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Elizabeth Divine - Pétillante comme une bulle de champagne

River & Hills, New Beginning :: Who's who :: Fiches de présentation :: Fiches Validées
Elizabeth Divine
Elizabeth Divine
✧ L'ange gardien ✧
Avatar & Copyright : Emma Stone
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# Dim 23 Jan - 19:44

ELIZABETH DIVINE
feat Emma Stone
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Prénom Elizabeth ou Lizzie Nom Divine date et lieu de naissance 17 août 1994 ; France origines Française orientation sexuelle Hétérosexuelle Métier Infirmière puéricultrice statut financier $$$ statut familial Célibataire Groupe Hockey Sticks

votre caractèreDouce - Ouverte d'esprit - Drôle - Expressive - Energique - optimiste - Fan de hockey - Altruiste - Indiscrète - Bavarde - Maladroite - Réfléchis - Sage - Jalouse - Possessive - Gourmande - Fêtarde - Sportive - Pétillante - Originale

Ecris l'histoire...
Douce demoiselle née à Paris dans les années 90, ainée d'une fratrie de trois enfants. Sa famille est très chrétienne, son papa est pasteur et sa maman ne travaille pas. Un jour, tout bascule quand son petit frère annonce qu'il est homosexuel, créant presque une apocalypse au sein du foyer familial : monsieur et madame Divine prennent ce choix comme un blasphème, une honte à la communauté chrétienne, et décident de renier le jeune Eden, âgé de 16 ans à ce moment là. Pour autant, Elizabeth ne l'abandonne pas et, secrètement, va tout mettre en œuvre pour accompagner son frère et faire en sorte qu'il réussisse sa vie malgré cette douloureuse épreuve. Marie, la sœur cadette des Divines aspire à être avocate et rendre le monde meilleur. Profondément blessée par la lâcheté de ses parents, Lizzie décroche un diplôme en tant qu'aide soignante et décide de quitter la France pour le Canada. Fuir le Canada, fuir cet environnement familial toxique qu'elle ne supporte plus. Ce départ précipité mais mûrement réfléchis a rendu les relations entre Eden, Marie et Elizabeth très difficiles, les deux plus jeunes vivent très mal la distance que la plus grande à mis entre eux. Pour autant, elle ne cesse de les appeler ou d'envoyer des lettres pour rester en contact.

- Si un génie te donnait la possibilité de réaliser un vœu, lequel serait-il et pourquoi ? Je suis sûre que certains doivent répondre " la paix dans le monde " ou " trouver son prince charmant " ; moi je rêve d'une corne d'abondance qui se remplierait de nourritures selon mes envies. Genre le lundi : de la poutine POUF ; mardi : des sushis... bref, ce serait le paradis. Et ce serait gratuit !
- Crois-tu au coup de foudre ? Si non, pourquoi ? Je ne crois pas aux coups de foudre non, mais je suis sûre qu'on est tous destinés à rencontrer la personne qui nous correspond.
- Te rappelles tu de ton enfance ? Si oui, raconte moi le plus vieux souvenir dont tu te souviennes Les vacances à la mer chez mamie mirabelle, le plus beau souvenir. Voir les vagues lécher le rivage sous un ciel corail... 
- Quel était le métier de tes rêves quand tu étais petit(e)? Soigneuse pour manchot en Alaska... il y a des manchots en Alska ? Quelle ironie quand on sais que je déteste le froid et que je me suis installée dans un pays où l'hiver rime avec mortel. Mais quand on est enfant, on ne réfléchis pas ! Ou je voulais faire du patinage artistique grâce à Lorie et son passer de professionnelle dans le domaine. Je me suis beaucoup investis dans le patin mais je ne suis pas assez douer pour en faire mon métier à pleins temps... 

derrière l'écran
► Prenom : SATINE la seule, l'unique :3 ► Age : 23 ans ► Pays/Ville : - Alsaciennnnne ► Que pense tu du forum ? : My babie love <3 ► Comment es tu arrivé ici ? : J'ai vue de la lumière ► Un dernier mot : PAF

Pour nous aider:
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by styl'in son pour r&h
Elizabeth Divine
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# Dim 23 Jan - 19:45

Mon histoire
Un peu de folie est la clé pour nous donner de nouvelles couleurs à voir. Qui sait où cela nous mènera?
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SUD DE LA FRANCE – ETE 2002 – 8 ANS.

« ‘Lizzie... ? »

Voix lointaine et pourtant si proche. Douce, réconfortante. Elle m’appelle mais c’est beaucoup d’effort pour lui répondre. Moi je ne perçois que le bruit des vagues qui s’entrechoquent. L’écume est toute proche, l’air iodé me donne envie de plonger. Le soleil décline et réchauffe mes joues, les paupières fermés pour mieux profiter. J’aimerais ouvrir les yeux, contempler le soleil couchant et ses couleurs d’été. Mais je ne bouge pas, baignant dans la chaleur d’un nouveau jour d’été qui s’achève. Je vais probablement bronzer, peut-être même rougir, mais plus rien n’a d’importance quand on se détend. Une légère brise mais rien de plus, rien pour m’extraire de cette torpeur. Je suis si bien, protégée par le soleil et confortablement installée dans ma chaise de jardin cassée. Je me rappelle avoir fendue l’accoudoir, l’été dernier, alors que je jouais à la chaise musicale avec mon petit frère. Brisée mais pas bonne à jeter, elle devint mon siège attitré. Peu importe, au moins elle sert encore à quelqu’un ! Je dois juste faire attention, ne pas m’y appuyer trop fort au risque de me couper...

« “Lizzie chérie, il est l’heure... »

Profondément dérangée dans cet instant de sérénité, je m’extrais difficilement de ma sieste. Grimaces et soupires accompagnent mon réveil, je m’étire avant de ramener mes jambes contre moi. La sensation du maillot de bain mouillé sous ma peau sèche me provoque un frisson, j’ai la chair de poule et l’estomac qui gargouille.  

« L’heure de quoi... ? » Je ne bouge pas les lèvres, pourtant je m’entends parler. Voix fluette et à peine éveillée.  

Je baille, le regard perdu sur l’immensité de la méditerranée. Elle n’a pas bougé, elle continue de danser sous un ciel teinté de violet. Un spectacle magnifique pour mes yeux d’enfants, touchée plus que de raison par ce paysage que je ne reverrais jamais. Je viens pourtant tous les ans pendant les vacances scolaires pour rendre visite à mamie Mirabelle. Tous les ans je me pose sur sa terrasse, sur la même chaise de jardin brisée. Tous les ans je vois le crépuscule et je m’amuse à compter les étoiles qui apparaissent au fur et à mesure dans le ciel. Tous les étés se ressemblent, et ils font partis des meilleurs moments de ma vie. L’odeur du charbon remplace rapidement celle de la mer, un barbecue se prépare. Une autre merveilleuse soirée à bien manger et à veiller jusqu’à tard le soir. Telle est notre routine de vacances. Mais ça ne va pas durer. Ce soir est le dernier soir et il n’y en aura plus jamais d’autres.

« L'heure d'être heureuse ! » La voix de mamie est douce et apaisante, comme le serait du miel dans une tasse de thé. Elle me dit ça comme si c’était évident, avec un doux accent du sud qu’elle a acquis en emménageant ici, il y a trois ans. Mirabelle est une femme âgée que le temps ne semble pas avoir marqué. Son sourire est si éclatant qu’il nous fait oublier les petites ridules autour de ses yeux. Assise dans son rocking-chair, elle m’observe avec intérêt, basculant d’avant en arrière en faisant voltiger sa frange. Elle porte des crocs fuchsia et une longue robe de la même couleur par-dessus son maillot une pièce, assortir les couleurs est comme un TOC dont elle ne veut plus se soigner. Elle brandit sa tasse de thé préférée vers moi, un mug à l’effigie de Raiponce que je lui ai offerte quand je suis allez à Disney avec les parents, comme pour porter un toast.  

« Mais je suis déjà heureuse ! » je réponds en passant les jambes dans le trou de la chaise, juste en-dessous de l’accoudoir, pour lui faire face. « Qu’est-ce que tu racontes mamie ? » je ris, comme si elle avait perdu la tête. Mirabelle était une femme délurée, qui se fichait pas mal de l’avis des autres. Elle vivait au jour le jour, aimant bien trop fort et se jouant des conséquences. C’est grâce à elle que je peux regarder les dessins animés jusqu’à tard le soir ou manger des bonbons avant le dîner. Quand je serais grande, je veux être aussi libre qu’elle. Car la liberté c’était ça, de pouvoir s’endormir sous le soleil et face à la mère, ne plus se soucier de l’heure qu’il est ou de ce qu’on va manger le soir. La liberté, c’est d’être en vacances toute l’année. Et entourée des bonnes personnes. Le regard rieur et perdu dans l’immensité de la mer, mamie ne semble pas prêter attention à ce que je lui dis. Un peu plus bas, dans les hautes herbes, les criquets ont commencé à chanter.  

« Tu vas accomplir de grandes choses, ‘Lizzie. » Elle porte la tasse à ses lèvres pour boire une gorgée de sa mixture. Je n’ai jamais aimé un autre thé que le siens, un sublime arôme de vanille et de caramel qui me fera toujours penser à cet endroit. Une petite bicoque perdue dans l’immensité Française. Je hoche la tête, ne comprenant pas très bien ce qu’elle essayait de me dire. Je n’ai que huit ans, sensible et insouciante, une enfant. Mais elle me parle comme à une adulte, comme pour que ses mots restent à jamais ancrés dans ma tête. Une brise aux senteurs de monoï soulève mes cheveux blonds, le sourire de Mirabelle s’éteint et son expression est triste. Songeuse. Mon cœur se serre, déjà trop empathique pour un si jeune âge. Sans un mot, je tends ma main et lui présente un poing fermé avec juste mon pouce et mon petit doigts pointé vers elle.

Son regard est d’abord surpris en voyant mon geste, puis il s’adoucit et laisse même apparaître un sourire ému. Elle m’imite et pose ses doigts sur les miens, une petite lumière semble apparaître quand elle me touche. Ou ce n’est dû qu’à mon imagination d’enfant, pourtant cette chaleur qu’elle dégage est bien réelle. Je n’aurais peut-être pas dû rester aussi longtemps au soleil...

« Tu seras cette fille qui fait gaffe aux autres. »

C’est une promesse ? Dubitative, je hoche la tête sans rien dire. Elle est si belle, baignée dans la lumière du soleil couchant. Elle a les yeux de ma mère, ou inversement. Un visage marqué par les années mais qui a conservé sa beauté, un sourire lumineux et réconfortant, des petites lunettes accrochées à un élastique. Lui-même accroché à deux petites montures en forme de mains, chose que j’avais toujours trouvé très drôle, ajoutant une touche encore plus délurée à un personnage haut en couleur. Ma gorge se serre et un immense trou se forme dans ma poitrine, le paysage semble perdre de sa superbe autour de nous. Les couleurs se ternissent et se mettent à baver, comme un tableau perdu sous la pluie. Ou comme dans Mary Poppins, sautant d’un tableau à un autre avant que l’eau de ne les détruises. Mais mamie Mirabelle ne se défait pas de son beau sourire, répétant sans cesse la même phrase. Comme pour me faire jurer. Comme un serment que je ne devrais pas oublier. Son pouvoir sur mes doigts se fait plus ferme, l’impression d’être aveuglée par sa lumière de plus en plus aveuglante. Je n'ai pas peur, juste un peu triste.

Triste de devoir déjà la quitter.

Trou espace-temps. Ne reste plus que son sourire avant l’éclair. Tout est blanc, puis noir puis à nouveau blanc. Le beau paysage Méditerranéen disparaît, soleil couchant remplacé par les ténèbres. Disparue mamie et la chaise de jardin cassée. L’odeur de la pluie remplace le monoï, je perçois ses clapotis sur le velux de notre chambre, celle que je partage avec ma petite sœur de cinq ans. Il fait encore sombre dehors, pourtant une étrange agitation semble secouer la maison. De la lumière passe sous la porte qui donne au couloir, des bruits de pas et des paroles étouffées. L’anxiété me gagne, les paroles de Mirabelle ne cesse de tourner dans ma tête alors que je m’extirpe de sous la couverture. De l’autre côté de la chambre, Marie ne semble pas le moins du monde perturbé par cette activité nocturne, dormant à point fermé et sous la surveillance de Sparrow, sa peluche en forme d’éléphant qu’elle garde précieusement lovée contre sa poitrine. Au moment où je me redresse dans mon lit, la porte de la chambre s’ouvre dans un grincement sinistre. La silhouette de mon père se dessine dans l’embrasure, rapidement suivis par celle de ma mère qui ne perd pas de temps et se précipite au chevet de ma sœur. Cette dernière se retourne dans le lit, geignant de devoir quitter le monde des rêves. Je jette un œil au radio réveil qui luit dans la pénombre par ses lettres rouge vif : “ 3h23 “ … En règle générale, les parents nous réveillent très tôt le dimanche pour aller à la messe, mais là c’est quand même un peu exagéré ! Je lève un regard prudent vers mon père qui s’approche de moi et glisse une mèche de cheveux derrière mon oreille.

« Qu’est-ce qu’il y a.. ? » j’appréhende, la voix encore enrouée par le sommeil. De l’autre côté de la pièce, maman chuchote des mots doux à Marie pour ne pas la brusquer dans son réveil. « Il faut qu’on parte... » se contente de répondre papa, l’air grave mais souriant pour ne pas m’effrayer. Son sourire sonne faux, ses yeux reflètent une profonde tristesse qui me foudroie. Il est arrivé quelque chose, ce n’est pas dans ses habitudes de ne pas être honnête. Lentement, je m’assois dans mon lit et maman quitte la pièce avec une petite Marie encore endormie dans ses bras. Ce n’est pas une heure descente pour une petite fille comme elle, la petite blondinette est insupportable quand elle n’a pas ses huit heures de dodo. Je regrette d’avoir veillé si tard avec elle, lui racontant des histoires de princesse pour espérer gagner son calme. Manque de bol, ça n’a fait que renforcer son excitation et nous n’avons trouvé le sommeil qu’après minuit. C’est la raison pour laquelle j’ai l’impression d’avoir la tête prise dans un étau.  

« Papa... » j’insiste, soucieuse. Il me connaît, je ne suis pas du genre à lâcher l’affaire. Surtout pas pour quelque chose qui semble aussi important. L’homme devant moi n’est pas mon père, plus sombre et fatigué qu’à son habitude. Lui qui est pourtant si joyeux et rieur, cette nuit il n’est plus que l’ombre de lui-même. On s’observe quelques minutes en silence, lui semble chercher comment m’annoncer cette triste nouvelle. Ou lutter pour ne pas fondre en larmes. Instinctivement, je pose mon front contre le siens et ferme les yeux, inspirant profondément. Au fond de moi, je le savais déjà, je l’ai su dès mon réveil. « On a une longue route à faire... » il me caresse la joue et s’éloigne en titubant, le cœur meurtris par un début de sanglot imminent. Je regarde longuement la porte par laquelle il a disparu, seule avec mon rêve et ma tristesse.  

« Liz’ ? »

La bouille endormie d’Eden, mon petit frère, apparaît dans le halo de lumière. Il se frotte les yeux, lui aussi perturbé dans son sommeil par cette agitation nocturne. Je secoue la tête avec un sourire douloureux « Tu veux que je t’aide à t’habiller ? » je suggère pour prévenir d’une éventuelle question dramatique. Je ne veux pas lui dire, il est trop jeune et je ne supporterais pas ses larmes. Je me lève par automatisme et lui prends la main pour l’accompagner jusqu’à sa chambre. Je suis mature pour mon âge, presque une maman pour ces deux petits êtres dont je m’occupe amoureusement depuis leurs naissances. Et aujourd’hui marque un tournant déterminant pour mon rôle de grande sœur : protéger Eden et Marie de cette apocalypse funéraire qu’ils vont devoir supporter malgré eux. Le cœur lourd mais toujours avec le sourire, je m’occupe d’habiller mon frère, mon père prépare les valises et maman nourris Marie. Une organisation presque militaire qui se fait dans un silence étrange. Même si nous côtoyons la mort chaque jour de par le travail de papa, nous n’avons jamais été préparé à une telle épreuve.  

Nous avons pris la route une heure après, disparaissant dans la nuit noire sans laisser de trace. Le trajet de Paris jusqu’à Marseille était long, mais je n’ai pas fermé l’œil, contemplant le soleil se lever tristement sur le paysage défilant sous mes yeux. Depuis toujours, j’emprunte cette route pour passer les vacances chez mamie Mirabelle. Depuis toujours, ce chemin est synonyme de bonne humeur et de joie. Dans un silence d’or, nous empruntions pour la dernière fois cette longue allée pour accompagner Mirabelle jusqu’à sa dernière demeure. Et pendant tout ce temps, le front collé à la vitre encore froide par la nuit, je songe à ses paroles : “Tu seras cette fille qui fait gaffe aux autres”.
Jusqu’à arriver à destination, j’ai tenu les mains de Marie et D’Eden. Promettant silencieusement qu’effectivement, je serais cette fille qui fait gaffe aux autres.

Mon père a officié la cérémonie et nous avons pu dire une dernière fois au revoir à notre bien aimée grand-mère. Je n’ai pas pleuré pour soutenir mes parents, je n’ai pas pleuré pour ne pas inquiéter les enfants. Je voulais être forte, souriante comme elle l’a toujours été. Et j’aime à croire qu’elle continuait de sourire, même dans son cercueil.

BANLIEUE PARISIENNE – PRINTEMPS 2010 – 16 ANS

« Mais nan mais ce n’est pas possible, tu triches !! »

La voix de Marie est si haute perchée qu’elle pourrait presque masquer la voix de Lady Gaga. Je lui tire la langue et éclater de rire, mon mouvement est un peu plus brusque et la manette de la Wii m’échappe des mains. Heureusement, j’ai bien enfilé la drageonne autour de mon poignet et elle rebondit contre mon bras. Finalement, maman a bien eu raison de nous sermonner toutes ces fois pour bien l’accrocher, nous n’avons clairement pas les moyens de payer une nouvelle télévision ! La partie se termine sur ma victoire et des applaudissements d’un public déjanté. Je mène haut la main avec un score de 19 405 points contre 5000 pour ma pauvre petite sœur.

« Comment tu veux que je triche ? Il faut danser pour gagner ! » je me justifie en pointant du bout de la manette l’écran « Tu n’as qu’à bouger un petit plus ton popotin... » je suggère en lui donnant un petit coup de hanche complice. Son allure boudeuse se transforme rapidement, elle devient la petite revancharde que je connaît bien. Ses yeux hurlent au défi et elle me bouscule en grognant « Tu choisis toujours cette chanson ! On va voir ce que tu vaux sur du Shakira... » elle abandonne direct la chanson en cours et fait défiler à toute vitesse la playlist sur l’écran en quête d’une musique bien compliqué. Prise d’un excès de confiance, je croise les bras sur ma poitrine dans un sifflement faussement hautain. « Incline-toi devant la grande gagnante ! MOI, MAITRE INCONTESTE DE JUST DANCE ! » je lève les bras en l’air et parle d’une voix forte, comme pour invoquer les dieux des jeux vidéo. Marie ne l’entend pas de cette oreille et se jette sur moi pour une attaque de chatouilles improvisée. J’atterris sur le canapé in extremis, faisant dangereusement vaciller le vase de mamie sur le meuble à côté de nous. Je ne m’en rends pas compte, me débattant comme si ma vie en dépendait en hurlant à la mort. Malheureusement, Marie est plutôt grande pour son âge et je ne fais pas le poids, elle emprisonne mes poignées dans une main et s’acharne sur moi de l’autre.  

« ARRÊTE !!! » je la supplie en battant des jambes dans le vide, les larmes commençant à couler jusque dans mon cou. « Dis-moi “ je t’en supplie, ma reine bien aimée. Toi qui es la plus belle et la plus forte de toutes les femmes de cette planète ! » j’éclate de rire comme si c’était encore possible dans mon état d’hystérie, me débattant comme un soldat à la guerre. « JAMAIS ! JE CONTINUERAIS A ME BATTRE POUR MA VIE, QUOI QU’IL EN CO.… » impossible de parler sans être coupée par une nouvelle crise d’hilarité, je manque de souffle et les larmes me brouillent la vue. « Mauvaise réponse ! Tu ne sortiras jamais vivante de ce piège ! » sa voix est tonitruante, comme celui d’un méchant Disney. Depuis qu’ils sont petits, j’aime leur raconter des histoires en créant de petites scènes de théâtres. Costumes créer avec des draps ou des vieux costumes de nos spectacles de danse, volets fermés et musique mis à pleins régime. Parfois même nous faisions des petits concerts improvisés sur les albums de Lorie. Notre complicité est née de ces moments hors du temps et de notre imagination débordante. Je n’échangerais cette relation pour rien au monde...

« C'est quoi ce bordel ?! » s’indigne Eden en pénétrant dans le salon, un livre ouvert dans les mains. Je me redresse en même temps que Marie, nos visages seulement dépassant du dossier du canapé pour croiser le regard dépité de notre jeune frère. En fond derrière nous, “ Tik Tok “ de Kesha fait trembler les murs de la maison. Rapide comme l’éclair, je balance un coussin à la tête de mon frère qui manque de tomber à la renverse. « Je n'aime pas beaucoup ce langage Edinou ! » je le pointe du doigt, mi-hilare mi-sévère en fronçant les sourcils. Ma crédibilité en tant que grande sœur est à revoir, je ne sais pas faire la loi dans ma propre maison. La vérité c’est qu’Eden a été plus touché par la mort de Mirabelle que je ne le serais jamais, se renfermant très vite dans une crise d’adolescence qui consiste à boire du Redbull, ne pas se laver, et lire des livres de science-fiction. Ça n’a l’air de rien comme ça, mais dans la famille Divine c’est une infâmie dont mon père se bat chaque jour. C’est aussi ça de vivre dans une famille de Chrétien extrémiste ! Le prénom d’Eden fait référence au paradis d’Adam, Marie porte le nom de la jeune mère du Christ. Moi je ne suis pas forcément aussi originale qu’eux, mais je protège le deuxième prénom de ma regrettée grand-mère avec force et honneur.  

Eden contemple d’un air dépité, qui ne le quitte jamais, son livre renversé. Il doit sûrement avoir perdu sa page dans l’assaut, j‘ai signé mon arrêt de mort  « Qui est-ce que tu appelles Edinou... ? » marmonne alors d’un air menaçant le petit dernier en s’emparant du coussin précédemment jeté. Est-ce l’ombre d’un sourire qui se reflète sur ses lèvres ? Si c’est le cas, je suis prête à recevoir tous les coups de coussin du monde, j’ai rempli ma mission. Marie me regarde avec de gros yeux, l’air de dire “ Tu vas prendre chère ! “ et se jette sur le dernier coussin à proximité pour se protéger.  

Je suis morte.  

AC&DC retentit dans la maison à ce moment précis.
Il sonne le glas de ma fin.  
Les deux adolescents se jettent sur moi comme un seul homme, menant une bataille de coussins dont je ne ressortirais pas vainqueur. En même temps ce n’est pas loyal, je suis totalement désarmée ! Je pousse des hurlements surjoués, je fais mine de me tordre de douleur sous leurs coups et finit par tomber, inerte. Telle Marion Cotillard dans Batman, je suis une piètre actrice. Pourtant, me voir ainsi sans bouger et les yeux fermés suffit à inquiéter ma petite famille. Ils s’arrêtent instantanément de me frapper, se penchant sur moi pour vérifier que je ne me joue pas d’eux. Un sourire en coin apparaît sur mes lèvres, je me redresse d'un coup en poussant un hurlement terrifiant qui les fait sursauter.  

 « T'es vraiment trop conne ! » se plaint ma sœur en riant, donnant l’ultime coup de coussin qui me décoiffe. « Quel est-ce mot qui fait siffler mes oreilles ? » la voix de maman parvient du corridor, le jeu est terminé. Je pousse vivement ma jeune sœur pour remettre le canapé en place, bousculant une dernière fois le vase qui glisse de son perchoir. Heureusement qu’Eden est là avec ses réflexes de Ninja, rattrapant le vase juste avant qu’il ne s’écrase au sol. Il le remet fièrement à sa place, pile au moment où maman apparaît dans la pièce. « Pardon maman... » s’excuse, peu fière Marie en se levant du canapé pour venir l’embrasser sur la joue. Habitude que nous avons depuis tout petit et que j’aime beaucoup. « Ce n'est rien. Mais fait attention, ce n’est vraiment pas jolie dans la bouche d’une demoiselle. » je roule des yeux, un brin amusé par ce côté guindé que notre mère cherche à nous inculquer à tout prix. « Comment c'était ce matin, maman ? » je demande en venant à sa rencontre, l’embrassant également sur la joue avant de l’aider à s’asseoir sur une chaise. Eden, lui, a déjà disparu dans sa grotte sans prendre part aux embrassades. Le bref instant de bonheur où j’ai cru retrouver mon frère a disparu. « Fatiguant, j’ai si mal aux pieds... » la belle et grande blonde se déchausse pour masser ses pieds endoloris.

Malgré l’évolution de la femme ces dernières années, maman a choisis de ne pas travailler, préférant s’occuper de l’éducation de ses trois enfants et de la bonne tenue de la maison. Mais trois fois par semaines, elle passe toute une matinée au refuge pour sans-abris pour collecter des vêtements pour les pauvres. En termes de dévotion, je ne pouvais pas avoir meilleure modèle. Je lui souris avec tendresse et prépare du café pendant qu’elle me raconte les derniers potins de ses copines. Malgré sa sagesse et son savoir vivre, elle reste une femme avec beaucoup de choses à raconter. Et j’aime être sa confidente dans ces moments, partageant une tasse de café pendant des heures. Plus qu’une mère, elle était une amie à qui je racontais tout ou presque. C’est pourquoi elle me faisait confiance pour m’occuper d’Eden et Marie quand elle n’était pas là, mon père étant trop occupé entre l’office et l’accueil de nouveaux fidèles à l’église. C’est ça aussi d’être fille de pasteur.  

« D’ailleurs, j’ai vu ton père ce matin... » elle boit une gorgée du breuvage amer en grimaçant. Aussi vive que l’éclair, je glisse trois sucres dans sa tasse pour alléger le goût   « Il voudrait que tu ailles déposer de la nourriture et des couvertures à la SPA. Tu penses avoir le temps ? » à ses mots, je glisse immédiatement le contenue de ma tasse dans une thermos. Je croise le regard tendre de ma mère qui n’attends pas ma réponse pour me gratifier de ses yeux émeraude. Couleur qui baigne dans mes propres iris et dont je suis particulièrement fière. Elle connaît mon amour pour les animaux et le plaisir que j’ai à proposer mes services là-bas. « Je pense rentrer pour dix-huit heures. » j’embrasse la joue fatiguée de ma mère et en profite pour éteindre la Wii qui tourne toujours en boucle les mêmes chansons. Marie s’est volatilisé dans sa chambre sans que je ne m’en rende compte, les notes du dernier single d’Avril Lavigne résonne jusqu’ici. Du coin de l’œil je vois ma mère soupirer avant de quitter la pièce, c’est ça d’avoir des pré-adolescents à la maison ! Ils nourrissent leur esprit rebelle de bien des façons...  

Tu seras cette fille qui fait gaffe aux autres.

Je noue un ruban rouge autour de ma queue de cheval blonde, celui-ci me donne l’impression de ressembler à un personnage d’Alice au pays des merveilles. Même si j’ai plus le caractère de Raiponce...  
Je me regarde un instant dans le miroir, le vert de mes yeux semble briller comme des diamants sous ce beau soleil de mai. C’est bientôt la fin du printemps, le début de l’été et des souvenirs qui refont surface. Période douloureuse pour nous tous, même après tant d’années. Je bouge ma tête de droite à gauche, puis de bas en haut, inspectant minutieusement ma peau comme si je pouvais voir à travers. Rien n’y fait, Mirabelle est toujours dans mes yeux, la ressemblance est chaque jour un peu plus frappante. Et j’en suis fière... l’est-elle aussi ? J’enfile un gilet pour prévenir du froid et mes baskets en songeant à elle. Chose que je ne fais que très rarement, plus pour me protéger de cette immense tristesse que pour réellement l’oublier. Papa dit qu’elle est en paix, qu’elle ne souffre plus de ce cancer qui la rongeait de l’intérieur. Que chaque âme possède son propre paradis, selon ce qu’elle a fait de bien ou de moins bien au cours de sa vie. Je ne sais pas si j’y crois vraiment, mais ça me rassure de penser qu’elle est heureuse, sur une terrasse au bord de la mer, à boire du thé à la vanille.  

« Qu'est-ce que tu fais ? » Ma petite sœur entre dans la petite pièce, sa Nintendo DS dans une main et une canette de coca dans l’autre. « T’es pas sympa d’être partie comme une voleuse pendant que je m’occupais de maman ! » Je lui reproche sans vraiment lui rapprocher, nouant mes lacets minutieusement alors qu’elle s’installe lourdement sur le matelas à côté de moi « Ouais désolée, mais ça ne m’intéresse pas de l’entendre parler de ses bonnes actions comme si elle allait y gagner une place au paradis... » je lui donne un petit coup d’épaule à épaule et lui prends la canette pour en boire une gorgée « Vade retro satanas ! » je marmonne tout bas pour ne pas être entendue d’un fidèle trop indiscret. Nous riions de bon cœur en partageant la boisson gazeuse. Marie est un peu comme son frère, une rebelle qui ne s’assume pas. Elle écoute, approuve, mais désapprouve. L’adolescence et ses contradictions, un véritable bonheur ! Heureusement pour nous, elle ne s’est pas autant renfermé qu’Eden, mais éprouve toujours autant d’injustice en ce qui concerne la mort. Alors à quoi bon vénérer un dieu qui nous fait souffrir ? D’après elle ça n’a aucun sens, et je ne peux pas lui donner tort. Mais je suis comme la Suisse à ce sujet, impartiale et sans opinions.  

« Aller. J’y vais. » je tape sur mes cuisses et me lève avant de me tourner vers elle « Tu viens ou tu m’en veux encore pour Just Dance ? » elle me tape sur la fesse, m’obligeant à faire un bond en avant dans un petit glapissement. « Tu n’as pas répondue à ma question ! » « Je vais récupérer des dons et les apporter au refuge pour animaux. » je recoiffe distraitement ma frange avant d’attraper mon sac à dos préféré. Violacé aux motifs géométriques qui change de couleur quand je le mets sous la lumière. Un petit bijou holographique arc-en-ciel que j’ai eu à mes quinze ans et qui est déjà usé, mais je l’aime trop et l’emmène partout avec moi. « Du coup je réitère ma proposition : tu veux venir ou tu préfères rester ? » elle gémit et se cache le visage de mon coussin Bob l’éponge. Je lève les yeux et lui fait un signe de la main avant de partir en quête de ma bonne action de la journée. « Sainte Elizabeth est dans la place ! » se moque-t-elle en joignant les mains en prière. Je pivote à la dernière minute vers elle, faisant le signe de croix accompagné d’un bras d’honneur qui l’a fait hurler. J’évite de justesse un coussin qui vient s’écraser sur le mur à côté de moi. Son rire résonne dans la maison comme un son mélodieux, je ne m’en lasserais jamais. Je fais un pas de danse devant la chambre d’Eden, le panneau “ No en transe “ placardé sur la porte me fera toujours autant rire. Je donne trois petits coups dans un rythme que seul lui et moi connaissons. S'il répète la cadence des coups, c’est que tout va bien. S'il change de ton, c’est qu’il faut que je lui ramène un paquet de chips au fromage du jura, très précisément, et une grande bouteille de coca. Heureusement, ou malheureusement pour mon petit estomac affamé, les coups se font réguliers. Je souris tendrement à la porte comme s’il pouvait me voir à travers elle, attendant trois petites secondes avant de déguerpir pour ma mission du jour.

Tu seras cette fille qui fait gaffe aux autres.

Cette promesse est comme un mantra qui orchestre ma vie, grand-mère.


SPA LE PLUS PROCHE – HIVER 2013 – 19 ANS  


« Tant qu'il y aura Noël, je sais que demain... Une étoile dans le ciel guideraaa moooooon chemin. » Je cantonne à travers la fenêtre ouverte en venant me garer devant le quai de livraisons.

Telle une championne au monde rally, je drift sur la glace qui recouvre le parking du refuse, forcée d’utiliser le frein à main pour venir à bout de l’engin. La camionnette offerte par l’église n’est plus qu’un tas de ferraille à moteur, juste encore assez fonctionnelle pour livrer aux refuges les plus proches de l’église. Le véhicule s’immobilise, les roues retombent lourdement sur les suspensions dans un craquement sinistre.

« C’est toujours un réel bonheur d’entendre ta si jolie voix... » Ironise Marie en se battant avec la portière qui coince toujours de son côté. « Un enfer, tu veux dire... » blasphème Eden sur la banquette arrière, ridiculement enveloppé de trois couches de vêtements, d’un bonnet en laine et une écharpe tricotée par maman. Il a beau être un grand gaillard de seize-ans avec de la barbe et une voix de ténor, si madame Divine à froid, le petit dernier est dans l’obligation de s’habiller comme elle l’exige. Quand je pense qu’elle nous a laissé sortir, Marie et moi, en blouson et sans écharpes. Si ça ce n’est pas un chouchou maman... « Il a un problème le bonhomme Michelin ? » je ris tout en tapant avec énergie sur l’autoradio pour qu’elle s’éteigne. « Ouais, y caille. » ronchonne-t 'il en sortant in extremis du véhicule, tout crispé et les mains dans les poches pour se protéger du froid « T’as peut-être un peu abusé en roulant tout le long avec la fenêtre ouverte, non ? » je donne un coup de pieds dans la portière et saute à pieds joint dans la neige. Le crissement de celle-ci sous mes bottes me donne l’impression d’être en vacances à la neige. Il n’a jamais fait aussi froid depuis longtemps, la France est couverte de neige et la glace fait des ravages. « C’est pour alerter les bénévoles qu’on est là, comment tu veux faire sans klaxon ? » je forme une boule de neige dans mes gants que je lui lance. Il l’esquive en me tournant le dos, grommelant comme Shrek hors de son marais « En sonnant à la porte ? Déjà qu’on a plus de chauffage... » « Tu comptes râler toute l’après-midi ? » demande Marie en apparaissant avec trois cartons de croquettes qu’elle fourre dans les bras d’Eden « Si tu as froid, tu n’as qu’à te rendre utile. Plus vite on aura débarrassé le coffre, plus vite on pourra rentrer pour la soirée des parents ! » je m’amuse à faire des ronds dans la neige avec mon pied en contemplant Marie. J’ai beau être la plus âgée de la fratrie, cette dernière est une belle femme élancée d’un mètre quatre-vingt et de longs cheveux blonds qui lui donne un air de princesse Russe. Pour dire : avec Eden on s'amuse à l'appeler " Victoria Silvstedt " en hommage à la bimbo de " La roue de la fortune " sur TF1. Marie a eu toutes les meilleures gênes de maman, moi la petite taille de papa et Eden... eh bah... Eden a un sale caractère typique des adolescents de son âge. Autant dire qu’on ne peut pas l’évaluer pour le moment...

« Oh oui ! » je fais une arabesque puis tends la jambe, mimant un doux slow dans la neige « Tu vas pouvoir faire valser maman comme elle a su faire valser ton cœur... » je minaude en enlaçant Marie qui, tout en riant, m’accompagne dans cette danse infernale en chantant l’air de “casse-noisette”. Taquiner notre jeune frère est devenue une passion avec les années, surtout en ce qui concerne sa complicité avec maman qui s'apparente à un complexe d'Œdipe . Mais ce n’est jamais méchant, le jeune garçon semble même s’illuminer en nous voyant ainsi faire les pitres. Marie s’amuse à me faire tourner sur moi-même, déchainant mes boucles blondes qui s’envolent tout autour de moi. « Stupide... » ment-il, se donnant un air faussement détaché avant de rouler des yeux et tournant les talons vers l’entrée du refuge. Je soupçonne avoir aperçu l’ombre d’un sourire éclaircir sa mine sombre, mais je n’en mettrais pas ma main à couper. Le petit dernier de la famille Divine a bien du mal à sourire depuis quelques années...
Le bras autour de mes épaules, Marie le regarde partir en plissant les yeux, songeuse « Il faut qu'on lui trouve une nenette... ça le décrisperait un peu... » je suis son regard, glissant mon célèbre sac à dos multicolore sur mon épaule  « Il s’en sors très bien tout seul... » je rassure ma petite sœur en voyant une belle Indienne venir à notre rencontre, accueillant à bras ouvert Eden pour l’aider à porter les dons.  « Mais naaaaaan... » souffle Marie, aussi subjuguée par cette scène que je le suis  « Tu le savais ?! » je ne sais pas mentir, et mes yeux pétillent si fort que je peine à les cacher à Marie qui me secoue sans retenues.  « Tu le savais et tu ne m’as rien dit ?! » j’essaie de maintenir mon éclat de rire au minimum sonore pour ne pas déranger les deux tourtereaux, donnant une vilaine tape sur la main de ma sœur qui s’est agrippée à mon blouson. « Par quel miracle pouvais-je l’attirer ici autrement ? Certainement pas pour aider sa pauvre sœur à porter des charges trop lourdes. » la bouche de Marie se déforme en un “ o “ admiratif, tapotant son index sur sa tempe l’air de dire “ pas folle la guêpe “. « Je rêve. Et moi qui le prenait pour un bon samaritain... » se moque la belle blonde alors que nous contemplons les prémices d’une belle histoire d’amour se former sous nos yeux attendris. « Steuplaaiiiiis Lizziiiie, laisse-moi t’accompaaggneeeer ! » j’imite le beau ténébreux en prenant une voix flasque et caricaturale, ce qui a le don de faire exploser de rire ma sœur. « Regarde-le se la jouer Edward Cullen... » s’amuse-t-elle en voyant mon frère, main dans les poches, se dandiner d’un pied à l’autre pour se donner un air mystérieux. Ça aurait pu marcher s’il n’avait pas une doudoune trop grande pour lui sur le dos... « Bella. Tu es là. » je prends une voix grave, jouant le rôle d’Edward Cullen aussi sérieusement que possible avec une moue digne d’un gothique en dépression. Twilight a toujours été une saga que nous affectionnions particulièrement, au grand damne de nos parents qui trouvaient cette série de films grotesque et blasphématoire. C’est peut-être aussi un peu pour ça que nous l’aimions tant. « Je suis là.» réponds ma sœur, prenant une voix tout à fait insupportable, se pâmant comme le ferait une bimbo des années 2000.  « Bella. » je continue, la mâchoire crispée pour ne pas éclater de rire alors que Marie s’accroche à mon bras, comme prise d’un élan d’affection extrême « Oui. Je suis là Edward !! » je pouffe de rire « Bella... ouuuuhouuuuh Bella... » je chantonne, reprenant la chanson de Maitre Gims en exagérant volontairement l’accent. La belle blonde éclate de rire et je ne tarde pas à la suivre, me pliant même en deux tant ce fut spontané entre nous deux. Eden et la bénévole nous regarde au loin, nous donnant l’impression d’être deux folles échappées de l’asile. Qu'importe, jamais je ne louperais une occasion de taquiner mon petit frère...

A SUIVRE...

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Elizabeth Divine
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# Dim 23 Jan - 19:59

Mon histoire
On en rira quand on l'verra sous un jour meilleur
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EST DE LA FRANCE – ETE 2021 – 28 ANS

« Lizzie grouille, on va louper le début ! »

Marie râle, la main fermement accrochée à la mienne. Déterminée, elle se la joue moïse et parvient à facilement écarter la foule. Je croise un instant le regard d’un jeune qu’elle bouscule d’un mouvement de bras pour avancer, l’œil brillant et trois grammes dans le sang, qui me souris d’un air charmeur avant de basculer en arrière. Je ne sais pas si c’est le manque de gravité ou l’alcool qui a bousillé ses neurones, mais il s’écroule de tout son long sur un groupe de fille qui se mettent à hurler. Dommage, j’aurais pu le trouver mignon sans sa crête iroquoise violette et son sourire édenté. Visiblement, ce n’est pas aujourd’hui que je rencontrerais mon prince charmant. Vraiment désolée pour lui et sa chute, je lui accorde un bref signe de la main et me laisse entraîner par ma sœur qui me tire vivement par le bras, direction la grande scène.  

« Doucement doucement doucement doucement ! » mon rire se mélange à mes plaintes, je lui serre la main à chaque virage pour qu’elle évite le minimum de civile. Si on pouvait éviter un carambolage et arriver sans encombre près du lac, je ne dis pas non ! « Tu aurais dû y penser avant de me faire m’arrêter sur l’autoroute toutes les vingt-minutes ! » sa voix chantante s’envole dans la foule, l’effervescence augmente presque autant que la température. Le soleil décline, baignant le ciel de pigments orangés qui me rappellent mon enfance. De petits lanternes s’allument pour prévenir la nuit, éclairant l’horizon de lumières brillantes qui donnent une autre dimension à ce qui nous entoure. Comme si je n’étais plus qu’une enfant lâchée dans une fête foraine, tout est bien trop grand, tout est bien trop joyeux. Où est la barbe-à-papa ?

« Ce n’est pas ma faute, mes reins drainent trop vite ! » je manque de trébucher dans ma course folle, me rattrapant de justesse à la main de Marie qui me guide à l’aveugle. Un bref instant, elle ralenti et regarde en arrière pour s’assurer que je vais bien, hésitant entre se foutre de moi et s’inquiéter. « Je devrais le savoir depuis le temps... » s’accable-t-elle faussement en secouant la tête, provoquant mon éclat de rire qui s’élève dans la foule. Même si c’est notre premier voyage ensemble, j’ai la réputation d’avoir une petite vessie. Durant les 5h40 de trajets pour venir jusqu’ici, je ne compte pas les fois où j’ai dû m’arrêter pour me soulager. Aussi insupportable que l’âne dans Shrek 2, j'ai bien cru que ma petite sœur allait exploser, griffant le volant de ses longs ongles pour contenir sa fureur. Je m’en veux, elle attend ce concert depuis si longtemps...  

Autour de nous, la musique ne cesse jamais, quand l’une termine l’autre commence. Certaines se superposent, créant un brouhaha grisant. Autour de nous, les gens sont beaux, délurés, extravagants. Autour de nous, tout le monde se démarque : Il y a ceux qui se croient dans la série Euphoria et brillent d’une aura holographique, d’autre qui se la jouent touristes ou campeur pour joindre l’utile à l’agréable, d’autre encore profite de cet événement pour s’oser, s’affirmer et sortir de l’ordinaire. C’est un peu mon cas ce soir : mes cheveux sont coiffés de deux nattes longues, enjolivés d’un ruban d’or glissé dans mes mèches. Marie s’est occupé du maquillage, décorant mes pommettes et mon front de strass. Je dois reconnaître que je me sens belle, troquant mon éternel blazer pour une robe d’été longue et légère qui fait écho à ma coiffure et me donne l’impression d’être une déesse romaine.

La grande scène longe un lac de plusieurs kilomètres de longueurs, elle fait face à une grande colline ou plusieurs personnes se sont déjà installés pour profiter du concert sans les inconvénients. Marie aime les inconvénients, m’entraînant jusque dans la fosse qui se mouvoie comme une mer en pleine tempête. Je ne suis pas vraiment à ma place, petite blonde d’église qui flirte avec le danger. Mais aujourd’hui je veux faire plaisir à Marie, pour bien des raisons que je garderais secrète encore peu... Serrés comme des sardines, l’oxygène diminue à mesure du temps qui passe et la chaleur des projecteurs semblent me brûler la peau. Pourtant ça ne me dérange pas, réconciliée avec l’atmosphère brûlante et l’excitation qui règne au-dessus de nos têtes.  

« Tiens ! » elle me tend une bière remplie à ras bord. La sensation du plastique froid sur mes doigts est une délivrance, il fait si chaud. « C'est partis... » son excitation est contagieuse. J’incline la tête pour la regarder, admirative : elle est belle avec ses cheveux teintés en noir, coiffés d’une belle tresse collée sur le crâne du front à l’arrière de la tête pour finir en queue de cheval. Sa taille élancée domine la foule, à croire qu’elle est plus âgée que moi en comparaison. Sa peau s’illumine de bleu, puis de violet, les projecteurs semblent la chercher et se jouer d’elle, rebondissant sur sa beauté. Elle est ma perfection, la meilleure version de moi-même. Discrètement, je glisse ma main le long de son bras et entrelace nos doigts, serrant sa paume à la mienne dans une étreinte chaleureuse.  
« Tu as peur de te perdre ? » se moque l’ex blondinette en sirotant sa bière, sautillant d’un pied à l’autre pour canaliser son excitation. Je fais tourner le breuvage jaunâtre dans le gobelet, plus intéressée par la mousse qui s’échappe des bords que par la scène qui scintille de néons colorés. « C’est surtout que je ne suis pas une habituée des festivals... » je parle suffisamment fort pour qu’elle m’entende à travers les cris de la foule, mais suffisamment bas pour que notre conversation reste intime. « Tu vas vite t’y faire tu verras. Semaine pro, direction leeeees... » elle mime un roulement de tambour à l’aide d’une seule main « HELFEST ! » son hurlement enthousiaste encourage les gens autour de nous à la rejoindre, l’excitation monte d’un cran. C’est comme s’il y avait de l’électricité au-dessus de nos têtes, des centaines de milliers d’étincelles qui crépitent en cadence au-dessus de nos têtes. Marie est bien décidée à profiter de son dernier été de liberté, à la rentrée elle intègrera l’université la plus prestigieuse de Paris dans l’espoir de devenir avocate. Elle qui a tant galérer à trouver sa voie, je suis fière de sa motivation et de son optimisme. Pour autant, je ne partage pas son éclat de joie, baissant honteusement les yeux vers ma bière à peine entamé. Mon absence de réaction la pique au vif, son coup de coude complice et son serrage de main impatient me tire de ma rêverie. « Ça va ? » s’enquit-elle, son regard allant de mes yeux embués à la scène par peur de louper le début.  

Vous connaissez ce moment ? Vivre un instant de bonheur si intense qu’il suffit d’une seule pensée pour tout gâcher ? Par exemple, je n’ai jamais aimé nouvel an. Pour moi, l’étape de la nouvelle année n’a rien de joyeux, c’est même tout le contraire : on plonge dans l’inconnu, on ne sait pas si dans quelque mois on sera toujours là, si notre vie n’aura pas brutalement basculé. On ne sait rien de ce que la vie prévoit pour nous, et ça m’a toujours fait peur. Chaque fête du nouvel an, c’est la même rengaine : je me débrouille pour vivre l’instant avec Marie, Eden, et quelques amis de la fac. Je m’amuse, je hurle de rire, je mange jusqu’à ce que mon bide me supplie de m’arrêter. Puis vient l’instant fatidique du décompte, ce moment où, assise sur le canapé, je regarde le vide en priant pour que rien de terrible n’arrive à mes amis ou ma famille durant les douze prochains mois. Sensation de tristesse intense et d’angoisse mélangée qui ne m’envahit que ce jour-là. Ce soir ne fait pas exception, mais ce n’est pas le dernier jour de l’année...  

« Je ne pense pas pouvoir t’accompagner... » je réponds, la boule dans ma gorge est plus grosse que jamais. Le regard étonné de Marie me scrute, ses beaux sourcils épilés se haussent un instant vers le ciel. « Oh tu n'aimes pas le hard rock ? » elle balaie mes paroles d’un mouvement de main, elle me lâche la main « Ne te bile pas. Je demanderais à Stef de m’accompagner ! C’est dommage, c’est une putain d’ambiance... » je grince des dents. Je ne suis pas adepte des festivals, c’est même le tout premier de ma vie. Pourtant j’aime l’électricité qui se dégage des corps, j’aime cette impression de ne plus vivre ma vie, j’aime faire plus de dix heures de route pour aller voir des types qui se produiront à domicile la semaine d’après. J’aime cette aventure, j’aime le fait de le partager avec ma sœur. J’aime ces moments qu’elle m’accorde et qui sont si rares depuis le départ d’Eden. J’aime croire que tout est comme avant. Mais ce n’est qu’une belle illusion, un rêve qu’on s’oblige à garder en tête. Je secoue doucement la tête, le cœur tourbillonnant et le souffle presque coupé : « Non, ce n’est pas ça ! J’adore le rock... » comme si j’avais besoin de me justifier sur ça. Je suis une éclectique de la musique, elle devrait le savoir ! Mais là n’est pas la question. « Je ne pense pas pouvoir t’accompagner... car je quitte le pays la semaine prochaine... » je lâche cette bombe, le cœur battant et la respiration saccadée. Les yeux rivés sur le visage de Marie, j’appréhende sa réaction et surveille le moindre battement de ses cils. Son visage se fige un instant, elle me regarde sans me voir et je sens que dans ses yeux c’est le vide absolu. Un mélange de doute et de peur apparaît et disparait en une fraction de seconde. Comme si on venait d’allumer quelque chose en elle pour la remettre en état de marche, elle ignore mes paroles et se joint à la foule qui hurle et applaudis des deux mains. Le concert commence, Orelsan fait une entrée fracassante sur la scène en interprétant “ Basique “ pour mettre le feu dès la première note. Stoïque, je reste là, immobile dans une foule qui saute et se dandine, contemplant ma sœur qui se fiche à présent que je sois là. Elle ne chante pas, elle braille les paroles qui ne font plus sens dans mon esprit, de toute façon je ne vois rien, je suis trop petite. Je déglutis et regarde dans la même direction qu’elle, applaudissant avec bien moins d’entrain que les gens autour de moi. Je sais ce qui se passe, je la connais par cœur. Elle phase, capable de mettre les soucis dans un coin reculé de son cerveau et profiter de l’instant présent. C’est là la différence entre elle et moi...  
Je ne profite pas du concert, regrettant d’avoir mis le sujet sur le tapis aussi brusquement. J’appréhende la fin, j’appréhende une quelconque tête à tête. J’appréhende le moment où elle reprendra la parole...

UNE HEURE PLUS TARD

Assise dans l’herbe haute, je contemple la fosse du haut de la colline, celle où nous étions il y a peu de temps. Vue d’ici, les gens ressemblent à des fourmilles, ou à une vague qui se déchainent. Ou un champ de coton. Marie est assise à côté de moi, elle ne regarde plus Orelsan sur les écrans mais le lac qui s’étend par-dessus les projecteurs. Elle n’a pas dit un mot depuis le début du concert, prolongeant mon angoisse et ma culpabilité. Je décide de ne pas briser le silence, lui laissant le choix de revenir ou non par-elle-même. Même si je cherche à être la plus altruiste possible, son air fermé et son mutisme m’agace profondément, j’ai envie de la secouer, de lui dire de hurler, m’insulter, me frapper même si ça permet d’avoir une réaction. Mais ne pas me laisser comme ça, seule avec moi-même et la terreur qui ne fait que s’accroître. Marie n’est pas une méchante fille, un peu rebelle et sans limites, mais jamais machiavélique. C’est un rôle qu’elle se donne pour déplaire à nos parents, mais je sais qu’elle ne passera jamais du côté obscur. Ou je me trompe ? Son silence commence à me faire douter de mes propres croyances. Impatiente, j’arrache une poignée d’herbe, vieux réflexe que j’ai depuis toute jeune.

« Depuis quand ? » lâche-t-elle soudain d’une voix lointaine, songeuse. Elle doit vouloir me poser la question depuis longtemps mais cherche à remettre de l’ordre dans sa tête et ses idées. Les sourcils froncés, je me tourne vers elle « Quoi ? » je demande d’un air bête. La musique du son “ San “ résonne dans les basses, découvrant une atmosphère mystique et solennelle sur un public hypnotisé. « Depuis quand tu veux partir ? » j’avais très bien compris la première fois, mais je ne m’attendais pas à ce qu’elle m’adresse la parole. J’avais un peu baissé les bras à vrai dire... Pesant mes mots, je me mordille la lèvre en fuyant son regard azure perçant mon âme. « Pas mal de temps à vrai dire. Un an, peut-être deux... » je suis la grande sœur, pourtant j’ai l’impression d’être une enfant qui doit avouer une bêtise. Mais ce n’est pas une bêtise, c’est la plus grande opportunité de ma vie que je ne pouvais pas laisser filer. À côté de moi, Marie pousse un profond soupire, je distingue un reniflement mais n’ose pas la regarder. Je ne supporterais pas de la voir pleurer ! Ma prise sur l’herbe se fait plus fébrile, je m’en veux. « Deux putains d’années et tu me dis ça maintenant... la vache Elizabeth... » un frisson me parcourt, je tourne la tête vers elle. Jamais elle ne m’avait appelé par mon prénom entier. Jamais personne ne l’avait fait, en dehors de Mirabelle. La violence de son ton est bouleversante, mon regard croise le siens et j’y lis de la douleur, de la rancœur. J’y lis tant de choses que je ne voudrais pas voir... Sa détresse me fige. Que puis-je dire ou faire sans aggraver cette douleur ? Sans enfoncer le couteau en sautant à pieds joint dessus ? « Je suis désolée... » je marmonne faiblement, par automatisme. « Tu mens. » elle crache en détournant la tête, les ongles lacérant ses genoux. « Non Marie ! Je regrette que ça se passe comme ça... » « Tu mens. » elle continue sans me regarder. Quoi que je dise de toute façon, rien ne conviendra. Elle préfère me rejeter qu’essayer de comprendre, blindant son cœur et me chassant de ses pensées. Je suis en train de disparaître de sa mémoire, chose qu’elle arrive à faire avec un talent qui me dépasse. Quand quelqu’un l’a fait souffrir, elle l’occulte, la vire de sa tête pour faire comme si cette personne n’avait jamais existé, réflexe acquis durant sa jeunesse et dû à un cœur trop souvent brisé. Je ne veux pas subir le même sort, je ne supporterais pas d’être occultée. « Marie... je t’aime mais je n’ai pas le choix. » « Si tu m’aimais... » elle fait volte-face, la larme qui coulait sur sa joue atterrit sur la mienne je ferme les yeux. « Si tu m’aimais tu resterais. On a tous le choix. » elle secoue la tête et semble avoir du mal à déglutir. « Toi tu veux juste en faire qu’à ta tête. Comme Eden. T’es qu’une putain d’égoïste. Comme Eden. » l’entendre parler de notre petit frère me transperce le cœur, je secoue la tête pour l’empêcher de répéter ces mots. « Eden n’avait pas le choix, tu le sais bien... » la nausée me guette, je suis obligée d’étendre mes jambes pour calmer la valse de mon estomac. « Arrête de parler de choix putain ! Arrête de chercher des excuses ! Arrête de jouer à la grande alors que putain tu fais que de la merde là ! » sa colère me surprend, je ne l’ai jamais vue dans cet état. À l’instar de son côté “ no futur “, Marie est d’une douceur angélique qui contrecarre complètement avec le rouge qui colore ses joues. J’ai l’impression de redécouvrir ma sœur, l’impression qu’elle me cache cette obscurité depuis tant d’années. Le souffle court, la brune garde un moment le silence, s’attendant certainement à ce que je prenne à la parole à mon tour. Je n’en fais rien, portant mon regard sur l’écran géant et Orelsan qui a commencé une nouvelle chanson.

Laisse-moi dire deux, trois conneries, avant que t'en fasses une. Le problème de la vie c'est qu'il y en a qu'une

Je pousse un profond les yeux rivés vers le ciel chargé d’étoiles. À croire qu’il a entendu notre dispute, qu’il se charge de rétablir la paix, ou qu’il me met en garde.  

Les nuits sont mortes, tout le monde t'a abandonné, même la lune mais la fin du désert se cache peut-être derrière chaque dune

Une chanson issue de son dernier album. Une chanson qui parle de dépression, il chante ce que j’aimerais pouvoir dire à Marie pour l’empêcher de pleurer. Il chante les promesses que je n’arrive pas à formuler. Et que je ne saurais tenir. Mon départ signe un nouvel abandon aux yeux de Marie, elle a déjà si mal supporté celui d’Eden il y a un an...  
Je serais cette fille qui fait gaffe aux autres qu’elle disait... En brisant ma sœur ce soir, j’ai l’impression de trahir la parole de ma grand-mère. Mais comment faire gaffe aux autres en pensant aussi à soi ? Ou faut-il juste s’oublier, s’effacer pour aider les autres à mieux briller ? C’était la leçon de nos parents, prétendant que le seigneur pouvait voir nos sacrifices et nous accorder une place au paradis. Mais je ne veux pas être malheureuse toute ma vie...  

« Pourquoi tu t’en vas ? » marmonne Marie plus calmement une fois la chanson terminée. Elle semble plus disposée à en savoir plus, ou alors elle gratte les infos pour savoir si elle doit me pardonner ou non d’avoir été aussi secrète avec elle. « Il y a un poste qui s’est libéré dans le secteur d’Ottawa et mon chef de service pense que ce serait une belle opportunité pour moi... » je réponds sincèrement. C’est la vérité, même si je saisis cette opportunité comme une chance de pouvoir changer d’air. De mettre de la distance entre la Divine que je suis ici et celle que je serais là-bas. Mettre de la distance entre moi et mes parents aussi... fuir vite et loin avant de finir comme Eden. « C'est quoi Ottawa ? » s’étonne-t-elle, piquée au vif. Elle n’a pas eu de géographie au lycée ? Je souffle du nez et passe la main dans ma longue tresse blonde qui commence peu à peu à se défaire. « C'est dans le sud du Canada... » je réponds prudemment, jaugeant sa réaction du coin de l’œil. Un nouveau soupire plus tard, elle tape ses mains sur ses cuisses. « Putain tu ne fais pas les choses à moitié toi. Tu changes carrément de continent ! Tu casses les couilles... » le Français ou la langue de Molière, tout un art. Le langage florissant de la brune ne me surprend plus avec les années... « Et donc moi je vais me retrouver toute seule avec les parents sur le dos. Sympa le cadeau grande sœur, merci ! » La discorde entre elle et mes parents ne s’arrêtera jamais. Les puritains fans de dieu d’un côté, la rebelle fêtarde de l’autre... je m’en veux de l’abandonner, de laisser à mes parents tout le loisir de la torturer. Mais c’est impensable de ne plus partir maintenant, tout est prêt il n’y a plus qu’à décoller... J’aime mon métier, j’aime m’occuper des enfants et rendre leur quotidien plus agréable malgré le contexte. Mais je ne supporte plus Paris et ce que ça représente. Et je rêve de voyager depuis toujours... pas seulement en traversant la France de long en large et en travers... je rêve de nouveaux paysages. Les rouages de mon cerveau se mettent en marche, je scrute un instant la brune qui semble mitigé entre l’envie de me planter là ou de sangloter.

« Tu n’as qu’à venir avec moi ! » je propose, le cœur battant. Puis je réfléchis... il faudrait lui obtenir un Visa en moins d’une semaine et préparer son arrivée. L’angoisse de l’administrative me prends à la gorge alors que je regarde ma sœur, battant des paupières pour chasser mes larmes. Je ne peux pas me résoudre à l’abandonner, je voudrais la convaincre qu’il y a de meilleures choses qui l’attendent par-delà les frontières. Son silence est éloquent, nous restons là jusqu’au petit matin, contemplant le soleil se lever et nous éblouir de sa beauté.

AEROPORT D’ORLY; PARIS – ETE 2021 – 28 ANS

« Mon avion décolle à 8h du matin. Si tu veux m‘accompagner ou juste me dire au revoir, je t’attendrais dehors à l’entrée prêt des taxis... »

Je n’avais pas songé à la possibilité de son absence. Je ne voulais pas tirer un trait sur elle, lui dire “ si tu ne viens pas je comprendrais que tu m’auras occulté de ta vie “. Je ne peux pas croire Marie capable de m’effacer aussi simplement de sa vie, pas après tout ce que nous avons vécu. Debout sous une pluie battante, jouant avec mon parapluie que je fais tournoyer pour me distraire, je scrute l’horizon en quête de ma sœur. Chaque silhouette lui ressemble, chaque fois je m’attends à la voir me sauter au coup, s’excuser de son caractère de cochon. Chaque seconde je m’invente le meilleur des scénarios pour ne pas avoir à partir toute seule. Je lance un coup d’œil à mon téléphone puis enfonce mon bonnet sur mes oreilles, le temps est à l’image de mon humeur. Il est presque sept heures, je ne peux pas me permettre de rater mon vol.… je n’ai même pas encore enregistré mes bagages ou passer le portique de sécurité. Je n’ai jamais pris l’avion de ma vie, mais je sais que ça va me prendre un temps fou. Je dodeline d’un pied à l’autre, un compte à rebours qui s’enclenche dans ma tête. Impossible qu’elle m’accompagne, trop de papiers à signer, un délai d’attente trop long.… mais j’aime à croire que la possibilité ne soit pas écartée dans son esprit. J’aime à croire qu’elle ne veut pas m’abandonner et qu’elle cherche des solutions de son côté...  

Je suis seule. Perdue sur le trottoir, le froid et la pluie comme seule compagnie, je songe à ce que j’ai pu rater dans ma vie. Je songe à Mirabelle qui, dans son sourire, me promettait bien des merveilles. Je songe à Eden et à sa mine renfrognée, nos discussions en morse d’une pièce à l’autre en tapant sur le mur. Je songe à Marie et sa chevelure de blé, son sourire angélique, nos fous rires au catéchisme, nos fausses notes dans la chorale de l’église. Je songe à ces moments de douceur que je pensais éternel. Je songe à ce que j’ai pu louper... Pourquoi ainsi m’abandonner alors que j’ai toujours œuvré à faire gaffe aux autres ? Le regard embué, je n’arrive plus à guetter son arrivée. Une larme coule sur ma joue, je l’efface d’un geste de la main et ferme mon parapluie. Il est temps. Un dernier regard par-dessus mon épaule, une dernière chance de la voir, qu’elle m’enlace. Dix secondes d’appréhension avant de rejoindre l’intérieur et monter dans l’avion direction Ottawa.  

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# Dim 23 Jan - 20:26
Maintenant je peux Rolling Eyes

Rebienvenue à la maison avec cette petite merveille ! Elizabeth Divine - Pétillante comme une bulle de champagne 1725667768

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# Lun 24 Jan - 4:25
Rebienvenuuuuuue!
Bonne chance pour ta fiche, et plein d'amour pour ta demoiselle! Elizabeth Divine - Pétillante comme une bulle de champagne 382759006
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# Lun 24 Jan - 14:25
Re-bienvenue une fois de plus chez toi Elizabeth Divine - Pétillante comme une bulle de champagne 2834295155
Cette nouvelle Miss semble être un rayon de soleil sunny
Je suis curieuse de pouvoir lire la suite, j'aime déjà tout ce qu'il est possible de lire sur elle Elizabeth Divine - Pétillante comme une bulle de champagne 382759006

Bonne rédaction de fiche, hâte de la voir évoluer sur le forum Elizabeth Divine - Pétillante comme une bulle de champagne 3384181951
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# Lun 24 Jan - 21:51
Comme je te l'ai dit sur discord: trop de good vibes! J'adore!

J'ai hâte que tu termines cette demoiselle! Et de la lancer avec la Lieutenant catastrophe Elizabeth Divine - Pétillante comme une bulle de champagne 609735402

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# Mar 25 Jan - 2:07
Bienvenue Lizzie, Magnifique Emma Stone!
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# Mar 25 Jan - 3:27
Welcome baaaack Elizabeth Divine - Pétillante comme une bulle de champagne 601000938

Bon courage pour la poursuite de ta fichette Elizabeth Divine - Pétillante comme une bulle de champagne 306322242 Elizabeth Divine - Pétillante comme une bulle de champagne 3306655421 hâte d'en découvrir davantage!
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# Mer 23 Fév - 8:33

Welcome home !
Vous êtes désormais des nôtres !
Tu sais déjà tout ! Je suis heureuse qu'elle soit enfin officiellement à la maison ! I love you

➤ Voilà tu as passé l'étape la plus difficile : celle de la présentation ! Tu peux maintenant poster sur le forum mais avant encore un peu de boulot ! D'abord nous te demandons d'aller au Bottin des métiers pour nous dire ce qui te fait gagner de l'argent.

Tu devras ensuite te loger et mettre un toit sur ta tête alors viens nous indiquer ça dans le Bottin des logements.

Après tout ça, tu pourras créer ta fiche de liens et de rp, te faire un petit Instagram si tu le souhaites. Et tu pourras aussi gérer tes appels et tes sms sur le sujet du téléphone.

➤ Si tu es pressé de débuter le rp, tu peux aller t'inscrire à la loterie des rps ou bien aller consulter les demandes de rps et rps libres, ou bien ouvrir toi-même ton propre rp libre !

➤ Tu peux aussi créer des scénarios pour t'aider à faire vivre ton personnage ! A toi de voir ce que tu préfères pour ton petit chouchou. N'hésite pas à nous rejoindre sur le discord du forum et de rejoindre notre petite communauté et papoter avec les autres joueurs.

Nous te rappelons que si tu as des questions, le staff sera toujours là pour y répondre. Sur ce nous te souhaitons un bon séjour parmi nous et amuse-toi.
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* Les dialogues en italique sont en Hindi (sauf indication contraire)

« I don't know what love is »
I don't know the tempo of my heart's concerto. It all seems like a dream. It's not, I know. If I had the courage, I'd know just what to do. Sometimes I have to crawl and everyday I fall, tryin' just to stand by you
©️crackintime
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