voix tremblante d'une émotion mal dissimulée. Comment aurait-elle pu savoir ? Pourquoi se sentir désolée alors qu'elle n'était que la victime de ses erreurs. Voilà donc que la culpabilité l'accablait un peu plus à présent, à cause de sa longue absence, à cause de la peine qu'il avait causé et qu'il causait encore malgré lui cette fois. Est-ce que tout cela allait s'arrêter un jour ? Allait-il réellement pouvoir se faire pardonner autant d'horreurs ? Sans doute que non mais il se devait d'essayer et encore plus maintenant que les deux femmes de sa vie semblaient vouloir revenir vers lui. Il n'avait plus le droit à l'erreur et cette idée le terrorisait au plus haut point même s'il gardait la tête haute.  

« Je suis le seul responsable et j'aurais dû vous en parler à l'époque, vous auriez compris ma décision et les choses seraient bien différentes aujourd'hui. J'ai eu trop peur et de trop de choses, c'est à moi d'être désolé Swan. »

Il n'avait pas réfléchi, persuadé qu'il n'en aurait pas le temps. Il avait pourtant déjà pensé à cette éventualité, enregistrant les vidéos pour ses enfants dès leur naissance et n'ayant qu'un petit mot à ajouter à la fin, vieilli de quelques années, pour expliquer que l'heure était venue. Esme aussi connaissait ce plan mais comment lui en vouloir de ne pas l'avoir accepté malgré tout ? Il lui en avait parlé quand ils étaient arrivés au Canada, encore jeune et trop heureux d'avoir quitté le territoire avec ce monstre derrière les barreaux... Elle n'y avait sans doute cru qu'à moitié, ne voyant les manoeuvres de son mari que comme des crises de paranoïa qui n'auraient jamais à se réaliser... Ils s'étaient tous les deux trompés de toute évidence et Jay sur tellement plus de chose que son épouse...

Quoi qu'il en soit, le passé n'avait soudain plus d'importance puisque la jeune femme s'était effondrée dans ses bras, accablée par le présent pour lequel il se sentait tout autant coupable. Comment avait-il pu penser que Nathan était quelqu'un de bien ? Lui qui était pourtant si observateur en général. Comment avait-il pu manquer ces informations sur le jeune homme ? Même Ravi s'était laissé prendre alors qu'il avait un instinct encore plus fort que l'ancien flic quand il s'agissait d'évaluer les gens. Jayan marchait à l'analyse alors que Ravi marchait au feeling ce qui aurait dû les rendre complémentaire mais ils s'étaient tous les deux méchamment trompé, peut-être trop aveuglé par le bonheur de Swan qui n'avait d'yeux que pour le jeune Américain...

Bien qu'anéanti par la détresse de sa princesse, Jayan restait une fois de plus fort, la serrant contre lui avec tendresse tout en cherchant à la rassurer d'une voix douce. Et il croyait en ses paroles, il n'était pas du genre à dire les choses en l'air simplement pour apaiser les consciences. Jay était un homme droit et sincèrement optimiste malgré les tourments qui avaient tenté de le couler toute sa vie. Un homme brisé que plus rien ne pouvait atteindre à part peut-être les larmes douloureuses de sa fille car il n'avait pas pu les éviter, il n'avait pas su la protéger comme un bon père l'aurait fait... Et, pourtant, malgré toutes les années et la peine, elle avait besoin de lui. Paroles qui firent s'enflammer son coeur et qui déclenchèrent un sourire ému sur ses lèvres paralysées par trop d'années de tristesse.

« Tu sais... » Commença-t-il, encore un peu chamboulée par l'aveu de Swan. « Je pensais la même chose peu avant de rencontrer ta mère. » Expliqua-t-il, effaçant tendrement une larme de la joue de sa fille dans une discrète caresse du pouce. « Après avoir perdu mes parents et en sachant que je m'engageais dans une mission dangereuse, j'ai aussi tenté de tout verrouiller pour ne mettre personne en danger. J'avais déjà ta tante à protéger, il était évident que je ne pouvais pas me permettre d'ajouter quelqu'un dans cette histoire. Même les histoires d'un soir étaient risquées alors j'ai tout fait pour me fermer à tout ça. » Malgré lui, un sourire nostalgique s'était installé sur ses lèvres. « Puis, un soir, ta mère est entrée dans le bar où j'avais l'habitude de prendre un verre après le service. Un bar en tout point similaire à celui-ci d'ailleurs. Avec un simple sourire, elle a fait exploser tous les verrous et toutes les barrières que j'avais tenté de construire autour de mon coeur. » Dans un soupir amusé, il secoue doucement la tête, comme désespéré par sa propre faiblesse tout en en étant amusé. « Tout ça pour dire qu'il est impossible de réellement verrouiller nos sentiments et qu'il ne faut surtout pas le faire. Si j'avais été capable de résister, vous ne seriez jamais venu au monde et je n'aurais pas eu la vie formidable que j'ai eu avant de tout détruire. Il n'y a pas de tristesse inutile Swan et il n'y a aucune épreuve trop difficile pour nous quoi que nous en pensions. » Facile à dire bien sûr, il ne le savait que trop bien. « Tu te souviens du rôle de Ganesh n'est ce pas ? »

Reprit-il, lançant un petit signe de la tête en direction de la statue qui trônait dans le bureau. Ganesh, le Dieu des obstacles entre autres, capable de les lever de votre route mais aussi de vous les imposer si vous sortez du droit chemin. D'après ses croyances, c'est ce Dieu qui vous aidait à surmonter les choses ou qui vous bloquait à hauteur de vos capacités pour vous montrer le chemin ou pour vous préparer à l'obstacle suivant. Rien n'était lié au hasard et rien n'était "trop" car Ganesh connait votre valeur et n'est pas un Dieu qui cherche à vous faire du mal même si ses obstacles peuvent vous le laisser croire.

« Ce n'est pas déplacé Devika, être le gardien de ton coeur aurait dû être mon rôle depuis le début et j'ai failli à ma mission. » Répondit-il ensuite, encore un peu plus chamboulé et luttant pour ne pas laisser paraître des larmes d'émotion derrière ses lunettes. « J'aurais dû t'éviter tout ça, j'aurais dû être là pour te protéger. » Admit-il, posant une main rassurante sur les siennes qui ne cessaient de se tordre. Son autre main se posa à nouveau sur le visage de Swan, relevant doucement son menton. « Les prochains auront un interrogatoire strict à passer. »

Sourit-il, espérant alléger un peu l'atmosphère. Swan n'avait connu que le flic et savait donc qu'il pouvait être strict voire légèrement inquiétant. Depuis peu, elle avait apprit qu'il avait été tout autre chose avant ça et, même si elle ne pouvait sûrement pas imaginer à quel point, elle devait se douter qu'il pouvait donc être bien plus menaçant encore... Il l'avait été d'ailleurs, avec l'ex de son amie il y a peu, assez pour que ce monstre retourne d'où il venait la queue entre les jambes. Aurait-il pu le tuer ? Avant qu'Esme n'entre dans sa vie oui, sans doute, et même après d'ailleurs puisque la belle Mexicaine avait plus d'une fois dû calmer l'impulsivité de son mari quand quelqu'un tentait de faire du mal à sa famille, aussi bien moralement que physiquement. Un bon chien de garde en somme mais qui avait passé trop d'années au chenil à présent...

« Alors va pour le gras ! »

Reprit-il, lui tendant la main pour l'aider à se redresser. Il était heureux de pouvoir quitter ce bureau trop chargé de mauvais souvenirs tout en étant tétanisé à l'idée de quitter ce cocon rassurant et l'oeil avisé de Ganesh. Ils n'avaient plus été réellement seuls depuis des années, il n'avait plus été un père depuis trop longtemps et avait peur d'avoir tout oublié. Sans compter qu'il n'avait réellement plus le droit à l'erreur et que l'état de Swan pouvait sans doute compliquer cette manoeuvre. Le coeur à vif, les émotions au bord des lèvres... Jay marchait clairement sur une lame de rasoir et la chute pourrait être mortelle pour leur relation déjà fragile... Hors il ne pouvait pas refuser, il s'était promis de tout tenté et il voulait sincèrement croire en Ganesh et en ce précepte qu'aucun n'obstacle n'était trop grand à franchir... Ils allaient y arriver. Il devait tout faire pour.

« Tu étais en ville la première fois que je t'ai vu. » Se souvint-il, honteux de ne pas être venu vers elle ce jour là. « Tu avais bien plus de responsabilités que tu n'aurais dû en avoir à ton âge. » Cette affirmation sonnait comme un regret amer même s'il était tinté d'admiration. « Mais j'aurais pu te reconnaître entre mille. »

Sourit-il, sincère. Malgré la tristesse et la fatigue, Jayan aurait pu reconnaître ses enfants les yeux fermés. Ils avaient cette aura si particulière que les années n'avaient pas changé. Et comment ne pas reconnaître ses beaux cheveux noir et ce regard si tendre ? Car, aux yeux de ce père raté, la jeune femme n'avait pas changé et elle était toujours cette petite princesse si chère à son coeur. D'ailleurs, si ce n'était pour leur survie, rien n'aurait pu le séparer d'elle ou du reste de sa famille. Lion loyal à son clan, protecteur à outrance, si bien qu'il s'était effacé pour espérer mieux jouer son rôle. Belle erreur mais aurait-il pu faire autrement sans les mettre en danger ? Il ne le sera jamais. Ce qui ne l'empêchait pas d'admettre les choses et d'ouvrir un peu son coeur pour la laisser y entrer. Aveu qui, là encore, n'eu pas tout à fait l'effet escompté même s'il ne s'était pas attendu à grand-chose quand même.

Heureusement, le silence laissa place à la plus belle des demande et à un mot qu'il n'espérait plus depuis longtemps... Si bien qu'il ne put empêcher son regard de s'humidifier brutalement, l'obligeant à fermer les yeux quelques secondes pour se ressaisir. Il n'était pourtant pas du genre à réprimer ses émotions, il aimait juste garder la tête haute pour paraître fort, pour rester un exemple aux yeux des autres... Hors il n'avait plus la force aujourd'hui et il n'avait plus envie de se cacher ou de mentir à Swan. Avec un peu plus de force qu'il ne l'aurait voulu, il serre les doigts de sa fille. Petits doigts frêles qui paraissaient minuscules entre les siens. Serrer fort pour ne plus jamais laisser partir. Serrer fort pour qu'elle sente la force de son amour.    

« Je n'osais pas te le demander. »

Sourit-il avec tendresse, ne lâchant pas sa main jusqu'à garer la voiture devant le restaurant. Une fois là, ils commandèrent de quoi nourrir un régiment puis ils reprirent la route les bras chargés de mets odorants qu'il n'était pas facile d'ignorer.

« Tu veux qu'on s'arrête pour récupérer certaines de tes affaires chez les Kapoors ? Sinon, on peut passer faire quelques courses après notre repas pour que tu aies des choses à la maison ? »

Proposa-t-il, préférant la seconde option sans oser l'admettre. Il voulait que Swan se sente chez elle, il voulait dépenser officiellement de l'argent pour elle, lui offrir de belles choses toutes neuves pour qu'elle se sente un peu mieux. Bien sûr, elle avait déjà une chambre à la maison, tout comme ses frères et même Esme. Un lieu grand mais toujours atrocement vide pour l'instant. Décoré sobrement mais pas trop personnellement justement pour qu'ils puissent tous y mettre leur patte. Même s'il fallait acheter d'autres meubles, d'autres rideaux, des tableaux, il était prêt, heureux même à vrai dire car il souhaitait que sa princesse s'approprie les lieux à son tour.  

« On pourrait aussi prendre des meubles si tu veux ? J'ai... J'ai prévu vos chambres mais je n'ai pas osé mettre grand-chose dedans. »

Admit-il, de nouveau un peu honteux. Un peu honteux d'avoir prévu les chambres sans leur aval, un peu idiot de s'être montré si bêtement optimiste aussi... Comme s'il était possible qu'ils reviennent tous d'un seul coup, comme s'ils allaient tous aimer la maison... Mais l'espoir fait vivre non ? C'est en tous cas ce qui l'avait fait survivre jusqu'à maintenant.

Quoi qu'il en soit, dans un premier temps, Swan opta pour un bref détour chez les Kapoors afin d'y récupérer de quoi passer quelques jours. Petit pas discret dans la direction des rêves de son père qui ne put que difficilement cacher sa joie même s'il aurait été encore plus heureux d'avoir plus tout de suite. Mais patience, il ne pouvait pas se permettre d'espérer davantage de tout manière et c'était déjà bien au delà de ce qu'il aurait pu imaginer en vue de leur dernière rencontre. Profiter de l'instant présent et des cadeaux de la vie au mieux, le reste viendrait en son temps, il fallait faire confiance.

Quand Swan remonta dans la voiture, ils reprirent donc la route de la maison qu'il était plus qu'impatient de lui montrer. Mais le destin semblait leur en vouloir puisque la jeune femme reçu un coup de fil fatidique qui les contraint à faire demi-tour avant même d'avoir gagné l'allée... Nathan avait eu un accident et Jay s'en sentait abominablement coupable. Il n'hésita donc pas une seconde à tout lâcher pour emmené Swan aux urgences où il resta jusqu'à ce qu'elle lui demande de partir, prêt même à annuler son rendez-vous avec Esme le soir même pour rester aux côtés de sa fille bien qu'il soit contraint de rester en salle d'attente...

Peut-être qu'il était trop tôt pour eux ? Qu'ils n'étaient pas encore prêt à redevenir aussi proches qu'avant ? Assis sur sa chaise en salle d'attente, l'Indien broyait du noir en se demandant pourquoi tout ça arrivait à sa pauvre fille et pourquoi un obstacle se mettait toujours dans leur chemin. Il avait une belle dette karmique, il le savait, mais à ce point ? Inquiet, l'homme cogitait sur les façons de se racheter et une conversation avec le père de Nate semblait être un bon point de départ en vue des nouveaux éléments de l'affaire. Et encore, il ne savait pas tout pour le moment... Maudit Karma !

Codage par Libella sur Graphiorum


@Swan Torres

_________________
* Les dialogues en italique sont en Hindi (sauf indication contraire)



Jab tak hai jaan.

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