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Étranges retrouvailles ₪ Swan Torres

River & Hills, New Beginning :: RPs
Jayan Thakur
Jayan Thakur
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Age : 51
Statut Civil : Compliqué
Emploi : Propriétaire du "Brews Brothers' pub"
Habitation : Une maison hors de la ville

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# Ven 3 Sep - 9:31
 
Étranges retrouvailles

Jay était un brillant homme d’affaire et il avait toujours su bien s’entourer. Les amis d’amis, les bons plans, la bonne phrase au bon moment, le compliment habile… Il avait toujours su se faire son trou quel que soit son nom et quelle que soit sa situation. Un renard agile et séducteur, usant avec grâce de sa jolie fourrure. Jamais à outrance, jamais malhonnête ou du moins pas vraiment. Ouvrir le pub n’avait donc pas été trop compliqué et redorer son image non plus. Bien qu’il fut récent, le “Brews Brother’s” avait déjà sa clientèle et une belle réputation, presque comme s’il avait toujours existé, comme si l’ancien propriétaire n’était déjà qu’un vague souvenir. Belle réussite, pas mal d’argent brassé bien qu’il n’en eu pas besoin. Mais au moins sa sœur avait de quoi faire et il alimentait les comptes de ses enfants en toute discrétion. 

Ses enfants… Un seul de ses fils connaissait sa nouvelle vie, le seul à l’avoir toujours admiré et avoir toujours cru en son innocence s’il était possible de l’appeler ainsi. L’ancien mafieux aurait donné cher pour reprendre sa place au sein de sa famille mais sa femme avait été claire à l’époque : il était mort à leur yeux et personne ne souhaitait que cela change… Personne à part ce fils qui avait tenté de découvrir la vérité, le seul sans doute à pouvoir lui accorder son pardon. Et dire qu’il avait cru avoir gagné en mettant son rival en prison, il avait en fait tout perdu, tout ce qu’il avait de précieux… Mais Jay n’était pas fataliste, il croyait au Karma, au destin, au timing aussi, le vent allait tourner s’il faisait le bien autour de lui, s’il laissait les coins sombres de son passé derrière lui.

Ainsi donc, Jayan Thakur était un homme humble et bon, quelqu’un sur qui compter et qui ne voyait pas à la dépense. Ses employés étaient bien payés et bien traités, ses amis ne manquaient de rien et il faisait tout pour aider sa famille sans être vu, notamment par le biais de son fils. Petit à petit, il gagnait des points pour son Karma, rachetant avec sincérité les années qu’il avait perdu en pensant faire le bien. Car il ne faisait pas seulement ça pour les astres, il était foncièrement bon et généreux, toujours le coeur sur la main même si, jadis, il avait l’autre sur la crosse d’un revolver… Généreux mais prudent, altruiste mais pas fou, il savait à qui donner et comment le faire.

« Tu es sûr qu’on a besoin de quelqu’un d’autre ? »

Bien qu’élevés de la même façon et disposant de la même aisance financière, la sœur de Jay était plus prudente avec les comptes du pub qu’ils géraient à part égale. C’est d’ailleurs elle qui s’occupait des finances, Jay préférant tenir le bar et discuter avec les clients. Ils se complétaient bien en cela, elle la stratège de l’ombre et lui le séducteur d’apparat, le pub marchait vraiment bien et ils en étaient fiers.

« Ça ne nous fera pas de mal je pense, et on pourra alléger leurs horaires en faisant tourner un peu plus les planning non ? »

Comme à l’accoutumée, Jay était derrière le bar à nettoyer les verres après la fermeture. Sa sœur était restée dans le bureau une partie de la soirée puis était sortie de sa cachette pour compter la caisse et aider à fermer. Les deux serveurs avaient la vie belle, tout comme les deux cuisiniers qui avait des horaires tranquilles et une charge de travail allégée au possible. Travailler ici était du pain bénit ce qui explique que les places soient si rapidement prises et très rarement abandonnées… Presque aucun turn-over depuis l’ouverture, l’équipe était restée telle quelle à part pour la jeune serveuse des débuts qui était devenue maman et avait quitté la région. L’exception qui confirme la règle.

« Ils sont déjà à trente cinq heures payés quarante… Même en France ils ne sont pas aussi bien traités ! »

S’offusqua-t-elle faussement bien qu’elle n’eut pas tout à fait tort. Mais Jay ne comptait par l’argent et il voulait un service optimal qui ne pouvait qu’être fournit par des employés en pleine forme. D’ailleurs ils n’étaient pas fainéants, trop conscients de la chance qu’ils avaient d’être ici, que du bonus.

« Certes… Mais c’est sans doute pour cette raison que nous pourrions manger par terre. »

Nota-t-il avec une petite moue faussement sceptique et un haussement d’épaules. La jeune femme haussa les épaules, imitant l’air de son frère à la perfection. Ils n’étaient pas du même sang mais avaient acquis les mêmes expressions faciales au fil des années. Le sang n’avait jamais affecté leur relation, pas plus que la distance ou les épreuves, ils restaient comme les deux doigts d’une même main, complices et loyaux.

« C’est pas faux… »

Conclut-elle, cliquant finalement sur la petite flèche pour envoyer le poste. Le pub était très actif sur les réseaux sociaux et ils avaient décidé de publier l’annoncer en ligne ainsi que sur leur porte plutôt que de passer par les sites officiels. Non pas qu’ils ne comptaient pas déclarer, ils préféraient juste être discrets et modernes, sans se prendre la tête avec des sites payants qui n’étaient pas nécessairement plus efficaces.

« Par contre tu vas devoir t’occuper du recrutement cette fois… Tu sais que je pars en vacances demain ? »

Soudain, Jayan ouvrit de grands yeux, prétendant à merveille un profond traumatisme.

« Ciel ! Mais comment vais-je faire ?! Mais que vais-je devenir sans ma petite sœur adorée ?! Je suis perdu, le pub va sûrement fermer et je vais me retrouver à la rue ! »

Annonça-t-il, toujours avec brio bien que son jeu fut un peu exagéré. La jeune femme tapa gentiment son épaule en riant doucement tout en secouant la tête.

« Ça va aller, je ne pars qu’une semaine tu devrais survivre. »

« Tu crois ? »

« Bah j’espère surtout ! Je n’ai pas envie de rentrer en ayant plein de paperasse à régler ! »

« Tu as raison, je vais faire un effort pour m’en sortir… Mais c’est bien parce que c’est toi. »

Sur ce il servit deux verres et la soirée se termina gentiment. Ils firent le tour du pub pour tout vérifier et regagnèrent leurs pénates chacun de leur côté. Le lendemain, Jay arriva très tôt comme à son habitude, frais et dispo, sa barbe parfaitement entretenue, son jogging matinal effectué et déjà deux tasses de thé Marsala avalées. Les employés arrivèrent à l’heure et de bonne humeur, permettant à Jay de s’installer à sa place derrière le bar où il vérifiaient les stocks en chantonnant. Il était bon chanteur et avait d’ailleurs souvent pris en charge les berceuses des enfants, souvent chantées en Hindi comme c’était le cas en ce moment même. L’homme avait pourtant grandit à Londres sans grands souvenirs de sa vraie famille mais il avait été élevé par une nounou Indienne qui lui avait apprit les traditions et la langue de ses ancêtres. Attention de son père adoptif dont il était très heureux car il tenait à ses origines malgré tout, ayant fait son possible pour les partager avec ses enfants quand il le pouvait encore.

« Boss, il y a une jeune femme qui est là pour le poste, je lui ai dit de s’installer à la table du fond en vous attendant. »

Annonça le serveur qui était venu le chercher au pas de course. Il était encore tôt et rare étaient les gens qui venaient à cette heure ce qui donnait au pub une étrange atmosphère, chaleureuse mais endormie. Jay se redressa avec un sourire puis posa sa main sur l’épaule du garçon avec un signe de tête en guise de remerciement. Ce dernier disparut aussi vite qu’il était apparut, laissant la vue au gérant qui sentit son cœur se serrer immédiatement et douloureusement…

« Swan… »

Murmura-t-il, reconnaissant sa fille bien qu’elle fut assise dos à lui. Il l’aurait reconnu entre mille, la chair de sa chair, sa princesse… Elle lui manquait presque plus que ses fils, surtout maintenant qu’il savait tout ce qu’elle avait dû traverser sans lui et à cause de lui… Lui le papa gâteau qui avait abandonné les siens en pensant les sauver… Il avait en fait fait tout le contraire, plus horrible des monstres… Son cerveau et son cœur ne tournaient plus rond, l’empêchant de bouger, montagne immobile. Lui qui était pourtant si sûr de lui, si à l’aise avec les gens… Trop tard, la jeune femme tourna la tête dans sa direction et lui lança un sourire, se levant timidement de sa chaise pour le rejoindre…

Ne l’avait-elle donc pas reconnu ?

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# Dim 5 Sep - 13:07
Etranges retrouvailles
Oh, but anyway, Toto, we're home. Home! And this is my room, and you're all here. And I'm not gonna leave here ever, ever again, because I love you all, and - oh, Auntie Em - there's no place like home!



Si vous aviez un miroir magique au mur capable de parler à votre reflet, que dirait-il de vous ? Moi je sais ce qu’il dirait de moi : “Non mais ma pauvre gamine, tu n’as pas dormi depuis combien de temps exactement ? “ dormir c’est facile, trouver le sommeil est une autre histoire. Même si mon cœur est partiellement apaisé de mes retrouvailles avec Nathan, je n’arrive pas à me sortir le goût du sang dans la bouche. Le goût du sang et l’arc-en-ciel qui colore ma joue droite autrefois bronzée. Je ne sais pas si c’est la lumière jaune blafarde de la salle de bain ou la nuit difficile mais j’ai l’impression de manquer de vitamine D. Je tapote légèrement ma joue du bout des doigts et grimace, dégoûtée. Si je sors comme ça dans la rue les gens vont appeler SOS femme battue... Alors que je me suis juste mal réceptionnée en voulant sauver la vie d’une amie. Maladresse quand tu nous tiens... !
J’attrape ma trousse de maquillage et essais de sauver les meubles en appliquant une bonne couche d’anticernes et de fond de teint sur mon visage. Peut-être que me faire jolie aidera à ce que je me sente un peu mieux ? Ou du moins, me donnera une meilleure mine. Dommage que Nathan ne me voie pas comme ça... la dernière fois je n’étais clairement pas à mon avantage, le pauvre. Une vraie loque... peut-être que je devrais lui faire une surprise et passer le voir après l’entretien ? Ça devrait lui faire plaisir. J’applique du rose sur ma robe mutifiée mais ça n’arrange pas trop l’état de l’hématome qui paraît encore plus gros qu’avant maintenant. Je fais une moue boudeuse, tourne la tête d’un côté puis de l’autre, et hausse les épaules, résignée. Si on me pose la question, je trouverais bien quelque chose à raconter d’assez loufoque pour que ça passe...

Je coiffe mes cheveux et décide de les laisser naturellement sur mes épaules avant de quitter l’appartement. Le sommeil fait toujours des siennes mais, grâce notamment à mon psychologue assez intrusif au sujet de ma vie personnel, je parviens enfin à mettre un pied dehors sans avoir peur qu’un malade vienne me trancher la gorge. C’est un bon début non ? Bientôt je pourrais espérer faire des nuits de plus de trois heures sans pleurer. Il n’y a que Nathan capable de m’apaiser réellement pour que je m’endorme en sécurité...
Malheureusement, il habite en colocation et nos retrouvailles nocturnes sont rares. La vie est mal faite ! Un jour j’aurais peut-être le bonheur de l’avoir rien qu’à moi pendant plusieurs jours d’affilés... Je n’imagine même pas l’état dans lequel ça me mettrait. Rien que d’y penser, un sourire niais m’accompagne tout le long du chemin alors que je remonte la rue commerçante d’un pas décidé. Je croise sur ma route des enfants qui jouent au ballon sur le trottoir, des trottinettes et des sacs à dos qui me dépassent au pas de course. Attendrie, je distribue des sourires aux petites têtes qui croisent mon regard sans m’arrêter. Est-ce que j’ai encore des photos de moi petite ? Je pourrais en montrer à Nathan...
Je n’ai jamais songé à ce qu’était ma vie avant d’atterrir à Ottawa. Tout n’est qu’une brume floue et désaccordée. Stratagème de mon cerveau qui a occulté toute la douleur pour m’aider à avoir un nouveau départ ? Certainement, mais pas que. Mon accident de moto d’il y a quelques années a été conséquent dans ma perte de mémoire. Tout est flou, au point que j’ai l’impression que ma vie d’avant n’était qu’un rêve. Ce genre de rêve qui nous échappe à mesure qu’on essais de s’en rappeler. Le visage d’Alfonso, mon père... j’ai un père ? Oui, sinon je ne serais pas là. Mais son destin est inconnu. Vivant ou mort, remarié ou célibataire. Les raisons de son départ ont toujours été tabous, au point qu’on a tous finit par ne plus y penser. Juste un X de passage qui nous a balancé dans une vie que nous n’avions pas choisie. C’est comme ça...
Même si je m’y suis faite, j’ai le cœur lourd en voyant un père et son enfant marcher main dans la main, s’embrasser tendrement ou rire à gorge déployé, insouciants. Si j’ai déjà vécu ça un jour, la vie a décidé de m’enlever ces doux souvenirs pour me laisser avec de l’incohérence et un trou béant dans le cœur. C’est comme ça, il y en a qui doivent se battre plus que d’autres...
 
« Bonjour, excusez-moi de vous déranger... » je dis d’une petite voix en me présentant au serveur prêt du bar. « … Je suis là pour l’annonce que vous avez passé sur Instagram. » les pommettes rouges, j’ai l’impression que l’on m’observe. Je n’ai jamais été à l’aise dans les bars, encore moins après ce qui s'est passé. Mais surtout maintenant, entourée d’hommes qui semblent plus intéressés par ma silhouette que par leurs consommations. Ça commence bien ! Et je veux vraiment tenter de décrocher ce job ? Etonnement, oui ! Heureusement, le jeune homme qui me fait face sans doux comme un agneau et me souris avec une réelle gentillesse. Ou alors il a capté mon anxiété ? Qu’importe, sa façon de me traiter me met un plus à l’aise et je lui rends son sourire alors qu’il me guide vers une table le temps que le patron n’arrive. Il est vraiment gentil, ou alors il a quelque chose derrière la tête ? Non, j’en doute ! Je le remercie et m’installe à la grande table un peu au fond du bar. J’ai fait les choses bien : j’ai imprimé la publication Instagram qui mentionne la recherche de jeunes motivés, mon CV plus ou moins bien remplis pour mon jeune âge et une lettre de recommandation de mon ancien employeur. Je pense que je suis bien équipée là non ? Je me tords les doigts en attendant le monsieur, angoissée de cet entretien sur le pouce. Ça doit faire des années que je n’ai pas été dans cette situation, pourvu que ce soit la dernière.
 
Je contemple les lieux avec curiosité, m’imaginant travailler ici jusqu’à tard dans la nuit. Bon, ça n’a pas l’air trop cringe, ça va... Mais pourquoi vouloir décrocher un job dans le milieu de la nuit après un épisode aussi traumatisant que celui que j’ai vécu ? L’argent, simplement. Depuis que j’ai quitté mon ancien emploi, j’ai un peu du mal à joindre les deux bouts. Les auditions se font rare et pour le moment je n’ai pas les épaules pour me faire recaler parce que je n’ai pas assez d’expériences. Du coup bon, en parcourant Instagram j’ai pris cette publication comme un signe du destin et j’ai décidé de me bouger les fesses. Je n’ai pas contacté le patron à l’avance, me disant qu’une rencontre spontanée me ferait gagner des points de professionnalisme. On ne sait jamais !
 
« Swan... »


Je fronce un peu les sourcils en frissonnant. Quelqu’un a dit mon prénom ou est-ce que je deviens folle ? Non, c’est certainement mon imagination ! J’envoie un texto à Nathan pour lui souhaiter une bonne journée et me retourne, croisant le regard d’un homme qui en impose. Planté au milieu de la salle, m’observant avec intérêt, j’ai l’impression qu’il essais de me sonder du regard. Je déglutis et lui adresse un petit sourire timide avant de me lever. Son teint sombre me fait penser qu’il n’est pas Canadien pure souche. Une chance pour moi peut-être ? Ce n’est pas dans mes habitudes de jouer sur mes origines pour séduire mes interlocuteurs, mais c’est une drôle de coïncidence quand même ! Je m’avance vers lui d’un pas décidé et lui offre mon plus beau sourire, glissant une mèche de cheveux derrière mon oreille. « Bonjour ! Je m’appelle Swan Torres et je suis là pour... » je me bataille un peu avec mes feuilles et cite : « … “ à la recherche de jeunes gens motivés et volontaires pour compléter notre équipe “ et ça tombe bien, je suis jeune, motivée, volontaire et prête à commencer immédiatement ! » j’ai l’impression de me survendre ou de présenter un power point, non ? Ou alors c’est juste le ton de ma voix. Je le regard avec un sourire en suspens, attendant qu’il daigne réagir à mon petit spectacle. Mais un léger silence plane entre nous, que je tente de briser, un peu mal à l’aise : « Tout va bien ? » je demande en fronçant légèrement les sourcils, intriguée qu’il continue à m’observer sans rien dire. Qu’est-ce qu’il en impose, je n’aimerais pas m’embrouiller avec lui. « Je suis désolée de ne pas avoir prévenue avant, vous êtes peut-être occupé ? » je grimace, moi qui pensais marquer des points j’ai l’impression d’en perdre au fur et à mesure que j’ouvre la bouche.

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# Lun 6 Sep - 19:43
 
Étranges retrouvailles

Si l'aîné de la famille avait reconnu son père à sa simple intonation de voix, il n'en allait clairement pas de même pour sa fille qui, derrière un sourire discret, ne montrait rien de plus qu'une vague timidité. Jay, de son côté, peinait grandement à cacher son émotion, immobile et le cœur serré, bien heureux d'être resté près du bar auquel il se soutenait d'une main. Depuis combien de temps ne lui avait-il pas parlé directement ? Combien de fois avait-il vu cette silhouette de loin sans oser l'approcher ? Il ne les comptait plus, il avait perdu le fil sans pour autant perdre espoir.

 « … ça tombe bien, je suis jeune, motivée, volontaire et prête à commencer immédiatement ! »

Ce qui avait précédé semblait flou tant l'homme avait eu du mal à se ressaisir après avoir reconnu sa fille... Sa fille, son propre sang, sa princesse, son trésor... Elle ne le reconnaissait pas, lui souriant avec timidité comme on sourit à un inconnu, presque impressionnée par sa carrure alors qu'elle devrait savoir qu'elle cache un cœur en or qui lui appartient depuis le début. Papa poule oui, toujours attentionné, toujours prudent, aimant... La perdre avait été la pire des choses pour lui, surtout quand son fils lui avait apprit ce que son départ avait indirectement causé... Maudit Karma.

 « Tout va bien ? »

Le monde recommence péniblement à tourner alors que Jay réalise qu'il n'a pas bougé un muscle depuis qu'elle est devant lui. Il doit lui sembler étrange à la fixer de la sorte, le cœur au bout des lèvres, les yeux sans doute un peu trop humides. Une chance qu'il n'ait pas cligné une seule seconde, ça pourrait toujours être une excuse... Et il allait lui en falloir un bon paquet pour arriver à reprendre sa place dans le cœur de la jeune femme. Comment pouvait-elle l'avoir oublié ? À quel point devait-elle le détester pour que son cerveau fasse abstraction de la sorte ?

Ou alors c'était un piège ? Une façon pour elle de se rapprocher de lui, de le tester avant de l'accepter ou le rejeter pour de bon ? Non, Swan n'était pas aussi fourbe, elle était douce et tendre, subtile certes mais pas de la sorte. Non, c'était la dure vérité : son esprit l'avait tout bonnement effacé de sa mémoire pour qu'elle n'en souffre plus, le punissant ainsi sévèrement pour son erreur. Discrètement, ses doigts se serrent sur le bar, signe physique de la douleur morale qui le détruit brutalement alors qu'il tente de garder la tête haute.

Efficace, il a toujours été bon acteur.

« Ne vous inquiétez pas, à cette heure-ci vous ne dérangez pas. » La rassura-t-il, adoptant un sourire avenant tout en parvenant par miracle à contrôler sa voix pour ne pas qu'elle tremble d'émotion. « Et pardonnez mon air idiot, vous ressemblez beaucoup à une danseuse que j'ai vu dans un spectacle récemment ce qui m'a rendu confus. »

Mentir... Il savait faire malheureusement, il avait apprit à la dure quand il était jeune, trop souvent pour sauver sa peau. Sa vie était d'ailleurs une abominable accumulation de mensonges que la vie lui faisait payer en ce moment même, remettant la prunelle de ses yeux sur sa route sans que cette dernière en ai conscience... Allait-il être assez fou pour accepter de l'embaucher ? Pour prendre le risque de la voir tous les jours ? C'était du suicide et elle lui en voudra terriblement si elle venait à se souvenir... Mais il savait qu'elle avait besoin d'argent et il pouvait difficilement lui en donner "discrètement"... Aléa jacta est.

« Installez vous je vous en prie, vous voulez boire quelque chose ? Vous semblez avoir beaucoup de paperasse pour moi je me trompe ? »

Habile, Jay semblait parfaitement détendu, son sourire se faisant même légèrement taquin pour la rassurer. Peut-être était-ce aussi un vieux réflexe, les habitudes qui revenaient malgré lui ? Comme il aurait aimé qu'elle se souvienne de lui, reprendre à zéro comme il avait pu le faire avec son aîné ! Mais il avait fait beaucoup de mal à Swan et il savait qu'il allait devoir payer le prix de tout cela... Karma oui, œil pour œil, dent pour dent. C'était très risqué mais il ne pouvait pas ignorer ce signe du destin, il ne pouvait pas refuser une occasion de l'aider, quoi que cela lui coûte... Advienne que pourra.

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# Mer 8 Sep - 12:19
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Je ne saurais pas dire ce qui me gêne le plus : la carrure imposante de mon interlocuteur ou sa façon étrange de m’observer, comme à l’affût du moindre faux pas. L’entretien a-t-il déjà commencé ? Est-ce qu’il est le genre de patron à mettre tout de suite à l’épreuve ses candidats ? Ça ne présage rien de bon pour la suite, ça ! Moi qui suis une véritable catastrophe ambulante, je vais repartir d’ici la queue entre les jambes. Pour autant, je ne me démonte pas : déglutissant discrètement sous le regard profond et noir de l’homme en face de moi, je le scrute avec intérêt comme il le fait pour moi. Plus mon regard s’attarde sur lui, plus ma gorge se serre. L’impression de l’avoir déjà vue quelque part, croisé dans la rue ou sur mon ancien lieu de travail. Très étrange, un homme comme lui ça ne s’oublie pas : bel homme, grand et large d’épaule, il ne doit pas passer inaperçu. Pourquoi ce sentiment de déjà vue alors ? Un homme commun qui ne paraît pourtant pas l’être, peut-être ? Je ne sais pas vraiment quoi penser de ce sentiment étrange qui bourdonne dans mon ventre. Je serre un peu plus la pochette de documents contre ma poitrine, essayant de faire taire le doute qui m’envahis.

« Ne vous inquiétez pas, à cette heure-ci vous ne dérangez pas. » sa voix est grave et imposante, comme sa carrure. Décidément, à quel moment cet homme n’est pas impressionnant ? Moi qui suis plutôt fébrile quand on lève la voix sur moi, s'il devait me disputer je pense que je me mettrais à pleurer directement. Oui mais voilà, il n’a pas l’air méchant pour un sous et sais apaiser mes craintes en me rassurant directement sur ma présence. Je ne sais pas trop quoi penser, c’est bien la première fois que ça m’arrive !
« Et pardonnez mon air idiot, vous ressemblez beaucoup à une danseuse que j'ai vu dans un spectacle récemment ce qui m'a rendu confus. » je réponds sans vraiment réfléchir « C’est peu probable... » dans un petit rire confus avant que mes neurones ne se connectent entre eux « Enfin si quand on y pense ! Vous avez assisté à une représentation amateure de Grease récemment ? » voilà peut-être la clé du mystère qui se dévoile enfin ? J’ai certainement dû croiser le regard de cet homme dans le public pendant que je dansais, voilà tout ! Cette soirée est une accumulation de sentiments contradictoires et d’un trop pleins de champagne absorbé, ce qui explique certainement mon trou noir sur pas mal de choses. Mais pas sur la suite des événements et mon rapprochement spirituel et physique avec Nathan Carter. Rien que d’y penser, j’ai le cœur au bord des lèvres et le sourire niais. Mon envie de le rejoindre pour un câlin express est aussi vive que l’expression dans mes yeux. Ça restera à jamais la plus belle soirée de ma vie, en dépit du cauchemar quelques jours plus tard.  

« Installez-vous je vous en prie, vous voulez boire quelque chose ? Vous semblez avoir beaucoup de paperasse pour moi je me trompe ? » je dépose la pile de paperasse, dont il fait référence, lourdement sur la table avec un rire qui confirme ses doutes« ça fait des années que je n’ai pas eu d’entretiens, je ne savais pas vraiment quoi apporter, j’avais peur d’oublier des trucs importants ! » puis, mieux vaut trop en faire que pas assez, n’est-ce pas ? Je suis très maniaque et j’ai des tocs qui m’obligent à frôler la perfection en ce qui concerne l’administratif. Venir sans mon CV ou quoi que ce soit d’autre aurait été un crime contre l’humanité à mes yeux. J’exagère peut-être un peu, mais je ne voudrais pas passer pour une clampine auprès de mon éventuel futur patron. Peut-être est-ce le besoin impulsif d’être apprécié plus que nécessaire ? Ça joue...  
« Je veux bien un café, s’il vous plait ! » je réponds poliment avec un peu de retard avant de trier les feuilles dans un ordre de passage. Enfin, un ordre de présentation au moins. Quelle idée saugrenue de vouloir travailler dans un bar, moi qui clame toujours haut et fort que ce n’est ni plus ni moins qu’un repère de pervers et d’ivrognes. Bon, ce sont de gros préjugés on est d’accord ! Puis le patron m’a l’air tout à fait correct et propre sur lui... nul doute que je ne risque pas grand-chose dans son établissement. Va falloir que je pense à me prendre une carte d’abonnement pour un taxis quotidien, je n’ai pas l’intention de rentrer à pied seule la nuit. Hors de question de demander de l’aide à mes frères ou à Nathan, ils ont déjà bien assez à gérer...

« Alors j’ai une lettre de recommandation de mon ex-employeur si ça vous intéresse ? » je lui propose d’une petite voix alors qui reviens avec mon café. Ce n’était pas mon premier job en tant que tel, j’ai déjà été femme de ménage pour les voisins de l’immeuble ou serveuse/driving dans un fast food du coin. Mais je dois reconnaître que le gérant de l’hôtel resort dans lequel je travaillais était un homme bien. Sa lettre m'a fait chaud au coeur, garantissant de mon professionnalisme et de ma rigueur au travail.

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# Ven 10 Sep - 18:44
 
Étranges retrouvailles

Son aîné lui avait dit que Swan cherchait un nouveau travail mais il n'aurait jamais pensé la voir ici, surtout après l'agression qu'elle avait subit. Courageuse et déterminée, il aurait dû s'en douter, surtout qu'il connaissait les risques en s'installant ici... Le père avait néanmoins envisagé d'autres retrouvailles avec sa fille, quelque chose de plus tendre ou, du moins, de moins publique... Tendre, comme s'il pouvait y prétendre après tout ça ! Non, au mieux, il y aura des larmes et des éclats de voix. Moins publique donc, ça aurait été bien préférable mais tant pis, on ne choisit pas les aléas du destin...

Et autant dire qu'il n'avait clairement pas pu imaginer une scène pareille.
C'était si irréaliste qu'il fut à la fois abominablement anéanti et étrangement soulagé : elle ne le reconnaissait pas ou le feintait à merveille... Quoi qu'il connaissait sa fille par cœur, elle ne mentait pas, aussi mal-agile puisse-t-elle être avec les sentiments (tel père tel fille de toute évidence). Ainsi donc, l'horrible vérité était là, simple et cruelle. Il était face à l'une des personne les plus importante de sa vie, une de celle qui lui manquait le plus et, en punition, il se retrouvait aussi face à une indifférence destructrice.

Il devait se reprendre, cacher son émotion flagrante, ce trouble qui le rongeait de l'intérieur et lui donnait presque envie de pleurer. Sa fille, son trésor, voilà qu'elle lui offrait ce sourire neutre qu'on offre aux étranger, semblant même impressionnée par sa carrure qui l'avait jadis tant rassurée. Un inconnu, voilà ce qu'il était devenu, voilà ce qu'il avait gagné à vouloir les protéger en rendant justice lui-même... La pire des punition, l'ultime, la seule qui pourrait réellement le tuer, lui qui était solide comme un roc, lui qui avait connu tant de difficultés et d'épreuves...

Il tremblait, serrant les doigts sur le bar pour mieux le cacher, excusant bêtement son air idiot avec la première chose qui lui vint à l'esprit. Parler du spectacle, évènement publique qui pourrait expliquer qu'il la connaisse, qui pourrait aussi expliquer pourquoi elle lui semblait familier si tel était le cas. Jouer avec le feu, voilà clairement ce qu'il avait décidé de faire en mentant de la sorte mais il n'avait pas le choix. Comment faire autrement de toute façon ? Il ne pouvait pas lui annoncer de but en blanc être son père, surtout en s'étant caché dans ce bar pendant aussi longtemps sans donner de nouvelles... Piégé par le destin, par le Karma ou une quelconque divinité qu'il se mit à maudire tout en la remerciant d'avoir remit Swan sur sa route.

Une chance autant qu'une malédiction.

« Et bien voilà, mystère résolu ! J'y étais en effet et j'ai beaucoup apprécié votre prestation. Il me semble d'ailleurs que vous aviez aussi organisé tout le spectacle n'est ce pas ? »

Détourner son attention, prétendre que tout va bien dans le meilleure des mondes alors qu'il est entrain de brûler de douleur à l'intérieur. La prendre dans ses bras, tout lui avouer, ne plus se cacher, ne plus la protéger à distance en se sentant si impuissant... Karma, il avait fait trop de mal pour avoir droit à tout cela si vite, il leur fallait du temps, de la patience... Tout vient à point à qui sait attendre paraît-il, il n'y aurait tout de même pas mis sa main à couper, conscient du choc que la jeune femme allait avoir en découvrant la vérité. Un jour... Oui, un jour, mais pas tout de suite.

« Vous avez eu raison, mieux vaut prévenir que guérir. »

Sourit-il donc, feignant toujours d'être détendu presque à merveille. Son passé lui avait apprit à cacher ses sentiments, à mentir sans le montrer... Il avait excellé dans le domaine bien qu'il eu espéré ne plus jamais avoir recours à ce genre de subterfuge. C'est comme le vélo visiblement, ça ne s'oublie pas. Les deux "étrangers" se dirigent donc à nouveau vers la table du fond, toute proche de son office et de la quelle on peut voir une belle statue de Ganesh sur le bureau. Tradition oblige, Jay restait Hindou dans l'âme malgré son accent sans faille et son éducation toute Britannique.  

« Chotã, un café et un thé s'il te plait. »

Demanda-t-il en Hindi au jeune serveur qui s'exécuta sans attendre. Ce dernier venait d'Inde, un ami d'ami qui avait eu besoin d'aide et pour qui Jay avait pu faire quelque chose. Il n'avait pas hésité d'ailleurs, il n'hésitait jamais à aider les autres, même sans vraiment les connaître. Sans compter que le jeune homme était très efficace et sérieux, le patron n'avait donc rien à regretter à part peut-être d'avoir parler cette langue qui devrait rappeler des souvenirs à Swan... Sans compter la forte odeur d'épices du thé qu'il avait toujours bu en grande quantité...

« C'est toujours bon à prendre en effet. » Reprit-il en attrapant les boissons que le serveur lui tendait déjà pour les apporter lui-même à la table. « Et, finalement, c'est tout ce qui m'intéresse. Je trouve que les CV ou les lettres de motivation ne veulent pas dire grand-chose car ils sont trop facilement falsifiables. Ce que je veux savoir c'est ce que vous êtes capable de donner, vos compétences réelles sur le terrain. Les diplômes et le blabla c'est pour les patrons qui n'ont pas le temps de laisser une chance, ce qui n'est pas mon cas. »

Il ne disait pas cela parce que c'était Swan, c'était réellement son mode de fonctionnement. Pour lui les papiers n'étaient que de la fiction, des strass peu significatif face à la réalité du terrain. C'était bien d'avoir des diplômes, d'avoir de l'expérience, des choses à montrer... Mais il était nettement préférable de pouvoir faire ses preuves en direct, de pouvoir se donner à fond pour justifier toute la paperasse sans fioritures. Il prit néanmoins la lettre qu'il survola avec attention, un sourire attendrit se peignant malgré lui sur ses lèvres : il était fier, cette fierté de papa impossible à cacher.

Ce n'était pourtant pas une surprise puisqu'il avait parlé au patron, lui donnant une somme conséquente à transférer à Swan sous le couvert d'une sorte de compensation pour une rupture conventionnelle... Avec le petit pourcentage ajouté pour lui, l'homme n'avait pas hésité une seule seconde, sans compter qu'il avait réellement été heureux du travail de la jeune femme tout en étant profondément bon.  

« Rigueur, professionnalisme, engagement... Visiblement vous avez fait des merveilles ! » Sourit-il, relevant les yeux de la lettre sans totalement relever son visage. « Qu'est ce qui vous a poussé à quitter votre poste précédent ? »

Bien que toujours avenant et rassurant, il ne pouvait pas se permettre de l'engager sans préambule, sans faire semblant jusqu'au bout. Il devait lui faire passer un pseudo entretien, ne pas éveiller le moindre doute... C'était vraiment de la folie pourtant et l'ancien policier en était conscient. Swan n'était pas idiote, elle allait se rendre compte du subterfuge et la vérité allait faire très mal. Hors il ne pouvait pas la laisser prendre le risque de se retrouver avec un travail pourrit pour un salaire de misère... Non, il allait lui offrir un petit poste tranquille et bien payé pour qu'elle puisse se concentrer sur ses études, sur elle. Après tout ce qu'elle avait fait, c'était la moindre des récompenses, le moins qu'il puisse faire en père indigne que le destin avait fait de lui.
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* Les dialogues en italique sont en Hindi (sauf indication contraire)



Jab tak hai jaan.

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# Jeu 23 Sep - 20:26
Etranges retrouvailles
Oh, but anyway, Toto, we're home. Home! And this is my room, and you're all here. And I'm not gonna leave here ever, ever again, because I love you all, and - oh, Auntie Em - there's no place like home!



Je ne suis pas quelqu’un de très loquace en général. Ou tout dépend de qui discute avec moi, c’est un peu pareil pour tout le monde j’imagine. En ce qui concerne les relations avec mes frères ainés, tout est une question de contextes : à l’époque où nous n’étions qu’insouciance, c’était facile de créer de la complicité autour de jeux vidéo, d’histoires de fantômes ou de soirées pyjama à manger du popcorn en regardant Spider Man. Cette époque était d’une simplicité fascinante même si je n’en ai que des souvenirs très vagues. Comme un rêve qui s’échappe à force d’y penser. Et pourtant, c’était la plus belle période de ma vie. Pas de larmes, nous progressions comme des pions sur un jeu de plateau, progressant vers l’ultime échéance, le boss de fin. La descente aux enfers de maman ? L’argent qui se fait brutalement rare ? Un peu de tout ça. Mais pas seulement. Mystère que l’on doit à mon amnésie sélective ! Quoi qu’il en soit, nous avons tous dû revoir nos priorités et grandir plus vite que prévu. Même si nos souvenirs et notre amour restent intacte, il y a toujours cette distance pudique et ces non-dits qui nous bouleverse encore, en tout cas pour ma part. Je me mure dans le silence et préfère bosser dans l’ombre pour offrir un avenir convenable à notre petite famille brisée, plutôt que pleurer et d’ouvrir mon cœur. Pourtant, qu’est-ce que j’aimerais en être capable... juste qu’un deux me prenne dans ses bras et me dise que tout ira bien, que l’on va s’en sortir. Mais ils sont tous trop occupés, l’un par les études et les autres par des activités qui me sont inconnus. Nous vivons ensemble sans être ensemble. Quand j’y pense, ça me rend triste... comment ai-je pu laisser la vie nous séparer comme ça ?  

Pourtant, même si j’aimerais m’ouvrir un peu plus à eux, jamais je n’oserais leur dire que je postule en tant que serveuse dans un pub. Plutôt me faire trucider sur place ! Surtout après ce qui m’est arrivé, risquer n’importe quoi à la tombée de la nuit est passablement inconscient. Oui mais voilà, c’est ma seule option pour espérer sortir la tête de l’eau ! Toutefois, je ne désespère pas à trouver un jour une place dans une troupe de danse avant d’être trop vieille pour monter sur les planches. Ce qui va bientôt être le cas si je ne me bouge pas les fesses.  

Mais tous les secrets finissent toujours par se savoir. Surtout si je pousse à ce point le destin en cherchant à me faire engager. Bon, si ça se trouve mon agresseur ne fréquente que les karaokés.. !

Pour une raison que j’ignore encore, je n’ai pas vraiment peur de cet endroit. L’accueil des employés et du patron m’a tout de suite mise à l’aise, comme une aura familiale, ces inconnus sont déjà prêts à me protéger. C’est d’autant plus vrai pour cet homme face à moi qui pourrait être mon père avec son teint olive et ses yeux en amande. Même s’il me dévisage depuis que j’ai franchis le seuil de la porte, il semble déjà ultra protecteur et prêt à me donner ma chance. Avec lui comme superviseur, je ne risque pas qu’un client mal attentionné me mette la main aux fesses ou m’attende à la fin de mon service. C’est rassurant, je suis déjà moins angoissée à l’idée de tenter ma chance dans le monde de la nuit.

« Eh bien voilà, mystère résolu ! J'y étais en effet et j'ai beaucoup apprécié votre prestation. Il me semble d'ailleurs que vous aviez aussi organisé tout le spectacle n'est-ce pas ? » Ça me fait un peu bizarre de reparler du spectacle, comme si cette soirée appartenait à une autre époque. Il s'est déjà passé tellement de choses entre le levé de rideaux et maintenant, le temps file à toute allure. Même si je n’ai pas le souvenir d’avoir croisé son visage dans la foule, mon instinct me souffle de lui faire confiance et ne pas trop me poser de questions. Soit. Après tout, je peux me tromper... ma mémoire me fait cruellement défaut, puis je n’ai de souvenirs que de Nathan. Faut que j’arrête avec ça avant de me mettre à rougir...

« Oui j’ai tout supervisé : des chorégraphies jusqu’aux passages théâtralisés. Mais j’ai fait appel à une amie graphiste qui a œuvré sur les costumes et décors ! » Lucy a été un véritable ange et a fait un travail extraordinaire. Je ne sais pas dans quel état je serais à l’heure actuelle si elle ne m’avait pas donné un coup de main ! Peut-être à terre, gisant sous des montagnes de papiers et le cerveau fondu par une surcharge de travail trop intense. Après tout, je m’étais improvisée metteur en scène, ce n’est pas une sinécure. Je devrais lui envoyer un SMS, ça fait longtemps que je ne l’ai pas vue ! « Est-ce que parler de ce spectacle me fera gagner des points dans l’entretien ? » je demande avec une pointe d’humour « Si c’est le cas, je me ferais une joie de vous faire parvenir le DVD ! » même si ça me gêne de me voir à l’écran, je suis contente qu’on ait pu capturer l’instant et en faire un souvenir. Je le chérirais toute ma vie ! Est-ce que j’en fait trop avec mon éventuel futur boss ? Je ne sais pas pourquoi mais il a une aura étrange qui m’apaise et me met à l’aise. Je devrais peut-être me calmer et redevenir un peu plus professionnel... ça tombe bien, il me relance au sujet des 1001 papiers que j’ai apportés avec moi. « Vous avez eu raison, mieux vaut prévenir que guérir. » je pousse un soupir de soulagement et lui emboîte le pas jusqu’à une table un peu plus reculée. Pour une fois qu’on ne me prend pas pour une psychorigide maniaque du contrôle ! Mes tocs me servent à quelque chose finalement !

Alors que je marche derrière lui, mon regard est attiré vers une lueur étrange qui provient d’une salle prête du bar. Probablement le bureau de l’homme face à moi.  
Je m’immobilise un instant à mi-chemin, intriguée par le statut de Ganesh qui prône fièrement sur son bureau. Ma bouche s’entre-ouvre légèrement en un “ o” intrigué, les sourcils légèrement froncés. Mon esprit vagabonde, emporté par une vision fantomatique qui semble danser devant mes yeux. Je suis devant moi, me dévisageant incapable de bouger. Du moins, une version plus jeune et plus courte sur pattes de moi. Même si je n’ai pas beaucoup grandi entre ce souvenir et maintenant, j’ai bien conscience que ma vision n’a rien de récent. Mon alter-égo ris aux éclats avant de se mettre à courir, les bras en l’air, s’amusant comme une enfant digne de son âge. Le rire me provoque des frissons partout sur le corps, quand est-ce que remonte la dernière fois où j’ai ris comme ça, à gorge déployée ? Des lustres, je ne m’en souvenais même pas. Comme si ma vie avait toujours été morne et dénuée de saveurs. La petite fille se met à danser du statut, chantant une comptine Indienne dont je me rappelle parfaitement aujourd’hui, cette dernière m’ayant accompagné toute mon enfance. Des souvenirs obstrués reviennent à la surface, orchestrés sur le tempo approximatif de la chanson bégayer par la demoiselle qui démarre à peine son apprentissage de la langue Hindou. Ce n’est plus la même chose aujourd’hui, même si je ne pratique plus, je sais toujours parler cette langue qui me rapproche toujours plus de mes origines...

Un “ crac ” se fait entendre, assez bruyant. La jeune fille s’immobilise, penaude avec de gros yeux ronds. “ Oh bah c’est cassé... “ se morfond la petite brune en ramassant un morceau du statut qu’elle venait de bousculer. La vision se termine sur la petite fille qui se met à pleurer, culpabilisant sur sa bêtise. J’ai le cœur serré et la gorge sèche. Comment on fait pour respirer déjà ? Je papillonne légèrement des paupières pour revenir à la réalité des choses, même si mon corps est amorphe, j’ai l’impression d’avoir bu 3L d’alcool en une fois. Je secoue légèrement la tête et rejoint le gérant qui doit certainement se demander ce que je fabrique. Mes pas sont à la fois lourds et léger, comme si je progressais dans les profondeurs de l’Atlantique. C’était très étrange... je ne me rappelais pas de ça. Pas plus du fait d’avoir possédé un statut de Ganesh une fois dans ma vie. Je déglutis et m’installe sur la chaise en rassemblant les papiers devant moi.  

« Chotã, un café et un thé s'il te plait. » les intonations Hindi vibrent jusqu’au tréfond de mon âme. Je lance un regard au barbu comme si je le voyais pour la première fois, interloqué. Ça faisait si longtemps que je n’avais pas entendu quelqu’un parler cette langue, comme si elle avait été bannie de ma famille depuis toujours. Pourtant, mes frères ont des notions même s’ils l’exploitent différemment les uns des autres. C’était bizarre d’entendre un homme que je ne connaît pas parler ainsi prêt de moi, comme si on me forçait à comprendre quelque chose qui reste pourtant trop vague et brouillon. Je me ravise finalement et fait mine de plonger dans mes notes pour ne plus avoir à le regarder. Cette aura auparavant si protectrice commence à m’atteindre plus que de raison. Est-ce que je serais entrain de projeter mon manque affectif paternel sur cet homme ? C’est possible... mais ça me gêne un peu d’y penser.

Le jeune serveur m’ayant accueillis un peu plus tôt nous apporte nos boissons. Je lui offre un beau sourire reconnaissant en m’emparant de ma tasse. Des effluves épicés viennent jusqu’à mes narines, m’obligeant à zyeuter dans la tasse de mon voisin qui se délecte de sa boisson. Encore une fois, l’odeur si familière me replonge dans des souvenirs plus brouillons que le précédent. Je n’y vois que des silhouettes fantomatiques, incapable de faire le focus ou de n’entendre autre chose que du brouhaha qui ne font pas sens. C’est trop profond, c’est trop loin, et pourtant je voyage dans une atmosphère qui emplis mon cœur de bonheur. Serait-ce l’effet “Madeleine de Proust “ ? Je ne me rappelle pas avoir déjà bu du thé avant mes treize ans... époque lointaine totalement effacée de mon esprit. Après avoir longuement scruté la tasse de l’homme, je lui fais un sourire navré.
« Pardonnez-moi, vous devez certainement me trouver bizarre. » je bois une gorgée de l’amer breuvage avant de reprendre « C'est juste que j’ai passé toute mon adolescence à boire le même thé que vous êtes en train de boire, c’est rigolo. » je me racle la gorge et rougis en baissant les yeux « Désolée, c'est bizarre... » je gère vraiment mal mon professionnalisme a ainsi essayer de copiner avec cet homme. Va falloir que je rattrape le coup avant de véritablement me planter...

« C'est toujours bon à prendre en effet. » je souffle de soulagement quand il réagit positivement au sujet de ma lettre de recommandation. Moi qui pensais faire un peu fayot ou première de la classe, ça s’annonce bien ! « Et, finalement, c'est tout ce qui m'intéresse. Je trouve que les CV ou les lettres de motivation ne veulent pas dire grand-chose car ils sont trop facilement falsifiables. Ce que je veux savoir c'est ce que vous êtes capable de donner, vos compétences réelles sur le terrain. Les diplômes et le blabla c'est pour les patrons qui n'ont pas le temps de laisser une chance, ce qui n'est pas mon cas. » je l’écoute religieusement avec un peu d’appréhension. Il ne semble pas du genre sévère mais plutôt juste dans son évaluation, ce qui est rassurant étant donné que j’ai confiance en mes capacités, mais ça met un peu de pression pour le déroulé des opérations. Je n’ai jamais eu l’occasion de faire des cocktails... bon après si ce n’est que ça le problème, ça va !
« Si vous voulez me faire passer un essai après l’entretien, je suis totalement disponible. » je réponds avec enthousiasme et sincérité. Après tout, s’il faut se baser sur les capacités, autant lui montrer ce dont je suis capable.

Je le laisse tranquillement lire la lettre de mon employeur en regardant autour de moi, un peu gênée. Je suis plutôt fière de ce que dit ce morceau de papier, après tout je me suis vraiment impliquée dans la vie du camping Resort ! Entre mes heures supplémentaires non payées que j’accumulais, mon investissement auprès des enfants, mon sourire et ma bonne humeur, j’étais un peu le messie aux yeux de cet homme qui me rendais bien mes efforts. Il aurait pu tenir le rôle de père de substitution, mais ça ne s’est pas fait ! J’appréciais beaucoup mon patron mais il était distant et parfois froid avec ses employés, même s’il était juste et correct. C’est la vie. Au moins, il n’a pas essayé de me dissuader de suivre mes règles et m’a même fait une belle avance sur mon salaire de départ. Comme quoi, quand on est juste avec les gens ils nous le rendent bien.
« Rigueur, professionnalisme, engagement... Visiblement vous avez fait des merveilles ! » je le regarde et lui offre un sourire reconnaissant en rougissant légèrement. Décidément, je ne m’arrête plus ! « Qu'est-ce qui vous a poussé à quitter votre poste précédent ? » la question que je redoutais. Je me redresse sur mon siège en baissant légèrement les yeux, joignant les mains sur la table. « Ahem... je vais être honnête avec vous ... » j’ai été éduqué dans l’honnêteté et le respect d’autrui, ça fait toujours des miracles et c’est apprécié en général ! « Si j’avais été moins courageuse, je pense que je ne serais jamais partie ! Dans le sens où j’avais tout là-bas, mais je n’avais rien... » je ris timidement et regarde mes doigts comme s’ils pouvaient me raconter une histoire « J’aimais rendre heureux les enfants, m’investir dans les activités journalières et les soirées. J’appréciais mes collègues et c’était réciproque. Même si je gagnais une misère, ce n’est pas forcément ce qui m’importait... » je parle au passer parce qu’aujourd’hui c’est devenu une nécessité. « Mais j’ai fait une rencontre qui a changé ma vie et qui m’a fait comprendre que je devais vivre mes rêves... » je souris tendrement en parlant indirectement de Nathan « Alors j’ai tout plaqué du jour au lendemain afin d’écumer les castings. Le souci c’est qu’entre temps, l’argent diminue mais ne rentre pas. Alors j’ai pris la sage décision de prendre un job le temps que... la magie opère ! » je mime des étoiles autour de ma tête pour parler de la magie. « Voilà... je suis désolée. J’aurais pu vous dire que le métier de serveuse me passionne et que je rêve de débarrasser de la vaisselle sale au quotidien jusqu’à deux heures du matin. Mais ce n’est pas le cas. Même si le contact avec les clients est quelque chose qui me ravis ! » je le regarde timidement « Je préfère être franche avec vous, quitte à ce que ça me coûte la place. Je n’ai pas été élevée dans le mensonge ! » et j’en suis fière.  

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Jayan Thakur
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# Ven 24 Sep - 10:54
 
Étranges retrouvailles

Jay, l'homme qui retombe toujours sur ses pattes quelle que soit la situation. Agile, excellent menteur, légèrement manipulateur sur les bords... Mais ça, c'était l'ancien lui, le jeune mafieux qui évoluait dans un monde dangereux, celui qui n'était pas marié à la femme la plus merveilleuse de la terre et qui n'avait pas quatre magnifiques enfants. Un jeune mafieux qu'il pensait mort pour de bon depuis peu mais qui semblait revenir une fois de plus d'entre les morts pour le hanter. À croire qu'il était voué au mensonge, contraint de ne jamais pouvoir vivre dans cette sincérité qui lui était pourtant si chère et dans laquelle il avait tenu à élever ses enfants. Quoi qu'élever était sûrement un bien grand-mot puisqu'il les avait quitté tôt, trop tôt pour pleinement accomplir son travail de père, le seul travail qui avait réellement compté pour lui pourtant...Un minable, une victime du Karma, du destin, maudit à devoir toujours prendre les mauvaises décisions. Peut-être payait-il encore le mal qu'il avait pu faire en travaillant pour son père adoptif ? Toutes ces arnaques, tout le sang qu'il avait sur ses mains... Il n'avait pourtant jamais dépassé les limites, leur entreprise n'était pas aussi barbare que dans les films mais... Mais il faut croire que c'était suffisant et que sa dette n'était pas payée.

Quoi qu'il en soit il était là à présent, comme un poisson hors de l'eau devant sa propre fille qui ne le reconnaissait pas, le cœur brisé et les jambes tremblantes à devoir prétendre que tout allait bien. Il ne pouvait pas lui dire la vérité, pas comme ça, pas ici... Comment ? Il n'en avait pas la moindre idée, il y avait tant pensé qu'il ne savait plus quel scénario choisir... Si seulement elle savait combien elle lui manquait et combien il aimerait pouvoir reprendre où ils s'étaient arrêté ! Mais c'était impossible et il ne le savait que trop bien, décidant donc de faire l'impensable : jouer le jeu. Un mensonge de plus qui allait avoir de terribles retombées mais qui pourrait lui permettre d'aider sa fille tout en la protégeant de plus près... Sacrifice nécessaire en un sens, en espérant qu'il ne prenne pas la mauvaise décision cette fois, bien que ce soit peu probable. En tous cas, retomber sur le spectacle de danse eu un effet positif, dissipant brièvement le trouble dans les yeux de la jeune femme qui s'illumina à nouveau en parlant de son travail. Qu'elle était belle quand elle parlait avec son cœur, le portrait de sa mère avec les traits indien qui faisaient d'elle un mélange parfait de ses deux origines. Un trésor, le plus précieux pour lui.

« Ma foi, ça ne peut clairement pas vous en enlever en vu du magnifique résultat. Cela prouve votre dévouement et votre sens de l'organisation qui sont tout à votre avantage. » Sourit-il, soulagé de la voir un peu plus détendue alors qu'elle plaisantait sur l'impact de cet évènement sur son entretien. « Et s'il y a un DVD je me ferai un plaisir de le revoir. »

Ajouta-t-il avec un haussement d'épaule amusé bien que ce fut sincère. Enfin, en partie sincère puisqu'il avait en fait déjà le DVD, trop fier pour ne pas filmer le travail de sa fille adorée. Mais il ne pouvait décemment pas lui dire qu'il l'avait sans avoir l'air d'un étrange pervers alors mieux valait dire qu'il aurait aimé revoir le spectacle. Juste comme un simple admirateur de ce travail d'orfèvre bien qu'il y eu quelques petits couacs minimes que personne n'avait vu à part le père attentif qu'il était... Ou avait été. Bref, il préféra passer à autre chose, évoquant à présent les papiers apportés par la jeune femme pour son entretien. Parler d'un autre sujet, ne pas s'éterniser, ne pas céder, ne rien montrer... Plus facile à dire qu'à faire mais il n'avait pas le choix.

Ils reprirent donc la direction de la petite table du fond, pas trop officielle car hors du bureau mais tout de même à l'abri des regards pour un peu de professionnalisme. Avec ou sans Swan, Jay tenait à ce que les gens se sentent bien ici, qu'ils soient de futurs employés ou des clients. Choisir un lieu un peu neutre mais calme lui semblait donc être un bon moyen de mettre la jeune femme à l'aise sans l'oppresser de trop. C'était d'ailleurs LA table des entretiens en règle générale, celles aussi où les patrons s'installés parfois pour être proches de leurs clients sans avoir l'air de surveiller la salle. Place de choix donc, même s'il ne réalisa que trop tard qu'elle offrait à Swan une belle vue sur la petite statuette qu'elle ne pouvait que reconnaître...

Petite statuette qu'il avait gardé malgré tout, cachée dans le box où il avait rangé le peu d'affaires qu'il tenait à garder pendant son absence. Une statue de Ganesh en porcelaine blanche, fendue à divers endroits, réparée avec soin mais dont les cicatrices restaient visibles. La petite Swan l'avait faite tomber jadis, accident de leur autre vie... Ganesh est une divinité importante pour les Hindou, à installer dès que l'on commence quelque chose : un foyer, un commerce... Il l'avait acheté à Birmingham après son mariage, elle avait fièrement trôné dans le petite temple du salon avant de bouger dans son bureau une fois à Toronto, remplacée dans le temple principal par une statuette plus grande que sa femme avait brisé avant de quitter la maison... De celle-ci, il n'y avait eu rien à sauver malheureusement... Une chance que la version plus petite soit sauve puisque c'est celle qui avait la plus grande place dans son cœur sans qu'il ne s'explique vraiment pourquoi.

Le léger bug de la jeune femme lui serra un peu plus le cœur, desséchant brutalement sa gorge... Mais, courageusement, il fit mine de rien, s'installant à la table et commandant les boissons pour eux, s'oubliant à nouveau en parlant Hindi avec le jeune homme. Décidément, sa fille lui faisait perdre le contrôle, le rendant moins attentif au détails, moins prudents... Il était loin le jeune mafieux finalement et ce n'était pas plus mal même si ça pourrait lui attirer de gros problèmes à l'heure actuelle. Surtout qu'il avait également oublié toute prudence en commandant sa boisson préférées, celle qui devait sûrement couler dans ses veines et que Swan avait tant aimé goûter petite. Ce thé si spécial et parfumé, ce mélange d'épices et de lait... Il eu soudain l'impression que son inconscient lui hurlait de tout avouer à Swan, qu'il le poussait à faire toutes les erreurs possibles pour qu'elle le reconnaisse et que ce mensonge cesse avant de réellement commencer... Mais Swan restait insensible à ces tentatives désespérées, reprenant conscience en s'excusant pour son attitude.

« Alors vos traits sont bien liés à une origine Indienne ? » Sourit-il, le cœur serré de peur de la réponse qu'elle risquait de fournir... Origines lointaines et oubliées de toute évidence... « En tous cas, si vous voulez goûter un bon Masala, vous pouvez lui faire confiance. » Ajouta-t-il avec un petit signe de tête en direction de son serveur. « Puis ce n'est pas si bizarre, pas selon Proust en tous cas. »

Jayan était un homme cultivé qui avait toujours aimé lire des oeuvres de tous genres et de toutes origines. Une passion qu'il avait transmise à Swan et à son aîné surtout et dont il était fier. Mais ce n'était pas le moment de replonger là dedans, il devait garder la tête froide bien que son inconscient continue de la narguer joyeusement... Un clin d'œil rassurant puis il enchaîna donc sur l'entretien, meilleur moyen de faire comme si de rien n'était s'il en est. Son cœur restait pourtant terriblement compressé dans sa poitrine et il sentait sa gorge trop sèche malgré le goût délicat du thé qu'il buvait doucement. Swan le rendait nerveux et les affre de son cerveau embrumé n'aidaient pas. Il devait se ressaisir avant que la jeune femme ne réalise la terrible vérité même s'il en mourait aussi d'envie. Ne plus se cacher, tout lui dire, espérer un pardon même dans des siècles... Il devait faire avec ce qu'il avait et ce n'était pas grand-chose.

« Et bien voilà qui serait une excellente idée ! Surtout que le service de midi est assez calme ce qui vous permettrait de prendre vos marques tranquillement tout en montrant de quoi vous êtes capable ! » Nota-t-il, avec un léger haussement d'épaule et une moue approbatrice. « Sans compter que c'est essentiellement le service de jour que j'aimerai compléter pour raccourcir un peu les horaires de l'équipe. »

Précisa-t-il en attrapant la lettre de recommandation qui enclencha immédiatement un sourire fier qu'il peina a dissimuler. Il n'avait pas douté une seule seconde du sérieux de sa fille, de son investissement, de sa patience et de son talent... Tout ce qu'il lisait là n'avait rien de surprenant et il était heureux qu'elle soit tombée sur un patron comme celui-ci à l'époque. L'homme avait été juste avec elle, heureux même de pouvoir lui donner un peu plus d'argent bien qu'il ne vienne pas vraiment de sa poche. Un patron comme on en fait peu finalement, le patron qu'il espérait être pour ses employés qu'il considérait comme une prolongation de sa famille... Ou plutôt une famille de substitution en vue de sa triste situation actuelle.

« Il doit être un jeune homme bien pour avoir su reconnaître votre talent sans en avoir peur et sans en redouter les conséquences. Quant à votre sincérité, elle est toute à votre honneur, tout comme votre courage. Poursuivre ses rêves est toujours terrifiant, c'est pour cela que trop de personnes restent enfermées dans leur sécurité monotone en laissant cela à la fiction, frustrés à vie. J'espère sincèrement que vous parviendrai à atteindre votre but bien que cela ne fasse que peu de doute en vue de votre motivation et de votre force de caractère. » Dit-il avec sagesse, aucunement surprit par l'aveu de la jeune femme puisqu'il en avait parlé avec son autre patron. Mais là aussi il ne pouvait rien dire, se contentant de jouer au sage conseillé à défaut de pouvoir agir en père rassurant. « Ne lâchez rien en tous cas, on dit souvent que les rêves qui ne sont pas effrayants ne sont pas assez grands et la peur est aussi un excellent moteur finalement. » Sourit-il avec une tendresse là aussi trop difficile à camoufler. « Je suis néanmoins déçu que votre rêve ne soit pas de débarrasser de la vaisselle salle au quotidien, c'est un très beau rêve vous savez. » S'amusa-t-il dans l'espoir de s'éloigner un peu de ce paternalisme qu'il ne pouvait retenir et qui le faisait souffrir atrocement. Surtout quand elle avait précisé ne pas avoir été élevé dans le mensonge... Aie. « Mais je serai fou de ne pas laisser sa chance à une employée sincère et volontaire n'est ce pas ? » Conclut-il, posant la feuille devant lui en joignant ses mains dessus, son regard sondant celui de sa fille, cette fois avec un peu plus de neutralité. « J'imagine que vous allez avoir beaucoup d'auditions à passer... Trente-cinq heures risque d'être handicapant vis-à-vis de votre projet, surtout sur un service de jour... » Il semblait parler pour lui-même, songeur. « De 10h30 à 15h vous semble correct ? Deux jours de congés dans la semaine ou un seul si vous voulez faire des heures supplémentaires, à choisir la semaine précédente car nous faisons toujours les planning avec les employés d'une semaine sur l'autre pour arranger tout le monde. »

Expliqua-t-il. Pas un trente-cinq heures donc.... Payé trente cinq, comme pour les autres employés et les heures supplémentaires payées double, comme pour tous les autres employés. Une chance que le bar rapporte bien et que le personnel soit peu nombreux ! Mais Jay avait toujours été généreux, un peu trop sans doute mais il préférait donner trop que pas assez. Sans compter que cela lui permettait cette fois d'aider sa famille de façon concrète tout en restant discret ! Il donnait quand même déjà un salaire à son aîné sans qu'il n'ait besoin de travailler vraiment, habile subterfuge pour que ce dernier aide les siens tout en se concentrant sur ses études, meilleur moyen qu'ils avaient trouvé à ce jour... Plus que l'appartement à trouver et ils seraient soulagés, chaque chose en son temps.

« Vous êtes partante ? »

Demanda-t-il finalement, sortant de sa réflexion avec un sourire. C'était de la folie, sa soeur allait le tuer mais il ne pouvait pas manquer cette occasion irréelle d'aider sa fille. Advienne que pourra.
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* Les dialogues en italique sont en Hindi (sauf indication contraire)



Jab tak hai jaan.

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# Ven 8 Oct - 20:17
Etranges retrouvailles
Oh, but anyway, Toto, we're home. Home! And this is my room, and you're all here. And I'm not gonna leave here ever, ever again, because I love you all, and - oh, Auntie Em - there's no place like home!



  Depuis mon accident de moto, je n’avais jamais fait le point sur ma vie. Je n’ai jamais rien remis en question, agissant aussi sagement que possible. Penser aux autres avant mon propre bien-être, dévouée à maintenir le calme et la sérénité dans cette atmosphère apocalyptique. Il fallait quelqu’un pour garder la tête sur les épaules, maintenir ce semblant d’équilibre qui rythme notre petite famille. Bien qu’Aubin ait été d’un soutien sans faille, je m’obstinais à agir seule. Prête à porter les poids de la culpabilité sur mes épaules et payer la note de quelque chose qui me dépasse encore. Je ne sais pas d’où me vient ce syndrome, ce sens du sacrifice qui ne me fait même plus mal. Peut-être le besoin de faire mes preuves, montrer que je suis capable de faire quelque chose de mes dix doigts même si on a été lâchement abandonné. Prouver que cet abandon n’est pas le fruit de notre incompétence, que l’on sait maintenir la tête hors de l’eau malgré l’absence de stabilité quotidienne. Je me battais dans le vent, apprenant jours après jours ce que ça impliquait de devenir adulte, être responsabilisée et crouler sous les factures. Je ne voulais pas de ce rôle, rêvant encore de m’amuser avec mes poupées sans avoir à rendre de comptes. Mais il fallait bien quelqu’un pour succéder à maman pour que les services sociaux n’apprennent pas notre abandon et ne se décident à nous séparer. Il fallait bien quelqu’un qui grandisse plus vite que les autres, même si je suis la plus jeune. Je ne suis pas celles que l’on entretient, je ne pouvais pas rester les bras croisés et voir mes frères se démener pour survivre. Plutôt moi qu'eux. Je ne reviendrais pas là-dessus. Même si ça signifie faire une croix sur mes études et ne rien espérer de plus qu’un job alimentaire. Je m’étais resignée et je ne souffrais plus de ce sacrifice. Même si une part de moi espère toujours pouvoir danser, j’ai mis les utopies au placard pour le bien-être de mes frères. Et c’est ce que je fais encore aujourd’hui...

Je n’ai rien d’une battante, je prends des coups et je me relève. Même si ces derniers temps, les coups furent plus violents, plus traumatisants, je me suis vite remise. J’ai chancelé en me relevant, j’ai eu des vertiges, mais j’avance. La présence de Nathan dans ma vie y est pour beaucoup, je ne sais pas où je serais sans lui. Est-ce que j’aurais baissé les bras ? La peur de voir mon bourreau refaire surface et m’empêcher de mettre un pied dehors ? Certainement. Heureusement que mon ange gardien est là, je n’ai plus peur des embuscades. Ou en tout cas, je sais que je n’ai plus à avoir peur. Postuler ici est une sorte de revanche, j’ai envie de me prouver que je suis capable de tourner la page. Je n’ai plus envie d’être victime de mes traumatismes, défier mes démons et repousser mes limites. C’est ce que j’ai toujours fait non ? Passer de frêle adolescente à adulte responsable en très peu de temps, je sais comment ça marche. Et je veux que Nate soit fière de moi...

« Ma foi, ça ne peut clairement pas vous en enlever en vue du magnifique résultat. Cela prouve votre dévouement et votre sens de l'organisation qui sont tout à votre avantage. » je souris poliment, un peu gênée. Je ne pensais pas que ce spectacle prendrait une telle ampleur dans ma vie. Même si je suis fière du travail accomplis, je ne peux m’empêcher d’être déçue. Je sais que j’aurais pu faire mieux, éviter les couacs et approfondir les détails pour rendre l’expérience visuelle parfaite au possible. Mais ça c’est mon gros problème, je suis une perfectionniste qui veux toujours faire plus. Sachant que c’était une période compliquée de ma vie à ce moment-là, j’ai l’impression de ne pas m’être autant donné que je l’espérais dans la création de cette œuvre. Peut-être aurais-je un jour la chance de me rattraper ? « Et s'il y a un DVD je me ferai un plaisir de le revoir. » je hoche la tête avec un petit sourire. Bon sang, voilà ce que j’aurais dû prévoir pour jouer la fayot jusqu’au bout : apporter le DVD du spectacle, preuve tangible de mon implication et mon dévouement dans l’entreprise m’ayant accueillis durant tant d’années. Même si la coïncidence pour qu’il ait vue le spectacle soit intéressante, qu’est-ce qu’un patron de bar pourrait faire avec ça ? Même si encore une fois c’est une preuve irréfutable de ma motivation, mon exigence et ma créativité. Par ailleurs, je ne pensais pas avoir attiré autant de monde, en dehors de mes petits clients d’hôtel... La vie est pleine de surprises.

Et je ne crois pas si bien dire en parlant de surprises. Pétrifiée sur place, je contemple d’un air absent l’étrange statut de Ganesh striée de fissures. Sa vision provoque un effet étrange dans ma poitrine, je chancèle légèrement sur mes pieds, la gorge sèche. J’ai besoin d’un câlin, que quelqu’un me prenne dans ses bras et me dise que tout ira bien, que ce n’est pas si grave. Mais d’où me vient cette pensée insensée ? Une légère brume se lève sous mes paupières, des larmes me piquent au coin des yeux. Une profonde tristesse me submerge quand j’aperçois le statut se briser au ralenti, percutant le sol dans un bruit sourd. Elle se brise dans mon subconscient, nous faisant sursauter la petite fille et moi. La surprise et la culpabilité provoquant ses larmes de crocodile, me fendant le cœur au passage. Serait-ce un souvenir d’une vie antérieure ? Ce n’est pas possible autrement, je suis face à moi-même, vingt-ans nous sépare. Alors pourquoi j’ai l’impression de faire face à quelqu’un d’autre ? Quelqu’un que je ne connaît pas ? Peut-être parce que ça fait longtemps que je n’avais pas autant ris. Mais pleurer de culpabilité pour mes bêtises, c’est tout à fait moi... j’avais peur de me faire disputer ? Je n’ai jamais été battue pour mes erreurs d’enfance, la violence n’était pas admise dans notre famille, j’en suis certaine. Alors pourquoi cette sensation … la culpabilité m’écrase la poitrine, faites cesser ces larmes, j’ai l’impression que je vais m’évanouir.

Le raclement de la chaise sur le parquet me ramène à la réalité, la petite fille disparaît et la statue retrouve sa place initiale sur le bureau. J’ai l’impression que quelqu’un a appuyé sur un interrupteur, que l’ambiance électrique et lourde de la vision s’est évaporée d’un seul coup. L’atmosphère se réchauffe et mes frissons cessent enfin, mais ma gorge est toujours obstruée par les larmes que j’empêche de couler. C’était très étrange, je ne comprends pas bien ce qui vient de m’arriver. Peut-être est-ce un mauvais rêve ou un film que j’ai vue il y a longtemps ? Juste que ma vision juvénile a été remplacé par mon propre visage. C’est possible non ? On appelle ça comment déjà ? Shifter je crois, projeter son esprit dans un multivers qui nous conviendrait mieux. Mais pourquoi choisir ce moment précis … ? Hum, j’ai envie de croire que toutes les statues de Ganesh sont fragiles et se brisent à la moindre chute. Ça paraît logique, mais je ne peux pas croire qu’il s’agisse de la même œuvre que dans mes souvenirs. Impossible. Improbable. Juste une coïncidence comme une autre.

Silencieusement, je rejoins le recruteur, le regard fuyant en m’installant à ses côtés. Même si j’aimerais me persuader du contraire, je suis bouleversée par ma vision qui fait naître pas mal de questions sans réponses dans mon esprit. Mais hors de question de foirer mon entretien pour un truc aussi stupide, il ne comprendrait pas ! Qui pourrait comprendre d’ailleurs ? Difficile d’expliquer que j’ai des flashs qui peuvent me mettre dans des états pas possibles. Nathan le pourrait. Il sait déjà tellement de choses me concernant, un peu plus ou un peu moins. Il saura certainement éclaircir cette part d’ombre qui commence à m’envahir et me faire douter. Lui seul le pourrait. Ce que j’aimerais qu’il soit là, maintenant pour me tenir la main...
Surtout maintenant qu’un étrange mélange d’épices et de lait arrive jusqu’à mes narines, accompagné de consonnances familières qui me provoquent des frissons jusque dans la moelle épinière. Nathan, où es-tu ? C’est plus qu’une main tendue dont je vais avoir besoin à ce rythme.
Encore une fois, mes pensées se bousculent et me renvoient vers une époque lointaine : haute comme trois pommes, assise sur les genoux de quelqu’un au visage camouflé, je déguste le thé et m’amuse à faire des moustaches au-dessus de ma lèvre supérieure en riant aux éclats. Je fronce légèrement les sourcils, réalisant que je n’étais pas assise sur les jambes de ma mère, au contraire. Mais qui ? Elle est la seule famille qu’il me reste, je n’ai jamais connu personne d’autre. Et mon père était déjà partie depuis longtemps à cette époque. N’est-ce pas ?


« Alors vos traits sont bien liés à une origine Indienne ? » je regarde l’interlocuteur sans le voir, les yeux vitreux et le souffle court. « Oh ? Euh... Ahem.. Oui oui..  Oui oui... Du côté de ma maman, je crois. » je ne suis plus certaine de rien à présent. Je passe pour quoi ? A ne même plus être sûre d’où je viens. Faut dire que je n’ai jamais réfléchis à tout ça. C’est comme si j’étais née bilingue et avec une culture différente des autres. Peut-être que je pourrais voir mon thérapeute et lui en parler ? J’avais toujours formellement refusé l’hypnose depuis mon accident de moto, préférant oublier la douleur que la revivre une seconde fois. Est-ce qu’il faut que je revienne sur cette décision ? L'idée ne me plaît pas trop, mais je déteste cette sensation de manque qui m’obstrue les poumons. « En tous cas, si vous voulez goûter un bon Masala, vous pouvez lui faire confiance. Puis ce n'est pas si bizarre, pas selon Proust en tous cas. » je souris avec douceur au serveur et prends une grande inspiration. « Effectivement, il a l’air très compétent, vous avez de la chance ! » je réponds en songeant à la gentillesse dont ils ont tous fait preuve avec moi jusqu’à maintenant. J’espère que ce n’est pas une façade, que je ne vais pas me sentir trop mal à travailler ici. J’ai déjà subi pas mal de job où la toxicité entre les employés empiétait pas mal sur mes performances. Mais il faut apprendre à passer outre, ça renforce ! « Si je ne m’abuse, vous êtes aussi Indien non ? Enfin, c’est ce que m’a laissé dire la statue de Ganesh et le thé Masala... » je dis timidement en buvant une gorgé de café. A moins qu’il ne soit particulièrement fan de cette nationalité, mais ça m’étonnerait : même physiquement il fait plus Indien que moi.

Je ne sais pas si c’est dû au manque de sommeil ou à l’anxiété cumulée durant ces dernières semaines, mais me voir aussi distinctement revivre un souvenir d’un passer que je pensais refouler à jamais, c’est extrêmement perturbant Je me racle plusieurs fois la gorge pour me ressaisir et feindre la normalité en joignant les mains sur la table. J’ai besoin de reprendre le travail, de m’occuper l’esprit, ne plus chercher de monstres dans la pénombre... Le manque d’énergie commence à avoir un sérieux impacte sur ma santé mentale : des mirages plus vrais que nature, comme victime de Freddy Krueger profitant de mon extrême fatigue pour me faire voir n’importe quoi, me torturant l’esprit avec de faux souvenirs ou de troublantes coïncidence. Car ça ne pouvait pas être autrement qu’une mauvaise blague, un tour de passe-passe que je dois à mon imagination débordante. Ce n’est pas possible autrement, il faut juste que je dorme une nuit entière sans interruptions. C’est tout. Idéalement dans les bras de Nathan pour être totalement en paix... voilà, il faut juste rester positif. Ou penser à une tomate. Comme je l’avais conseillé à Nathan dans une autre vie, se focaliser sur quelque chose d’abstrait pour apaiser son esprit... ça pourrait aider à ne pas faire couler mon entretien. Il faut que je me ressaisisse, je suis dans la lune depuis combien de temps ?

« Eh bien voilà qui serait une excellente idée ! Surtout que le service de midi est assez calme ce qui vous permettrait de prendre vos marques tranquillement tout en montrant de quoi vous êtes capable ! » je le regarde avec de gros yeux. De quoi on parlait déjà ? Sans que je ne m’en rende compte, je me triturais la peau en grattant mes pouces sur le dessus de mes mains. Signe avant-coureur d’un trouble de l’anxiété aiguë qui me poursuit depuis l’enfance. Ce n’est pas le moment de flancher Swan ! Tu lui parlais d’un essai pendant le service pour lui montrer de quoi tu es capable, non ? Ce n’est pas le moment de faire la sieste. « Sans compter que c'est essentiellement le service de jour que j'aimerai compléter pour raccourcir un peu les horaires de l'équipe. » le service de jour ? Mais c’est une super nouvelle ça ! Mes antennes se redressent et mon visage s’apaise légèrement. L’ombre de sourire illumine mes traits « Vraiment ? Je dois admettre que ça m’arrange ! Pas que je ne veuille pas travailler de nuit... mais je n’ai pas de voitures et... je ne suis pas franchement rassurée de marcher seule jusqu’à chez moi. » mes réticences ne sont pas seulement dû à ma peur de recroiser mon bourreau, traverser la ville seule la nuit est une véritable angoisse qui m’accompagne depuis toujours. En même temps, quand on voit ce qui se passe dans notre monde, tous ces psychopathes qui trainent dans la nature... les femmes ne sont plus en sécurité nulle part. Est-ce que j’ai bien fait d’avouer mon soulagement à mon éventuel futur employeur ? Et si ça risque de bloquer pour d’éventuels remplacements du soir ? Je viens vraiment de me mettre une balle dans le pied ? Ne commence pas à te monter la tête inutilement... tout en le regardant lire la lettre de recommandation rédigée par mon ex-patron, je me maudit d’avoir ouvert ma grande bouche. C’est plus fort que moi, quand je suis trop à l’aise je parle à tord et à travers !

« Il doit être un jeune homme bien pour avoir su reconnaître votre talent sans en avoir peur et sans en redouter les conséquences. » je souris tendrement en regardant vaguement mon téléphone, le cœur serré de ne pas encore avoir de nouvelles de Nathan. Il doit sûrement travaillé le pauvre ! Mon amour se lit dans mes yeux perdus dans le vide en imaginant Nathan et toutes nos péripéties pour en arriver là. « Il n’est pas juste “ bien “, il est parfait... le genre de perfection que l’on ne mérite pas si l’on appartient au commun des mortels. C’est un ange. »  je réponds sans m’en rendre compte, perdu dans le fil de mes pensées en songeant au faite qu’il m’ai sauvé la vie. Je l’aime tellement, ce n’est même plus descriptible. « Quant à votre sincérité, elle est toute à votre honneur, tout comme votre courage. Poursuivre ses rêves est toujours terrifiant, c'est pour cela que trop de personnes restent enfermées dans leur sécurité monotone en laissant cela à la fiction, frustrés à vie. J'espère sincèrement que vous parviendrai à atteindre votre but bien que cela ne fasse que peu de doute en vue de votre motivation et de votre force de caractère. » je rougis légèrement, perturbée par autant de gentillesses à mon égard. C’est la première fois que l’on parle aussi positivement de mes idéaux, d’habitude ils sont souvent décrits comme des “utopies sans avenir pour petites filles de dix ans “ . Je le regarde, à la fois touchée et surprise par ses paroles qui sont pleines de sagesses... « Si vous aviez été là et m’aviez dit ça depuis que je sais marcher , je ne douterais pas autant de moi à l’heure actuelle ! » je dis, le souffle gonflé de reconnaissance. Qui sais où j’aurais été d’ailleurs avec un pilier de stabilité familiale. Je n’aurais peut-être pas les mêmes convictions qu’aujourd’hui, pas la même force de caractère. Je ne serais peut-être même pas avec Nathan... rien que d’imaginer j’en ai des sueurs froides.

« Ne lâchez rien en tous cas, on dit souvent que les rêves qui ne sont pas effrayants ne sont pas assez grands et la peur est aussi un excellent moteur finalement. » j’esquisse un petit sourire nerveux en me remettant une mèche de cheveux derrière l’oreille « La peur est une amie qui me veux du bien pour le moment, je doit vous avouer... elle me suis depuis longtemps ! Et pour le moment elle me conseille surtout mettre la danse en stand by et ramener le plus d’argent possible pour aider mes frères. » ma voix se fissure dans ma gorge. Vraiment Swan ? J’écarquille les yeux et baisse les yeux. Je viens vraiment de raconter ma vie sans filtres à un inconnu ? Ou du moins une partie de ma vie ? Une étrange chaleur m’imprègne dans tout le corps, je n’ose plus trop le regarder, intimidée d’avoir été aussi bavarde sur ma condition. « Enfin... » je reprends timidement comme si de rien était « Ce n’est pas dans ma liste de priorités en tout cas. » je marmonne comme une enfant, le cœur adoucit par son sourire emplis de tendresse paternel. « Je suis néanmoins déçu que votre rêve ne soit pas de débarrasser de la vaisselle salle au quotidien, c'est un très beau rêve vous savez. » l’atmosphère s’adoucit, je me détends un petit peu « Je n’en doute pas ! Mais c’est surtout le contact avec les gens que j’aime. Ce n’est pas un métier facile, il y aura toujours des clients difficile... mais j’aime bien que, l’espace d’un instant, je puisse apporter un peu de sourire et de lumière dans la vie de quelqu’un. Vous comprenez ? » même si mon rêve peux être extrêment solitaire malgré les collaborations, j’aime être entourée. J’aime être utile aux gens, tendre une main ou deux, illuminer la journée de ceux qui auront croisé ma route. L’illumination est contagieuse, si elle provient de moi à un client, elle se transmettera peut-être sur d’autres entre temps dans la journée. Serait-ce ça la propagation du bonheur ?

« Mais je serai fou de ne pas laisser sa chance à une employée sincère et volontaire n'est ce pas ? » une montée de stress et d’adrénaline se déverse dans mes veines. Je me redresse légèrement dans mon siège, un peu crispée en attente de son verdict. Je ne suis pas jugée pour un crime, mais la décision qu’il va prendre sera crucial dans la suite de mon parcours de vie. Même si sa phrase ne laisse pas grande place au doute, je ne préfère pas trop m’avancer au risque d’être déçue.
« J'imagine que vous allez avoir beaucoup d'auditions à passer... Trente-cinq heures risque d'être handicapant vis-à-vis de votre projet, surtout sur un service de jour... » je fronce les sourcils instantanément. Il est sérieux là ou c’est moi qui me fait des hallucinations auditives ? Il envisage d’aménager mes heures selon les probables auditions ? Mais .. mais.. Quoi ? Ce n’est pas d’actualité, pourtant. J’ai besoin de travailler, je ne peux pas me permettre de travailler moins pour gagner moins. Ma bouche s’entre-ouvre, éberluée, prête à m’opposer à ce qu’il va dire. Mais il ne m’en laisse pas le temps... « De 10h30 à 15h vous semble correct ? Deux jours de congés dans la semaine ou un seul si vous voulez faire des heures supplémentaires, à choisir la semaine précédente car nous faisons toujours les planning avec les employés d'une semaine sur l'autre pour arranger tout le monde. » je commence à légèrement suffoquer. Trop d’informations, trop de positif pour si peu de négatifs. Travailler moins de cinq heures par jours ? Mais.. À quel moment ?! Je vais gagner combien avec tout ça ? Je fait un rapide calcule dans ma tête même si les maths ça n’a jamais été mon fort : 4h30 par jours... 28h et des brouettes par semaines... bordel je ne sais même pas combien je gagne par heures du coup... je vais gagner si peu de dollars en un mois, je ne vais jamais pouvoir payer mes factures avec ça, même si son offre paraît alléchante !

« Vous êtes partante ? » la bouche ouverte comme un poisson hors de l’eau, je ne sais que répondre pour ne pas paraître impolis. Il semble tellement investis et prêt à m’embaucher, est-ce que je doit m’opposer à cette offre ? Mais je ne peux pas me permettre de gagner aussi peu d’argents, la vie de ma famille en dépends ! « Je... je … Enfin... c’est très gentil mais... » intimidée par la profondeur de son regard, je détourne le miens et rougis timidement. « Je... je n’ai pas besoin de jours de congés.. Je veux juste travailler. Votre offre est vraiment incroyable, vraiment... mais... je... je ne peux pas me permettre de travailler aussi peu... vous comprenez... ma situation est.. Compliquée. » Compliqué ? C’est même plus que ça, oui.  

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# Jeu 14 Oct - 13:21
 
Étranges retrouvailles

Jay avait l'impression d'être en pleine célébration de Navratri, esquivant plus ou moins agilement les coups de bâtons de la douce Swan sur une musique trépidante qui ne laissait pas le temps à la réflexion. Ses pieds sautaient d'une excuse à l'autre, d'un sourire à un air paternel, d'une illusion de détachement à une tristesse profonde; le tout trop vite pour qu'il puisse prendre son souffle correctement, pour que son cœur sache quel sentiment prédominait exactement. Il était bien sûr très heureux de revoir sa princesse -trop pour que ça ne paraisse pas d'ailleurs- mais le fait qu'elle ne le reconnaisse pas était la pire des tortures. Devait-il lui dire ? Devait-il sortir de ce mensonge dangereux avant qu'il ne soit trop tard au risque de tout perdre ? La musique entraînante de ce combat symbolique l'empêchait de savoir et il ne pouvait que suivre le rythme, parant comme il le pouvait les attaques inconscientes de sa propre fille.

L'excuse du spectacle était facile. Un bon moyen d'expliquer son léger trouble et le fait qu'il reconnaisse la jolie demoiselle sans avoir à se trahir. En avait-il trop fait en ne parvenant pas à cacher son enthousiasme vis-à-vis de sa performance ? Sans doute oui, mais voir la fierté dans les yeux de la belle ne pouvait que faire briller la fierté dans les siens, offrant à son cœur un délicieux moment de pur bonheur avant le terrible coup de poignard. Enfin "le"... "Les" plutôt, trop nombreux pour qu'il sorte de là vivant de toute évidence seulement l'occasion était trop belle pour qu'il ne tente pas de la saisir, même si ce n'était que pour effleurer un bref instant le bonheur de la retrouver.
« Bāp... Pourquoi on en achète pas une autre ? »

Demanda l'aîné de la famille alors qu'il entrait timidement dans le bureau de son père qui, concentré sur une statue brisée, ne l'avait pas entendu. Jay releva les yeux vers son fils avec une sourire tendre, une pince à épiler dans une main et le pot de colle dans l'autre.

« Ce n'est pas si simple Adit, on ne peut pas toujours tout remplacer dans la vie, il faut prendre le temps de réparer les choses, les mériter, en prendre soin... Et ce même si les traces restent. »

« Mais c'est Ganesh quand même... »

L'enfant s'était discrètement glissé sur les genoux de son père, admirant avec une certaine tristesse la figurine du Dieu à tête d'éléphant que l'homme tentait de réparer. Du bout de ses petits doigts, il tripota un morceau de la statue avant de relever les yeux vers Jay.

« Raison de plus. Au moins il sait que nous faisons de notre mieux pour continuer à mériter sa protection. Il voit aussi que nous sommes une famille unie qui ne se brise pas au premier obstacle qu'il met sur notre chemin. »

Même s'il n'avait pas imposé sa religion à ses enfants ou à sa femme, Jay restait un homme très spirituel et profondément croyant. Il parlait ouvertement de ses croyances à ses enfants qui étaient tous plus ou moins curieux de comprendre toutes les subtilités de ce mode de vie si différent et pourtant si rassurant. Un peu comme l'Hindi qu'il parlait avec eux, c'était une façon pour lui de partager son monde sans l'imposer, maintenir le lien avec ses origines depuis longtemps perdues.

« Mais Bāp... S'il nous protège, pourquoi il met des obstacles sur notre chemin ? »

Jay sourit tendrement, laissant même échapper un léger rictus face à cette énième question. Aubin était un enfant curieux, toujours prompt à demander le pourquoi du comment.

« Pour nous guider, pour nous tester, pour nous remettre sur le droit chemin aussi parfois. Rien n'arrive sans raison Adit, même les choses les plus difficiles nous arrivent pour nous rendre meilleurs. Parfois, quand on se laisse aller ou quand on perd notre chemin, Ganesh nous offre une épreuve pour nous pousser à nous recentrer, pour nous rendre plus fort, plus sage, plus généreux. C'est comme ta maman et moi, nous ne pouvons pas toujours être gentils avec vous, nous ne pouvons pas dire oui à tout. Parfois, nous devons protéger votre bien en disant non, en nous opposant à certaines de vos décisions. Vous pouvez penser que c'est être méchants, que nous sommes contre vous mais c'est faux et il en va de même pour Ganesh. Parfois, les épreuves sont dures, parfois nous sommes tristes ou frustrés mais il faut toujours prendre le temps de comprendre, il faut réfléchir au bien de cette situation car il y a toujours un bien quelque part. Et ce n'est qu'une fois que nous avons compris, que nous avons fait de notre mieux pour passer cette obstacle que Ganesh le lève. Il ne faut jamais baisser les bras et il faut toujours tenter d'être la meilleure version de nous-même. C'est aussi comme ça que nous méritons sa protection et celle des gens qu'on aime. »

Bien que très jeune, l'enfant était une réelle éponge qui aimait cogiter sur les paroles de son père. Il aimait aussi aller au temple avec lui, sûrement le plus attentif des quatre enfants vis-à-vis de la culture de son paternel. Ainsi, songeur, il continuait à bouger la petite pièce dans sa main, restant silencieux un instant avant de reprendre.

« Puis comme ça Swan ne sera pas trop triste, elle aussi elle aime beaucoup cette statue et elle a eu très peur je crois. »

« Oui, comme ça tout le monde sera content et Ganesh aura une belle preuve de nos valeurs. Une preuve que nous pourrons également voir à chaque fois que nous regarderons sa statue pour ne jamais l'oublier nous non plus. »

« Que les Thakur réparent toujours leurs erreurs et qu'ils restent unis quoi qu'il arrive ! »

Lança le garçon en regardant à nouveau son père avec un sourire plein de fierté qui ne put que se refléter sur le visage de l'indien. Il aimait ses enfants plus que sa propre existence et tenait à son rôle de père plus que tout... Mais visiblement Ganesh s'était un peu vexé ce jour là, préparant pour eux un obstacle qui allait mettre à rude épreuve les belles paroles de Jay...
Jay aussi se rappelait bien des mésaventures de Ganesh, inconscient que sa fille venait justement d'avoir un flash-back en la voyant du coin de l'œil. Il se souvenait de leur vie d'avant comme si c'était hier, des bêtises des garçons aux soirées près du feu de camp; souvenirs dans lesquels il se réfugiait souvent malgré le goût amer qu'ils avaient aujourd'hui. Il lui était d'ailleurs difficile de ne pas paraître un peu étrange aux yeux de Swan, ne pouvant s'empêcher d'agir comme il l'avait fait jadis et peinant à dissimuler la peine que certaines de ses remarques pouvaient créer sur son esprit. Tout comme la statue à tête d'éléphant, l'homme sentait son âme se fendre doucement en mille morceaux et une immense figure le traversa alors que la jeune femme hésitait sur ses propres origines, les pensant même venir du côté de sa mère...  

Coup de poignard.

Respirer, déglutir douloureusement, fermer les yeux quelques secondes, ne pas flancher. Heureusement qu'il était déjà assis sinon il aurait vacillé. Comment pouvait-elle avoir aussi oublié tout ça ? Les longues heures à chanter ensemble en Hindi ou à raconter les histoires des diverses divinités avant d'aller dormir, les visites au temple, les jeux, les batailles d'oreiller... Swan avait donc tout oublié ? Sans doute et c'était sûrement mieux ainsi... Après tout, il n'était qu'un mauvais souvenir, un vieux démon. Malgré lui, il prend une grande inspiration avant de reprendre la parole, encore troublé par cette horrible constat. Parler du thé oui, il ne pu faire autrement, son cœur trop serré pour répondre autre chose.

« Ne le dites pas trop fort, il pourrait finir par y croire ! » S'amusa-t-il en lançant un regard complice au jeune homme qui leva les yeux au ciel, habitué aux taquineries de son patron. « Et le fait que je ne ressemble pas vraiment à un Canadien pure souche... » Ajouta-t-il, tentant toujours de paraître détendue et taquin malgré la douleur toujours lancinante dans son cœur. « Mais oui, vous avez raison, Indien d'origine et de cœur bien que j'ai grandit à Londres ce qui explique mon accent. »

Expliqua-t-il, la main sur le torse comme pour montrer une certaine fierté. Jay n'avait pas honte de ne pas ressembler à un Canadien lambda, il n'avait jamais cherché à cacher ses origines, toujours heureux de parler Hindi avec les gens qu'il soupçonnait être de la même origine que lui. Quant à l'Hindouisme, il en était tout aussi fier, se rendant souvent au temple ou aux fêtes organisées par la communauté locale. Pas extrémiste, juste fervent, considérant sa religion comme une mode de vie plus que comme une réelle religion : faire le bien, être reconnaissant pour ce que nous avons, ne jamais baisser les bras... Optimisme en somme, respect, rien de bien extraordinaire mais un peu trop rare à son goût, surtout chez la jeune génération.  

« Je m'arrange toujours pour que mes employés soient raccompagnés la nuit. À l'heure actuelle l'équipe de nuit est en co-voiturage mais il m'est arrivé de payé des Uber pour ceux qui habitent un peu loin. »

Admit-il, peut être un peu trop protecteur envers ses employés mais préférant prévenir que guérir. La vérité était qu'il avait mis ce système en place après avoir retrouvé son fils, réalisant brutalement que les rues n'étaient pas sûres la nuit... Ce que l'agression de Swan n'avait fait que prouver un peu plus, le confortant dans l'idée qu'il était préférable de dépenser un peu plus pour la sécurité de ses employés. Après tout, ils étaient comme une famille pour lui, tout ce qu'il lui restait même... Il ne pu d'ailleurs s'empêcher de ressentir une pointe de colère alors que la jeune femme papillonnait des paupières en pensant à son aimé. Non pas qu'il soit particulièrement fâché à l'idée que sa fille soit heureuse mais il avait simplement peur qu'elle souffre à nouveau, peur de ne pas être là une fois encore, peur de ne pas pouvoir la conseiller ou l'aiguiller plus justement... Elle avait déjà trop souffert, elle méritait le bonheur.  

« J'espère qu'il est conscient de sa chance... »

Souffla l'Indien entre ses dents, profitant de la rêverie de sa fille pour cracher un peu de venin. Quoi que ce n'était pas son genre, Jay était un être assez positif et un bon juge de caractère qui n'avait pas grand-chose à reprocher au jeune homme qu'il avait brièvement rencontré. Puis Swan semblait si heureuse d'être avec ce Nathan, si épanouie en parlant de lui. Puis il croyait visiblement assez en elle ce que Jay ne pouvait clairement pas lui reprocher. Le père comptait néanmoins garder un œil sur ce bellâtre, prêt à le remettre sur le droit chemin si jamais il constatait le moindre faux pas... À distance ou non, Jayan s'était promis de veiller sur sa famille à présent et il ne comptait pas manquer une occasion de la faire même si ce sera sûrement trop tard... Une fois de plus.

Malgré la douleur et le mélange de sentiments qui bouillonnait en lui, il reprit à nouveau la parole, trouvant préférable de changer de sujet pour revenir sur elle. Après tout, il s'agissait d'un entretient et non d'une conversation entre un père et sa fille sur sa vie amoureuse ! Malheureusement d'ailleurs... Comme il aurait aimé pouvoir en parler avec elle ! Lui poser des questions sur sa vie, l'aider à prendre les bonnes décisions, partager ses doutes, ses peurs, ses joies aussi... Mais il avait perdu ce droit et ne semblait pas prêt de le regagner, ne pouvant être que le patron qu'on apprend à connaître, l'homme qu'on respecte et qu'on apprécie sans plus... Mieux que rien non ? Et pourtant il reçu un nouveau coup de poignard, un parmi tant d'autres s'il comptait tenir cette place fragile de toute évidence...

« Si vous aviez été là et m’aviez dit ça depuis que je sais marcher , je ne douterais pas autant de moi à l’heure actuelle !  »

Pouvait-elle être plus cruelle ? Pouvait-elle imaginer sa douleur ? Non. Même lui ne pouvait pas mettre de mot dessus, son être finissant de se fissurer dans un crac qui résonna dans toute son âme. Détruit, l'homme plongea son regard brun dans le thé fumant, ses doigts se serrant autour de sa tasse alors qu'il se mordait la joue pour ne pas flancher. S'il avait été là oui... Si seulement il n'avait pas prit la mauvaise décision, si le destin ne l'avait pas forcé à prendre les voiles... Forcé, pouvait-on seulement dire qu'il avait été forcé de partir ? Un message menaçant n'était pas un couteau sous la gorge, sa femme avait raison : il aurait pu choisir la protection de témoin, choisir sa famille au lieu de choisir la justice... Mauvaise décision donc et le couperet venait de tomber pour de bon, sectionnant brutalement sa gorge et lui coupant le souffle.  

« Il n'est jamais trop tard. »

Finit-il par articuler après avoir péniblement déglutit, ses yeux ne pouvant pas quitter le fond de sa tasse malgré ses efforts. C'était beaucoup d'un coup et Ganesh seul savait qu'il avait encaissé bien plus de violence que ça... Mais de la violence physique, une violence qu'il pouvait parer ou tenter d'ignorer. Là c'était son cœur, son essence même qui était martelée et il ne pouvait rien y faire. Rien à part relever les yeux une fois de plus, rien à part lui servir un sourire optimiste et un air rassurant. Non, il n'était jamais trop tard mais il doutait de plus en plus de son salut, presque persuadé que sa fille était à jamais perdue... Garder la tête droite, ne pas flancher, faire comme si de rien était, reprendre le fil de la conversation sur un petit conseil paternel pour faire passer la pilule.

Jusqu'au coup de poignard suivant, toujours plus violent de culpabilité... Ne pas flancher.

« Une fois de plus, c'est tout à votre honneur. »

Se contenta-t-il de répondre, à court de mots. Son cœur était trop gros dans sa poitrine, obstruant sa gorge au point de faire bruler des larmes au coin de ses yeux. Sa propre fille obligée de mettre ses rêves de côtés faute de moyens... Son trésor obligée d'être une adulte car sa mère ne peut plus les aider... Le tout à cause de lui, à cause de cette mauvaise décision, de son égoïsme. Fichu syndrome du super héros, il aurait dû écouter sa sœur à l'époque, il aurait dû laisser tomber depuis longtemps, tout oublier pour de bon, tout changer... À croire qu'il était maudit, condamné à périr avec son adversaire un peu comme Sherlock Holmes avec Moriarty mais l'un dans une prison faite de barreaux et l'autre dans une prison mentale bien pire, tous les deux un peu mort sans vraiment l'être. Ce n'est que par miracle qu'il parvint à reprendre la parole de façon plus taquine, reprenant presque à la perfection un air décontracté. Mensonge encore, pas le choix.  

« Je comprends très bien ne vous en faites pas. C'est même exactement pour cette raison que j'ai racheté le pub alors je ne peux que voir de quoi vous parlez. »

Ce n'était pas pour lui faire plaisir qu'il disait cela mais bien parce que c'était la pure vérité. Jay aimait aider les autres, il aimait apporter la joie et la paix autour de lui. Même quand il travaillait pour son père, il veillait à aider les gens avec son influence, tentait de trouver des solutions, de donner au maximum. C'était d'ailleurs la politique de son père malgré les côtés plus sombres imposés par son statut de Don... Il fallait parfois se salir les mains pour faire le bien et tout le monde ne méritait pas d'être sauver... C'est peut-être pour cela que Jay avait finalement opté pour la police, pour ne plus avoir de sang sur les mains, pour ne faire que le bien... À croire qu'on paye toujours nos dettes et qu'avoir fait le mal une fois, même sans le penser, vous force à le refaire plus tard. Un jour mauvais, toujours mauvais ? L'homme espérait que non bien que l'espoir soit de plus en plus noyé dans la douleur. Ne pas flancher.

« Je comprends oui... » Reprit-il, à nouveau sceptique. Il s'était un peu emporté dans sa description du planning, oubliant la partie la plus importante qu'était le salaire... Tous les employés étant payés sur une base de trente cinq heures même s'ils en faisaient moins, le plus étant bien sûr complété en heures supplémentaires... Détail assez primordial non ? « Seulement je suis très mauvais en mathématique alors je paye tout le monde sur une base de trente cinq heures, Britannique oblige. Trente cinq heures payées au salaire minimum Canadien bien sûr et arrondie à la supérieure pour moins de prise de tête. » Expliqua-t-il avec un sourire taquin et un haussement d'épaule. C'était terriblement crédible, il avait reprit du poil de la bête même s'il restait mort à l'intérieur. Bon menteur. « Ce qui vous fait 2 200 dollars par mois avec les heures supplémentaires majorée à 16 dollars. »

Le pub ne lui rapportait rien ou presque, tout partait dans les salaires des employés et de sa sœur qui ne prenait elle-même que très peu finalement. Les avantages d'avoir hérité d'une fortune conséquente et d'avoir su investir au bon endroit au bon moment... La fortune de Jay n'était pas faramineuse mais largement suffisante pour lui permettre de vivre confortablement tout en aidant sa famille, même sans que cette dernière ne le sache. Sans compter qu'il vivait chichement, préférant de loin une vie humble à trop de prétentions.  

« Il y a aussi quelques primes par ci par là mais elles ne sont jamais décidées à l'avance à part les classiques prime de Noël et autre. » Ajouta-t-il, faisant à présent tourner sa tasse entre ses doigts. « Mais, si ce n'est pas assez, je peux comprendre. »

Sourit-il finalement en lui lançant un regard espiègle. Il n'avait pas dit cela pour lui faire plaisir non plus, c'était réellement les avantages de tous les employés du pub et heureusement qu'ils n'étaient pas très nombreux. Travailler ici était une chance dont ils étaient tous conscients ce qui expliquait aussi la forte atmosphère familiale qui régnait ici. Jay n'était pas un patron, il était un protecteur avenant, un ami arrangeant, le boss idéal. Si seulement il avait aussi pu être un bon père....
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* Les dialogues en italique sont en Hindi (sauf indication contraire)



Jab tak hai jaan.

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# Mer 17 Nov - 17:53
Etranges retrouvailles
Oh, but anyway, Toto, we're home. Home! And this is my room, and you're all here. And I'm not gonna leave here ever, ever again, because I love you all, and - oh, Auntie Em - there's no place like home!

Est-ce qu’il sait que je l’attends ? Est-ce qu’il me parle en dormant ? Je le vois dans tous mes ciels comme un fou sans le soleil... aussi vrai qu’un rêve...  
Ces paroles d’une vieille chanson de mon enfance tournent en boucle dans ma tête. Le statut de Ganesh me dévisage de son regard accusateur, seul témoin des souvenirs refoulés qui semblent appartenir à quelqu’un d’autre. Ou est-ce juste la scène d’un film que j’ai fini par oublier ? Impossible. Je suis la protagoniste principale de cette pièce de théâtre semblable à un film d’horreur. Ce qui m’apparaît semble à la fois familier et totalement indiscret. Comme si je n’avais pas le droit de voir ça. Trop d’étrangeté... Le fantôme de l’opéra pourrait apparaître devant mes yeux que je ne serais même pas surprise. Même si je feins l’ignorance, le réalisme de ce souvenir me perturbe plus que je ne le voudrais.  
Est-ce qu’il pense à moi ce soir ? Est-ce qu’il m’entend sans me voir ? Je parle dans le silence comme on prie face à la chance... aussi loin qu’on s’aime...
Pourquoi cette chanson ? Pourquoi maintenant ? Celle qui accompagnait mes nuits sans lune, rêvant d’un père qui ne viendrait jamais. Rêvant qu’il soit à mon chevet pour apaiser mes terreurs. Le casque sur les oreilles et mon vieux doudou serré contre ma poitrine, je me surprenais à écouter en boucle cette chanson d’amour jusqu’à m’en rendre malade et m’étouffer dans mon mucus. Je ne le dirais jamais à voix haute mais je crois être celle qui souffre le plus du syndrome du “ père inexistant “. Délaissée dans les réunions parents-profs, les pics-nics, les activités pères-filles... obligée de me construire des souvenirs, des scénarios avant de dormir. Devenir insomniaque à force de réfléchir, de s’imaginer une enfance, de chercher à comprendre pourquoi je suis victime de ce traquenard. Je ne pouvais pas juste... laisser passer. Non, je voulais contrôler. J’en avais besoin. Contrôler que les derniers remparts qu’était ma vie ne disparaissent eux aussi. Je devais trouver une excuse au fait que maman perdait les pédales, que nous n’étions pas nés dans la bonne famille, ou juste qu’on n'a pas eu de chances. Encore une fois, impossible d’étancher ma soif de réponses, notre statut familial est un sujet trop tabou entre nous. C’était comme hurler contre un mur en espérant qu’il nous réponde. Voué à l’échec...

Je tente de reprendre un peu de contenance en m’attablant avec monsieur... monsieur comment ? Je ne sais même plus comment il s’appelle. L’a-t-il d’ailleurs mentionné ? Je n’en ai pas le souvenir. Tout est allez si vite. D’autant que je n’ai de cesse d’être surprise : entre Ganesh, le thé et le charme Indien que cet homme dégage, une pression suspecte et désagréable s’insinue dans ma poitrine et se développe jusqu’à ma gorge. Trop de familiarité qui me titille, je n’arrive pas à rester insensible à cet enchaînement de hasard qui me perturbe autant qu’il m’apaise. Une sensation douce-amère difficile à décrire. Sans que je ne sache pourquoi, quand je plonge mes yeux dans les siens, j’ai envie de le rendre fière. Allez savoir pourquoi, un besoin de reconnaissance ou un complexe d’Œdipe pour quelqu’un qui pourrait être mon père ? C’est sûrement ça... il a tout pour l’être mais, comme c’est fatalement impossible, je fais une sorte de... transfert ? Oui certainement. N’empêche, c’est à la fois perturbant et grisant.

Sa question à propos de mes origines me laisse un véritable doute dans le cœur. Pour dire vrai, je n’ai jamais trop réfléchi à la question, comme si j’étais née il y a quatre ans. Telle l’héroïne dans le livre “ Les âmes vagabondes “ je ne suis plus qu’un corps qui appartient à une autre, avec des souvenirs construits et déconstruits. Je réponds vaguement par automatisme, mais je ne sais pas trop quoi répondre. Malgré sa peau d’olive et son regard de braise, maman n’avai.. N'a pas l’air d’avoir du sang Indien, si... ? Ou peut-être juste quelques racines Latine mais ça s’arrête là. Mais qu’est-ce que j’aurais pu dire de plus ? “ Je suis désolée, mais je n’en ai pas la moindre idée car je n’ai jamais connu mon père et ma mère est devenue une moule “ … rien de plus simple pour atterrir dans un asile de fou !

« Ne le dites pas trop fort, il pourrait finir par y croire ! » je rougis, légèrement gêné de parler indirectement au serveur. Je ne suis pas douée pour faire des compliments, alors quand ça se remarque j’ai envie de me cacher dans un trou de souris. « Et le fait que je ne ressemble pas vraiment à un Canadien pure souche... Mais oui, vous avez raison, Indien d'origine et de cœur bien que j'aie grandi à Londres ce qui explique mon accent. » je hoche la tête en me mordillant la lèvre, fâcheux TOC que je garde depuis... depuis toujours je crois. Ceci explique cela... mon lien étrange que j’entretiens avec lui depuis le début de notre entrevue. C’est sûrement dû à nos origines Indienne respective. Ça ne peut qu'être ça. Je me disais bien qu’il y avait une explication logique à tout ce tumulte. Je ris de bon cœur quand il pose la main sur son torse d’un air patriote et ne peux m’empêcher de l’imiter fièrement. « Et moi qui me demandait pourquoi je le sentais mystérieusement attirée par cet endroit, j’ai ma réponse ! A croire que tous les Indiens sont connectés par le cœur... »  ce qui serait un beau bordel vu qu’il doit y en avoir un bon milliard en Inde et éparpillés ailleurs dans le reste du monde. Mais ça donnait un petit côté poétique à la conversation ! Puis indirectement ça me rapproche un peu de mon recruteur qui doit voir en moi la fille du pays qui rentre aux bercails...

« Je m'arrange toujours pour que mes employés soient raccompagnés la nuit. À l'heure actuelle l'équipe de nuit est en co-voiturage mais il m'est arrivé de payer des Uber pour ceux qui habitent un peu loin. » malgré moi, l’étonnement se lit dans mon visage et je reste coit. Est-ce lui qui a réponse à tout ou moi qui me cherche des excuses ? Travailler dans le monde de la nuit porte des désavantages réels, mais l’homme semble prêt à tout pour le confort de ses employés. C’est fou, tout le monde ne ferait pas ça... mon respect pour lui s’accroît de minutes en minutes. « Décidément... je ne trouve aucune raison réelle pour refuser ce poste. Vous êtes quoi au-juste, un ange gardien ? » l’Indien ne pouvait pas tomber dans un meilleur timing, moi qui ai cruellement besoin d’argent, j’ai l’impression qu’il me sert ce travail sur un plateau d’argent. Est-ce que ça cache quelque chose ?

Le décrire comme un ange gardien n’est pas exagéré, bien au contraire. Depuis peu je commence à croire qu’un monde parallèle s’est ouvert à moi et me permet de converser avec ces créatures ailées. D’abord Nathan qui me sauve la vie de bien des manières, sa présence plane sur mon cœur et me donne confiance en moi. J’ai une chance folle de l’avoir ! C’était bien la première fois que j’étais aussi sereine émotionnellement, ne craignant pas qu’il aille voir ailleurs ou qu’il me fasse du mal. Oui, on peut appeler ça de la confiance aveugle. D’autant que j’imagine mal Nathan tenter de me blesser intentionnellement. Et puis même s’il le faisait sans faire exprès, on fait tous des erreurs non ? Bon, tout dépendrait du degré de l’erreur évidemment. Mais je ne devrais pas penser à ça maintenant, je n’ai qu’une envie c’est de profiter un maximum avant que ce bonheur ne me soit arraché. Car il ne faut pas se leurrer, ça arrivera. Le bonheur est une denrée rare que je me suis promis de chérir le jour de mes retrouvailles avec le beau blond. Rien que de penser à lui et à la douceur de ses baisers, j’ai le cœur qui tambourine. Je dois avoir l’air ridicule d’être aussi éprise et rêveuse face à mon futur employeur, mais c’est plus fort que moi. Surtout que parler de lui à voix haute me rends toute chose, c’est un peu comme l’officialiser mais genre... pour de vrai quoi. Difficile à expliquer, mais à l’intérieur c’est les montagnes russes.
« J'espère qu'il est conscient de sa chance... » surprise par ce brusque changement de ton de la part de mon interlocuteur, je lève un regard nébuleux vers lui, battant des paupières pour tenter de revenir sur terre. « Hmh ? » j’interviens, distraite par la tournure que prend la conversation.   « Oh, au contraire, croyez-moi ! Le pauvre est mal barré entre mon instabilité émotionnelle, mon manque de confiance en moi, ma capacité à douter de tout et de tout le monde, mon côté dépressif qu... » perdant pieds, je commençais à énumérer mes défauts en comptant sur mes doigts, comme si je tenais une conversation banale avec un ami de longue date. Je suspends mon geste, prenant seulement conscience de la bourde que je venais de faire, levant un regard empli d’excuses vers lui. « Euh mais... Aahem... quand je suis au travail, je suis une tout autre personne je vous assure... » je serre les poings liés entre mes cuisses pour m’empêcher de faire une autre bêtise qui risquerait de me coûter la place. « S’il vous plaît, ne prenez pas en compte ce que je viens de dire... mais faîtes-moi confiance, c‘est moi la plus chanceuse des deux. » je rougis de tout mon être, jusqu’au creux de mes poumons. Je devrais écrire un livre qui expliquerait comment foirer son entretien en une seule leçon : parler des pires défauts de sa personnalité avec beaucoup de liberté et sans langue de bois. J’ai envie de mourir de honte...  

D’autant que la situation ne semble pas allée en s’arrangeant. Je ne sais pas ce qui me prends, mais aujourd’hui je parle à tort et à travers ! Peut-être parce que je me sens tellement en confiance que j’ai tendance à trop m’enflammer ? Mais visiblement, ce que je dis par rapport à mon enfance et son rôle qu’il aurait pu y jouer semble le toucher plus que de raison. Je fronce les sourcils et mon cœur se serre étrangement alors que son regard se perd au fond de sa tasse. Pourquoi est-ce que je dis toujours des choses sans réfléchir ? Je devrais apprendre à tourner ma langue dix fois dans ma bouche avant de parler. Je déteste faire du mal aux gens, surtout quand je n’en ai pas conscience. Je déglutis et regard un instant mes doigts qui se tordent sous la table.
« Il n'est jamais trop tard. » est-ce que je viens de signer un contrat verbal avec lui ? Et... les closes sont plus intimes que je ne pensais. Je viens indirectement de lui suggérer d’être mon père de substitution et lui ne semble pas récalcitrant à cette idée. Ou c’est moi qui me fais des films ? J’ai une sensation pénible qui se propage dans ma poitrine jusqu’à ma gorge, j’ai du mal à respirer.  
« Je.. Ahem... je suis désolée si j’ai dit quelque chose qu’il ne fallait pas... » je finis par dire après quelques secondes de silence gênant. « Je n’avais pas l’intention de vous blesser... il y a quatre ans de cela j’ai eu un accident de moto et... bon, pour vous la faire courte, ça tourne plus très rond là-dedans depuis... » j’indique ma tempe de l’index en faisant une petite moue désolée « Du coup j’ai tendance à dire ce que je pense et me laisser envahir par mes émotions... j’espère que... enfin... que je n‘ai pas faire une grosse bourde ? » j’ai envie de me ronger les ongles, comme ce que je fais à chaque fois que je suis nerveuse ou qu’une situation me rends mal à l’aise. Mais je vais devoir résister avant qu’il ne me prenne définitivement pour une psychopathe. L’idée qu’il puisse être la figure paternelle qui me manquais après tant d’années n’est pas pour me déplaire, surtout en voyant tous les points communs que nous avons l’un l’autre, mais lui ne semble pas être de cet avis.  

« Une fois de plus, c'est tout à votre honneur. » je hoche distraitement la tête en réfléchissant à ma situation. J’aimerais être capable de tout plaquer, suivre ma propre route et faire en sorte de réaliser mes rêves. J’aimerais pouvoir. Mais la réalité de la vie me rattrape toujours et je redescends sur terre. Je fais ça depuis toujours, telle Wendy dans Peter Pan je suis la maman de ce foyer brisé. Une jeune enfant obligée de grandir trop vite et dont la maturité peut être barbante. Mais je n’ai pas pu choisir, j’ai dû remplacer maman au pieds levé et ce ne fut pas facile tous les jours. Je ne pouvais pas me résoudre à abandonner mes frères alors qu’ils n’avaient même pas encore finit leurs études. Ce n’est pas grave, mon sacrifice servira aux autres, et c’est le principal. Je suis heureuse ainsi. Je crois.

« Je comprends oui... » je grimace, prise de remords. Vais-je réellement refuser un boulot de rêve sous prétexte que le salaire est trop bas ? Oui, absolument, et ce n’est pas de gaieté de cœur. Mais je dois penser à la survie de ma famille avant le reste. Sacrifice, toujours des sacrifices.  « Seulement je suis très mauvais en mathématique alors je paye tout le monde sur une base de trente-cinq heures, Britannique oblige. Trente-cinq heures payées au salaire minimum Canadien bien sûr et arrondie à la supérieure pour moins de prise de tête. » j’ai un léger mouvement de recule quant à la surprise que me provoque ce trop pleins d’informations. Sur le moment, je ne suis pas sûre d’avoir bien compris, le dévisageant comme s’il était devenu fou.  « Ce qui vous fait 2 200 dollars par mois avec les heures supplémentaires majorée à 16 dollars. »   oh putain oh putain oh putain de bordel. J’ai bien entendu ce que j’ai entendu ? C’est très nettement le double de ce que je gagnais avant voir plus. Et là je travaillerais deux fois moins... c’est réel ou est-ce qu’il me fait une vilaine blague ? Je m’accroche aux bords de la table avec des gros yeux, prête à m’effondrer. J’ai arrêté le lycée très tôt et je n’ai jamais été très bonne en mathématiques, mais ça fait très clairement un gros paquet de blés ça non ? Faudrait que je lise les petits caractères de mon contrat avec Nathan pour être sûre de ne pas faire la plus grosse erreur de ma vie... mais quelque chose me dit que ça n’en est pas une.

« Il y a aussi quelques primes par ci par là mais elles ne sont jamais décidées à l'avance à part les classiques prime de Noël et autre. » Pardon ? « Vous... avez des primes de Noël ? » je demande avec des étoiles dans les yeux. C’est à peine si j’ai des billets qui se mettent à tourbillonner autour de mes iris. Je me rappelle qu’à l’hôtel nous avions juste un gros repas avec tous les employés et un père noël secret... sympathique dans son ensemble, mais une prime c’est le Graal à côté !  « Mais, si ce n'est pas assez, je peux comprendre. » son regard et son étrange sourire me pince le cœur, je lui rends avec un soupçon de mutineries qui pétilles sur mes lèvres. Il se moque de moi ? « Où est-ce que je signe ? » je demande avec un grand sourire avant de boire cul sec ma tasse de café. L’amertume m’arrache une grimace rigolote mais je ne perds pas mon sang froid et le mesure du regard avant de reposer la tasse. Je ne sais pas dans quoi je m’embarque, mais ça risque d’être intéressant.  

 

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Jayan Thakur
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# Dim 21 Nov - 20:08
 
Étranges retrouvailles

Jay se sentait comme un Fakir prêt à marcher sur un tapis de braises, parfaitement conscient que la moindre faille dans sa concentration pouvait causer des brûlures atroces et irréparables. Un risque qu'il était néanmoins prêt à prendre, peut-être un peu plus par désespoir que par pure conviction mais sans le moindre doute. C'était sa chance d'aider Swan, sa chance de l'avoir près de lui à nouveau, même sous les traits d'un parfait inconnu. Qu'allait dire Aubin en l'apprenant ? Et sa sœur surtout ?! C'était risqué, surtout si Swan se souvenait mieux de sa tante perdue qu'elle ne se souvenait de son père... Bien, le problème n'allait donc pas se poser longtemps puisque la frangine allait le tuer rapidement, c'était certain. Mais tant pis, il était avec Swan, il devait profiter de ces précieuses minutes même si elles étaient tout aussi douloureuses qu'agréables. Comment décrire autrement le fait de ne pas être reconnu par sa propre fille ? Douloureux était même trop faible mais c'était ineffable, tout comme le bonheur de la retrouver et de la savoir à peu près saine et sauve malgré tout. Un beau merdier, autant le dire, et il ne pouvait que faire semblant d'aller bien, faire comme si de rien n'était en bon étranger qu'il était à ses yeux.

« Sans le moindre doute ! Nous sommes une belle et grande communauté connectée par le cœur. » Sourit-il donc, se mordant la joue pour ne pas lui dire qu'elle avait peut-être été attirée ici pour d'autre raisons tout aussi karmiques... Dur. Très dur. « Enfin, heureusement que ce n'est pas trop quand même parce que sinon ça serait un sacré bordel ! »

Ajouta-t-il avec un clin d'œil amusé, inconscient d'avoir mis des mots sur les pensées de sa fille. À croire qu'ils étaient réellement connectés, pas par leur racines Indiennes mais bien par le sang et par toutes ses années qu'ils avaient passé ensemble même si elles semblaient avoir disparut de la mémoire de la jeune femme... Quoi qu'il en soit, Jay prouva une seconde fois cette connexion en la rassurant sur les "conditions" du travail de nuit, anticipant cette fois les inquiétudes légitimes de Swan. Oui, il avait réponse à tout et il ne se forçait même pas, ayant effectivement tendance à dépenser sans compter pour le bien de ses employés, surtout qu'il ne tirait aucun profit financier de son pub. Il faisait ce travail pour le plaisir, pour investir, pour s'occuper... Surtout pour s'occuper d'ailleurs, pour ne pas trop penser à ce qui le hantait alors que ce qui le hantait venait justement de frapper à sa porte dans l'espoir de le hanter plus encore... Revers de Karma ? Il ne savait plus trop bien où en était les comptes mais il ne voulait pas y penser pour l'instant.

« Mince, j'ai mal rangé mes plumes ? » S'amusa-t-il, faisant mine de chercher dans son dos alors que le serveur se rapprochait pour lui tendre un téléphone. Le jeune homme en profita pour regarder Swan avec un sourire faussement désolé et un haussement d'épaule.

« Ne faites pas attention, il est toujours comme ça mais il ne se vexe pas si vous ne riez pas. »

Jay avait prit le téléphone pour jeter un œil à l'appel qu'il ne décrocha pas ce qui ne l'empêcha donc pas d'entendre la remarque du serveur et de lui donner une gentille tape sur l'épaule avec un « Murkh...* » peu crédible. Le serveur s'éloigna avec un petit rire, laissant à nouveau le duo tranquille à cette petite table légèrement isolée mais de où Jay pouvait veiller sur son royaume discrètement.

« Ne faites pas attention, il est toujours comme ça. »

Reprit le patron en jetant un regard amusé à son employé avant de reporter son attention sur la jeune femme. C'est justement sa sœur qui avait appelé sur le portable du bar, sûrement car elle n'arrivait pas à le joindre sur son téléphone personnel. Elle appelait toujours à cette heure ci pour faire un petit point sur la journée, s'assurer que tout allait bien. Elle avait confiance en son frère mais elle avait toujours l'impression qu'il en faisait trop pour cet endroit sans en tirer avantage... Trop travailleuse, trop sérieuse et trop concernée par son aîné, comme depuis toujours. Cela lui rappela d'ailleurs l'horrible conversation qui allait l'attendre au tournant mais qu'il ne regrettait toujours pas, trop heureux de pouvoir admirer sa fille tout en ayant une occasion de surveiller de loin ses relations. Surtout avec ce jeune homme qu'il avait déjà rencontré à leur insu et qu'il avait trouvé raisonnable sur le papier. Cela ne l'empêcha pourtant pas de lâcher cette petite pique incontrôlable... Une chance que Swan soit trop rêveuse pour s'en rendre réellement compte, enchaînant maladroitement sur ses propres défauts pour encenser un peu plus le garçon, énervant l'indien un peu plus. Mais il devait rester calme, neutre. Il n'était qu'un étranger après tout.

« Pas d'inquiétudes, nous sommes tous très différents entre notre travail et notre vie personnelle. » Le rassura-t-il, serrant légèrement son poing sous la table, ne supportant pas de la voir se dénigrer à ce point. C'était de sa faute si elle manquait autant de confiance, il n'avait pas fait son travail... Comme il pouvait se haïr en ce moment ! « J'accepte de tout oublier si vous acceptez de ne plus vous dénigrer à ce point. Il n'y a pas de "plus chanceux" dans une vraie relation. Quand c'est la bonne personne, c'est une chance pour les deux et l'autre nous rend meilleur tout comme nous le rendons meilleur. Vous avez sans doute des défauts, des casseroles aussi, mais c'est ce qui fait votre force et ce qu'il doit admirer chez vous, vous aidant à changer les choses qui sont néfastes pour vous deux. Un couple n'aime pas la perfection, il aime tous les petits détails, qu'ils soient positifs ou négatifs, il travaille en choeur pour faire toujours mieux et sans jamais dénigrer. » Grand philosophe à ses heures perdus, donneur de leçons mais mauvais suiveur de conseils... Faites ce que je dis mais pas ce que je fais, c'est souvent comme ça que ça sœur l'appelait. « En tous cas, vous avez l'air heureuse et c'est le principal. Un employé heureux est un employé efficace alors je ne vais pas me plaindre ! »

Sourit-il finalement, sur un ton plus léger bien que son poing reste serré sur sa cuisse juste avant que son âme ne se brise en mille morceaux, le poussant à river son regard au fond de sa tasse un instant. Oui, s'il avait été là les choses auraient été différentes, elle aurait eu une vie meilleure, elle aurait plus confiance en elle, elle n'aurait pas eu ce terrible accident, elle n'aurait pas rencontrer cet abruti dans les bras duquel elle s'était jetée presque immédiatement après le départ de Jay, tout aurait été différent... Différent en mieux bien sûr, même s'il n'était pas un père parfait à l'époque et qu'il ne l'aurait sûrement pas été plus par la suite, surtout avec l'adolescence. Mais, au moins, il aurait été là, un soutien non négligeable, un protecteur... Quel minable. Heureusement, il parvint à reprendre la parole, peu crédible cette fois, encore troublé par toute ces émotions trop fortes pour son vieux cœur... Cœur qui se brisa un peu plus alors que la jeune femme tentait pourtant de s'excuser, lui rappelant malgré elle à quel point il n'avait pas été là pour la sauver... Il sourit pourtant avec cette même étrange tendresse, se mordant l'intérieur de la joue pour retenir toute autre marque d'émotion de son visage.

« Vous n'avez pas à vous excuser, ça ne tourne plus très rond là non plus vous savez. » Sourit-il, imitant le geste de Swan contre sa propre tempe. « Et c'est une bonne chose de dire ce que l'on pense, être honnête n'est pas donné à tout le monde de nos jours. Tout comme le fait d'écouter ses émotions. Les gens mentent trop, surtout à eux-même d'ailleurs. » Continua-t-il, espérant calmer les battements douloureux de son cœur. « N'ayez craintes, vous n'avez pas fait de bourde, juste un vieux démon passé se rappeler à mon bon sentiment, ça m'arrive souvent.  »

Assura-t-il en reposant sa tasse, luttant pour ne pas montrer sa main légèrement tremblante. Par chance pour lui, la conversation redevint un peu plus professionnelle, l'aidant à reprendre un air plus détendu bien que son cœur soit encore chamboulé par tout cela. Décidément, ces retrouvailles le mettaient à rude épreuve, comme il l'avait craint bien que ce ne soit pas du tout de la façon à laquelle il avait pensé toutes les fois où il avait rêvé (ou cauchemardé) de ce moment. Comment aurait-il pu imaginer que sa fille l'avait complètement oublié ? Comment aurait-il pu deviner qu'elle ne se souviendrait même pas de ses traits ? Certes, il avait un peu de barbe maintenant mais son regard restait le même ! Sa carrure aussi ! Non, ce n'était vraiment pas les retrouvailles qu'il avait joué en boucle dans sa tête, même pas la pire version qu'il avait pu créé en réalité... C'était bien pire tout en étant un peu plus encourageant à la fois... Étrange paradoxe qu'il balaya d'un revers de la main en se lançant dans les explications de salaire. Quelle aubaine !

« Disons que c'est plutôt un présent pour les employés afin de célébrer la saison mais, sur la fiche de paie, je n'ai pas le droit d'écrire "cadeau"... Enfin, les fois où je prends la peine de noter ce genre de choses car je donne souvent les primes en liquide pour plus de commodité. » Aussi bien pour lui que pour les employés d'ailleurs... Petite illégalité très fréquente dans le milieu, si bien qu'elle n'est même plus considéré comme vraiment illégale aux yeux de tous. « Et bien, vous pouvez signer sur cette serviette en attendant un contrat en bonne et due forme mais ce n'est pas vraiment nécessaire je pense... Après, si vous avez réellement le temps, je peux aller le rédiger dans mon bureau pendant que Ravi vous fait un tour du propriétaire ? Vous avez sûrement tous les documents dont j'ai besoin dans votre pochette et j'ai de quoi faire des photocopies dans mon bureau. »

Proposa-t-il alors avec un sourire presque rassuré. C'était pourtant du suicide mais l'occasion était trop belle pour la manquer. Sa frangine allait le tuer et elle ne pourrait sûrement pas venir travailler les jours où Swan serait au pub mais tant pis... Qu'allait dire Swan en découvrant la vérité d'ailleurs ? Et Aubin ? Lui aussi allait se trouver dans une drôle de situation avec tout ça... Du suicide, vraiment. Mais qu'est ce que le suicide pour lui qui était déjà mort de l'intérieur depuis des années ? Qu'avait-il de plus à perdre alors qu'il n'avait déjà plus ce qui comptait le plus à ses yeux ? C'était finalement peu cher payer et il était prêt à prendre le risque, quoi qu'il en coûte. Fou donc, totalement.

Codage par Libella sur Graphiorum



@Swan Torres

* Murkh veut dire "idiot" en Hindi.

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* Les dialogues en italique sont en Hindi (sauf indication contraire)



Jab tak hai jaan.

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- And then, my world came to end || Nathan & co
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# Sam 11 Déc - 9:58
Etranges retrouvailles
Oh, but anyway, Toto, we're home. Home! And this is my room, and you're all here. And I'm not gonna leave here ever, ever again, because I love you all, and - oh, Auntie Em - there's no place like home!



L’Inde est le pays d’où je viens, même si je n’y suis pas née. J’ai été élevée dans ces valeurs, même si je n’en ai pas le souvenir. Je le parle plus ou moins bien, je le cuisine, j’ai créé artistique autour de ces nombreux films qui font la renommée de mon peuple. Mais à cet instant précis, je ne me suis jamais senti aussi peu attachée à mes racines qu’aujourd’hui. Plus j’observe mon interlocuteur s’exprimer, plus j’ai l’impression d’être une pâle copie de ce que je voudrais être. Un imposteur qui n’a pas d’origines. Je ne suis même pas attachée à cette religion aux multiples facettes, préférant marcher sur les pas de ma mère et de sa Chrétienté. Je me souviens que ça a toujours été un sujet de discorde entre nous, je ne comprenais pas pourquoi mettre autant de distances avec ce que nous étions. Nous voiler la face, prétendre être une famille avec de nouvelles valeurs. Peut-être par peur du racisme ? Même si nous ne pouvions pas vraiment dissimuler nos traits et nos peaux d’olives, difficile de faire semblant. Ça devrait me mettre la puce à l’oreille, me faire comprendre qu’il y a un hic quelque part, un beug dans la matrice. Mais comme toujours depuis mon amnésie, je préfère assumer ce qui a été mis en place plutôt que chercher des explications à des phénomènes auxquels je n’aurais certainement aucune réponse. C’est pareil pour mon père... je ne sais rien de lui, mais je sais qu’il s’agit de quelque chose de trop douloureux pour qu’on puisse en parler entre nous. Alors je fais sans, préférant faire comme si de rien était plutôt que me lancer dans des choses que je ne maîtrise pas. Après on s’étonne de mon instabilité émotionnelle !

« Sans le moindre doute ! Nous sommes une belle et grande communauté connectée par le cœur. » je lui souris avec une tendresse que je ne me soupçonnais pas envers un inconnu. Du moins, à pars Nate avec qui ça a tout de suite été la connexion parfaite. Néanmoins, cet homme dégage quelque chose de doux qui me donne des envies bien particulières. Rien de sexuelle, loin de là ! Mais quelque chose d’invisible qui m’attire ostensiblement vers lui sans que je ne sache pourquoi. J’ai envie de croire en ses mots et penser que c’est le fait que nous partageons la même origine, même si je doute que ce soit aussi simple. En même temps, le trouble qui m’a gagné en passant devant la petite statuette brisée est toujours présente et pèse lourdement sur mon cœur. « Enfin, heureusement que ce n'est pas trop quand même parce que sinon ça serait un sacré bordel ! » son clin d’œil me provoque des frissons que je ne cache pas, m’obligeant à me frotter les bras comme si j’avais froid. Quelle étrange sensation je ressens là. Pourquoi vous me faîtes ça ? Ce n’est rien par rapport à ce que je ressens envers Nathan, je n’ai aucun doute pour affirmer qu’il ne s’agit en aucun cas d’amour. Enfin, pas sous cette forme très exacte. « Ça me rappelle un livre que j’ai lu où des adolescents, après une expérience scientifique, se retrouvent connectés par la pensée. Vous imaginez si tous les Indiens du monde pouvait communiquer ainsi ? Je n’imagine même pas l‘angoisse... » je ris en rentrant dans son jeu. J’ai l’impression de converser avec un ami de longue date, un membre de ma famille que je n’ai pas vue depuis des années. Bref quelque chose d’étrange est en train de se débloquer dans mon cœur, ça me donne envie de pleurer et en même temps de sauter de joie. Qu’est-ce qu’il y a dans ce café ?! Je bois d’ailleurs une nouvelle gorgée du breuvage, à présent froid, jusqu’à finir totalement ma tasse.  

Que ce soit lui ou Nathan, j’ai l’impression de n’être entourée que de personnes bienveillantes ces derniers temps. Revers de Karma après tant d’années à souffrir de relations toxiques, ou ai-je suffisamment grandis pour savoir comment bien m’entourer ? Un peu des deux certainement. En tout cas, les conditions de travail de Jay me semblent tout droit sortis d’un rêve, de plus la prévenance avec laquelle il s’occupe de ses employés me touche. Comme un père pour ses enfants qui a peur qu’il leur arrive quelque chose sur le chemin du retour. Cette pensée me donne l’impression qu’on me met un coup de poignard dans le cœur et m’attriste plus que de raison. Même si j’ai toujours eu de bons patrons, je n’ai jamais vue quelqu’un comme lui. Capable d’être le père que je n’ai jamais eu, avec qui je pourrais créer des liens très étroits et qui pourrait me redonner confiance en moi. Quelqu’un que je pourrais rendre fière et heureux malgré mon petit statut de serveuse. Je divague totalement. Mais je ne peux m’empêcher de le comparer avec un ange gardien, comme j’ai pu le faire avec Nathan il y a quelque temps. Je ne dis pas ça à tort et à travers, comparer quelqu’un à un être divin à mes yeux c’est presque aussi fort que de le prendre pour un dieu. Sauf qu’un ange nous apporte toujours un petit quelque chose de plus dans notre existence. Une protection divine... pas étonnant que mon choix se soit porté sur Nathan finalement. Et en ce qui concerne l’homme, faudrait vraiment que je lui demande son prénom, ou au moins son nom de famille..., j’ai un petit quelque chose dans ma tête et dans mon cœur qui me pousse à lui faire confiance. « Mince, j'ai mal rangé mes plumes ? » mi-amusée mi-surprise de le voir gesticuler à la recherche de ses ailes, je fronce les sourcils et ris à cette scène surréaliste. « Ne faites pas attention, il est toujours comme ça mais il ne se vexe pas si vous ne riez pas. » mon regard passe de lui au serveur en secouant la tête, autant intriguée qu’amusée par le surréalisme de cette scène. Je suis vraiment chez moi ici, ça ne fait aucun doute. Même si l’adaptation mettra le temps qu’il faudra, je sais que je suis à ma place. « Au contraire, j’adore... » je souffle, riant de plus belle tandis que mon futur patron refuse un appel qui ne semble pas forcément important. Je ne l’aurais pas empêché de répondre dans tous les cas, mais il semble bien décider à filtrer son interlocuteur.

« Murkh... » je regarde le jeune serveur, qui me semble à peine plus âgé que moi, s’éloigner, m’attardant légèrement sur lui sans vraiment le regarder. Ça fait toujours bizarre d’entendre cette langue que je pratique si rarement au quotidien. Je devrais penser à m’y mettre si je travaille ici ! Au moins comme ça, je saurais si on parle de moi en pensant que je ne comprends pas de quoi il s’agit. Même si je doute en avoir réellement l’utilité. Quoi que j’aie appris à me méfier des facettes, cet endroit semble parfait en tout point mais je ne dois pas m’emballer de trop non plus !  
« Ne faites pas attention, il est toujours comme ça. » je fais volte-face vers lui en faisant légèrement voler la longue queue de cheval noire dont je suis si fière. « Vous compte aussi me traiter d’idiote quand je serais à votre service, chef ? » je demande avec un sourire amusé, lui faisant comprendre très explicitement que j’ai parfaitement compris ce qu’il a pu dire en Indien à son employé. Comme quoi, à force d’y être baigné, je pourrais peut-être un jour retrouver couramment la maitrise de ma langue maternelle ?

Prise par un élan de confiance et d’amour, je défends Nathan en me dénigrant un peu trop devant mon patron. Je regrette instantanément mes paroles, même si je continue de les penser. Je suis une véritable catastrophe ambulante et j’ai la chance d’avoir quelqu’un qui sais voir au-delà de mes défauts. Quant à lui, il n’en a aucun à mes yeux. Parfait en tout point. Je m’excuse presque immédiatement d’avoir été aussi borderline, ne sachant que dire ou que faire pour qu’il comprenne que je suis loin d’être comme je le décris quand je travail. Qui je cherche à duper ? Je l’ai été pour certains emplois qui ne me plaisaient pas, mais je n’ai jamais rechigné à la tâche pour autant.
« Pas d'inquiétudes, nous sommes tous très différents entre notre travail et notre vie personnelle. » je dodeline de la tête, plus ou moins d’accord. Même si nous trimons pour gagner notre pain, le perso refait toujours surface. Surtout quand on passe plus de temps avec nos collègues qu’avec nos familles. C’est inévitable. « J'accepte de tout oublier si vous acceptez de ne plus vous dénigrer à ce point. Il n'y a pas de "plus chanceux" dans une vraie relation. Quand c'est la bonne personne, c'est une chance pour les deux et l'autre nous rend meilleur tout comme nous le rendons meilleur. Vous avez sans doute des défauts, des casseroles aussi, mais c'est ce qui fait votre force et ce qu'il doit admirer chez vous, vous aidant à changer les choses qui sont néfastes pour vous deux. Un couple n'aime pas la perfection, il aime tous les petits détails, qu'ils soient positifs ou négatifs, il travaille en chœur pour faire toujours mieux et sans jamais dénigrer. » Un ange passe alors que je regarde mon interlocuteur droit dans les yeux. Comme si j’étais l’héroïne d’un dessin animé, je cligne plusieurs fois des yeux en imaginant qu’un son drôle pouvait sortir de chaque clignement. Un peu comme un Looney Tunes éberlué. Je viens vraiment d’avoir une leçon de vie de mon boss ? Je ne sais pas si je dois me sentir touché ou gêné d’avoir été si vulnérable publiquement. « D'accord. Merci papa.. » je dis sans vraiment réfléchir. Un long frisson se multiplie dans les cellules de mon cœur, j’ai un haut le chœur et la nausée qui pointe dans ma gorge. Après un nouveau silence, je ris d’un air mutin en bataillant avec des mèches de cheveux qui tombent sur mon visage. « Désolée, c’est peut-être trop tôt pour plaisanter comme ça ? » je demande dans un sourire gêné, faisant référence au type d’humour qu’il partage avec son jeune serveur. Même si je ne suis pas contre le fait de l’appeler ainsi. « Mais je crois que vous êtes le premier à me donner de tels conseils, alors que vous ne me connaissez même pas ! Dites-moi la vérité, vous êtes l’agent du F.B.I qui me scrute à travers la webcam de mon ordinateur, c’est ça ? » je demande avec un petit sourire malicieux en jouant des doigts sur ma tasse vide. Il n’y a aucune cohérence entre le fait de m’espionner et celui de me conseiller sur ma vie amoureuse, mais je suis un peu en train de perdre mes moyens. Et en général j’utilise l’humour pour me sortir de cette sensation de gêne intense.

« En tous cas, vous avez l'air heureuse et c'est le principal. Un employé heureux est un employé efficace alors je ne vais pas me plaindre ! » je lui souris avec une tendresse non retenue « Même si un jour ce n’est pas le cas, vous ne verrez même pas la différence ! Je suis déjà venue travailler avec une cheville brisée. Croyez-moi, personne ne voyait la différence. » mise à part le fait que je devais rester assise certaine fois pour gérer les chorégraphies, mais ça il n’est pas obligé de le savoir. Il m’arrivait souvent de me blesser quand je dansais, un peu moins maintenant que je n’ai plus le temps ni l’occasion de pratiquer. J’en ai très envie, mais ces derniers temps ma vie n’a été qu’une succession de mauvais choix et d’imprévus qui m’ont pris trop de temps et d’énergie. C’est comme ça, on ne peut pas toujours faire ce que l’on veut ! Mais peut-être qu’avec l’emplois du temps proposé pour cet emplois, j’aurais un peu plus de temps pour moi ? Peut-être même l’occasion d’entrer dans une compagnie avant l’été prochain ? Ce serait vraiment merveilleux ! Mais avant je dois faire attention à ce que je dis, toujours à parler sans réfléchir et faire du mal autour de moi. Pour une raison que j’ignore, j’ai toujours été très empathique, plus que la moyenne. La façon dont l’âme de mon patron se dégrade dans un bleu nuit froid me fait comprendre que j’ai fait une belle boulette. Merde, comment me racheter ? Je retente une énième fois l’humour pour essayer de détendre l’atmosphère, même si j’ai plus l’impression qu’elle se solde sur un échec cuisant.  
« Vous n'avez pas à vous excuser, ça ne tourne plus très rond là non plus vous savez. » sa réponse m’amuse mais j’appréhende quand même un peu la suite. Ce que je déteste par-dessus tout c’est faire du mal sans le vouloir. Bon, déjà que je suis incapable d’en faire consciemment, alors inconsciemment vous imaginez bien ! « Et c'est une bonne chose de dire ce que l'on pense, être honnête n'est pas donné à tout le monde de nos jours. Tout comme le fait d'écouter ses émotions. Les gens mentent trop, surtout à eux-mêmes d'ailleurs. » je hoche la tête, d’accord avec lui. C’est peut-être vrai oui, mais est-il nécessaire de dire ce que l’on pense quand ça peut faire du mal à autrui ? Je n’en suis pas sûre. Je viens de créer le sujet de Bac de philo de l’année 2022 d’ailleurs.
« N'ayez craintes, vous n'avez pas fait de bourde, juste un vieux démon passé se rappeler à mon bon sentiment, ça m'arrive souvent. » je fronce légèrement les sourcils, scrutant mon interlocuteur avec intérêt pour essayer de sonder son âme. Je ne vois que du bleu foncé tirant sur le noir, ce qui ne me dit rien qui vaille. N’écoutant que mon instinct, je pose la main sur son avant-bras que je sens légèrement tremblé sous mes doigts. Je suis la sorcière du quartier, je ressens les mauvaises ondes comme les bonnes, capable de transmettre mon énergie blanche pour apaiser les maux. Ça n’a rien de spécialement surnaturel, ça a le même effet que les cristaux sur notre organisme, qu’on y croit ou pas. Si seulement j’avais pu utiliser mon pouvoir pour prévenir des personnes malveillantes qui voulaient me nuire. Surtout un...
Entre l’homme et moi, il n’y a plus ce lien de patron à employer. Aussi étrange que ce soit, j’ai envie de l’apaiser et qu’il se sente mieux, comme une amie le ferait pour quelqu’un en difficulté. Cet entretien commence à prendre une tournure très étrange.  
« Si vous avez besoin de parler, n’hésitez surtout pas. Il ne faut surtout pas laisser place aux démons, sinon ils risqueraient de prendre le dessus sur votre santé mentale... » je dis d’une voix douce en prenant mes doigts sur son bras. J’ai envie de lui prendre la main, mais ça ne serait pas convenable. En plus, je n’ose imaginer si on nous voyait comme ça. Il aurait certainement des problèmes avec sa femme, oui j’ai vu son alliance au doigts. Ma paume se met à brûler mais je ne l’enlève pas, j’ai des picotements au bout des doigts. « Il y a quelques années j’ai eu un accident de moto et j’ai perdu la mémoire. » je dis avec tendresse et un petit sourire pour dédramatiser « Rien de grave, enfin... ça aurait pu être pire disons. Mais disons que ma vie a commencé le jour où j’ai ouvert les yeux dans cette chambre d’hôpital. Je savais qui j’étais, d’où je venais, je me rappelais de mes frères, de ma mère... mais pour une raison inconnue, toute mon enfance a disparue. Le docteur disait que c’est une amnésie sélective dû à un choc trop intense. J’ai quand même eu un trauma crânien ! » je ris comme si de rien alors que c’est un sujet si lourd de sens. « Sélectif dans le sens où j‘aurais pu tout perdre comme oublier d'autres éléments. J’ai été très chanceuse. Mon ex compagnon n‘était pas très futé mais il a eu la décence de me laisser son casque... vous imaginez ? » bien entendu, je ne dis pas qu’il est mort dans cet accident sinon l’atmosphère aurait pris un élan bien plus dramatique. « Quoi qu’il en soit, il ne faut surtout pas se laisser emporter par la douleur. Avec ce qui m’est arrivé, j’aurais pu tout abandonner et sombrer dans la folie. Mais non, j’ai plutôt pris ça du bon côté enfaite... Je voulais faire de cet accident une force, me battre. Même s’il m’avait tout pris... » lui faisant bien évidemment référence à mon ex et à ma mémoire. Je souris avec émotion à l’homme « Le vilain petit canard était si convaincu d’être un cygne qu’il en est devenue un. Je suis devenue Swan. The end, tombé de rideau ! » je lui souris. Comment on a fait pour en arriver là exactement ? Je suis passé d’un simple entretien d’embauche à un moment de totale connexion à raconter ma vie et ce qui a fait que je cherche toujours à me battre pour obtenir ce que je veux. Qu’est-ce que cet homme me fait exactement ? C’est insensé ! Je lui souris et décide de n’enlever ma main que quand il le voudra. C’est un peu comme les câlins, il faut toujours attendre que ce soit l’autre qui mette fin à l’étreinte car on ne soupçonne jamais à quel point il en aura besoin.

« Disons que c'est plutôt un présent pour les employés afin de célébrer la saison mais, sur la fiche de paie, je n'ai pas le droit d'écrire "cadeau"... Enfin, les fois où je prends la peine de noter ce genre de choses car je donne souvent les primes en liquide pour plus de commodité. » je crois que je suis en train de vivre un rêve, ce n’est pas possible. Un travail comme celui-ci, c’est difficile à trouver ! Ou du moins, tout le monde s’arrache les places disponibles. Je ne peux pas passer à côté impossible ! Avec beaucoup d’entrain, je lui fais vite comprendre que je suis prête à commencer dès aujourd’hui. Même si ce n’est qu’un essai probablement pas rémunéré, je suis trop contente et prête à prendre le taureau par les cornes ! Qui sais ? Un travail stable sera sûrement le signe d’un peu plus de stabilité dans ma vie ? Je l’espère sincèrement ! « Eh bien, vous pouvez signer sur cette serviette en attendant un contrat en bonne et due forme mais ce n'est pas vraiment nécessaire je pense... Après, si vous avez réellement le temps, je peux aller le rédiger dans mon bureau pendant que Ravi vous fait un tour du propriétaire ? Vous avez sûrement tous les documents dont j'ai besoin dans votre pochette et j'ai de quoi faire des photocopies dans mon bureau. » je lui souris avec un air de défis dans le regard. J’attrape un stylo qui traîne dans ma pochette depuis belle lurette et réalise ma plus belle signature sur la petite serviette en papier. Un beau ” S.T ” avec des courbes comme sur un manuscrit. Je lui tends avec ma petite pochette de fortune, un grand sourire peint sur les lèvres.
« Ça me fait penser que je ne connaît toujours pas votre nom ! » autant commencer le commencement non ? Oh j’imagine la tête de Nathan quand il va apprendre la bonne nouvelle ! Je vais sûrement l’inviter au restaurant pour fêter ça, je vais pouvoir me le permettre avec tout l’argent que je vais gagner. J’ai l’impression de vivre un rêve.

 

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Jayan Thakur
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# Mar 14 Déc - 11:07
 
Étranges retrouvailles

Jay avait beau sourire et offrir à la jeune femme un air décontracté, il n'en restait pas moins totalement détruit à l'intérieur... Comment pouvait-elle ne pas le reconnaître ? Ne même pas assumer ses origines ? N'avait-il pourtant pas tout fait quand ils étaient enfants pour maintenir leurs racines ? C'était la pire des punitions, pire encore que toutes celles qu'il avait mainte fois imaginé. La colère, la haine, la fureur, la violence même... Mais l'oubli ? Le rayer simplement de sa vie sans même la moindre once de souvenir alors qu'ils étaient face à face ? Bien qu'il ne soit pas le père de l'année, il connaissait très bien sa fille, assez pour savoir que, malheureusement, elle ne feintait pas. Il aurait tant préféré qu'elle ne soit là que pour le narguer et pour le faire souffrir ! Mais non, son regard sincère et ses traits voulaient tout dire et il le savait très bien... Swan ne se souvenait plus de lui, que pouvait-il lui arriver de pire à présent ? Quoi de pire à part les perdre plus concrètement que ce n'était déjà le cas ? Il voulait mourir ou lui hurler la vérité mais n'était capable ni de l'un ni de l'autre car ils avaient besoin de lui, même s'il devait rester dans l'ombre... Il les avait déjà abandonné une fois, il ne pouvait plus se le permettre. Faire semblant donc, miser sur cette folie.

« L'angoisse ? Je ne suis même pas certain que le mot suffise ! Ce serait un sacré bordel et on virerait tous fou sans le moindre doute ! »

Enchérit-il en secouant la tête. Depuis son plus jeune âge, l'indien savait mentir, il avait toujours su comment manipuler les gens par la parole ce qui lui avait évité pas mal de situations délicates dans sa jeunesse et quand il avait brièvement travaillé avec son père. Un beau parleur, un bon négociateur aussi, capable de cacher ses sentiments tout en vous faisant avaler un bon paquet de couleuvres... Il n'avait pourtant plus réellement menti depuis qu'il s'était marié, sauf dans cette période d'éloignement où il n'avait pas eu le choix pour sa propre survie et celle de ses proches bien sûr... Quel monstre ! Et le voilà qui récidivait alors qu'il avait promit de ne plus jamais avoir recours au mensonge... Mais avait-il vraiment le choix là encore ? N'était-ce pas un mensonge blanc que de faire croire à Swan que tout allait bien au lieu de lui faire une scène ? Oui, c'était même la seule chose à faire ou du moins c'est ce qu'il tentait de croire tout en prétendant être un patron normal et détendu. Il enchaîna d'ailleurs avec une autre idiotie, vieux réflexes de ses blagues de papa qui avaient tant fait rire les enfants jadis... Nouveau coup de poignard, encore et toujours.

Une chance que Ravi soit dans les parages pour l'obliger un peu à rester dans le droit chemin même si le garçon ne savait rien du secret et même s'il ne les surveillaient pas. Le simple fait qu'il soit témoin de la scène forçait le père meurtri à cacher ses blessures et à garder le masque de patron, il le poussait à avoir l'air naturel malgré la douleur lancinante et l'envie d'exploser... Pas de scène, pas de scandale, pas de trauma pour Swan, rester calme, jouer le jeu, patience. Il ne put pourtant pas cacher un léger sourire ému alors que la jeune femme lui faisait subtilement comprendre ce qu'il avait dit. Mince preuve qu'elle n'avait pas tout oublié de son enseignement et de ses racines. Il ne lui restait peut-être pas beaucoup d'Hindi mais c'était encore là, quelque part dans sa mémoire, enfoui avec lui sans doute... Swan, si seulement tu pouvais te souvenir de tout ! Mais non, rien, juste cette petite pique amusée et lui avec son sourire paternel presque idiot alors qu'il haussait les épaules une nouvelle fois.

« Seulement si vous le méritez. » Assura-t-il d'un ton léger malgré tout. « Et jamais dans votre dos ! »

Continua-t-il en levant la main comme s'il faisait une promesse devant un tribunal. C'était vrai pour le coup, il ne cachait que très rarement ce qu'il pensait des gens et aimait beaucoup lancer des piques à ceux qu'il aimaient. Ravi en recevait donc souvent (qu'il renvoyait avec talent) mais il n'était pas le seul, tous les autres en prenaient aussi et la patronne devait avoir la palme d'or... Jamais de méchanceté réelle pour autant ! Ce qui participait sûrement à cette ambiance légère et familiale entre les employés, atmosphère qui transpirait sur l'ensemble de l'établissement dans lequel il était agréable de passer du temps. C'était ça en fait, Jay avait reconstruit une famille ici, pâle copie de la vraie mais excellent placebo... Pour l'instant en tous cas.

« D'accord. Merci papa... »

Jay avait déjà reçu plus d'un coup de couteau depuis l'arrivée de Swan mais celui-ci fut de très loin le pire de tous. Ce papa, innocemment jeté à la volée, sans conscience de l'impact qu'il aurait, sans savoir à quel point il en avait rêvé... Un papa hors contexte, qui ne venait pas du cœur comme il l'aurait voulu mais qui venait d'elle... Le cœur de l'homme se serra brutalement au point de ne devenir qu'une pointe douloureuse plantée dans sa cage thoracique. Ensuite, il se transforma en pierre petite mais dense qui vint s'exploser au creux de son estomac, le poussant presque à faire un geste en avant comme s'il venait d'être prit d'une crampe. Heureusement, il ne laissa presque rien paraître bien qu'il ne put s'empêcher de perdre son sourire et de sentir son regard s'embuer quelque peu. Rester calme. Rester neutre. Comme si de rien n'était... Combien de temps le silence s'installa ? Aucune idée mais la jeune femme en eu conscience et reprit rapidement la parole, gênée. Quel minable !

« Oh non ! » Lança-t-il, peut-être un peu plus vivement qu'il ne l'aurait voulu. « Non il... Il n'est jamais très tôt pour plaisanter, surtout ici. » Se corrigea-t-il du mieux qu'il le put malgré que sa main tremble un peu plus autour de sa tasse vide. Une chance qu'elles soient solides ! « C'est même une excellente preuve du fait que vous pourrez vous adapter à notre façon de faire. »

Finit-il par dire avec un petit sourire un peu maladroit qui n'allait pas du tout avec son attitude du début. Il se sentait défaillir, doutant soudain du fait qu'il puisse agir ainsi, qu'il puisse vraiment l'engager sans mourir d'une crise cardiaque d'ici peu... C'était une très mauvaise idée et pourtant il ne voulait pas faire demi-tour, trop heureux de la voir de si près, trop heureux de la voir sourire aussi et de l'entendre le remercier. Il pouvait enfin avoir son rôle de père même si c'était en prétendant être un autre, même si c'était encore de loin... Il pouvait enfin faire quelque chose de plus concret, toucher son rêve du bout du doigt.

« Oh là, le FBI serait bien mal avisé de me prendre pour des trucs technologiques !»

Mentit-il, reprenant doucement un air plus serein bien que la tempête intérieure persiste douloureusement. Changer de sujet, ne pas s'attarder, oublier le trouble et lui faire oublier cette étrange réaction. Peut-être même que ça n'avait pas été trop visible ? Juste un air un peu choqué qui aurait pu passé pour un piège ? Un test pour voir si elle gardait son sang froid malgré tout ? Elle l'aurait passé haut la main d'ailleurs, se contentant d'être légèrement gênée et de s'excuser agilement, il était fier d'elle. Oui, il était fier d'elle quoi que la jeune femme puisse penser d'elle-même. Fier de son courage, de son attitude, de son empathie... Et il n'était pas au bout de ses surprises, malheureusement pour son cœur d'ailleurs bien que se dernier soit encore entrain de bouillir gentiment dans son estomac en fusion... Quel pétrin !

« J'ose espérer que vous ne nous ferez pas le coup ! Je tiens à avoir des employés en pleine forme, même si ça veut dire que je dois me passer d'eux pour quelques jours ! On ne plaisante pas avec la santé ici, c'est bien plus important que le travail. »

Corrigea-t-il, de nouveau avec ce sérieux un peu exagéré bien que sincère. Il était du genre à renvoyer ses employés chez eux s'ils étaient malades, le tout sans leur enlever leur paie. Il ne voulait pas qu'ils s'épuisent, préférant qu'ils manquent un jour plutôt que d'avoir un zombie pendant une semaine. Trop protecteur ? Sûrement oui, et il avait aussi tendance à "jeter l'argent par les fenêtres" comme disaient certains jaloux dans son entourage. Mais Jay n'avait que faire des rumeurs de couloirs et des critiques acides, c'était sa façon de faire et seul l'avis de sa sœur comptait. Cette dernière avait d'ailleurs le même état d'esprit ou presque, faisant confiance à son aîné mais restant présente au cas où il en fasse un peu trop... Elle allait d'ailleurs le démolir pour accepter cette folie et elle aurait totalement raison. Tant pis, dommage !

« Si vous avez besoin de parler, n’hésitez surtout pas. Il ne faut surtout pas laisser place aux démons, sinon ils risqueraient de prendre le dessus sur votre santé mentale... »

La voix douce de la jeune femme et sa petite main posée sur son bras eurent raison du reste de cœur de l'ancien mafieux. Une explosion violente du caillou cardiaque, une irruption de bile dans l'estomac, les poumons qui s'embrasent sous l'onde de choc.... Les vieux démons ne sont pas si vieux et ils ont aujourd'hui l'apparence de ce petit ange métisse qui se tient devant lui. Le contact est tendre mais l'effet brutal, déclenchant un frisson péniblement contrôlable qu'il parvint pourtant à cacher agilement. Déglutir est une torture mais c'est nécessaire, tout comme il est nécessaire de retenir un geste de recul qui pourrait être mal interprété... Si elle savait comme il avait rêvé de pouvoir la toucher à nouveau ! De sentir sa peau fraiche sur la sienne... Mais il pensait que cela lui ferait l'effet d'un pansement, pas d'une autre blessure... Trop de peine, de non-dits, de malheur... Si seulement il pouvait changer les choses ! Sans pouvoir s'en empêcher et malgré la douleur causée, il déposa tendrement sa grande main sur celle de sa fille, un sourire paternel tout aussi incontrôlable plaqué sur ses lèvres.

Il n'eu néanmoins pas le temps de répondre que la jeune femme enchaînait, poussée par un élan de courage ou de folie elle aussi... Swan n'était pourtant pas du genre à parler à tout va, il lui avait d'ailleurs maintes fois reproché de ne pas parler de ce qui la troublait quand elle était petite. Déjà à l'époque, elle était mademoiselle tout va bien, mademoiselle je peux gérer seule et Jay détestait ça car il se sentait privé de son rôle de père. Il voulait la protéger, l'aider, la guider... Et pour cela il devait savoir ce qu'elle pensait, bien qu'ils n'aient souvent pas besoin de mots pour se comprendre. Auront-ils encore cette connexion aujourd'hui malgré les années ? Cette forme de télépathie qui les amusait tant jadis ? Un simple regard, un sourire, et l'autre savait ? Jay l'espérait mais, visiblement, ses espoirs étaient étrangement vains en ce moment... Ou ils n'avaient jamais l'aspect souhaité. Karma...

« Et vous osez vous dénigrer malgré tout cela ? »

Sourit-il, espérant que l'émotion ne se lise pas trop dans ses yeux de nouveau embrumés. Entendre cette histoire de la bouche de Swan était encore pire que de l'entendre de celle de son fils... Il savait pourtant, il avait eu les informations quand il avait finalement retrouvé sa famille puis quand il avait retrouvé Aubin... L'accident, l'ex mort, la mémoire de Swan un peu déréglée... Il savait aussi qu'elle était courageuse, qu'elle avait prit le rôle de sa mère sans broncher, qu'elle avait travaillé comme une dingue pour aider ses frères, qu'aucune tempête n'avait pu la faire flancher... Il était tellement fier d'elle ! Fier et terriblement coupable aussi car rien de tout cela ne serait arrivé s'il n'avait pas abandonné le navire, s'il n'avait pas voulu jouer au héros au lieu de fuir avec eux... Sa femme avait raison, ils auraient pu obtenir une protection de témoins, ils auraient pu tenter ça avant de foncer tête baisser vers la vengeance aveugle... Il avait été minable et pourtant il avait cru bien faire.

« Vous savez, je pense que rien n'arrive par hasard. Si votre ex a eu cette illumination, c'est que ce n'était pas votre heure et que la vie avait mieux à vous offrir. Quant à la mémoire... Peut-être que les souvenirs étaient trop douloureux et que vous aviez besoin de les effacer pour avancer à la hauteur de vos capacités ? On s'encombre trop souvent du passé par peur que les mauvaises expériences se renouvellent, assez pour en oublier tous les bons souvenirs qui pourraient nous permettre d'aller de l'avant. Finalement, votre accident a été une sorte de coup de pied du destin pour vous permettre de vous libérer de vos chaînes et d'un homme qui, de toute évidence, n'était pas une bonne influence pour vous. » Dit-il, serrant toujours avec tendresse la petite main qui était restée posée sous la sienne. « Même la mort n'arrive pas par hasard, il avait sûrement fait trop d'erreur dans cette vie. »

Ajouta-t-il, sans se rendre compte que la jeune femme n'avait jamais parlé du fait que le motard n'avait pas survécu à l'accident... Mais il n'était pas tout à fait dans son état normal, trop choqué par le contact, trop triste de cette histoire, coupable aussi... Il se pinça les lèvres puis lâcha délicatement la pression, tapotant gentiment sur la main de Swan comme pour la remercier maladroitement pour cette petite parenthèse, toujours inconscient de son erreur... Pourvu qu'elle soit aussi choquée que lui et qu'elle ne se rende compte de rien ! Quoi qu'il pourrait sûrement trouver une pirouette, il avait l'habitude de se sortir de pire situations après tout... Mais dans cet état ?

« En tous cas vous êtes effectivement devenue un très joli cygne plein de courage, vous pouvez être fière de vous. »

Conclut-il avec sincérité et toujours cette vilaine brume dans ses yeux bruns. Il avait envie de lui dire qu'il était fière ou simplement que son père devait être fier mais il n'avait plus assez de force pour un nouveau coup de poignard, son corps encore fébrile de toutes ces émotions. Même s'il voulait qu'elle reste, il avait aussi envie qu'elle parte, se sentant presque à bout de souffle tant la pression et la tristesse l'étouffaient. L'engager était réellement pure folie mais l'envie de la voir et de la protéger prônaient toujours, il n'avait pas le choix. Vaillamment, il reprit donc le sujet du travail, souriant à nouveau alors que Swan lui tendait la serviette sur laquelle elle avait signé ses initiales. Une belle signature, le "T" lui pinçant de nouveau le cœur car il savait que ce n'était pas Thakur mais bien Torres.... Cet autre nom, celui que sa mère leur avait imposé bien qu'ils n'aient jamais réellement porté le sien par sécurité... Comme il aurait aimé pourtant, surtout aujourd'hui, surtout maintenant que le danger était bel et bien éloigné pour toujours...

« Et bien vous voilà engagé ! Il me semble que ce contrat est tout à fait conforme ! » Plaisanta-t-il en attrapant la serviette et la pochette. Nouveau pincement quand elle demanda son nom... Il ne pouvait pas mentir, pas une fois de plus... Pas le choix. « En général on m'appelle "boss" ici mais je réponds aussi quand on m'appelle Jay. »

Pas un mensonge, Jay était le nom qu'on utilisait le plus pour l'appeler... Quoi qu'elle était encore jeune quand il était parti mais pas assez pour ignorer son vrai nom, celui qu'il avait décidé de ne plus changer : Jayan Thakur... "Le victorieux" mon œil ! Il n'avait rien gagné et aujourd'hui n'était qu'une mince victoire... Car il avait peut-être retrouvé sa fille mais il ne pourrait pas jouer avec le feu, il allait devoir prendre un peu ses distances le temps de trouver une façon de lui avouer la vérité... Ne pas trop traîner autour d'elle pour éviter que les souvenirs ne reviennent... Ne pas lui dire son nom entier pour l'instant pour retarder l'échéance... Mensonges et encore des mensonges, il était condamné. Quel merdier !

« Je vais m'occuper de tout ça pendant que Ravi vous explique les bases, je ne serai pas long. »

Promit-il en se levant, montrant la pochette alors qu'il évoquait le "tout ça" comme si elle avait besoin de visuel pour comprendre. Il se sentait mal, pas vraiment stable sur ses jambes mais il souriait à nouveau, plutôt satisfait de son air détendu malgré l'état lamentable de sa conscience. C'était une très mauvaise idée mais c'est la seule qu'il avait... Maudit Karma.

Codage par Libella sur Graphiorum



@Swan Torres

_________________
* Les dialogues en italique sont en Hindi (sauf indication contraire)



Jab tak hai jaan.

ANAPHORE
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