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River & Hills, New Beginning :: La ville et ses environs :: Le centre ville :: The "Brews Brothers' Pub"
James E. Campbell
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# Dim 6 Mar - 19:31
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Les jours se suivent et se ressemblent, inlassable recommencement qui ne faisait que lui rappeler à quel point il était bloqué dans ce présent inutile et sans avenir. Depuis la mort d'Anna, James avait l'impression de vivre dans Un jour sans fin, l'humour en moins : Il se levait avec le soleil, prenait un petit déjeuner sommaire puis descendait les escaliers pour rejoindre la clinique. Premier passage dans la pièce où il gardait les animaux pour la nuit afin de les nourrir et de vérifier leur état puis un nouveau café, un peu de paperasse et arrivée des nouveaux patients. Déjeuner tout aussi sommaire à midi puis rebelote et, le soir, un dîner léger avant de passer la soirée avec ses protégés de la nuit. Concernant son sommeil, il était tout aussi sommaire que ses repas voir même carrément inexistant. Dans ses cas là, s'il ne retournait pas auprès des animaux, il griffonnait son carnet d'enquête, retournant douloureusement ses souvenirs dans l'espoir de se donner l'illusion d'avancer un peu. Et sinon, il faisait du sport, autre moyen qu'il avait trouvé pour ne pas trop souffrir mentalement en transférant sa peine sur le physique. Quoi de mieux que de belles crampes pour ne pas souffrir de la solitude ? Un moyen comme un autre.

D'ailleurs James avait un autre moyen bien moins sain dans lequel il se plongeait aussi parfois. Pas souvent, juste les soirs où il savait ne pas être obligé de travailler le lendemain et... Et les journées où il ne travaillait pas. Elles étaient rares heureusement même si, psychanalyse oblige, elles lui étaient imposées. Au moins un jour par semaine pour se reposer, pour faire le point, pour déconnecter. D'après la psy c'était bon pour sa santé aussi bien mentale que physique. Avis qu'il ne partageait pas mais qu'il s'imposait de suivre malgré tout, conscient qu'il devait effectivement lever un peu le pied parfois, juste douze petites heures... Souvent un peu plus courtes même car le vétérinaire vivait sur son lieu de travail et car les animaux n'attendaient pas. Il avait d'ailleurs dû engager une jeune apprentie pour prendre le relai ces jours là, juste pour les soins de bases histoire qu'elle se fasse la main et qu'il puisse avoir la conscience tranquille. Enfin, "plus" tranquille car elle ne l'était jamais vraiment.

Quoi qu'il en soit, ce soir, il était dans ce fameux soir où il n'était pas obligé de se lever demain. Soirée idéale donc pour s'alcooliser un peu le sang histoire d'oublier. C'était un bon remède pour déclencher une amnésie aussi partielle que temporaire, pour déconnecter comme le voulait ce foutu médecin que le veuf ne voyait que pour rassurer sa famille et les quelques amis qui ne lui avaient pas tourné le dos. Car ils s'étaient fait plus rares aussi, gêné par son état, ne sachant plus trop comment réagir même s'il arrivait à paraître presque normal en société. Loin du James de l'époque mais très loin du zombie qu'il était une fois seul entre ses quatre murs... Double face, brillant dans le rôle pour ne pas souiller la mémoire de sa défunte épouse qui était un rayon de soleil. Elle n'aurait pas voulu le voir ainsi. Elle n'aurait pas voulu qu'il s'enfonce à ce point mais James ne pouvait pas faire autrement, perdu dans le doute et la culpabilité. Un jour, peut-être, il verrait la lumière mais, pour l'instant, il voyait son verre de Whisky et c'était tout aussi bien.  

« Tu devrais lever le pied James. »

Avait conseillé le jeune serveur qu'il avait finit par connaître. Un garçon très gentil qui ne le jugeait pas mais qui tentait toujours de le raisonner. Un brave gars.

« Juste un dernier. »

Un dernier avant le prochain car la soirée ne faisait que commencer, le pub encore calme en ce soir de semaine. James ne venait jamais ici le weekend car il avait du mal avec la foule, angoissé à l'idée de faire une crise. L'indien soupira mais lui servit tout de même, le connaissant assez pour savoir qu'il pouvait en encaisser encore pas mal mais aussi qu'il n'était pas du genre à faire une scène. James lui sourit avec un remerciement silencieux de la tête puis il reprit sa contemplation absente de l'écran de télévision placé au dessus du bar. Comme souvent, il se jouait un match de hockey, sport que le brun avait adoré plus jeune mais qui ne l'intéressait plus vraiment aujourd'hui. Comme beaucoup de choses...  

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“Could you be the one to bring me back to life ? Could you be the one who dares entering my world to help me fight my demons ? I don't want to hurt you but I think I can't do it without you... ”
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# Mer 9 Mar - 19:57




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« Ah oui donc tu comptes jouer la touriste jusqu’au bout alors ? » se marre Estelle en me dardant d’un sourire mauvais. Je plante ma fourchette dans une feuille de salade mal vinaigrée, le regard fuyant.

« Excuse-moi pour l’offense. Je proposais juste... » je hausse timidement les épaules, le regard louchant sur une tomate séchée qui semble me dévisager « C’est sûrement un cliché de plus, les Canadiens fans de hockey tout ça... » bégayante, je préfère arrêter le massacre. Préjugé ou simple constatation ? La belle blonde au caractère de feu qui me fait face ne semble pas partager mon point de vue, et en bonne pimbêche qui se respecte, elle m’impose le siens.  

« C’est un sport trop violent pour une fille qui se respecte. » elle me répond en insistant bien sur le mot “fille” pour que je me sente délibérément mis à part. Comme si aimer le hockey faisait de moi un garçon manqué ou une fille pas respectable... je m’oblige à ne pas lever les yeux au ciel à sa remarque sexiste au possible. « Une vraie Canadienne ne perdrait pas son temps dans un stade, si tu veux un bon conseil... » je renifle, ses mots m’apparaissent plus comme une provocation qu’un véritable conseil d’amie. Je lève des yeux étonnés vers elle, les siens sont froids et sans expressions. Comment peut-elle travailler avec des enfants ? Tout son être respire la malveillance...  
Estelle est une grande femme aux traits marqués, à peine plus vieille que moi, et une silhouette svelte digne d’une cavalière. Je ne l’invente pas, elle se la joue Alexandra Ledermann tous les matins à la machine à café avec les autres filles du service nurserie...
Moi de mon côté, je suis un peu sa copie brouillonne : petite maigrichonne qui ne rentre pas dans son jeu. J’ai du caractère, mais j’ai trop tendance à me laisser déstabiliser par une remarque acerbe... malheureusement, elle en est la spécialiste...  
Je suis une victime parfaite...

« J’imagine que... la poutine c’est non aussi ? » je tente à nouveau avec une petite voix. Ce plat est une petite merveille, une belle découverte sur ma liste qui ne fait que s’agrandir jour après jour. Inutile de préciser qu’elle ne concerne pas le boulot...
Estelle me dévisage comme si je venais de disparaître sous ses yeux puis éclate de rire, rapidement suivis par sa petite troupe qui se bidonne à mes côtés. J’ai envie de disparaître sous la table, m’affaissant dans mon siège en abandonnant ma pauvre salade sans goûts devant moi. Cette discussion vient de me couper l’appétit, m’obligeant à repousser le tupperware d’un simple geste de la main. Nous voilà comme au collège, la dame Alpha a l’ascendant parce qu’elle parle fort, humilie la petite Française qui n’ose pas rétorquer de peur de mal commencer sa nouvelle vie. Sans un mot de plus, comme si je n’en valais pas la peine, Estelle quitte la pièce pour rejoindre un patient, rapidement suivis par ses sbires. On dirait une méchante reine et ses larbins, pathétique...

Je pousse un soupire et me frotte les yeux. Six mois que je supporte leurs brimades sans rien dire, préférant faire la sourde oreille pour éviter les problèmes...  
Éviter les problèmes ou juste ne pas m’abaisser à leurs gamineries de collégiennes.
Autant être plus intelligente qu’elles et ne pas relever, continuer à faire son travail sans attirer les regards... ce n’est pas ce à quoi je m’attendais en déménageant de l’autre côté de l’Atlantique, mais tant pis. Tout ne peux pas être à 100% parfait n’est-ce pas ?  
C’est dommage quand même... moi qui voulais me sociabiliser et créer un lien avec mes collègues de travail, je viens de me faire rembarrer comme une vieille chaussette. C’est tellement mal vu que ça d’être attirée par le hockey et la poutine ? Ok, c’est extravagant mais je ne pensais pas appartenir à une minorité... Comme quoi, la différence effraie.

Plus les jours passent, plus le rêve Canadien s’éloigne, la routine d’Ottawa me déprime un peu. Ce n’est pas facile d’être livrée à soi-même dans une si grande ville, surtout quand on est incomprise à ce point. Ou je suis juste mal tombé, Estelle et les autres ne sont que des infirmières girly qui n’acceptent pas la nouveauté... une nouvelle forme de racisme ? Qu’importe. Je ne vais pas me gâcher la soirée...  

Une fois mon service terminé, je pointe et me rend à mon appartement. De là, je m’apprête et enfile une belle tenue avant de prendre la route, je n’ai rendez-vous avec personne mais j’aime me sentir belle en passant la porte de mon appartement que je loue une fortune. Les inconvénients, que je vois comme des avantages, à vivre loin de ses proches et de tout ce que l’on connaît, c’est que nous pouvons être une personne totalement différente ! Sous la lumière des lampadaires qui éclairent ma route jusqu’au Brew Brother Pub, je ne suis plus la petite Française qui étouffait sous l’emprise de parents trop catholiques. Je suis une femme libre et indépendante, les cheveux légèrement ondulés et un maquillage lege, perché non pas sur des talons mais dans une paire de baskets confortables. Petite citadine qui n’a rien perdu de sa vibes Parisienne finalement...

« Bonsoir Ravi ! » je chantonne en me hissant jusqu’au comptoir trop haut pour moi. Mon Français est tranchant et j’aime ça, finalement la différence ne me fait pas peur, elle me met en valeur. Quand ça m’arrange.  
Je fais un doux sourire au jeune Indien en ôtant mon long manteau. Ce pub est presque devenu mon point de ravitaillement, sans mauvais jeu de mot, j’y passe aussi souvent que possible pour manger ou boire une bière. Grâce au charmant serveur et à son équipe, je me sens bien moins honteuse d’être seule en compagnie d’une bière devant un bon match. « Est-ce que je peux avoir une bière ? » je demande gentiment en croisant les bras sur le bar, levant les yeux vers l’écran qui commence déjà à diffuser le match. Peu de temps passe avant que le bar ne soit bondé, tous les clients sont présents pour assister à la finale de ce soir et je suis bien contente d’être arrivée dans les premières. Le pub, d’ordinaire calme et tranquille, est un peu plus bruyant et les gens jouent des coudes pour se frayer un chemin jusqu’au bar pour commander. Sagement installée sur mon petit tabouret, je remercie le ciel de ne pas être lâchée dans la foule de gorilles qui commencent à boire plus que de raison, c’est un coup à me faire piétiner ça ! Je glisse un sourire à mon voisin de siège, habituée à la cohue mais pas à cette fraternité si caractéristique des fans du Hockey, ça change de Paris et du football, j’adore ça ! « On pourrait croire que c’est de ma faute... » je crie à l’inconnu et au serveur pour me faire entendre au-dessus du vacarme « ... Mais je serais bien incapable de créer autant d’émule à moi toute seule ! » je dis d’une petite voix faussement triste avant qu’un hurlement de foule me fasse presque bousculer de ma chaise : notre équipe vient de marquer et se place en tête. C’est lunaire ce qui se passe ce soir : débordement de joie, alcool qui manque de m’éclabousser, bousculade sans chichi pour le moment... c’est aussi pour ça que j’aime le hockey : je me sens aimée et respecter même si je ne participe pas aux hostilités. Au diable Estelle et ses préjugés de princesse pourris gâtée...  


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# Jeu 10 Mar - 19:28
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Ravi avait beau ne pas être dans "son élément d'origine", il s'y sentait comme un poisson dans l'eau : Heureux de voir du monde, d'illuminer de jolis sourires sur de jolis visages, satisfait de rendre service et de profiter de la vie. Efficace et avenant, le jeune homme avait suivi les traces de son patron en prenant toujours soin de retenir les noms et les habitudes des clients fréquents afin de perpétuer cette atmosphère familiale et chaleureuse qui caractérisait le pub. Ainsi donc, il savait très bien qui était la petite blonde qui venait de se hisser au bar, toujours satisfait de pouvoir pratiquer un peu son Français avec elle malgré les années et le manque d'entraînement.

« Bien le bonsoir mademoiselle Divine. » Sourit-il donc sans réel effort pour gommer son accent. Il l'avait aussi en Anglais d'ailleurs mais ça lui donnait une petite touche d'exotisme dont il aimait jouer. « Avec plaisir ! » Répondit-il ensuite, toujours en Français et avec enthousiasme, un verre déjà en main. « Puis-je te tenter avec une Boréale dorée ce soir ? »

Proposa-t-il, sans cesse prompt à suggérer les bières Canadiennes qui étaient aussi la spécialité du pub. Elles variaient en fonction des arrivages mais aussi au gré des envies de l'équipe ou des fournisseurs, excellent moyen de toujours proposer des nouveautés au clients. Une fois que la belle eu jeté son dévolu sur l'une d'elle, il s'empressa de la servir puis reparti vaquer à ses occupations qui allaient être de plus en plus nombreuses alors que le pub se remplissait doucement de supporters.  Ce n'était pourtant pas la spécialité du pub mais il n'était pas rare que les gens se rassemble ici pour les match importants. Le lieu était plus calme et toujours très agréable pour ses moments d'allégresse.

« Tu devrais filer avant que ça ne soit trop compliqué. »

Avait glissé l'Indien au jeune vétérinaire qui semblait être en arrêt sur image depuis de longues minutes. Même si Ravi ignorait la réelle raison de l'état de son client, il savait que ce dernier n'aimait pas les bains de foule et il l'avait de nombreuses fois vu quitter le pub en vitesse, lui proposant même de passer par derrière en de rares occasions. Agoraphobe ? Peut-être un peu... Pas asocial, James était très sympathique avec lui et il avait des tonnes de conversation passionnantes sans compter son investissement auprès de l'association protectrice des animaux pour laquelle Ravi travaillait aussi dans son temps libre. Juste un gars un peu étrange et souvent déconnecter...

Et il devait d'ailleurs l'être un peu ce soir puisqu'il se contenta d'hausser les épaules, son regard perdu dans le verre de Whisky qu'il n'avait pas encore touché. La vérité étant que ce match lui avait rappelé un vieux souvenir dans lequel il se noyait doucement... Un souvenir d'Anna, comme trop souvent. Combien de fois c'était elle moquait de lui en lui disant qu'aimer le Hockey était beaucoup trop cliché pour un Canadien ? La jeune femme était pourtant bien plus patriotique que lui mais ils adoraient se chamailler et cette complicité lui manquait atrocement... Ça et tout le reste... Comment était-il possible que la terre tourne encore alors qu'Anna avait cessé de respirer ?

Le brun ferma les yeux puis pris une grande inspiration, tentant de chasser ses idées de son esprit alors que le bruit de la foule grandissante le rappelait à la réalité. Rappel brutal qui ne lui plaisait guère car Ravi avait eu raison : il aurait dû partir... Partir avant d'être prisonnier de la foule, avant d'être encerclé et accablé par cette chaleur humaine dont il s'était facilement déshabitué. À force de solitude, le vétérinaire avait oublié comment agir avec les autres et cette incapacité couplée à ses démons le rendait nerveux. Assez pour causer des crises d'angoisse qu'il avait toujours réussi à éviter ou à cacher jusqu'à maintenant. Périlleux exercice avec lequel il avait dû composer depuis la mort de son âme...  

« Hm ? »

Sursauta-t-il presque alors qu'une voix s'élevait dans la cohue. Une voix féminine qui semblait s'adresser à lui, le forçant à s'extirper un peu plus de son enfer intérieur. James n'avait pas réellement regardé les femmes autour de lui depuis le décès d'Anna, heureux d'avoir son alliance vissée au doigt pour dissuader les plus enjôleuses. Subterfuge en général assez efficace, surtout couplé avec son air absent peu engageant... Mais, ce soir, -sûrement dans un élan de détresse face à son coeur qu'il sentait s'emballer à cause de la foule- il tourna vraiment la tête et posa vraiment son regard dans celui de la blonde à ses côtés. Ses doigts déjà crispés sur le verre se crispèrent un peu plus alors que son coeur cessa quelques seconde de battre avant de reprendre encore plus vite.

Rêvait-il ? Avait-il bu cette gorgée de trop ? Les paroles de la jeune femme furent effacées par les sifflements à ses oreilles, sifflements qui n'indiquaient rien de bon et qu'il ne connaissait que trop bien : La crise n'était pas loin. Déjà. Et pourtant il luttait, tentant un sourire maladroit alors que son organisme repartait au quart de tour, ses jambes commençant à trembler et d'étranges points blancs affectant son champ de vision. Le dernier point de l'équipe avait eu raison de ses nerfs, déclenchant un cri de joie dans la foule qui lui secoua l'échine de façon brutale, assez pour le forcer à fermer les yeux à nouveau. De loin, il devait ressemblait à un pauvre alcoolique totalement décalqué mais, au fond, il sentait l'angoisse monter au point d'en avoir la nausée.

Mais où était donc Ravi quand on avait besoin de lui ? Et pourquoi avait-il augmenté le chauffage à ce point avec toute cette foule ? Voilà, les sueurs froides arrivaient déjà et le teint du vétérinaire tournait dangereusement au gris. Les yeux toujours clos et ses doigts toujours fermement accrochés à son verre, James tentait de reprendre son souffle alors que son cerveau déclenchait tous les signaux d'alarme visant à lui faire croire qu'il tombait dans le vide... Il y a longtemps que la vague n'avait pas été aussi violente, avec le temps il avait apprit à dompter un peu ses crises en les anticipant davantage. Que c'était-il passé cette fois ? Aucune idée. Le souvenir sans doute, cette douce nostalgie qui l'avait enveloppé un moment, lui donnant l'impression d'être dans un cocon de sérénité avant que la réalité ne l'agresse un peu trop fort.

Ou était-ce la chevelure blonde de sa voisine ? Son regard aussi clair que de l'eau ? Non, ça il n'avait pu que le rêver, sûrement déjà trop enfoncé dans une de ses hallucination malsaine... Il était devenu fou, pourquoi tout le monde s'obstinait à lui dire que non ? Pourquoi les gens pensaient-ils encore qu'il était normal quand il pouvait voir à l'intérieur de lui ? Quand il pouvait sentir ses démons le détruire de l'intérieur malgré ses sourires ? Condamné à mourir sans arriver à accélérer le processus, torturé par la tristesse mais propulsé par son envie de vengeance... James n'était plus rien et, ce soir, c'était encore pire...
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# Ven 11 Mar - 19:37




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Le hockey m’a sauvé ma vie.
Petite expatrié sans attaches, je progressais à l’aveugle dans un pays où je ne connaissais rien. Mal aimé de mes collègues les poupées Barbie, loin de ma famille les castrateurs évangéliques et trop maladroite pour tisser des liens d’amitié avec de parfaits inconnus... ce sport a su m’apporter tout ce dont je manquais cruellement en posant mes valises dans le pays de la poutine.
Un très grand acteur Français a dit un jour : “ Si je devais résumer ce sport aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres. Des gens qui m’ont tendu la main, peut-être à un moment où je ne pouvais pas, où j’étais seule chez moi “. Si si j’vous assure, il parlait du Hockey quand il a dit ça...  
Blague à part, même si je n’ai pas vraiment le profil de la supportrice des ” Sénateurs d’Ottawa “, avec ma petite taille et mes bouclettes à la Nelly Olson, les Canadiens ont su m’accueillir avec toute la sympathie dont ils sont capables. Alors d’accord, Estelle a raison sur un point : c’est un sport extrêmement violent qui peux pousser à la bagarre entre spectateurs trop alcoolisés, certes. Mais au-delà de ça ? Quel plaisir de se prendre dans les bras à chaque point marqué, de hurler notre joie ou pleurer notre déception. Rassemblés pour un espoir commun et voire de grands mecs baraqués se mouvoir sur la glace comme la Reine des neiges, un plaisir. Qu’importe que ce ne soit pas féminin, que je fasse peur aux garçons en arborant fièrement le noir, jaune et rouge de l’équipe de la ville sur les joues, peu importe que ma différence dérange, je ne suis plus à ça prêt quand j’ouvre la bouche.  

C’est avec conviction que je pousse les portes du “ Brew Brother Pub “ qui est encore très calme, ça ne va pas durer. Stratégiquement, je me glisse sur le tabouret le plus proche de l’écran pour avoir une place de choix lors du match. Non pas que je n’aime pas me faire bousculer par une foule de supporters surexcités, comme bloqués dans un pogo dans un concert de rap, mais je tiens à mon confort : petite bière et apéros en étant sagement à l’abris du danger sur mon siège, c’est ça le bonheur.  

« Bien le bonsoir mademoiselle Divine. » je fais une petite révérence en m’appuyant sur le bar, les bras croisés sous ma poitrine. Quel plaisir de pouvoir converser en Français, même si je suffisamment à l’aise avec l’Anglais pour tout plaquer et déménager à Ottawa sur un coup de tête. « Avec plaisir ! Puis-je te tenter avec une Boréale dorée ce soir ? » je fais danser mes doigts sur mes joues en parcourant la carte des boissons. Ce nom ne me dit rien, une nouvelle venue peut-être ? Je passe souvent embêter le bel Indien, amoureuse de l’aspect bucolique et familial des lieux. Ici aussi je me sens chez moi, acceptée même si je ne consomme pas, attablée dans un coin de la salle pour lire un livre ou me plonger dans le travail, les yeux luisants sur l’écran de mon ordi. Toujours acceptée, toujours appréciée, c’est presque une devise Canadienne si on omet mes collègues de boulot. « C'est un grand oui! Je crois que c’est la seule bière que je n’ai pas encore testée ici... » je lève des yeux interrogateurs vers Ravi « Est-ce que ça fait de moi une alcoolique ? » j’appréhende sur un ton faussement choqué. Je ne bois pas beaucoup, dans le sens où je m’accorde le droit de consommer une 50 cl avant de passer au soda, histoire de me mettre en condition pour la soirée. Je suis une petite nature : un verre et me voilà désinhibée pour la soirée... même si l’ambiance se prête à un peu plus de dérive, je me vois mal me mettre minable toute seule, comme une grande. Quelle tristesse ce serait...  

À présent servis, je déguste ma boisson a petite gorgé en reportant mon attention sur l’écran de télévision. Le match débute à peine mais un beau public s’est déjà formé autour de celle-ci, comme un essaim d’abeilles autour d’un pot de miel. C’est ça l’expression exact ? Certains fans des Sénateurs se présentent au pub avec des t-shirt aux couleurs de l’équipe, me rendant folle de jalousie. Même si je ne le mettrais que pour dormir, je rêverais de m’en procurer un pareil ! Je le prendrais en XL pour pouvoir en faire une chemise de nuit...  
Avant de passer pour une allumeuse qui écume les bars, je détourne mon regard envieux pour me concentrer sur l’écran. Même si j’ai à peine bu, je sens déjà le pouvoir de l’alcool s’immiscer dans mon sang : mes muscles se détendent et j’ai l’impression d’être toute légère, moins intimidée par les sourires complices que l’on me lance souriant moi-même beaucoup trop fort. C’est quand même fou d’être aussi désinhibée après quelques gorgées, je n’ose pas imaginer si je devais boire plusieurs verres...  

Peu à peu, l’air s’alourdit autour de nous et le pub est pleins à craqué. Pourquoi tout le monde est ici au lieu d’être au stade ? Le prix des places certainement... c’est une finale entre deux grosses équipes, voyant que ça partait comme des petits pains ils ont décidé d’augmenter les tarifs. Logique mais injuste... même si j’adore l’ambiance survolté du stade, je suis plus à l’aise ici, au chaud. En plus, le bar donne ce petit côté cocooning plus... “ privatisé “ malgré la foule qui commence à jouer des coudes autour de nous pour se faire une place vers l’écran. Moi-même je commence à être pressée contre le bar, jouant astucieusement de mon équilibre pour ne pas basculer de mon siège et me retrouver les pieds parterre. Car toucher le sol c’est ne plus savoir voir le match et ça je ne peux pas me le permettre.
L’électricité nous gagne, un des joueurs approche dangereusement la ligne de but et marque un point spectaculaire. Je hurle de ma petite voix qui ne s’entends dans la cacophonie ambiante, emportée par l’excitation et l’alcool. Quel match, un point marqué après seulement trois minutes de jeu !!! J’applaudis comme une enfant et attrape ma bière à deux mains pour en boire une longue gorgée. Je préfère nettement être là qu’à une réunion Tupperware en compagnie d’Estelle & co ! Autour de moi, c’est l’effervescence : certains dansent, chantent l’hymne du club, les commentateurs sont fous de joies en présentant le jeune garçon qui a marqué le premier point de la soirée. Je n’entends même plus ce qui se dit, je vois juste à l’écran la photo d’un garçon plutôt mignon. Je ris en voyant des hommes s’enlacer comme si c’était la nouvelle de l’année, m’éclaboussant un peu à cause de l’étreinte trop vive. Qu’importe, c’est aussi ça les risques de ce sport : mouiller le maillot pour défendre son équipe favorite !

Par le plus grand des hasards, je tourne la tête vers mon voisin. Un hasard qui marquera un tournant décisif à ma vie et à cette soirée déjà si belle. Le teint grisâtre du garçon me fend le cœur, je fronce un instant les sourcils d’inquiétude et pose ma main sur son poignet avec tendresse. « Hey... est-ce que tout va bien... ? » je sais que non, mais j'espère un instant que le faire parler l’aidera à reprendre des couleurs. Je me mordille la lèvre et, n’écoutant que mon courage, me hisse sur les petits barreaux du tabouret pour voir au-dessus de la foule. « Ravi ! Il faut que tu m’aides ! » par mégarde, et laissant éclater sa joie, un des inconnus du bar me bouscule et manque de me faire passer par-dessus le comptoir. Si je n’avais pas eu le réflexe de m’allonger à plat ventre sur ce dernier, renversant ma bière au passage, je serais sûrement tombée tête la première de l’autre côté. Ravi ne me sera pas d’une très grande aide, obligé de canaliser un groupe de minot à peine majeur qui commencent à se bagarrer très loin de nous. Il ne m’entendra jamais même si je hurle de toute mes forces ! Je pousse un soupire de frustration et me tourne vers le jeune homme, la poitrine gonflée par la détermination. « Qu’est-ce que je peux faire pour t’aider ? » je me rapproche de lui et chuchote à son oreille dans l’espoir qu’il m’entende « Tu veux sortir pour prendre un peu l’air ? » je suggère gentiment en posant mon pouce stratégiquement sur son pouls pour évaluer son rythme cardiaque. Je peux gérer un malaise oui, mais pas si je me fais sans cesse bousculer par de gros bébés de 95 kilos... Même si je panique un peu intérieurement, je prends ma voix la plus douce et la plus rassurante en m’adressant à lui. Je ne me l’avoue pas tout de suite, mais c’est son parfum est exquis... MAIS CE N’EST PAS LE MOMENT DE PENSER A CA !

 


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# Dim 13 Mar - 20:28
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« Oh le jour où tu auras tout goûté n'est pas encore arrivé ! »

Plaisanta le jeune Indien toujours dans un Français teinté d'épices et avec un sourire charmeur. Le pub ne manquait pas de choix et les artisans locaux non plus, offrant sans cesse aux clients de nouvelles saveurs plus originales les unes que les autres. Ainsi, même si Elizabeth venait souvent, il y avait fort à parier qu'elle soit toujours surprise par une nouveauté, et d'autant plus qu'elle n'en goûtait qu'une seule à chaque fois, chose que le jeune homme savait très bien à présent.

« Quant à ton statut, tu en es encore loin ne t'en fais pas ! »

La rassura-t-il ensuite avec un clin d'oeil amusé. Si Elizabeth était une alcoolique que devait-il dire des vrais piliers de bar ? Et même de ce pauvre James qui buvait au moins cinq verres de Whisky à chaque passage ? Non, vraiment, la petite blonde était au mieux une fêtarde et encore ! Trop raisonnable, un peu timide... Le genre de cliente que Ravi adorait car ils pouvaient parler calmement de tout et toute la soirée. Surtout qu'il pouvait parler Français avec elle, chose qu'il appréciait réellement et qui lui permettait de ne pas trop perdre la main. Après tout, c'était un sacré argument de séduction non ?

« N'hésite pas à crier si elle n'est pas bonne, je viendrai t'en donner une autre. »

Ajouta-t-il avant de disparaître de l'autre côté du bar pour s'occuper des autres clients qui arrivaient par groupe. Le jeune serveur avait prit le soin de prévenir le vétérinaire mais il n'avait pas eu le temps de surveiller la suite, déjà happé par l'euphorie grandissante des lieux. Beaucoup d'hommes, beaucoup d'alcool, beaucoup d'énergie. James avait mal choisi son jour de pause de toute évidence mais il était tellement déconnecté du monde que ce n'était pas réellement une surprise : Suivre les match, se renseigner sur les scores, s'assurer des évènements du pub ? Il n'en avait plus la force, s'étant supprimé de tous les réseaux sociaux avant même d'être totalement blanchi du meurtre d'Anna. Idée qui avait d'ailleurs ajouté des soupçons sur son cas malheureusement...

Quoi qu'il en soit, le pauvre garçon fut rapidement ramené à la réalité par les cris des supporters, son sang ne faisant qu'un tour alors que la crise d'angoisse le rattrapait déjà. Lui qui était pourtant toujours si prudent, qui tentait toujours de rester loin de ce genre d'évènement qu'il aimait tant jadis ! Voilà qu'il se retrouvait au coeur de la tempête et dans l'incapacité absolue de s'enfuir. Il était rare que la panique le gagne aussi vite en général. Depuis le temps, il avait apprit à gérer ses nerfs de façon suffisante pour se mettre à l'abri avant de craquer. Ravi l'avait souvent aidé à fuir les lieux, même juste pour quelques minutes où il se mettait seul dans les vestiaires des employés pour reprendre son calme. Aide vitale mais terriblement absente car trop occupée ailleurs.

Pourtant il n'était pas seul ce soir. Dans la foule, il y avait cette jeune femme au regard clair. Cette femme qui semblait être un fantôme tout droit sorti de son passé pour le sauver. Était-ce cette ressemblance frappante qui avait empiré la crise ? Le choc aurait-il put faire céder ses nerfs plus vite ? Ce n'était pas impossible mais il n'était pas impossible non plus que le jeune homme soit en pleine hallucination. Ce ne serait pas la première et l'alcool n'aidait pas... Car combien de fois avait-il eu l'impression de voir Anna chez lui ? Dans la rue même parfois ? James la voyait souvent et partout, comme une ombre protectrice, une guide pour l'empêcher de faire des bêtises. Mais cette voix, ce contact ? Tout était trop réel ce soir, il ne pouvait pas rêver.

Sentir sa petite main sur son poignet fit à nouveau manquer un battement à son coeur, relançant la crise d'acouphène un peu plus. Il avait l'impression de ne plus pouvoir respirer, de se noyer dans cet atmosphère devenue trop oppressante. Il avait pourtant tenté un sourire un peu plus tôt, il avait essayé de paraître normal comme il le faisait toujours mais là ? Là c'était impossible, il était trop tard. Une chance qu'il soit déjà assit car il se sentait vaciller sur son siège, la gorge serrée et le cerveau en fusion. Les sueurs froides faisaient trembler sa colonne vertébrale et il sentait sa température corporelle faire les montagnes russes, le poussant malgré lui à serrer toujours plus le verre innocent entre ses doigts. Une chance qu'il ne soit pas trop fort sans cela il aurait sûrement cassé, ajoutant une blessure physique de taille à cette lutte mentale déjà insupportable...

« Rien... » Souffla-t-il, trouvant enfin le courage de sortir un mot. « Je ne peux pas... » Bafouilla-t-il ensuite, les autres paroles de la belle lui étant complètement passées au dessus de la tête. « Ça va... » Mentit-il, son regard reposé dans le verre qu'il serrait toujours plus entre ses doigts devenus tout aussi blancs que son teint. Les yeux clos, il tente de reprendre son souffle mais l'impression de manquer d'air ne le lâche pas et son coeur s'emballe et tambourine à ses tempes. « Ravi... » Commence-t-il, sentant une épaule le bousculer mais incapable de réagir plus que ça. « Les vestiaires... »

Souffle-t-il à nouveau, secouant doucement la tête avant de lâcher le verre qui, collé par l'humidité de sa main, se renverse. Il était presque vide mais le reste de liquide se déverse au niveau de son genoux droit, le laissant tout aussi insensible que la bousculade. Les deux mains fermement appuyées sur le bar, James se redresse péniblement puis se retourne vers la jeune femme sans vraiment la voir. Son seul but maintenant étant de suivre le comptoir jusqu'au bout ce qui lui permettra d'avoir un support de taille puis seulement quelques mettre en roue libre pour atteindre les vestiaires... Exercice périlleux alors que ses yeux sont voilé et ses oreilles toujours douloureusement sifflantes.

« Dé... Désolé... »

Reprend-t-il, posant une main maladroite sur l'épaule de la blonde pour la pousser délicatement hors de sa route. Ce sera plus compliqué avec les montagnes accrochées au bar pour mieux suivre le match mais il a besoin de l'appui car ses jambes peine à supporter son poids... Il n'est pourtant pas bien gros mais, dans cet état, son corps ne répond plus de rien et ses gestes sont aussi tremblants que maladroits. Il se sent idiot, ridicule même... Lui qui est toujours si attentif à ce genre de chose, si prudent ! Depuis combien de temps ne s'était-il pas retrouvé aussi mal en public ? Des lustres et ce n'était pas plus mal car il détestait ça...

« Pardon... » Tente-t-il face à un groupe plus récalcitrant. « Je... Ne fais... Que passer... »

Bafouille-t-il sans grand succès mais n'osant pas insister pour ne pas les énerver. En temps normal, il pourrait leur faire face mais là ? Là il tient à peine de bout et serait même incapable de les décrire tant sa vision est brouillée... Pourvu que ça passe...

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# Mar 15 Mar - 19:59




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« Oh le jour où tu auras tout goûté n'est pas encore arrivé ! »

J’esquisse un doux sourire à Ravi en guise de réponse, plus qu’heureuse de pouvoir plaisanter avec lui comme si nous étions deux amis de longue date. C’est étrange comme relation quand on y pense, il ne me connaît que comme la petite blonde étrangère un peu trop fan de ses bières... et inversement ! Je ne sais rien du garçon à la peau d’olive qui me donne l’impression de sortir d’un film Bollywoodien, mis à part le fait qu’il réalise de succulents cocktails. C’est une raison suffisante pour devenir une habituée non ? En plus de pouvoir parler dans ma langue maternelle sans craindre le jugement des autres. Si Estelle me voyait, je deviendrais la coqueluche de l’hôpital...

« Quant à ton statut, tu en es encore loin ne t'en fais pas ! »

Coqueluche mais heureuse de ne pas avoir à jouer un rôle. Je ne suis pas une bimbo aux jambes de gazelle qui fait attention à ce qu’elle mange, je ne fais pas du fitness dans l’unique but de faire tourner des têtes. L’archétype même de la poupée Barbie par excellence, en somme ! Un véritable défilé de stéréotypes dans les couloirs de mon travail, à croire que le CHU d’Ottawa s’est porté partenaire officiel de cette mascarade. Le but étant de séduire les parents célibataires peut-être... Trêve de mondanité, je dodeline légèrement de la tête en jouant avec le petit prospectus retraçant la liste des boissons proposés par la maison.  

« Si j’étais capable d‘avaler plus d’un verre, je le deviendrais ! » je lui assure, lui glissant un clin d’œil complice en faisant tourner la petite carte entre mes doigts. Bien malheureusement, notre bon seigneur ne m’a pas offert le corps le plus robuste qui soit pour supporter l’alcool, il ne me suffit que d’un verre pour me faire oublier mon prénom...  

Mais d’où me vient cette soudaine passion pour les boissons ? Moi qui viens d’une famille où l’alcool est prohibé, j’accumule les blasphèmes comme une enfant de Satan. Mais comment faire autrement ? C’est la théorie de Roméo & Juliette : interdire à quelqu’un de voir une autre personne, c’est prendre le risque de développer une dépendance. La passion de l’interdit à braver. Quoi le rapport avec l’alcool ? Tout est en rapport : plus ils m’ont interdit, plus j’ai eu envie de tester. Et plus j’ai aimé ça. J’y vais un peu fort peut-être, je ne me suis jamais drogué ni mise minable au point de vomir mes boyaux. Juste un verre de temps en temps à papoter en Français, rien de tendancieux ou de bizarre, juste vivre en découvrant les réels plaisirs que vous offre la vie. C’est plus épanouissant que de prier un dieu qui vous...Attends mais quand on boit le sang du Christ, c'est du vin qui est dans le calice, non ?

« N'hésite pas à crier si elle n'est pas bonne, je viendrai t'en donner une autre. »

Le bel Indien me tire de ma rêverie en me glissant le verre sous le nez avant de disparaître. Je ne me fais pas prier pour tremper mes lèvres dans le breuvage, le goût m’arrache un long frisson qui disparaît après quelques gorgées. C’est toujours comme ça quand je bois, je mets toujours un petit temps avant de m’habituer au goût de l’alcool qui commence déjà à apaiser mes muscles. Boisson divine qui me donne l’impression d’être un peu moins stressée, galvanisée par l’énergie du pub qui se remplis de supporters. Même si je n’en doutais pas, cette bière est encore meilleure que les précédentes ! Je me demande même si j’oserais en recommander une à Ravi quand il aura réapparu... ? Faut-il encore supporter celle-ci qui commence déjà à me taper sur la caboche. A partir de quand commence-t-on à s’habituer à l’effet hypnotisant de l’alcool ? Des jours ? Des semaines ? Des mois ? J’ai l’air d’une petite créature fragile, tenant le verre à deux mains comme un bébé buvant son biberon maladroitement, détonnant autour de ces grosses masses autour de moi qui sont venus voir le match de ce soir. Moi et le garçon à côté de moi qui n’a pas dit un mot depuis que je me suis installée à côté de lui, me souriant sans vraiment sourire, comme s’il se forçait à vouloir paraître normal. Trop alcoolisé ou mélancolique ? Qu’importe, loin de moi l’idée de m’occuper de mes affaires. Même s’il est mignon, la consommation abusive d’alcool a tendance à me rebuter... oui c’est moi qui dis ça, l’hôpital qui se fout de la charité ! Mais même si c’est prouvé que la boisson aide à noyer ses déboires, il est aussi la conséquence de bien des malheurs. Chose que je ne souhaite pas à mon voisin de tabouret, même si je le connaît pas...  

Soucieuse de sa descente que je n’aimerais pas remonter à vélo, et surtout parce que Ravi est introuvable, mon regard passe de lui à l’écran de télévision. Son corps prostré sur lui-même, cette façon de contempler son verre à moitié vide comme s’il se raccrochait à quelque chose...  
Quelles sont les circonstances d’un tel relâchement finalement ? Je ne suis pas sûre de vouloir savoir. Un bar c’est comme une scène de théâtre : on y entend beaucoup d’histoires, certaines ne sont pas bonnes à entendre...

Je suis une nouvelle fois tirée de ma rêverie. Non pas par Ravi mais par les hurlements de joie du groupe de supporter qui s’est multiplié pendant que je phasais. On a marqué ? Au bout de trois minutes seulement ? J’applaudis en me joignant à l’euphorie générale, gargarisée par le bonheur qui afflux dans mes veines. Ou c’est l'effet de la Boréale Dorée qui commence déjà à me tourner la tête ? Heureusement que je ne conduis pas. De toute façon je n’ai pas le permis. Et c’est mieux comme ça.

Mais même si je suis focalisée sur les armoires à glace qui manquent de me faire basculer à sautiller sur place de joie, je constate du coin de l’œil que mon ami, l’inconnu au whisky a changé de couleur. Son teint est aussi gris que le maillot des joueurs de l’équipe adverse, il me donne l’impression de tourner de l’oeil à la moindre bousculade. Mon sourire s’efface et laisse place à une expression soucieuse sur le visage, mes sourcils forment deux virgulent en miroir et je me penche vers lui. Peut-être un peu trop brusquement à cause de mes voisins d’à côté, limite projetée contre l’homme qui ne semble même plus remarquer ma présence. Instinctivement, je pose mon majeur et mon index sur son pouls pour surveiller son rythme cardiaque en même temps que je lui parle. Ravi ne me sera d’aucune utilité, ça commence à dégénérer et je pense qu’une bagarre ne va pas tarder à éclater, les esprits s’échauffent et le ton commence à monter. Je vais devoir jouer la warrior et compter sur mon petit corps déjà bien secoué par l’alcool. Foutu incapacité à rester sobre !

« Rien... » même si c’est périlleux, je l’entends plus ou moins souffler ce mot. Comment ça, ne rien faire ? C’est mal me connaître. Butée, je lui suggère de sortir prendre l’air... bon, on va avoir du mal à circuler jusqu’à la porte menant au dehors, mais si je me motive je pourrais peut-être ma jouer moïse ?! « Je ne peux pas... » je fronce un peu les sourcils à ses mots. S'il décide de me parler en morse, on ne va pas allez bien loin ! Il ne peut pas bouger ? Sa consommation d’alcool doit être bien plus importante que je l’imaginais... ma petite Lizzie, tu vas devoir compter sur tes petits bras pour le porter jusqu’à dehors. Si j’attends encore, il va tourner de l’œil et ça va être encore plus dur de tirer sa carcasse... « Ça va... » mytho ! Mais je m’interdis de dire ça à voix haute, trop inquiète pour lui. « Ravi... Les vestiaires... » Une fois de plus, je m’étire de toute ma petite longueur pour essayer de capter le regard de l’Indien dans la foule. Autant dire que c’est peine perdue, ils sont tous géants dans ce club ! C’est à peine si j’arrive à voir le plancher sous mes pieds tellement ça fourmille tout autour de nous... Pas le choix ! Je ne peux pas le laisser comme ça ! Il faut allez jusqu’au vestiaire ? Mais quel vestiaire ? Celui des employés ? Ça doit être récurrent pour lui, il est du genre à se mettre minable tellement souvent pour connaître le bon déroulement des choses ? Et qu’en penserait Ravi ?

Peu de temps pour analyser la situation, monsieur Grey se lève de son tabouret, déterminé à quitter les lieux. « Dé... Désolé... » je saute sur mes pieds, prête à le rattraper s’il se met à vaciller. Mais le beau brun au regard vitreux fait un move qui me cloue sur place : il pose sa main sur mon épaule et me repousse avec douceur pour que je lui laisse passer. Je cligne un instant des yeux et me retourne pour le voir longer le bar, clopinant comme une biche qui apprendrait à marcher sur la place. La foule est plus dense et difficile de ne pas se faire bousculer de droite à gauche, j’étais bien plus en sécurité perché sur mon tabouret. Là, je suis à la merci de gros balourds qui ne vont pas tarder à me faire passer par-dessus bord. J’analyse un court instant la situation, le regard perdu entre la sortie, Ravi qui empêche des ados de balancer une chaise au-dessus de nous, et mister Grey qui cherche à se faire remarquer.  

« Pardon... Je... Ne fais... Que passer... » les deux loubards font mine de ne pas l’entendre, riant grassement comme si... comme s’ils se moquaient de lui ? La moutarde me monte au nez, je trottine jusqu’à eux et presse mon épaule contre celle de mister Grey en guise de soutiens moral. « OH ! DEPARDIEU ! » je hurle sans prendre la peine de parler en Anglais, forçant sur ma voix pour lui donner un ton aussi sévère que possible. En plus j’ai un avantage : je ne sais pas s'ils connaissent cet acteur ici, j’ai des doutes ! Mais c’était plus fort que moi, un des deux molosses lui ressemble beaucoup trop pour que je n’en fasse pas la comparaison : mec baraqué à la Obélix et pourvu d’un nez en patate qui est légèrement rougis. Et croyez-moi, ce n’est pas à cause du froid ! Je donne un coup de pieds dans le tabouret sur lequel il est assis, les poings sur les hanches pour me donner un peu plus de consistance. De son point de vue, j’ai sûrement l’air d’une petite fille en pleins caprice qui cherche à se rendre intéressante, mais qu’importe ! « TU NE VOIES PAS QU’ON ESSAIS DE PASSER ?! BOUGE DE LA ! » j’ai l’air d’une paysanne quand je parle Français dans un pays où l’Anglais est priorisé. Qu’importe ! Ça doit donner plus de poids à mes paroles car l’homme me dévisage, incertains. Même s’il doit douter de mes propos, je ne pense pas qu’il se risquerait à cogner une fille qui fait cinq têtes de moins que lui. Je pense... dans un rire gras qui put la vodka, il se dégage avec son pote en louchant sur ma poitrine. Je crois même percevoir des mots dégoûtants dans un anglais baveux, signe que son taux d’alcoolémie a crevé le plafond...

Qu’importe.

Je passe un bras autour de la taille de Mister Grey, l’obligeant à passer le siens autour de mes épaules pour se tenir à moi, on ira bien plus vite si je l’aide à marcher ! J’ignore s’il se débat ou s’il essais de résister à mon aide, mais je ne lui laisse pas le choix. Lentement mais sûrement, nous arrivons vers une des portes où il y a marqué “ entrée privée “, sûrement les vestiaires dédiés aux employés ? Sans réfléchir, je pousse la porte et aide le garçon à s’installer sur un des bancs prêts des casiers. Je ferme la porte derrière moi, le silence se fait dans la petite salle et c’est un réel bonheur, j’ai l’impression que mes oreilles sifflent. Sans perdre une seconde, je vais dans les toilettes et humidifie du papier avant de revenir vers le garçon. Tendrement, je tamponne son front avec le mouchoir froid dans l’espoir de faire chuter sa température corporelle.

« Est-ce que tu veux boire un peu d’eau... ? » je marmonne pour ne pas le brusquer, soucieuse de son bien-être. Encore une fois, je glisse ma main à l’intérieur de son poigné pour voir si son rythme cardiaque est toujours critique. Est-ce que je vais pouvoir trouver un verre pour le remplir d’eau ? J’espère, je suis prête à tout pour qu’il se sente au mieux.  


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James E. Campbell
James E. Campbell
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# Jeu 24 Mar - 10:58
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Ravi était toujours heureux de plaisanter avec ses clients et il avait une aisance naturelle avec eux. Peut-être était-ce culturel ? Une ouverture d'esprit différente, un peu peuple chaleureux ? Quoi qu'il en soit Elizabeth ne faisait pas exception et elle avait même un petit quelque chose en plus qu'il appréciait vraiment. Le Français ? Peut-être un peu mais aussi ce sourire sincère et ce franc parlé amusant.

Si bien qu'il serait bien resté un peu plus au côté de la blonde si le pub n'avait pas commencé à se remplir assez soudainement, le poussant à quitter ce côté du comptoir à regret et sur une nouvelle taquinerie. Oui, elle avait de la chance de ne pas tenir l'alcool finalement même si cela permettrait au pub de gagner un peu plus les soirs où elle venait se poser ici. Quoi qu'il n'encourageait jamais la boisson à l'excès, la preuve avec ce pauvre James qu'il abandonna également aussi à regret, conscient qu'il risquait gros en restant ainsi au bar... Mais qu'y pouvait-il ?

Rapidement d'ailleurs James eu la même sensation qu'en voyant le corps sans vie d'Anna sur le canapé. Cette atroce impression de tomber dans le vide dans une chute sans fin. Le coeur remonté dans le gorge, les organes retournés, la tête qui tourne et les oreilles qui sifflent au point de lui donner l'impression d'être bouchées. Le regard fixe et les yeux trop secs malgré la vague de larmes contenue, le cerveau oscillant entre arrêt sur image et lave en fusion, l'horreur.

Des crises qui avaient été fréquentes à l'époque et qui avaient rendu ses gardes à vues plus insupportables encore. Autre évènement traumatisant qui expliquait sûrement son actuelle claustrophobie qui venait elle aussi par vagues... Pas étonnant que sa psy veuille le gaver de cachets. Peut-être aurait-il dû les prendre d'ailleurs ? Au moins dans sa poche au cas où ? Même si la quantité d'alcool déjà ingurgitée aurait sans doute annulé ou inversé leur effet remarque...

Trop tard. Trop tard aussi pour éviter la crise qui avait prit possession de ses membres et de son esprit. Le bruit, la chaleur soudaine, les gens qui se massent autour de lui, l'impression d'étouffer. Peut-être aurait-elle était moins violente sans cette visite inattendue de ce fantôme du passé ? Il ne lavait pas vraiment vu pourtant, juste un regard, juste une impression, juste assez pour sombrer.

Car il n'était pas rare qu'il voit Anna. La voir vraiment, parfaitement réaliste au point de presque pouvoir la toucher. Elle était là, immobile et souriante, parfois rassurante et parfois cause d'une nouvelle crise de sanglots qui devenait une autre crise d'angoisse. Elle était son univers et, aujourd'hui, il n'était plus rien, à peine capable de survivre dans ce monde qui n'avait plus de sens.

À l'aveugle, James avait finit par trouver le courage de se lever après avoir articulé quelques mots approximatifs. La jeune femme était toujours là, sa voix et son odeur différentes de celles d'Anna mais, surtout, bien réelle. Assez pour qu'il sursaute presque en sentant l'épaule délicate de la belle sous ses doigts alors qu'il l'écartait doucement de son chemin. Bien réelle, autant que cette crise et que les armoires à glace qui bloquaient sa route.

Si Ravi avait été là, il n'en aurait fait qu'une bouchée et, jadis, James en aurait fait autant. Seulement, à présent, il tenait à peine sur ses pieds, accroché au bar comme à une bouée de sauvetage pour quelqu'un qui ne savait pas nager... Impuissant, le vétérinaire ne put que s'arrêter face à l'obstacle, le regard brouillé et son audition amoindrie par les cris de son âme. L'auraient-ils frappé ? Peut-être pas mais ils n'auraient clairement pas arrangé son état...

Une chance que son ange gardienne soit là, tombée du ciel comme un miracle. Car elle était toujours près de lui, hurlant cette fois, sa voix parvenant presque à son cerveau malgré le brouhaha toujours présent en lui et hors de lui. La réaction des gorilles ? Il n'en savait rien, son regard toujours entaché de points blancs alors qu'il sentait des goûtes de sueur discrètes perler sur son front. Il allait s'écrouler, ses jambes tremblant dangereusement sous son poids alors que sa main trop moite commençait à glisser du comptoir.

Nouveau sursaut alors qu'il sent un bras se glisser autour de sa taille, illuminant un peu cette oppressante obscurité comme un phare lointain dans le brouillard. Comme une poupée de chiffon, le jeune homme pose docilement son bras sur les épaules de sa sauveuse sur laquelle il tente de ne pas trop s'appuyer quand même. Les jambes en coton et les sens en berne, il sait qu'il serait trop lourd, il se dois d'essayer, au moins ça.  

Par chance, le trajet est assez bref et il se laisse bien volontiers tomber où elle le pose, seulement conscient d'un calme ambiant. Il ne fait pas froid, ils doivent être dans les vestiaires ? Ou les toilettes peut-être ? Qu'importe, c'est moins assourdissant malgré les cris toujours lancinants de son âme, à peine apaisée par cette chose fraiche qu'elle tamponne à ses tempes. Combien de minutes se sont écoulées ? Aucune idée, il récupère à peine quelque morceaux de sens encore très vagues.

Il sent un peu mieux son parfum, entend légèrement son souffle, aperçois ses jambes, incapable de lever la tête. Épuisé d'abord mais aussi étrangement paniqué à l'idée de la revoir, surtout d'aussi près... Et si elle ressemblait vraiment à Anna ? Ou si, justement, elle ne lui ressemblait pas du tout ? Quelle version serait la meilleure ? La moins traumatisante ? Voilà, son cerveau bouillonnait à nouveau et son coeur reprenait de plus belle... Il aurait dû prendre ses cachets, au moins pour s'assommer une bonne fois pour toutes.

En repérant vaguement le mot eau, le jeune homme dégluti, réalisant ainsi à quel point sa gorge était devenue sèche. Ce n'était pas faute d'avoir bu pourtant mais l'alcool hydrate mal et son organisme agit de façon hérétique depuis sûrement un bon moment maintenant... Il va devoir réagir, sortir de sa transe, reprendre un semblant de contrôle sur son corps et sur son esprit. Plus facile à dire qu'à faire, hors il ne peux plus imposer ça à sa sauveuse, elle ne le mérite pas.

« S'il... S'il vous plait oui... »

Bafouille-t-il à nouveau, gardant ses yeux vers le sol pour le moment. Un choc de plus ne serait pas fatal mais il n'a pas le courage de tenter le diable si tôt. Sans compter que sa réaction ne pourra que choquer la jeune femme, quelle qu'elle soit : si elle ressemble à Anna, il pourrait se mettre à pleurer d'émotion et, si elle ne lui ressemble pas, il pourrait avoir l'air déçu ou rassuré... Les deux sans doute dans un extrême gênant qu'il ne pouvait pas risquer, aussi bien pour elle que pour lui.

« Merci. » Soupira-t-il, le mot couvrant bien trop de choses. « Je suis désolé. » Une gorgée facilita un peu les mots sans lui offrir plus de courage. « Vous... Ça va aller... Ne perdez pas votre temps... » Reprit-il, son regard plongé dans son verre et ses membres tremblant toujours. Le creux de la vague scélérate, un faux calme avant l'autre tempête qu'il ne voulait pas lui infliger. « Merci. »

Très faible par rapport à ce qu'il lui devait mais que pouvait-il dire ou faire de plus ? Rien. Surtout en ayant toujours le coeur au bord des lèvres et l'impression que tous ses muscles étaient paralysés, cerveau inclus. La crise n'était pas terminée et le jeune homme le savait, la sueur perlant de nouveau discrètement sur son front, mêlée à l'eau fraîche délicatement déposée par l'ange... Douce illusion d'accalmie dont elle devait profiter pour fuir.

« Ça va... »

Assura-t-il du mieux qu'il le pouvait, aussi bien pour la rassurer que pour tenter de s'en convaincre. Maladroitement, le brun avait posé son verre par terre pour s'allonger sur le banc, cherchant à calmer son souffle. La seule gorgée qu'il avait pu avaler l'avait un peu aidé mais il ne put en ingurgiter davantage, nauséeux tant cette impression de tanguer persistait. Tremblant toujours, il posa son pouce et son index sur ses yeux clos afin de les masser doucement... Il n'y avait rien à faire, rien de plus que de prendre son mal en patience. Pourvu que la jeune femme soit partie, elle ne méritait pas ça, encore moins un soir de match...
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# Mer 11 Mai - 17:41




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D’aussi loin que je me souvienne, je n’ai jamais été très impulsive. D’un naturel plutôt calme et mature, je sais me sortir de situations complexes sans avoir à me hisser de ma petite taille et élever la voix pour imposer un semblant d’autorité. Mais ce soir, c’était différent, l’envie de flanquer un coup de poing dans le nez rougis par l’alcool du faux Depardieu s’impose à moi comme un rêve que je n’oserait jamais saisir. Pourquoi faut-il que l’alcool rende con ?  

Les yeux plissés, j’impose un avertissement silencieux aux deux hommes avant de venir en aide physiquement au garçon dans mon dos. Le pauvre semble bien mal en point et mon instinct me conseil d’agir vite avant que ça ne s’aggrave...
Ne prêtant qu’une oreille distraite aux pervers dans mon dos, l’un semble se demander ma taille de bonnet se soutien-gorge tandis que l’autre mime ce qui semble être un acte sexuel dévalorisant, je glisse un bras doux mais ferme autour de la taille de l’inconnu. Ne pas le brusquer mais le rassurer, qu’il s’autorise à s’appuyer sur mes petites épaules sans s’inquiéter... j’ai l’air frêle comme ça, mais mon expérience parle pour moi. L’adrénaline dû à mon énervement coule dans mes veines, je me sens plus vivante que jamais... ce n’est pas du tout à cause du peu d’alcool que j’ai ingurgité qui commence déjà à faire son effet...

Dans la vie, il y a les nouveaux riches, les anciens riches.... Dans mon cas, c’est plutôt : la nouvelle alcoolique. En tant que fille de pasteur, je me devais un comportement aussi irréprochable que possible pour mériter mon rang dans la famille Divine. Ma vie avait des limites que je ne devais pas dépasser : vouvoyer ses parents par exemple... autant dire que j’ai vite fait abstractions de cette règle venue d’un ancien temps, même si parfois je m’exécute pour ne pas provoquer le courroux des patriarches. À contrario, Marie et Eden se faisaient une joie de dépasser les bornes des limites sans se soucier des répercussions... Chaque soir j’observais Marie se faire disputer pour avoir fait le mur durant la nuit, Eden pour avoir encore ramené un zéro en math alors que notre père avait engagé un précepteur rien que pour lui. Chaque soir, je voyais un petit sourire se peindre sur leur mine baissée, fière de vivre pleinement et ne pas se restreindre à ce quotidien monotome comme je l’ai fait...  
Chaque soir, je les encourageais silencieusement à continuer sur cette voie, un petit clin d’œil vers l’un, une grimace bête vers l’autre...
Qu’est-ce qu’ils penseraient de moi ce soir, en me voyant tenir tête à deux montagnes sans sourciller ? Eden me taperait dans le dos avant de flanquer un coup de genoux dans l’abdomen du premier pour ses saloperies suggestives. Marie, elle, n’aurait même pas attendu que je m’interpose pour balancer une vacherie encore plus sale pour qu’ils ferment leur clapet.
Ils seraient fiers de voir que je change aussi, que je brise mes chaines et que je me créer ma propre personnalité. Je ne suis plus la marionnette des Divines...

Boire des bières, me passionner pour le hockey... c’était la seule façon de me détacher de celle que j’étais autrefois : petite fille sans couleurs qui ne vivait qu’à travers les messes du dimanche et les associations caritatives. J’ai délaissé l’église sans pour autant me défaire de mes bonnes actions, comme allez à la SPA toutes les semaines, et je suis devenue une femme. Une femme qui boit comme un homme et qui hurle pour se faire entendre, et j’aime ça ! Guidant le malheureux jusqu’à une porte qui semble être celle des vestiaires, je songe à Ravi que j’ai perdu de vue dans la foule qui commence à se dissiper. À mon verre renversé qui goûte derrière le bar que j’ai à peine eu le temps de consommer. Au but marqué par l’équipe adverse qui provoque un hurlement strident dans la petite salle. À cette chaise de bar qui fend la foule pour se casser contre un mur opposé au moment où je ferme la porte derrière nous. C’était la guerre dans le bar ce soir, et j’ai l’impression de sauver le soldat Rayan...

Délicatement, comme je l’ai appris pendant un stage de secourisme, je dépose l’homme, qui semble à peine plus âgé que moi, sur un des bans qui longe le vestiaire, à l’opposé des casiers des employés. Bien qu’il fasse chaud, l’air est plus frais ici que dans la salle principale... Pour rompre le silence entre nous qui commence à me rendre nerveuse, je lui propose une nouvelle fois mon aide. De l’eau cette fois... dommage que je n’ai pas ma trousse de Xanax ou ma seringue de tranquilisant. Je devrais songer à l’emporter la prochaine fois... on ne sait jamais, si un autre balourd pervers et blessé dans son égo de mal voudrais me chercher des noises... ? En y pensant, j’espère qu’il ne m’attendra pas à la sortie pour me faire payer mon insolence...

« S'il... S'il vous plait oui... » Une chance pour lui que j’ai mon sac à main ! Farfouillant dans celui-ci, j’en sors un gobelet violacé aux motifs électriques, souvenir du dernier festival aux côtés de Marie. Relique chère à mon cœur qui ne me quitte plus, je la gardé avec moi au cas où, une urgence quelconque. En voici une ! De toute façon, aucune chance que je fonce à nouveau dans la mêlée des alcoolos en pleine tempête... et je n’ai aucune envie de fouiller un casier à la recherche d’un récipient. Je vais au lavabo le plus proche, laisse couler l’eau quelques secondes pour qu’elle soit bien fraiche et m’approche de lui. « Merci. » soucieuse de son bien-être sans vraiment savoir pourquoi, par conscience professionnelle je suppose, je le regarde boire en gardant une main sur son genou, prête à faire un massage cardiaque au cas où il s’étoufferait. Il ne faut pas plaisanter avec les crises de panique, surtout qu’il tremble encore... les soubresauts de sa jambe sous ma paume ont un effet plus relaxant que je ne l’imaginais... « Vous... Ça va aller... Ne perdez pas votre temps... » je hausse les épaules « Aider quelqu’un ce n’est pas une perte de temps. » quelle soirée étrange. Moi qui voulais juste assister à une finale de Hockey, me voilà assise sur le carrelage froid du vestiaire d’un bar, contemplant un inconnu comme si son silence était la plus délicieuse des boissons. Je me plais à le regarder sans un mot, même si le calme ambiant n’est pas de tout repos. À travers les murs, nous parvient la cacophonie derrière la porte... il n’est pas temps de sortir. « … de toute façon, je vais devoir attendre que la voie soit libre. J’en connaît un qui n’avait pas l’air content de se faire remonter les bretelles par une fille... » je ris en époussetant une peluche sur mon collant en laine, les chevilles croisés, contemplant mes bottines brunes. N’ayant aucune envie de transmettre mon angoisse au beau garçon aux cheveux brun, je préfère faire comme si c’était égale, que je vivais ça presque tous les jours. Ce n’est pas le cas...

Le voyant s’affaler sur la banquette de fortune, je me décide à l’imiter : glissant nonchalamment sur le carrelage, je m’étale à ses côtés en regardant la lumière vaciller au-dessus de nos têtes. La situation est déjà bien assez stressante pour lui, autant créer une atmosphère plus chaleureuse : l’inconnue qui s’étale au sol en attendant que sa crise passe, est-ce assez surréaliste comme situation pour lui donner envie de penser à autre chose ? Oui, penser à autre chose, il faut qu’il se détende...

« Ça va... » est-ce pour moi ces deux petits mots ou essais-t-il de s’en convaincre ? Peu importe, je ne veux pas quitter cette pièce avant d’avoir la certitude qu’il va bien et qu’il sait respirer convenablement. Je lisse les plis de ma petite jupe mauve, songeant à ma veste de costume couleur cyan laissé sur le tabouret... tant pis, il doit être fichus à présent. Ou voler. Heureusement que j’ai pensé à apporter mon sac...
Mes cheveux étalés autour de moi forment un soleil, la lumière vacille une demi-seconde, nous laissant un bref instant dans le noir avant que la pièce ne soit à nouveau éclairée. Je pouffe de rire en imaginant qu’un employé pousse la porte et nous surprenne, qu’est-ce qu’il s’imaginerait ? On se croirait en pleine médiation. J’inspire et expire bruyamment en tapotant mon ventre du bout des doigts...

« L’araignée Gipsy monte à la goutièreuh, pouf voilà la pluie, gipsy tombe par-terre.... » je fredonne d’une voix enraillée, joignant mes doigts et mes index dans une chorégraphie maladroite. Il est loin l’époque où je m’amusais à chanter cette comptine de ma petite voix fluette, pour une raison qui m’échappe, il n’y a que ça qui me vient pour chasser le calme glaçant. Et pour espérer l’apaiser et lui changer les idées. Bien évidemment, je chante en Français car je ne connaît pas son équivalent Anglais ni même Québécois... « Ma mère ne voulais pas que je chante cette chanson... » je confesse, les yeux perdus dans l’immensité du plafond qui s’étend au-dessus de nous. « D'après elle, elle décrirait les nuits agitées d’une prostituée en quête de clients... la gouttière tout ça... » je serre les dents pour taire un fou rire « Ouais pour moi aussi ça paraît incohérent... » mère et ses valeurs de femme de pasteur extrémiste. No way... dans ma tentative de plaisanter, j’espère que l’homme se joindra à moi pour calmer son cœur que j’ai l’impression d’entendre jusqu’ici. Ou est-ce le miens qui bat dans mes oreilles... ? « Alors ”la pêche aux moules” , n’en parlons pas ! Elle se tirait les cheveux en disant : que dieu t’accordes miséricordes pour tes mots obscènes ! » j’imite ma matriarche en prenant une voix guindée et grave comme les vieilles femmes riches qui se donnent un genre d’aristocrate. « Oui, apparemment “ La pêche aux moules “ c’est un appelle à l’acte sexuel... vous y croyez-vous ? » je ne sais pas si je m’attends vraiment à une réponse, mais un sourire suffira à apaiser mes craintes. Je suis même prête à faire la conversation toute seule s’il le faut … toute la nuit même.  


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James E. Campbell
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# Sam 21 Mai - 22:38
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Sa psychiatre lui aurait sûrement sorti tout un laïus pour lui reprocher d'avoir bu et de ne pas avoir prit ses médicaments. Elle lui aurait sûrement reproché d'avoir ainsi tenté le diable en sachant pertinemment que ça allait être trop pour lui. En effet, même si elle l'encourageait à tester ses limites, jamais la médecin n'aurait cautionné une bêtise pareille et encore moins avec de l'alcool dans les parages. Ainsi, malgré son état second, James était sûr d'une chose : il ne lui parlera pas de cet épisode. Qu'avait-il à dire de toute façon ? Quoi de plus à part qu'il avait été ridicule et qu'il avait pourrit la soirée d'une pauvre innocente en lui apportant de potentiels problèmes en prime ? Non, cette histoire resterait entre lui et l'inconnue, arrivant peut-être aux oreilles de Ravi mais pas plus loin, jamais.

À moitié conscient, le vétérinaire se laissa donc guider jusqu'au vestiaire, autant incapable de se défendre lui-même face aux bourrus du chemin qu'il fut incapable de réellement comprendre la scène et tout ce qui l'entourait. Le pauvre Ravi devait se débattre dans la foule, mettant dehors tant bien que mal les troubles fêtes afin de faire régner un semblant d'ordre dans la cacophonie soudaine. C'est fou comme les choses avaient rapidement escaladé... Ou n'était-ce qu'une illusion de son cerveau malade ? Dur à dire, il ne pouvait que distinguer des bruits flous derrière les bourdonnement de ses oreilles maintenant la porte refermée derrière eux. Un peu d'eau oui, peut-être que cela pourra lui redonner un peu de contenance, au moins assez pour calmer les inquiétudes de la jeune femme afin de lui permettre de regagner le cours de sa soirée avec la conscience tranquille.

« Je suis vraiment désolé pour tout ça. »

Soupira-t-il alors qu'elle lui rappelait les problèmes que l'altercation pourrait lui avoir causé. Le pauvre s'en voulait déjà de lui faire perdre sa soirée et voilà qu'en plus il l'avait mise en danger... Quoi qu'elle puisse en dire, c'était une belle perte de temps car il était réellement un cas désespéré, il ne méritait rien et encore moins son attention. Ainsi donc, le brun se laissa tomber sur le banc un instant, espérant au moins reprendre du poil de la bête à défaut de pouvoir la convaincre du partir. Cette jeune femme était vraiment trop gentille, elle méritait mieux qu'une soirée dans un vestiaire louche avec un malade mental notoire.. Et pourtant elle restait là, il la sentait toute proche de lui puis, soudain, il comprit qu'elle s'était même allongé comme lui mais à même le sol. S'il avait été en meilleur état, il se serait redressé d'un bond pour la supplier de se redresser mais il n'en avait pas la force, ses muscles étaient de nouveau tétanisé au même titre que son fichu cerveau.

« C'est... C'est du Français ? »

L'interrogea-t-il, se refusant toujours à poser réellement son regard sur elle, presque soulagé de pouvoir fixer le plafond en cherchant à réguler son souffle. La voix douce de l'étrangère semblait avoir un peu apaisé son âme même si la crise était toujours bien là, infiltrée dans son sang comme du venin. James parlait Français même s'il avait un très mauvais accent et un manque certain de vocabulaire. Ses années à Gatineau l'ayant un peu aidé à s'améliorer bien que les sciences aient toujours été son terrain de prédilection au détriment des langues. Il fut donc soulagé que la jeune femme reprenne la parole en Anglais, ses dires attirant miraculeusement un peu son attention loin de sa catatonie pourtant encore latente.

« Ce serait très imagé... »

Nota-t-il, songeur. La chanson ne lui disait rien mais, du peu qu'il avait réussi à comprendre dans son état, il fallait chercher loin pour y entendre l'histoire d'une prostituée en plein rush... Tout comme il fallait avoir une belle imagination pour faire le lien entre une moule et un acte sexuel, à plus forte raison pour un anglophone pour qui il n'existait vraiment aucun lien entre ces deux choses. Les yeux toujours fixés au plafond, James fronça légèrement les sourcils tout en cherchant à comprendre, heureux de pouvoir penser à autre chose qu'aux tremblement qui secouaient toujours un peu ses membres.

« C'est facile de voir le mal partout. » Finit-il par dire, sa voix se faisant doucement moins chevrotante. « Surtout quand on veut protéger ses enfants. » Ajouta-t-il après avoir reprit son souffle et obligé de marquer une autre pause avant de continuer. « Ça... Ça semble avoir fait de vous une bonne personne. »

Sourit-il finalement, tournant la tête vers elle pour la première fois. Il voulait qu'elle voit son sourire reconnaissant, qu'elle sache qu'il était sincère malgré son ton un peu plus neutre qu'il ne le voulait... Trop sincère pour son propre bien de toute évidence, l'intention lui ayant fait perdre toute prudence. Pendant quelques secondes, son coeur s'arrêta puis, alors que ses yeux s'habituaient au changement de lumière, il reprit un rythme plus normal : La jeune femme ne ressemblait pas vraiment à Anna bien que ses traits soient tout aussi doux et ses cheveux tout aussi solaires. Son regard n'avait pas le même bleue, son visage était plus rond et ses lèvres moins charnues. Elle était belle aussi mais une autre beauté qui le rassura presque.

« Si... Si ça peut vous rassurer, je n'étais pas venu ici pour "pécher des moules" »

Plaisanta-t-il maladroitement, espérant qu'elle ne remarque pas à quel point cette absence de ressemblance l'avait déstabilisé. Ou était-ce sa beauté ? Ses longs cheveux formant une couronne dorée autour de son visage d'ange, son regard azur perdu dans une contemplation vide du plafond, son sourire plein de tendresse et d'une sorte de malice. À y regarder d'un peu plus près, les deux femmes se ressemblaient quand même et, malgré lui, des larmes coulèrent sur ses joues. La crise n'était donc pas terminée et elle prenait un tournant assez inédit dont il n'était même pas conscient. Car il ne sentait pas le petit sillon discret qu'elles formaient. Peu nombreuses et délicates, aussi chaude que sa peau encore brûlante... Non, il ne fallait vraiment pas qu'il parle de cette soirée à la psychiatre, elle aurait trop à en dire, bien trop pour lui.
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# Mer 1 Juin - 20:12




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J’ai toujours rêvé de devenir psychologue. Aucun rapport avec mon métier actuel, si ce n’est que je soigne les maux en écoutant ceux des plus jeunes. Pour autant, j’ai toujours voulu m’orienter dans cette branche, dans l’espoir utopique de sauver les gens et les faire se débarrasser de leurs idées noires. Serait-ce la raison pour laquelle j’avais insisté pour conduire le jeune homme en lieu sûre ? Si je ne l’avais pas fait, je m’en serais voulu. Je m’en serais voulu de ne pas avoir essayé, de l’avoir abandonné alors qu’il appelait à mon secours sans pouvoir ouvrir la bouche. Je ne suis pas un saint-bernard prêt à braver des tempêtes pour sauver le monde, je ne suis même pas capable de faire tenir mon corps en équilibre sur mes deux jambes. Pour autant, je me savais capable d’intervenir, faire barrière entre lui et les balourds quitte à me faire un peu harceler en chemin. J’étais capable de faire suffisamment diversion pour l’emmener en lieu sûre, là où le calme règne en maître et où nous ne risquions pas de voir quelqu’un avant la fermeture du bar, vue la cohue derrière la porte. Toute l’équipe du BBP s’était mobilisé pour essayer de maintenir l’ordre par tous les moyens, mais ça semblait peine perdue... heureusement pour nous, nous n’aurions à nous en soucier qu’une fois de retour de l’autre côté.

« Je suis vraiment désolé pour tout ça. »

Les mains sur le ventre, je me concentrais sur le rythme de ma respiration dans l’espoir qu’il en fasse de même. Faire diversion en paraissant zen me semblait être le meilleur moyen pour gagner son apaisement, même si repenser aux armoires à glace était suffisant pour faire repartir mon rythme cardiaque à la hausse.  

« À moins que ce ne soit toi qui ai déclenché la bagarre, tu n’as pas à être désolé de quoi que ce soit... » je répondis en haussant distraitement les épaules, adoptant le ton le plus calme possible, presque somnolente. « Quand Ravi sera disponible, je lui demanderais de m’accompagner jusqu’au taxis le plus proche... » je solutionnais pour lui prouver que j’avais le contrôle sur la situation, ce n’était pas la première fois que je me faisais emmerder, et certainement pas la dernière. Bien que d’habitude, je faisais profil bas et essayais d’éviter les ennuis au possible... ce n’est pas ma faute, ils m’ont trop énervé et mérité une bonne leçon ! J’espérais juste que Ravi puisse me venir en aide que je n’ai pas à sortir seuls dehors... j’ai beau être courageuse je ne suis pas téméraire. Un sourire figé et les yeux fermés, je repensais au déroulé de la soirée et au remue-ménage qui nous avait mené jusqu’à cet instant : 5 minutes. Pas plus. 5 minutes pour qu'un petit bar cosy ne devienne une scène de guerre apocalyptique, c’est hallucinant comme les humains peuvent être imprévisibles...

Je croisais les chevilles en tapotant mon ventre, imaginant de quoi je pouvais bien avoir l’air ainsi allongée au sol à méditer sous une lampe vacillante. À mes côtés, mon interlocuteur conserva un silence d’or qui ne me gênait pas, j’aimais le silence et la possibilité de laisser mon corps se détendre au rythme des battements de mon cœur. De toute façon, je ne comptais pas le bousculer ou faire comme mes confrères en essayant de forcer le dialogue, je ne réussirais qu’à le brusquer. C’est peut-être ce qui me différencie d’eux ? Ma capacité d’écoute et d’adaptation ? Le voir combattre ses démons intérieurs étais perturbant, si bien que je cherchai loin dans mes souvenirs de formation ce que l’on m’avait conseillé de faire pour apaiser un enfant qui souffre. Sans vraiment réfléchir, et sachant pertinemment que ça m’aiderait aussi à calmer les battements de mon cœur qui s’échauffe, je me mis à fredonner une bête comptine que j’avais apprise à la maternelle. Je dansais avec mes doigts en formant des boucles qui se rejoignait de l’index au pouce et vice-versa, vieux réflexe acquis dans ma jeunesse qui ne m’a jamais quitté. Chanter sans danser ? Je n’en voyais pas l’intérêt, mais difficile de se mouvoir en étant ainsi allongé au sol... quoi que ? Non, si je me mettais à me languir comme un ver de terre, il s’enfuirait sûrement en courant.  

« C'est... C'est du Français ? » malgré moi, je ne pouvais m’empêcher de sourire un peu plus en l’entendant. J’avais donc réussi ma tentative de diversion ? Eli 1, l’angoisse 0. Après un bref check mental avec moi-même, je me décidais à lui répondre simplement : « Oui. Je suis née à Paris. »

Je me serais bien lancée dans un grand débat sur les raisons de ma venue ici et les péripéties qui ont couronné ma vie, mais ce ne serait pas intéressant et lui ferait plus de peine qu’autre chose. Vue son état de base, ce serait cruel d’en rajouter avec mes propres malheurs. Au lieu de ça, je me mis à lui parler de ma mère, de ses angoisses vis-à-vis de notre éducation et des films sans queue ni tête qu’elle se faisait avec nos chansons d’enfants, en bonne mère Chrétienne et extrémiste qu’elle était. Qu’elle est toujours...

« Ce serait très imagé... » je poussai un profond soupire pour lui confirmer ses doutes, ma mère n’étais pas très ouverte d’esprit et redoutais toujours que nous nous tournions vers le côté obscur de la force. George Lucas se serait-il inspiré d’elle pour Anakin Skywalker ? « C'est facile de voir le mal partout. Surtout quand on veut protéger ses enfants. » Une petite pointe de douleur apparaît à la lisière de mon cœur en l’écoutant. Même si je voulais le contredire, lui prouver qu’il avait tort vis-à-vis d’une éventuelle protection, je ne pouvais pas. Je ne pouvais pas car la souffrance obstruait ma gorge. Comment pouvait-il parler de protection sans savoir que ma mère était un monstre ? Bien sûr, il ne pouvait qu’imaginer, mais jamais se douter. La tendresse et l’affection n’était que de façade, notre vie était une pièce de théâtre où tous les drames se faisaient en coulisse. J’avais ouvert les yeux pour lui jeter un regard à la dérober, mais me ravise finalement en serrant les paupières, en proie à une nouvelle douleur. Celle de me rappeler ce fameux dîner, le dernier où nous étions tous réunis : je tenais fermement la main de mon petit frère sous la table, ma mère se cachait le visage dans les mains pour étouffer un sanglot théâtral dont elle seule avait le secret. Marie le nez plongé dans sa soupe à la tomate bon marché, elle ne savait que penser de cette annonce. Monsieur Divine arpentait la salle à manger, les mains jointes, cherchant une façon de repentir les pêchés du plus jeune homme, une solution pour que notre réputation ne soit pas entachée, une solution pour que nous n’ayons pas honte à sortir dans la rue. Car selon eux, avoir un fils homosexuel était une infâmie qu’il fallait traiter comme une maladie...  
Et ils ont fait le nécessaire pour ne pas être infectés par cette maladie : ils se sont mis en quarantaine, mettant la source du problème dehors loin d’eux. Ils ont renié les faits, ils ont effacé tout ce qui les reliait à Eden de prêt ou de loin. Il a disparu du jour au lendemain comme une maladie qui n’en est pas une, et cette simple idée me donne des frissons. Je déglutissais avec peine, émergeant de mes souvenirs au moment où le garçon à mes côtés reprenait la parole :  

« Ça... Ça semble avoir fait de vous une bonne personne. » je lui offris un sourire compatissant sans le regarder, toucher en pleins cœur par ce compliment qui se voulait forcément sincère. Ça se sentais dans la chaleur de sa voix, dans la façon dont il s’adressais à moi : il voulait vraiment me toucher sans un geste. Et cette pensée me fit frissonner. « Comment peux-tu le savoir ? Tu ne me connaît même pas. » je finis par répondre avec un minois espiègle, ne sachant pas vraiment comment réagir à ce compliment qui me fait toujours un drôle d’effet. « Je pourrais très bien être une petite délinquante qui attendrait que tu détournes les yeux pour te faire les poches... ou une courtisane qui attends un joli billet violet, qui sais ? » je l’avais tutoyé par instinct, songeant qu’être allongé l’un à côté de l’autre sur le sol d’un vestiaire de bar suffirait à dire que nous sommes assez intimes pour en finir avec le vouvoiement.  

« Si... Si ça peut vous rassurer, je n'étais pas venu ici pour "pécher des moules" »

Dans un bruissement de mes cheveux emmêlés, je tournais la tête vers lui, le cœur tambourinant. Je plongeais dans son regard foncé, voulant presque m’y fondre comme je le ferais dans une forêt boisée à la tombée de la nuit. Cette sensation de vertige qui accompagnait ma contemplation silencieuse est surréaliste, comme si je venais de m’endormir et rêvais les yeux ouverts. Un doux rêve trop réel où je flotterais, enrobée dans cette couleur chaude et accueillante qui faisait redresser les poils dans ma nuque.  
« Pour tout te dire, je suis presque déçue que ce ne soit pas le cas... » je chuchotais difficilement, toujours entre deux mondes. Pour plaisanter, même si je le pensais un peu, j’aurais bien aimé que nos regards se croisent dans d’autres circonstances. J’aurais aimé ne pas m’imposer dans sa vie mais qu’il le décide de lui-même en engageant la conversation. Mais ses mots me font comprendre que c’est impossible, que la raison de sa présence ici n’avait rien de... intentionnel ? Séducteur ? Pourquoi cette idée me fait mal alors que je le connaît même pas ? Aucune ambiguïté aucune pourtant... juste de la douceur pudique finalement... n’est-ce pas ?  

« Hey... » je reprenais sur le même ton, comme si émettre le moindre décibel pouvait faire exploser la pièce. Lentement, je tendais la main vers son visage, capturant une de ses larmes avec mon doigt, effleurant à peine sa joue. Ce geste me parut si intime sur l’instant que je frissonnais à nouveau. « Ne pleure pas... Je n'ai jamais fait pleurer personne, ça ne commencera pas aujourd’hui... » je tente de plaisanter, songeant que ma laideur devait l’horrifier au point qu’il allait se mettre à sangloter. Faire diversion, et vite... le regard toujours plongé dans ses belles iris, je lui souriais avec une tendresse non feinte. « Raconte-moi... quelle est ta plus grosse gaffe ?" » Je suggère, songeant que le faire penser à autre chose l’aiderait forcément à stopper sa tristesse. Ça marche avec les plus petits d’habitude... « Moi je suis bénévole à la SPA du coin, et un jour je me suis porté volontaire pour servir des boissons à des portes ouvertes. Crois-moi ou non, mais j’ai eu le culot de servir un verre à un aveugle et lui montrer en demandant : “ est-ce que ça vous va cette quantité ? “ comme s’il pouvait me répondre. Et quand j’ai remarqué qu’il était non voyant, la seule chose que j’ai su répondre c’était : “ désolée je n’avais pas vue ! “ … » je me mets à rougir de honte en repensant à ce moment extrêmement gênant « Il était gentil, il a rigolé en disant : “ eh bah moi non plus ! “ »


C’est plus fort que moi, je me mis à rire en espérant qu’il se joigne à moi. Le voir aussi mal me faisait plus mal au cœur que de raison, et je ne savais pas pourquoi.


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# Sam 11 Juin - 11:26
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La psychiatre avait maintes fois tenté de lui extirper des informations concernant ses crises. Essayé de lui faire décrire ses sensations voire même les images qu'il pouvait voir dans ces moments là mais elle n'avait rien obtenu. Néanmoins, pour une fois, ce n'était pas à cause d'une absence de bonne volonté mais tout bonnement d'une incapacité sincère de mettre des mots sur ce tourbillon de choses qui le ravageait quand la crise arrivait. Des sensations physiques violentes, des visions floues, l'impression de tomber dans le vide tout en marchant sur des oeufs. Trop de choses contraires, agressives et aussi différentes que similaires... En d'autre terme : indéfinissables. Ce qui ne l'empêchait pas d'insister, de chercher à comprendre pour tenter de trouver une logique, une sorte de modus operandi afin de l'aider à lutter plus efficacement. Si seulement c'était aussi simple et si seulement il était plus réceptif à l'hypnose ! Hors ce n'était pas le cas, l'esprit de James était fort et refusait de se laisser berner aussi facilement...

Alors pourquoi la voix de la petite blonde était-elle aussi efficace sur lui ? Pourquoi ses paroles et ces légers contacts l'aidaient-ils autant à revenir sur terre ? Difficile à dire, surtout que son état n'était que partiellement amélioré et que la crise restait latente. Encore nauséeux, la vision encore trouble et les oreilles sifflantes, James ne faisait que voir de loin la lumière au bout du tunnel mais, au moins, il la voyait et c'était déjà un miracle. Si miraculeux même qu'il trouva la force d'articuler quelques mots dans une phrase cohérente et qu'il parvint à entendre la réponse derrière les sifflements qui résonnaient toujours dans son cerveau. Ravi oui, elle était en sécurité avec lui, il fera ce qu'il faut pour la protéger même s'il ne la connait pas... C'est un gars bien oui... Un taxi oui, ce sera plus sûr... Et voilà que son esprit se noie à nouveau dans d'étranges réflexions et que la sensation de tourne lui reprend, trop de choses, pas assez d'air, il prends une grande inspiration avant de répondre, cherchant une forme d'équilibre moral comme il chercherait à tenir sur ses jambes. Heureusement, il était toujours couché sur le bac inconfortable, sans cela, il serait sûrement déjà par terre, les quatre fers en l'air.

« C'est un peu moi... » Admit-il péniblement, entre deux souffle saccadé. « Mais Ravi saura quoi faire oui. »

Continua-t-il, sa voix reflétant clairement sa confiance en l'Indien malgré les tremblement toujours présents. C'était la seule chose qu'il arrivait à expliquer à son médecin : la crise venait par vagues, oscillant entre violence et accalmie sans qu'il n'y ait de logique ou de rythme réel. Parfois, l'accalmie était longue, parfois totalement absente ou illusoire... Impossible à expliquer, impossible à contrôler comme une mer déchainée en plein coeur d'une tempête. Tempête qui se calma à nouveau alors que son cerveau reconnaissait quelques mots de Français dans la douce voix de l'inconnue. Des connaissances lointaines et maladroites qui avaient le mérite d'être présentes et de le sortir un peu de sa torpeur. Anna parlait bien le Français, bien mieux que lui en tous cas ce qui n'était pas si difficile en réalité.

« Ça doit être beau. »

Souffla-t-il simplement à l'évocation de la capitale Française qu'il n'avait vu qu'en film. Il aurait voulu avoir le temps d'y emmener Anna, le temps de voir le monde avec elle, de vivre... Tout était passé si vite, tout avait disparu si rapidement... Et voilà qu'il était seul maintenant. Seul face à un monde qu'il n'avait jamais compris et qu'il ne voulait plus voir, seul contre ses démons qui semblaient gagner du terrain. Quoi que non, ce soir, il n'était pas seul et il ne pouvait que remercier cette ange tombé du ciel de rendre sa crise un peu moins harassante.

« Peut-être, mais je ne connais pas grand monde qui aurait foutu sa soirée en l'air pour un inconnu. » Nota-t-il avec un léger sourire sans pour autant la regarder, les yeux toujours clos et rivés vers le plafond. « Si c'est le cas, je crains que tu ne sois déçue, je n'ai jamais beaucoup d'argent sur moi. »

Répondit-il avec un petit haussement d'épaules sincère. Elle aurait pu lui faire les poches en effet, il n'avait plus rien à perdre de toute façon et l'argent n'avait jamais été un grand sujet d'inquiétude pour lui. Déjà parce qu'il n'en avait jamais vraiment manqué et ensuite car il était tout sauf matérialiste. En réalité, il possédait très peu de choses à part son cabinet et les éléments primordiaux à sa survie et à un maintient d'apparence correct. Quelques vêtements de bonnes qualité toujours caché sous sa blouse de travail ou presque, des ustensiles de cuisines et des livres. Le reste appartenait à Anna, souvenirs gardés par nécessité et aussi douloureux que rassurants.

« Je t'assure que c'est mieux comme ça. »

Murmura-t-il, étrangement touché par la réflexion de la jeune femme qu'il regardait réellement pour la première fois. Elle était belle oui, autant semblable à Anna qu'elle était différente. Ses yeux clairs, ses cheveux dorés, son visage au traits tendre et réguliers... Comment pouvait-il la voir aussi clairement alors que sa vue restait troublée par la crise ? Comment pouvait-il ne pas trembler en sentant sa petite main se poser sur sa joue bouillante ? Ou tremblait-il déjà tant qu'il ne pouvait faire la différence ? Et pourquoi semblait-elle soudain si inquiète ? Il ne sentait pas les larmes, pas plus qu'il n'aurait pu les comprendre vraiment.

« Je... » Commença-t-il, se redressant un peu pour essuyer le reste de larme d'un revers un peu brusque de la manche, comme honteux de réaliser ce manquement indigne. « Désolé c'est... Ce n'est pas toi. » Il se sentait à nouveau en manque d'équilibre mais il était assit. Trop vite sûrement, trop violemment même s'il avait fait attention de ne pas la bousculer au passage. « Pardon... »

Reprit-il, essuyant une nouvelle fois ses yeux bien qu'ils semblent déjà secs. Heureusement, la voix de la jeune femme restait calme et concentrée, l'orientant agilement vers un autre sujet toujours avec cette même retenue salvatrice. Concentré pour reprendre son souffle et ses esprits, James parvint tout de même à l'écouter et il ne put que sourire à nouveau à la chute de son histoire. Certains mots lui avaient échappé, évincés par les battements trop forts de son coeur mais il avait compris l'histoire et l'idée : penser à autre chose, se souvenir de choses idiotes pour ne plus penser au trouble actuel. Avait-il ce genre d'anecdote en stock ? Sûrement oui... Malheureusement son esprit était bien trop troublé pour qu'il arrive à en tirer quoi que ce soit de cohérent ou d'intéressant.

« J'ai... » Commença-t-il, fronçant les sourcils à la recherche d'un souvenir et des mots qui allaient avec. « J'ai félicité une de mes patiente en pensant qu'elle était enceinte... » Reprit-il avant de lever à nouveau les yeux vers sa sauveuse. « Et ce n'était pas le cas du tout... »

Conclut-il avec un nouveau haussement d'épaule et un sourire désolé. À sa décharge, elle n'était plus venue depuis longtemps et elle avait prit au moins vingt kilos... Sans compter l'alliance qu'il avait repéré à son doigt et qui n'était pas là lors de sa dernière visite... Oui, James était observateur, peut-être un peu trop parfois et pas toujours comme il le fallait... Heureusement, entre temps, Anna lui avait apprit à être un peu plus "sociable" et agile avec les mots, cet incident étant arrivé au début de sa carrière. Il y en avait sûrement eu d'autres du genre mais son esprit était encore trop perdu pour qu'il puisse mettre la main dessus... Déjà bien qu'il ait pu sortir ses phrases là en espérant qu'elles soient assez cohérente pour avoir du sens... Mais, au moins, il aura essayé.
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# Ven 8 Juil - 17:04




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feat. @James E. Campbell" ☾


J’ai déjà été témoin de la douleur, qu'elle soit physique ou morale. Observatrice démunie face à une souffrance presque sourde qu’on ne peut soulager qu’avec des paroles réconfortantes. Mes petits patients sont tous porteur de ce fardeau, à différentes échelles. Ma propre famille fut la victime de cette épidémie dévastatrice, mais ce n’était pas le même contexte. Quand je m’évertuais à soigner les blessures visibles d’enfants en bas âges, parfois de nouveaux nés, je pensais aussi les plaies d’une famille brisée par les mensonges et la pudeur. Pudeur d’un fils homosexuel qui risque sa vie dans un foyer fermé d’esprit, mensonges oppressants d’une cadette qui ne rêve que de liberté... frasques malsaines d’un père qui trompe la mère depuis des années en se disant homme d’église mais qui fait honte à sa propre religion. Mère aux traits d’une véritable Bree Van de kamp qui cache elle aussi un amour démesuré pour la bouteille...  

Finalement, ma vie a tout d’une série de basse qualité. Mais vivre dans une fiction fut aussi une opportunité pour moi : l’opportunité de savoir réagir. Autant pour me protéger moi que les autres, savoir avoir les bons mots, les bons gestes, permettre de cibler la détresse des uns pour prévenir celle des autres. Quand on dit que le malheur des uns fait le bonheur des autres, ce n’est pas qu’une métaphore, ma propre existence est un crash test pour sauver le monde. J’écoute les sifflements de l’homme à mes côtés, je reconnaît cette angoisse qui étouffe les poumons, cette sensation d’étouffer sans jamais savoir reprendre son souffle. Je connaît sans vraiment comprendre, je sais juste qu’il ne suffit pas de dire que tout ira bien, qu’il ne va rien lui arriver. Faire de fausses promesses sans s’assurer d’un suivi derrière, ce n’est une solution pour personne. C’est pourquoi je ne parle pas de lui, je ne parle pas de son état, je préfère l’amener distraitement vers une autre forme de discussion, qu’il s’intéresse à ce qui l’entoure plutôt qu’à son propre mal-être. Diversion enfantine qui a fait ses preuves et qui peut l’apaiser avec plus de douceur que ce qu’il a déjà pu connaître par le passé certainement...

« C'est un peu moi... » je me mordille la lèvre pour ne pas sourire, touchée qu’il puisse se sentir responsable vis-à-vis de ma sécurité. Ou de ma non-sécurité à ce stade. « Mais Ravi saura quoi faire oui. »

Même si je n’ai jamais sollicité l’aide de l’Indien jusqu’ici, je l’ai déjà vue jouer au super-héros à plusieurs reprises avec des femmes en détresse. Je sais que je peux lui faire confiance pour me raccompagner chez moi un peu plus tard, si toutefois il arrive à se dépêtrer de la bagarre qui fait toujours rage derrière la porte.

« Au pire du pire, je ferais appelle à mes talents de ninja si quelqu’un ose venir me chercher des noises ! » je réponds en levant mes bras comme pour réaliser une prise de karaté. De qui je me moque ? Même si on essayait de me prendre au sérieux, ma petite taille suffit à détruire toute crédibilité possible. Quoi que ? Je pourrais me faufiler entre les jambes de mes agresseurs et les faire tourner en bourrique, comme dans les dessins animés de mon enfance ? C'est un plan qui a le mérite de tenir debout ! Mais je préfère ne pas penser au pire ou stresser le garçon, dont je ne connaît toujours pas le prénom d’ailleurs, ça n’arrangerait rien à la situation. Autant laisser de côté le potentiel problème du retour et se concentrer sur l’instant présent...

Pour apaiser le cœur du pauvre homme, je me décide à pousser la chansonnette dans ma langue maternelle. Je n’ai pas la voix la plus belle du monde, même si elle n’est pas désagréable pour autant, mais j’ai au moins le mérite de trouver des solutions pour qu’il puisse occuper son esprit. Je ne l’avouerais jamais, mais j’ai souvent eu recours à cette méthode pour apaiser mes propres maux, me créer mes propres diversions et créer une petite bulle de bonheur inaccessible aux autres. Un sourire fier s’étire jusqu’à mes oreilles quand je constate que le garçon s’intéresse plus à mes origines et à Paris qu’à sa douleur, son souffle se fait même moins oppressant, c’est une petite victoire !

« Ça doit être beau. » je hausse doucement les épaules en fermant les yeux, les mains croisées sur le ventre « Tout dépends des yeux qui la regarde. » je marmonne pour ne pas briser cette bulle de sérénité qui commence à se former autour de nous, malgré le boucan encore constant que je perçois derrière la porte. C’est vrai, les yeux rêveurs diront qu’elle est la plus belle ville qui n’auront jamais vue, amoureux de la tour de fer et des terrasses en bord de route. Ils ne voudront voir que la beauté sans se soucier des travers, ne gambaderont que le jour sans se soucier des dangers de la nuit. D’autres, plus pessimistes et fuyants la capitale, sauront râler sur la présence des rats et de la mauvaise humeur des Parisiens. Mais c’est comme partout, chaque point de vue est différent, c’est comme l’amour. La beauté d’une personne est plus ou moins vive selon les yeux qui la regarde... Moi j’y ai vécue de si belles choses, à contrario des mauvais moments, je ne voudrais pas faire l’apologie de mon ancienne vie comme ces films qui ne montrent que le bon côté de la vie Parisienne. En éternelle optimiste que je suis, je me contente de sourire dans ma demi-méditation et répondre : « Ottawa est différente. Je suis amoureuse de vos paysages... si j’osais, je me lèverais à l’aube pour voir le soleil se lever sur les collines... »

Si j’étais un peu plus spontané, je partirais en randonnée à la conquête des forêts Canadienne pour soulager mon besoin de connexion avec la nature. Mais la spontanéité n’est pas l’unique frein, celui de me retrouver seule avec mes pensées l’est d’autant plus. Je pensais être en harmonie avec moi-même et accepter ma propre compagnie, mais c’est toujours dans ces moments-là que je repense à mes choix, qu’ils soient bons ou mauvais, et que je me demande si je n’aurais pas pu faire autrement. Que ce soit avec ma famille ou mon désir de quitter le pays...

« Peut-être, mais je ne connais pas grand monde qui aurait foutu sa soirée en l'air pour un inconnu. » je réponds du tac au tac, taquine : « Peut-être que c’est parce que tu ne connais pas les bonnes personnes. » je n’ai pas beaucoup d’amies ici, je ne peux pas mettre ma main au feu et assurer que quelqu’un d’autre aurait fait comme moi. Mais je sais qu’à une époque, mon père se serait jeté au feu pour venir en aide à quelqu’un, quitte à risquer sa propre vie. Même s’il a été un connard finit avant que je ne parte de la maison, je dois reconnaître qu’il a su nous inculquer à tous ce besoin maladif de venir en aide aux autres. Et à bien y réfléchir, je ne sais pas si ce fut une bonne chose... quand on sait que je vais peut-être avoir du mal à rentrer chez moi ce soir.  

« Si c'est le cas, je crains que tu ne sois déçue, je n'ai jamais beaucoup d'argent sur moi. » je tends mes jambes vers le plafond, m’amusant à étirer mon bas-ventre pour me tendre le plus loin possible sans décoller mon dos du sol. « Mince... moi qui pensais que tu allais me payer une bière pour le remerciement ! » je ris, songeant à la boisson que j’avais à peine bu avant qu’elle ne se renverse sur le bar à cause de la bagarre. Mes paroles me font un drôle d’effet dans le ventre quand je les prononce, comme si je m’attendais à ce qu’il se montre reconnaissant envers moi au point de vouloir me revoir. À quoi est-ce que je joue ? Je n’agis pas dans le but d’avoir quelque chose en échange, encore moins de l’argent ou des bières gratuites, non c’est fait de bon cœur. Alors pourquoi j’espère au fond de moi qu’il ne disparaisse pas dans la nuit comme l’inconnu qu’il est toujours à mes yeux... ?

D’ailleurs, je ne sais pas si c’est à cause de l’alcool ou des différentes émotions de cette soirée étrange, mais des paroles m’échappent. Paroles que je n’aurais sûrement jamais osées dire tout haut, au sujet d’une chasse au moule et différentes comparaisons tendancieuses qui me font presque rougir quand j’y pense.

« Je t'assure que c'est mieux comme ça. »

À ses mots, j’ouvre lentement les yeux et tourne la tête vers lui. Pas l’ombre d’un sourire illumine mes traits cette fois, je le sonde avec une certaine tendresse, bouleversée qu’il ose plonger ses iris dans le bleu de mes yeux. Touchée qu’il me contemple de cette façon, presque déçue qu’il ne soit pas un peu plus proche. Une certaine frustration vient tordre mes muscles, j’aimerais me rapprocher de lui et suivre le contour de sa mâchoire avec le bout de mes doigts. Comme une passionnée d’art qui analyse une œuvre, je le frôlerais sans entacher de sa beauté. Beauté fragile mais violente, un je ne sais quoi qu’il illumine son regard et qui me donne chaud sur ce carrelage glacial. Si je pouvais lui donner l’ordre de continuer à me regarder jusqu’au lever du soleil, je le ferais certainement, mais ma gorge est si sèche et mes lèvres scellées, je ne parviens qu’à rougir et sentir mon cœur palpiter. Émotion étrange que je ne connaît pas...  

Sa tristesse est si soudaine qu’elle me donne envie de vomir. Pour répondre à mon besoin primaire de le toucher, et utilisant l’excuse de ses larmes pour frôler sa joue, je les récupère in extremis au creux de mon index. Empathique, son changement d’humeur me fait l’effet d’un coup de poing dans le ventre, j’ai à mon tour le nez qui me brûle et je l’implore de ne pas défaillir. Pas à cause de moi, je ne m’en remettrais pas...  

« Je... Désolé c'est... Ce n'est pas toi. » comme si j’étais son ombre, je me redresse à mon tour, plus lentement que lui. Je reste quand même au sol, à demi-assise et les mains en équilibre dans mon dos, le regard doux levé vers lui alors qu’il efface ses larmes. Le sentir si loin à présent me fait l’effet d’une douche froide, surtout après l’avoir touché, aussi bref fut ce contact. J’aurais peut-être dû m’abstenir ? Même s’il cherche à me rassurer, une pointe de culpabilité se niche au creux de ma poitrine. Je voile cette soudaine déception à l’aide d’un sourire, bien moins éclatant que les précédents cependant. « Pardon... » « Ne t’excuse pas voyons. Tu es le premier à pleurer pour me faire comprendre que je suis laide. Certains sont bien moins respectueux que toi ! »

Il s’agit là d’une certaine vérité sur fond de plaisanterie, je n’ai jamais été très à l’aise avec mon physique, surtout avec mes yeux que je trouve trop globuleux. Mais sur l’instant T, j’ai surtout envie de le rassurer et de lui changer les idées, comme lors de sa crise d’angoisse du début. Me vient alors une idée : les anecdotes gênantes. Je m’empresse de raconter une de mes plus grosses hontes et son sourire qui accueille la chute de l’histoire regonfle mon cœur d’espoir. Une nouvelle bataille de gagné ?  

« J'ai... » Mon sourire se fait plus franc pour l’encourager à se lancer. Pas de jugements ni quoi que ce soit de négatif, juste de la tendresse et un peu de plaisanteries. « J'ai félicité une de mes patientes en pensant qu'elle était enceinte... » intriguée par la fin de son récit, que je pense connaître vue comment il le raconte, mes traits deviennent curieux et je l’écoute avec une concentration non feinte, comme s’il allait me dévoiler les codes de la bombe nucléaire. « Et ce n'était pas le cas du tout... »

Son sourire désolé, sa candeur naturelle qui met à mal mes émotions, cette chute si prévisible mais pourtant si drôle. Je garde un instant le silence avant d’éclater de rire, le visage recouvert de mes mains. Je parviens parfaitement à m’imaginer la gêne qu’il a dû ressentir, et la tête de la dame qui a dû se sentir profondément insulté sur sa prise de poids soudaine ! C’est si cruel et si drôle à la fois. Même si ce n’était pas le but de la manœuvre, j’apprends qu’il doit être aussi dans le domaine de la santé... un médecin ? Un pharmacien ? Je me sens un peu plus proche de lui grâce à cette information, et ça me pousse à ne pas faire de commentaires et renchérir avec une autre petite anecdote :

« Un jour j'ai pris en charge un enfant qui était tombé à vélo. Normalement, avant de rencontrer le patient, on est censé lire la feuille d’information que le parent remplis au préalable à l’accueil en intégrant les urgences. » je me racle la gorge « Sauf que c’était une très mauvaise journée pour moi, j’ai eu une panne d’oreiller et j’ai pris mon service avec facilement deux heures de retard... ce qui fait que j’ai oublié de consulter cette fiche avant de venir ausculter l’enfant. » je grimace en me souvenant de cette journée, être en retard n’est vraiment pas dans mes habitudes, je déteste ça et je me rappelle très bien la panique dans laquelle j’étais durant tout le restant de ma journée « Quand je suis rentré dans la chambre, j’ai lancé le plus naturellement du monde : “ Bonjour bonjour, désolée pour mon retard ! Oh mais toi tu es vraiment la plus jolie princesse que j’ai jamais vue ! » je me cache le visage, le sentant devenir rouge de honte « L'enfant avait des cheveux longs et des traits fins donc naturellement je l’ai pris pour une fille... mais il s’agissait d’un petit garçon du nom de Nolan. Il m’en a voulu à mort et n’a pas arrêté de dire à sa mère, vexée elle aussi : Maman, la dame a dit que je suis une fille ! » je tousse de rire, incapable de le regarder tellement je suis gênée.  

La vérité c’est que voir des garçons avec les cheveux aussi longs à seulement 8 ans, c’est extrêmement rare, je suis donc tombé dans le piège. Le regard incendiaire de la maman et la colère du petit me restera à jamais en tête, même si ça reste une anecdote drôle qui fait toujours bien rire mes collègues encore aujourd’hui. J’espère que ça suffira à l’homme face à moi pour ravaler ses larmes...

Tiens, d’ailleurs...

« La catastrophe ambulante que tu as devant toi s’appelle Elizabeth, d’ailleurs ! » je tends une main à l’aveugle vers lui pour me présenter, espérant du plus profond de mon cœur qu’il la prenne et que je puisse à nouveau sentir sa peau contre la mienne. « Ou si tu préfères tu peux m’appeler Eli ou Lizzie, c’est à ton bon vouloir... sauf si tu ne veux pas m’appeler ! » l’lapsus révélateur ?


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James E. Campbell
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# Dim 24 Juil - 12:32
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Il y avait autant d'éléments pour déclencher une crise qu'il n'y en avait pour les désamorcer. Un mot de trop ou le mot juste, un geste brusque ou un geste tendre, un regard froid ou un sourire... Des petites choses qui n'avaient pas d'explications ni de sens, des étincelles capables de faire partir un incendie de terreur ou, au contraire, une vague de soulagement. James n'avait jamais réussi à comprendre réellement son fonctionnement, seulement capable de sentir la crise venir et d'en retarder le départ pour pouvoir se mettre à l'abris. Un bon début d'après la psy, surtout après autant d'années à n'être qu'une victime malmenée par son propre cerveau...

Quoi qu'il en soit, inconfortablement installé dans le vestiaire, James vivait exactement un de ces moments de flou entre aller mieux et sentir la crise s'empirer : son rythme cardiaque restait cacophonique alors que sa respiration semblait s'apaiser, assez du moins pour qu'il puisse articuler des phrases plus ou moins cohérentes et sans à-coups. Sous le bruit assourdissant des acouphène, il parvenait aussi à entendre un peu mieux la voix douce de la jeune femme dont il devinait les gestes du coin de l'oeil, gestes qui le firent sourire dans un soupir. Sans qu'il ne sache vraiment pourquoi, la présence de la petite blonde lui faisait du bien et ce même si la terreur de la voir réellement faisait bouillir son âme...

« Je n'en doute pas une seule seconde. »

Sourit-il même s'il doutait qu'elle puisse être une Ninja redoutable... Quoi qu'il ne fallait pas juger un livre à sa couverture et que la jeune femme s'était montrée très courageuse un peu plus tôt, faisant face aux deux montagnes sans osciller un seul instant ! Qui sait, elle était peut-être réellement une Ninja cachée derrière un air parfaitement inoffensif pour mieux tromper l'ennemi ? Très efficace à n'en pas douter, lui-même se serait laisser prendre. Tout comme il se laissa prendre dans la conversation, en oubliant un peu les murs qui tournaient toujours autour de lui et cette impression de vide effrayant à l'intérieur de son corps.

« Vous semblez peu convaincue ? »

L'interrogea-t-il, toujours sans la regarder. Elle ne semblait effectivement pas du même avis que lui, sûrement plus blasée par la capitale Française qu'il ne l'était et en connaissant aussi les endroits plus sombres que les touristes ne pouvaient pas connaître. Ou peut-être était-ce autre chose ? Un dégoût plus profond et plus personnel ? Loin de lui l'idée de gratter une plaie béante mais il voulait qu'elle continue à parler, il voulait se concentrer sur elle, laisser sa voix le bercer loin de son malaise.

« C'est vrai que nous avons beaucoup de chance. » Admit-il, lui aussi amoureux des grands espaces et de la nature Canadienne où il avait passé tant de temps plus jeune. « Je suis plus couchés de soleil mais il faut admettre que les lumières de ces moments là sont incroyables. Si vous ne connaissez pas déjà, allez sur The Mackenzie King Bridge, la vue y est superbe. » Expliqua-t-il, se surprenant à faire une phrase aussi longue et claire alors que son corps tremblait encore. « Même si je préfère Westboro Beach. »

Ajouta-t-il, son coeur se serrant douloureusement à cette remarque. Avec Anna, ils allaient souvent pique-niquer là bas, le soir surtout, installés confortablement à regarder le soleil se coucher tout en grignotant... Là, serré l'un contre l'autre, son visage enfoui dans ses cheveux blonds, son odeur envahissant son âme... En réalité, James n'avait jamais réellement regardé le soleil ces soirs là, il avait regardé sa femme, admirant la façon dont sa peau claire semblait refléter la lumière du soleil, se perdant dans son regard azur qui brillait d'émerveillement... Rien ne lui paraissait beau à présent, le monde était en noir et blanc.

« Sans doute oui... »

Reprit-il, sauvé par la présence de la jeune femme qui lui interdisait malgré elle à plonger dans ses souvenirs. Ne pas sombrer, ne pas se laisser aller, ne pas laisser la crise gagner, respirer profondément, fermer les yeux et penser à autre chose, se concentrer sur la jeune femme, sur le moment présent, respirer... Il avait vraiment de la chance de ne pas être seul et d'avoir un ange gardien tel qu'elle pour veiller sur lui, pour le pousser à garder un ton léger et pour encourager son sourire à rester sur ses lèvres qu'il sentait trop sèche malgré le verre d'eau déjà complètement absorbé par son organisme qui tournait trop vite.

« Ça je peux faire. » Promit-il, ne comptant effectivement pas faire moins une fois d'attaque. « Enfin si tu as au moins trois heures devant toi... »

Ajouta-t-il, sa voix à nouveau légèrement tremblante alors que la vague d'angoisse causée par le souvenir commençait déjà à s'apaiser... Avant de revenir brutalement maintenant que son regard se posait sur sa sauveuse. Les larmes s'ajoutèrent ainsi au désastre, le poussant à se redresser un peu brutalement pour les essuyer tout en s'excusant maladroitement.

« Quoi ? » L'interrogea-t-il à demi-mot, entendant à nouveau un peu moins ses paroles dans le vacarme de son esprit. « Je... Non c'est... Ce n'est pas ça... C'est... » Bafouilla-t-il, enfouissant son visage entre ses mains en secouant doucement la tête, les yeux clos pour calmer les larmes. « Désolé je suis... Tu es très jolie c'est... C'est autre chose... »

Reprit-il, finissant par accepter la défaite en replongeant son regard rougi dans celui de la belle. Belle oui, pas juste jolie mais il ne pouvait pas se permettre d'en dire autant, il ne voulait pas la gêner plus qu'il ne devait déjà le faire en ayant cette attitude de malade mental... Ce qu'il était remarque, au moins, elle savait à quoi s'en tenir. Il grimaça tristement, essentiellement pour retenir un sanglot dont il avait honte.

« Tu es vraiment très jolie... »

Soupira-t-il en secouant de nouveau la tête, désespéré par ses propres paroles et par son incapacité de les garder pour lui. Mais que pouvait-il dire de plus ? Un énième pardon ? Lui dire qu'elle ressemblait à la femme de sa vie tout en étant trop différente ? Que c'est cet étrange constat qui lui faisait mal ? Qu'Anna lui manquait et qu'il avait l'impression de la voir partout, doutant même de voir réellement la jeune femme comme elle l'était à cause de ça ? James savait que son cerveau pouvait lui jouer de très vilains tours et, même si celui-ci n'était pas encore arrivé, ça ne le surprendrait qu'à moitié. Il était foutu, constat qu'il arriva par chance à garder pour lui même si la jeune femme ne devait plus en douter à présent.

Et pourtant elle reprit la conversation courageusement, toujours avec cette volonté extraordinaire de l'aider. Comment pouvait-elle rester malgré tout ? Pourquoi n'avait-elle pas encore prit ses jambes à son cou pour fuir loin de lui ? Il n'était qu'un monstre, un malade qui ne pouvait que répondre le mal autour de lui... Auprès des humains en tous cas, étranges créatures qu'il n'avait jamais vraiment comprises et qu'il ne pourrait plus comprendre maintenant que son guide n'était plus. Il aurait dû rester au cabinet, c'était plus sûr, les animaux le comprenaient, ils n'avaient pas peur de lui et lui était bien avec eux, un royaume de silence fort agréable quand votre âme est si bruyante...

« Je suis heureux que mes patients ne s'offusquent pas aussi facilement. »

Sourit-il, le rire de la jeune femme agissant comme un baume sur son coeur meurtrit. Son regard pétillant, la douceur de sa voix, sa candeur... Elle agissait comme un rayon de soleil sur son âme sans avoir réellement besoin de faire quoi que ce soit. Peut-être parce qu'elle ressemblait à Anna ? Ou peut-être justement parce qu'elle ne lui ressemblait pas ? Il n'en savait rien, tout ce qu'il savait c'est que la crise semblait à nouveau se calmer un peu et qu'il devait en profiter.

« Enchanté Elizabeth. » Répondit-il, ne pouvant s'empêcher une certaine tendresse en prononçant son prénom et incapable de retenir un étrange frisson en s'emparant délicatement de sa main. « Le type bizarre que tu as devant toi s'appelle James. » Ajouta-t-il avec un petit sourire en coin qui ricocha dans son propre coeur en le pinçant tout aussi étrangement. « Et je pense que c'est toi qui va finir par ne plus vouloir que je t'appelle. » Ajouta-t-il avec un léger haussement d'épaule. « Alors tu... Tu es pédiatre quand tu n'es pas Ninja ? »

Demanda-t-il, réalisant soudain qu'il n'avait pas lâché sa main, ce qu'il fit un peu brutalement et juste à temps avant que son coeur ne reparte trop vite. La crise semblait apaisée mais il savait qu'elle pouvait rester latente longtemps après le gros de la vague... Son corps tremblait d'ailleurs toujours et une belle migraine s'installait doucement à l'arrière de son crâne. Aurait-il une nouvelle attaque ? Peut-être, ou peut-être pas maintenant qu'il osait se réfugier dans le regard rassurant de la jeune femme et qu'il pouvait un peu mieux se concentrer sur elle. Continuer à parler, ne pas penser, ne pas comparer, respirer...

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Français uniquement

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# Dim 21 Aoû - 21:50




Some scars don't show

feat. @James E. Campbell" ☾


Combien de temps s’est écoulé exactement ? Deux minutes ? Peut-être une heure ? Le temps ne semble pas avoir le même impacte derrière ces murs épais comme du papier de soie. Comme cendrillon, j’en vient à appréhender les douze coups de minuits, trop effrayée qu’il décide de prendre la fuite lui et notre conversation si agréable. Allongée à même le sol, contemplant le plafond avec un sourire absent, j’en oublie tout confort, trop heureuse de pouvoir renchérir sur ses mots et apaiser ses maux. Comme une enfant, je chantonne et fait la pitre, j’essaie d’inclure un peu de comique dans cette situation absurde, je m’investis plus que jamais pour quelqu’un que je ne connaît pas. Son sourire qui apparaît derrière un soupire est comme un défi, je tente de toujours plus l’agrandir jusqu’à effacer ses rides creusées par l’anxiété. Quel bonheur d’entendre son souffle à nouveau régulier, de sentir une toute nouvelle énergie embaumé la pièce. Un soupçon d’épice dans un doux parfum florale, l’équilibre parfait entre la tempête et le grand soleil. Si seulement je pouvais mettre des mots sur cette sensation pour le partager avec mon voisin, mais un pincement dans mon cœur m’abstient d’aborder le sujet. Par simple pudeur ou juste par appréhension, je ne sais même pas de quoi je veux me confier. Juste que... j’aime ce moment, cette bulle perdue dans l’immensité de l’univers. Même si c’était mal partie au départ...

« Je n'en doute pas une seule seconde. »

Je ris à ses mots, celui-ci résonne dans cette pièce étroite, comme une cloche qu’on venait de frapper avec un maillet. Ainsi allongée, mon rire a l’air plus développé, plus hystérique, ou est-ce juste l’effet qu’il me fait en renchérissant sur mes blagues pas drôles ? Ça doit être un tout, l’impression de pouvoir délirer sans retenues avec quelqu’un et ne pas avoir l’air totalement ridicule, même si ce quelqu’un était encore un inconnu parmi tant d’autres il n'y a pas cinq minutes. C’est vrai quoi, je n’ai rien d’un Ninja et je suis trop maladroite pour espérer lancer mes shurikens droits...

Aborder le sujet de Paris et ses déboires me fait réaliser que rien ne me manque là-bas. Même pas la douceur de croissants bien chaud, la beauté de la dame de fer qui s’illumine à la nuit tombée... tout ce que j’admirais autrefois, ce qui me poussait à me lever de mon lit le matin. Quand je compare ce semblant de vie avec celle que je vie à présent à Ottawa, j’ai l’impression de m’être mentis à moi-même trop longtemps : j’ai fait le bon choix. Celui de voir de nouveaux horizons loin de la toxicité de mon entourage...  

« Vous semblez peu convaincue ? » pourtant sa question me déroute. Il a dû sentir ma tristesse ou la lire dans mes yeux humides, mon sourire figé, mon silence trop long. Je ne sais pas faire bonne figure suffisamment longtemps, je suis une très mauvaise menteuse. « Disons que... » je marmonne avec un brin de tristesse dans la voix, changement assez brutale alors que je riais il y a peu « Paris n'était que la couverture du roman de ma vie. Quand vous parcourez les pages, la réalité est toute autre... » une pensée s’échappe jusqu’à Eden et Marie, jusqu’à ce fameux soir où la famille Divine s’est brisée et où les portes ont claquées pour la première fois. Je prends une grande inspiration et me racle la gorge pour reprendre « Mais je suis sûre que vous comprenez... » je souris. On a tous des secrets, une part d’obscurité que même de beaux paysages ne peuvent pas dissimuler. Peu à peu avant mon départ, je me sentais plus attirée par les mauvais côtés de Paris que par ses bons... comme si j’étais destinée à vivre de l’autre côté de la carte postale.

Je n’ai pas envie de m’attarder sur mon petit coup de mou, préférant renchérir sur la beauté des paysages que nous offre Ottawa au quotidien. « C'est vrai que nous avons beaucoup de chance. Je suis plus couché de soleil mais il faut admettre que les lumières de ces moments-là sont incroyables. Si vous ne connaissez pas déjà, allez sur The Mackenzie King Bridge, la vue y est superbe. » je ferme les yeux, m’imaginant un panorama nocturne où les habitations feraient comme des petites étoiles dans un ciel noir. « Même si je préfère Westboro Beach. » je réprime un frisson en imaginant l’homme à mes côtés contempler des paysages dans un silence d’or comme ceux que nous vivons parfois entre deux paroles profondes. « Je suis ici depuis peu, je ne connaît pas les endroits que tu cites. Un jour peut-être j’oserais m’y aventurer... ? » prête à lui proposer d’être mon guide, je m’abstiens, le cœur au bord des lèvres. Je ne serais pas contre poursuivre notre conversation, connaître son avis sur les hivers enneigés du Canada, la poutine ou les Caribous, mais je modère mes élans pour ne pas l’effrayer. Mon côté trop extraverti risquerait de le braquer, ce n’est pas du tout ce que je souhaite...
Alors plutôt que de l’inviter à pique-niquer au sommet d’une montagne, je lui suggère indirectement une bière de retrouvaille.  

« Ça je peux faire. » mon cœur se met à remonter jusque dans ma gorge, j’ai du mal à déglutir. « Enfin si tu as au moins trois heures devant toi... » je me mordille discrètement la lèvre, les pommettes un peu rougies de ne pas comprendre exactement ce qu’il comptait faire pendant trois heures avec moi. « J’ai compris ton petit manège, tu cherches à faire de moi ton garde du corps officielle ! Comme ce soir, je viendrais à ta rescousse pour te sauver des gros bidons. » gros bidons, là est le surnom que je donne à ceux qui se noient dans l’alcool jusqu’à devenir énormes, comme les deux zigotos auxquels je me suis frottée ce soir. Mais si c’est ce qu’il faut pour obtenir un instant privilégié comme celui-là avec lui, je suis prête à devenir body Guard...

Comme pour me punir de penser ainsi, une nouvelle crise d’angoisse s’abat sur le pauvre homme. Ai-je pensé à voix haute ? Impossible, je ne suis pas sotte à ce point-là ! Je me redresse à sa suite, assise en tailleur sur le sol, les yeux levés vers ses larmes qui me fendent le cœur. Un poids étrange se presse sur ma poitrine, comme si on appuyait à deux mains dessus pour m’empêcher de respirer. Je déglutis, démunie par cette nouvelle démonstration de souffrance à laquelle je ne m’attendais pas. Je tente le tout pour le tout avec un peu d’humour, tentant l’auto-dénigrassions pour le faire penser à autre chose. J’ai suffisamment confiance en moi pour me moquer de mes défauts, mais ça il ne le sait pas et j’espère pouvoir faire diversion en faisant un focus sur autre chose que ses émotions négatives.  

« Quoi ? Je... Non c'est... Ce n'est pas ça... C'est... » mes sourcils se froncent d’inquiétude. Que puis-je faire de plus inattendu pour l’obliger à penser à autre chose ? Son état ne cesse de se dégrader et mon cœur se fend en le voyant se cacher le visage avec les deux mains. N’en pouvant plus, je pose maladroitement une main douce sur sa cuisse et la presse avec tendresse. J’aurais aimé toucher son visage mais c’est la seule partie de son corps que j’arrive à atteindre de là où je suis. Mon contacte est fragile, j’ai l’impression de survolé son corps tant je n’ose pas le toucher, mais assez pour qu’il sente ma présence et qu’il me donne un peu de sa douleur. Que je serve de vecteur...
 
« Désolé je suis... Tu es très jolie c'est... C'est autre chose... » je tressaille et ça doit se sentir, je me crispe un peu contre sa cuisse. Bien des hommes m’ont complimenté, désinhiber par l’alcool ou parfaitement sérieux. Mais personne jusqu’ici ne m’a fait frissonner avec de paroles aussi simples que lui. Dois-je y voir un signal d’alerte... ? Pour autant je ne m’éloigne pas et décide de ne pas rebondir sur ses mots, me concentrant sur son état qui semble empirer.  
« Ne te laisse pas envahir par l’angoisse. Tu es plus fort que ça. Tu peux être maitre de toi-même, garder le contrôle. » je marmonne avec sincérité, comme un coach de vie qui voudrais redonner espoir à quelqu’un de dépressif. Je n’ai peut-être pas forcément les bons mots, les bonnes intonations, mais mon cœur s’exprime avec ma voix et la sincérité doit se ressentir dans ma peau qui touche sa jambe. Comme si nous avions fusionner, je ne parviens plus à me détacher...

« Tu es vraiment très jolie... »

Un frisson pareil à un spasme s’abat sur mon petit corps frêle, j’enlève ma main de sa cuisse à contre-cœur. Autant son compliment m’a fait l’effet d’un coup de poing dans le cœur, autant le répéter une seconde fois en plongeant son regard dans le mien me donne l’impression qu’un tsunami vient de s’abattre sur moi. Les yeux fixés aux siens, je le dévisage en sentant mes joues devenir cramoisies et mon cœur se dévisser dans ma poitrine. Si je m’attendais à une telle déferlante d’émotions, à ce panel de sensations qui résultent de simples mots désespérés...  
Mon âme s’évapore alors que j’inspire pour reprendre mon souffle, ayant oublié de respirer pendant ce bref interlude, ce jeu de regard aussi sensuel qu’insensé. Maladroitement je me redresse sur mes jambes gelées par le froid et décide d’aller jusqu’à un lavabo pour remplir le verre d’eau qu'il a laissé choir, vide, à côté du banc. Un peu d’eau devrait être une délivrance, autant pour lui en l’avalant que pour moi en sentant la fraicheur couler brièvement sur mes doigts. Je ne tarde pas à le rejoindre et me met à genoux devant lui pour lui tendre le miraculeux breuvage.

« Bois ça, c’est un remède de grand-maman. Il paraît que ça soulage n’importe quoi ! » je lui présente l’eau clair avec un sourire doux, encore secouée par ses déclarations. Mais autant ne pas l’enquiquiner avec ça, il y a un temps pour tout. « Même les vilaines angoisses ! Mais ne me demande pas de quoi s’est fait, c’est une vieille recette qui a traversé les générations jusqu’à venir jusqu’à moi. » j’ose un clin d’œil malicieux avant de me remettre en tailleur face à lui, ma jupe suffisamment longue pour ne pas lui dévoiler plus que ce que je ne voudrais. Le breuvage magique semble faire son effet car son sourire renaît alors que nous partageons nos déboires de boulot...

« Je suis heureux que mes patients ne s'offusquent pas aussi facilement. » timidement, je m’autorise à lui prendre le verre des mains pour en prendre une gorgée à mon tour. Ça paraît si intime sur le moment que je fuis son regard en buvant, mais c’est plus fort que moi, j’ai la gorge sèche. « Quelle chance tu as ! Tu travailles dans quel service que je demande mon transfert immédiatement ? » je demande naïvement, ayant tout de suite fait le rapprochement entre médicale et infirmier dans le même hôpital que moi. Même si une part de moi espère qu’il soit un collègue si proche que je pourrais croiser “ par hasard “ devant la machine à café...

« Enchanté Elizabeth. » la passion qu’il met en prononçant chaque syllabe de mon prénom me fait à nouveau frissonner. Je cesse de sourire, intriguée par cette énergie galvanisante qui enfle peu à peu dans mon cœur. Un peu plus et je feindrais de ne pas avoir entendu pour qu’il répète mon prénom, encore et encore. Mon état ne s’arrange pas, au contraire il empire, quand il s’empare de ma main innocemment tendue vers lui pour me présenter. Je serre sa main dans la mienne, regardant nos doigts avec une étrange sensation de bien-être qui s’écoule dans mes veines. Comme sentir l’odeur de l’herbe après la pluie ou le basilic fraîchement coupé au printemps. Qu’il est bon de le sentir contre moi. « Le type bizarre que tu as devant toi s'appelle James. » son sourire m’achève et amplifie le miens. Qui lut cru « James. » je répète avec une étrange solennité dans la voix, comme si je venais d’apprendre à parler après des années perdues dans la jungle. « S'il y avait plus de types bizarres comme toi, le monde se porterait mieux. » j’avoue avec un étrange sérieux, oubliant d’être comique, le regard plongé dans la beauté de ses yeux. « Et je pense que c'est toi qui vas finir par ne plus vouloir que je t'appelle. » « Je ne vois pas pourquoi ? J’ai besoin d’un fin connaisseur pour me faire découvrir le... Macensie Bridge ? » je balbutie dans un mélange Franglais approximatif, le cœur au bord de l’implosion. Je viens vraiment de lui proposer une sortie à peine dissimulée ? Je suis complètement folle dans mon genre, c’est si bien amené en plus ! « Alors tu... Tu es pédiatre quand tu n'es pas Ninja ? » je hoche fièrement la tête « Je suis un peu les deux à la fois en fait. Il faut avoir plusieurs cordes à son arc pour pouvoir gérer ces petits monstres, même quand ils sont malades ! »

Me lâchera-t-il la main un jour ou ressent-il aussi cette étrange électricité qui parcours mes doigts ? Moi je ne veux pas que ça s’arrête, trop heureuse de sentir mon pouls parcourir mes veines. Un sourire niait sur les lèvres, je presse tendrement sa main dans la mienne pour vérifier que je ne suis pas en train de rêver. Malheureusement, mon geste sonne la fin de ce doux rêve car il reprend sa main avec tant de violence que j’en reste un instant bouche bée, le regard froncé vers lui.  

« Je... euh... je ferais mieux de voir si ça s'est calmé de l’autre côté... » je bégaie d’un ton mal assuré en me remettant sur mes jambes. J’oscille entre la culpabilité d’avoir été trop avenante avec lui et la tristesse d’avoir cru que c’était réciproque. De qui je me moque en fait ? N’entendant plus un bruit provenant de la salle, je pose une oreille sur le bois de la porte en espérant y capter des voix ou n’importe quel signe de vie venant de l’autre côté.


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James E. Campbell
James E. Campbell
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# Dim 28 Aoû - 11:34
Some scars don't show...

Il avait eu de la chance que sa crise ne le pousse pas dans ses retranchements comme elle avait souvent l'habitude de le faire. Cette fois, il n'avait pas terminé allongé au sol, convulsant dangereusement en attendant que le temps passe et espérant presque que son cœur lâche une bonne fois pour toutes. Cette fois, il avait eu quelqu'un pour lui tendre la main et, cette fois, il avait accepté de la saisir bien que ce fut un peu malgré lui. Car James n'était pas du genre à accepter de l'aide facilement, préférant de très loin s'isoler aux premiers signes de tempête afin de pouvoir gérer seul. Bien que gérer soit un grand mot... Mais la solitude le rassurait dans ses cas là car il redoutait plus que tout de voir de la pitié ou de la peur dans les yeux des autres. Être seul sur le carrelage froid, seul face à ses démons et à son état ne le dérangeait plus, il avait finit par s'y faire et n'espérait même plus que les choses changent à présent. À quoi bon espérer de toute façon ? Puis espérer quoi au juste ?

Pourtant, ce soir, installé inconfortablement sur son lit de fortune, quelque chose avait changé en lui et la crise semblait s'affaiblir bien plus rapidement qu'à l'habitué. La voix douce de la jeune femme sans doute ? Son calme contagieux aussi ? Il n'en savait rien et son cerveau n'était pas en mesure de réfléchir, pas plus que son corps ne pouvait répondre correctement à ses envies. Mais il parlait tout de même, maladroitement et un peu trop bas à son goût mais il parlait, arrivant à formuler des phrases plus ou moins correctes et assez longues pour qu'il ne passe pas pour un imbécile en plus de passer pour un fou. Juste assez pour discuter un peu sans la laisser face à un silence gênant, juste assez pour sauver un peu les apparences à défaut de pouvoir sauver la soirée de la belle qui s'était grandement sacrifiée pour un parfait inconnu...  

« J'en suis désolé. »

Souffla-t-il, étrangement piqué par la pointe de tristesse qui teintait la voix de la jeune Française. De toute évidence, Paris ne renfermait pas que de beaux souvenirs et il préféra donc ne pas creuser le sujet davantage, se contentant d'un discret oui de la tête à la suite, ne comprenant que trop bien ce qu'elle voulait dire par là. Oui, nous avions tous des secrets et une part d'ombre qu'il était préférable de ne jamais montrer. Lui plus que quiconque d'ailleurs alors il comprenait et ne comptait pas insister. Le changement de sujet fut donc le bienvenue même si, une fois encore, il emmena son lot de souvenirs douloureux, comme presque tous les sujets en réalité...

« J'espère, ce serait dommage de manquer ça. »

Affirma-t-il, espérant montrer assez d'optimisme dans sa voix pour l'encourager à explorer la ville. Ottawa en valait la peine et n'était pas trop dangereuse pour une femme seule, il aurait été réellement dommage qu'elle s'en prive. Mais il était également impossible qu'il puisse envisager la guider, bien trop inquiet de laisser qui que ce soit s'approcher de lui de trop près... Il se savait néfaste et hanté par des démons bien trop dangereux pour qu'il ne prenne le risque de les montrer plus qu'il ne l'avait déjà fait ce soir, c'était bien assez. Alors pourquoi accepta-t-il l'invitation à demi-mot ? Aurait-il soudain perdu la raison ? Sans doute oui, son cerveau était encore bouillant de la crise toujours latente, il ne pensait pas droit.  

« Ce serait égoïste de ma part et bien trop dangereux surtout. » Se reprit-il finalement, un peu plus triste qu'il n'aurait voulu le paraître. « J'attire pire que les gros bidons et aucun Ninja ne peut y faire quoi que ce soit. »

Ajouta-t-il bien vite, espérant ne pas lui donner envie d'en savoir plus. Ses démons étaient bien pires que les hommes de dehors en effet et il ne voulait pas risquer de lui offrir un autre spectacle similaire à celui-ci. Mieux valait pour elle qu'ils se contentent d'une bière quand il ira un peu mieux. Simple toast à sa soirée manquée et à cette étrange rencontre avant de chacun retourner à sa vie sans jamais se recroiser. Rester loin des gens, ne pas trop s'attacher, ne pas leur faire de mal comme il en avait fait à la seule personne qui avait jamais compté pour lui... Et c'est d'ailleurs en pensant à elle que la crise revint, elle et son joli sourire similaire à celui de la Française, elle et son regard azur presque assorti à celui de la blonde qui, d'ailleurs, avait aussi la même couleur de cheveux. Trop de similarités et de différences pour ne pas le choquer et pour ne pas créer une nouvelle vague d'angoisse douloureuse...

« Non... »

Murmura-t-il simplement et sans réellement le vouloir alors qu'elle tentait de le rassurer. Non, il n'était pas plus fort que ça et non, il ne pouvait plus être maître de lui, il ne le pouvait plus depuis longtemps et n'avait plus envie de l'être. Il voulait tout lâcher, que la vie le laisse enfin tranquille et qu'il puisse rejoindre son épouse, il ne voulait plus chercher à comprendre qui avait fait ça et pourquoi le destin les avait séparé, il voulait juste mourir sans pour autant arriver à lâcher prise, conscient qu'Anna allait lui tirer les oreilles s'il la retrouvait trop tôt ou de son plein gré...

« Merci... »

Sourit-il, amusé par sa remarque sans avoir la force de l'exprimer davantage. Il ne fut d'ailleurs pas capable de dire plus, se réfugiant dans la fraicheur de l'eau pour tenter de ne pas se noyer. Étrange paradoxe qui l'aida pourtant à se ressaisir un peu, assez du moins pour pouvoir l'écouter et interagir relativement bien sur la suite. Suite bien plus légère d'ailleurs ce qui l'aida grandement à sortir une fois de plus la tête de l'eau, à croire que la jeune femme avait réellement un pouvoir extraordinaire sur lui ce qui l'inquiétait au moins autant que ça ne l'émerveillait.

« Je suis vétérinaire. »

Admit-il, presque désolé de lui apprendre qu'un transfert dans son service serait donc impossible. Mais c'était sans doute une bonne chose car, au moins, ils ne seraient jamais amené à se voir tous les jours et il pourrait donc facilement s'éloigner pour mieux la protéger. Quoi qu'elle n'avait sûrement pas envie de rester avec lui à proprement parler, ce n'était sans doute qu'une plaisanterie ou une volonté d'avoir des patients plus calmes n'est ce pas ? Là encore, James fut incapable de se répondre, l'esprit encore embrumé par la situation et son coeur clairement à la dérive dans cette drôle de tempête. Mieux valait ne pas y penser.

« Rien n'est moins sûr. »

Sourit-il en secouant doucement la tête. La pauvre était loin de se douter de sa vraie nature et il ne voulait pas trop en dire pour ne pas lui faire peur. Bizarre n'était en effet pas le mot juste pour le décrire et il préférait qu'elle s'en tienne à ça pour leur bien à tous les deux. Rester le type bizarre qui avait pourri sa soirée, le gars étrange et mystérieux qu'elle n'allait sûrement plus jamais croiser de sa vie. Alors pourquoi voulait-elle le revoir ? Pourquoi l'invitait-elle indirectement à devenir son guide de la ville et pourquoi ne pouvait-il s'empêcher de trouver l'idée séduisante ? C'était pourtant un très mauvais plan qu'il se devait de refuser sans l'offusquer pour autant, chose fort compliquée dans son état... Mais il devait le faire car il ne pouvait pas lui faire de mal, elle méritait bien mieux que ça.

« Je... Je ne pense pas être le mieux placé pour te servir de guide mais je connais quelqu'un qui connaît la ville comme sa poche et qui est digne de confiance. »

Bafouilla-t-il, sentant son coeur se compresser dans sa poitrine, aussi bien par peur de lui faire de la peine que par sa propre et inexplicable douleur de devoir refuser. Il aurait aimé pouvoir accepter, pouvoir vivre normalement mais ce n'était pas le cas et il se devait de protéger les autres de lui-même. Elizabeth serait nettement mieux à découvrir la ville avec Andrew qui était un des bénévoles avec lesquels il travaillait souvent. Un garçon jeune et dynamique, sérieux dans son travail et attentionné avec ses amis. Oui, il était bien plus digne de la jolie blonde que lui, même en tant que simple ami.

« J'imagine oui. »

Sourit-il à nouveau, soulagé de pouvoir changer de sujet car encore troublé par le précédent. L'idée de revoir la jeune femme lui plaisait beaucoup trop et c'est pour cette raison qu'il devait refuser. Ses démons allaient l'ensevelir, salir son âme pure et innocente, il devait la protéger, l'épargner de tout ça car il en avait déjà trop fait ce soir. Et elle l'avait peut-être senti, s'écartant à son tour un peu brutalement en suggérant qu'elle devrait s'assurer de l'état de la situation de l'autre côté de la porte. Distance tout aussi rassurante que douloureuse une fois encore... À croire que souffrir était son lot à présent, triste sort qu'il avait accepté depuis longtemps et qu'il tentait d'épargner aux autres.

Quoi qu'il en soit, il était soulagé qu'elle ait accepté de ne pas partir seule et rassuré qu'elle compte sur Ravi qu'il savait être un homme de confiance. Avec lui, personne ne pourrait l'embêter, il l'avait déjà vu à l'oeuvre et aurait donné cher pour ne jamais être à la place de l'un de ceux que l'hindou avait poussé dehors de force. Lui comme le patron étaient des hommes très doux et gentils qui pouvaient devenir effrayants en un clin d'œil... Heureusement, James était un agneau qu'on avait souvent mis dehors mais d'une autre manière, délicatement et pour sa propre sécurité plus que pour celle des autres. C'est d'ailleurs pour cela qu'il préférait venir noyer sa peine ici, il y était bien entouré et ce soir était une preuve de plus.  

« Tu devrais peut-être y retourner si les gros bidons ne sont plus là, la soirée n'est pas terminée, tu peux encore en profiter. »

Suggéra-t-il, ses doigts massant à nouveau ses paupières bouillantes. Il sentait son coeur battre trop fort dans sa poitrine et la crise semblait toujours trop proche pour qu'il puisse se lever ou faire comme si de rien n'était. Rester là, assit seul avec lui-même était la meilleure des choses à faire pour le moment. Libérer Elizabeth à tout jamais, accepter son sort comme il avait si bien su le faire jusqu'à maintenant, ne rien regretter... Plus facile à dire qu'à faire.

« Je... Je vais appeler un taxi et rentrer. »

Reprit-il après un soupir un peu moins discret qu'il ne l'aurait voulu. Soupir de lassitude, soupir pour se donner du courage, soupir pour reprendre un peu son souffle aussi, trop de choses se bousculaient en lui pour qu'il puisse réellement comprendre son esprit qui lui hurlait trop d'informations contradictoires tandis que ses jambes tremblaient encore de la crise qui avait trop longtemps tétanisé ses muscles.

« Je suis vraiment désolé Elizabeth. »

Finit-il par dire en secouant la tête à nouveau. Désolé de devoir être aussi distant, désolé de lui faire mal pour la protéger, désolé d'avoir gâché sa soirée, désolé d'avoir trop longtemps tenu sa main dans la sienne, désolé de la regarder comme ça, d'avoir montré sa faiblesse. Désolé pour trop de choses et incapable de se lever pour simplement fuir comme il rêvait de le faire... Mais où était donc Ravi quand on avait besoin de lui ?

Codage par Libella sur Graphiorum


@Elizabeth Divine

_________________

Could it be ?
“Could you be the one to bring me back to life ? Could you be the one who dares entering my world to help me fight my demons ? I don't want to hurt you but I think I can't do it without you... ”
Elizabeth Divine
Elizabeth Divine
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# Lun 26 Sep - 12:28




Some scars don't show

feat. @James E. Campbell" ☾


Tout être humain possède une part d’ombre et de lumière en lui, l’une plus développée que l’autre selon l’individus. Du moins, c’est ce qu’on m’a appris durant mes études, quand je me suis tournée vers la psychologie et ses différents aspects avant de me spécialiser. Loin de moi l’idée de remettre en cause les faits scientifiques, mais j’estime qu’il faudrait pousser l’étude plus loin qu’un simple “ ying et yang “ psychologique. L’être humain est un panel de couleurs et de nuances, des reliefs de possibilités qu’il faudrait explorer pour en apprendre un peu plus sur la nature humaine et sa logique. Ou du moins ne pas seulement condamner un homme car il semble mauvais, voir au-delà de ses erreurs pour peut-être comprendre sa façon de voir les choses. Tant de complexités qui me font parfois regretter de ne pas être devenue psychologue, même si j'adore mon métier et ce qui en découle. Apporter de la joie dans les yeux des enfants, c’est un rêve devenu réalité. Pourtant...

Pourtant quand je contemple James et son angoisse, au-delà de sa tendre beauté et de son sourire qui fait pétiller mon sang, il a ce quelque chose d’intriguant qui me donne envie de gratter sur la surface visible. L'encourager à déverser se mal-être qui le ronge et peut-être le guider vers la paix intérieure, même si c'est plus périlleux que ça normalement. La voie de la guérison n’est pas simplement dû à une longue discussion allongée sur un sol froid et humide, mais ça prouve au patient qu’il n’est pas seul dans sa tourmente. Que nous avons tous cette part d’obscurité qui prends parfois le dessus sur tout le reste, qui nous envahis comme une vague qui s’abattrais subitement sur nous. L'anxiété c’est se laisser déborder par l’océan du traumatisme, chaque vague est un obstacle à surmonter. J’en sais quelque chose, j’ai moi-même des psychoses bien ancrées dans mon cœur, surtout quand je pense à mon ancien chez moi...

« J'en suis désolé. »

Je lui fais un doux sourire pour le rassurer mais n’en rajoute pas. Comme je le disais plus haut, l’obscurité prends différentes formes, différentes places selon comment on l’a nourri. Pour ma part, j’ai décidé de poser mes valises à Ottawa pour me débarrasser de ces mauvais souvenirs, de recommencer à zéro dans un endroit neutre et espérer faire le plein de positivité histoire de rééquilibrer la balance. Ma part d’ombre prenait trop de place et je ne voulais pas me laisser déborder par elle, car je ne suis pas comme ça. Ça n’a rien à voir avec de la force d’esprit, mais juste la volonté de... de rester soi-même ? Impossible à dire, je devrais peut-être suivre une thérapie pour mettre des mots dessus. Pour éviter que des images trop douloureuses ne viennent envahir mon esprit et me gâcher la soirée, je me concentre de tout mon possible sur les mots de James. Son amour pour Ottawa et ses paysages est contagieux, je suis contente d’avoir pu lui changer les idées et l’embarquer vers un sujet de discussion apaisant.  

« J'espère, ce serait dommage de manquer ça. » je ne suis clairement pas une pro des relations humaines, loin de là. Autant avec les enfants je suis un petit génie, autant avec les adultes ça coince un peu. La fragilité et l’innocence des enfants permet de lire en eux comme dans un livre ouvert. En revanche les grandes personnes sont plus énigmatiques. Une pointe de déception me submerge en l’entendant, j’ai l’impression de m’être pris un vent de l’espace et c’est difficile de ne pas masquer mon désappointement. Je fais mine de m’intéresser au luminaire au-dessus de nos têtes en me mordant la lèvre supérieure, vieux réflexe quand je suis gênée. À quoi je pensais exactement ? James ne semble pas être quelqu’un qui impose sa présence, au contraire, il donne sans rien attendre en retour. Ça fait un petit moment qu’on est coincés ici, comme des années qui se sont écoulées et où on a appris à s’apprivoiser, mais ce n’est qu’un inconnu charmant et introvertis. Mais c’est dans son introversion que le charme opère... « Tu... tu penses que je devrais m’y rendre seul ? » j’hasarde sur un ton faussement innocent sans oser le regarder. Qu'est-ce qu’il me prend ? J’ai l’impression d'être une crève la faim qui drague sans relâche, alors qu'on se connaît à peine. Même si on passe un bon moment qui ne durera sûrement pas... je ne devrais pas être aussi impatiente avec lui, il ne semble pas partager mon point de vue, d'où le fait qu’il ne se soit pas proposé pour m’accompagner. Je ne suis qu’une inconnue comme les autres, celle qui disparaîtra quand on passera cette porte. Pourquoi cette pensée me fait si mal ?

Pas rassasiée, et trop désireuse de poursuivre nos échanges par-delà les murs de ce pub, je plaisante sur le fait de devenir sa garde du corps officielle. Rôle qui ne me demanderait pas beaucoup d’effort, je suis étonnement motivée...
« Ce serait égoïste de ma part et bien trop dangereux surtout. » son air triste me donne l’impression de recevoir un coup de poing dans le ventre, il faut vraiment que j’arrête les plaisanteries déplacées. « J'attire pire que les gros bidons et aucun Ninja ne peut y faire quoi que ce soit. » même si je m'étais promis de ne pas lui mettre la pression, lui laisser la possibilité de parler sans rien attendre de sa part, la curiosité me pique. Curiosité malsaine qui me trouble, j’aimerais savoir ce qui le préoccupe et chasser les nuages qui planent au-dessus de sa tête. Mais comment manipuler quelqu'un d‘aussi fragile avec un back ground aussi conséquent, bien qu’inconnu ? C’est minutieux, fragile, je risque de mettre les pieds dans le plat très vite si je ne me mesure pas... « Laisse-moi deviner... » je reprends la parole sur un ton legé, peu encline à laisser l’ambiance se désagréger par sa faute. De la douceur, de l’insouciance... il faut chasser les nuages. « Tu es l’homme le plus recherché du monde. Pour une raison que j’ignore encore, la mafia la plus dangereuse du monde te traque dans tous les pays dans l’espoir de voir ta tête au sommet d’une pique. » Pour ajouter un peu plus de piquant à mon récit, je chantonne la BO de “ il était une fois dans l’Ouest “ en faisant des bruits d’ambiance avec ma bouche « Tu changes d'identité dès que tu penses être menacé, tu deviens tantôt journaliste, tantôt banquier, pour être ensuite vétérinaire. Tu ne veux pas attirer l’attention, ces types sont vicieux, un faux pas de ta part et c’est la fin. Tu as certainement déclenché leur colère en dérobant des informations précieux grâce à un coup d’infiltration rondement mené non ? En mode, ils préparaient un casse ou je ne sais quoi et tu as déjoué les plans de l’intérieur. Aujourd'hui tu n’es plus qu’un fugitif qui se bat pour sa vie à la manière de “ attrape-moi si tu peux “ même si je n'ai jamais vue ce film de ma vie. Mais je crois que c’est un peu prêt ça ! » je clôture mon récit d’un grand sourire et d’un “ tada “ fière en levant les bras en l’air, comme si c’était la fin d’un spectacle. « J'ai bon ? Où est-ce qu’il faut que je signe pour intégrer ta bande ? » même si ce n'est pas la réalité et que ses raisons doivent être bien plus sérieuses que ce que j’imagine, j’espère détendre son petit cœur en le faisant rire. C’est tout ce dont je suis capable à mon petit niveau...

Mais même avec mon petit niveau d’infirmière délurée, je ne suis pas apte à maintenir une vague d’anxiété qui s’abat sur James. Le voyant sombrer petit à petit, je fais de mon mieux pour le soutenir à travers des mots et des gestes qui peuvent paraître anodins. À mon sens, rien n’est anodin ou dénué de passion, chaque mot a un sens et les miens se veulent réconfortants. Que dire de plus à part l’invité à nager à contre-courant ? Je ne peux pas me battre à sa place, il se doit de livrer ses propres batailles, même si ça paraît insurmontable. Comment le conseiller sans le presser ? Comment être la plus douce possible sans prendre le risque de le perdre à jamais ? Tout ça semble si prématuré, je me prétends ange gardien d’un homme que je connaît si peu finalement, mais sa détresse me bouleverse. Je ne peux pas l’abandonner à son triste sort. Je pose alors ma main sur sa cuisse et l’encourage, car rien n'est plus rassurant que de sentir que l’on est soutenu. Quoi qu’il arrive. Intérieurement je me fais la promesse de mettre le doigts sur le traumatisme qui le ronge, avec ou sans lui, et de le délivrer de ce maléfice. Mais pour l’instant, c’est à lui de sortir la tête de l'eau...

De l’eau. Essayant d’ignorer mon petit cœur qui bat à la chamade, je m’empresse de lui remplir son verre d’eau bien fraîche. De dos, il ne peut pas voir mon sourire, celui qui plane sur mes lèvres depuis que son compliment a atteint mes oreilles. Donc, il me trouve jolie. Même très jolie. Encore une fois, c’est anodin, mais pour moi ses paroles sont aussi douces que du miel sur mon cœur bosselé. Je n’ai pas réagi directement de peur de nourrir une nouvelle crise qui risquerait d’encore plus le faire souffrir, j’ai donc préféré fuir en voltigeant sur mon petit nuage jusqu’au lavabo. Ça ne devrait pas autant me plaire, ce n’est pas la première fois qu’on me complimente mais, venant de lui, ces mots ont une saveur bien particulière. Je suis peut-être resté trop longtemps enfermé ici, mon esprit commence à s’échauffer, je ne suis plus maître de moi-même. C'est donc ça que ressente les candidats de téléréalités à force d’être enfermé les uns avec les autres ? Tu m’étonnes qu’ils se mettent à coucher les uns avec les autres. Cette pensée me fait monter le rouge aux joues, le verre se met à déborder donc je coupe l’eau directement. Mais ça ne va pas non ?! J'ai vraiment des idées... de drôles d’idées. Faut que je prenne vite l’air...

Je plaisante à nouveau pour cacher les pensées grotesques qui se lisent sur mon visage. Pour ne pas revenir sur sa précédente crise, je parle de mes déboires au boulot dans l’espoir d’apaiser son petit cœur. Comme on dit, il faut vaincre le mal par le mal alors plaisanter sur des souvenirs gênants est le meilleur moyen de retrouver le sourire non ? D’autant que je lance une nouvelle perche dans l’espoir de le revoir, même si à force ça commence à faire forceuse de ouf. On dit de moi que je suis obstinée, moi je pense juste que mes appels de phare ne sont pas au point.

« Je suis vétérinaire. »

Et là, c’est la douche froide. On dit souvent qu’il ne faut pas forcer le destin si celui-ci ne veut pas vous donner de coup de pouce, la preuve en est là. Je me mords fort la lèvre pour masquer ma déception, je m’étais déjà fait des films sur comment “ provoquer “ une deuxième rencontre sans devoir attendre milles ans. Bien fait Eli, ça t’apprendra à mettre la charrue avant les bœufs. Moi qui pensais enfin avoir fait une belle rencontre à Ottawa, ne plus me sentir seule et avoir quelqu‘un avec qui parler... la vie et ses plaquages de rugbymen comme on les aimes.  

« Pour une fois que j’aurais pu me venter d’avoir un collègue sympa... » je dis en faisant une petite moue exagérée, repensant distraitement aux garces telles qu’Estelle et ses sbires qui ressemblent à des poupées barbies. Je ne me suis jamais senti aussi différente que depuis que j’ai posé les pieds ici, même si je ne le regrette pour rien au monde. « J'ai adopté un chat en venant ici, je l’ai appelé Monsieur Charles. » je réponds en haussant distraitement les épaules. Ça aurait pu être une nouvelle excuse pour le revoir, lui demander son adresse etc, mais parler des animaux et de mon amour pour ma boule de poile me fait complètement oublier cet objectif. Faut dire que je suis plus fan des animaux que des humains, pour pas mal de raisons que je n’évoquerais pas. « Tu as des animaux ? J’ai entendu dire que la présence d’un chat ou même d'un chien dans son environnement personnel aiderait fortement à.… à apaiser... » je me racle la gorge. Est-ce que je cherche vraiment à combler le silence pesant accaparé par les battements de mon cœur dans mes oreilles. Celui-ci semble voltiger après notre poignée de main tirée en longueur, comme si ce simple touché était la chose la plus sensuelle qui m’est été donné de faire avec quelqu’un. Il cherche à se défaire de mon contacte avec une violence inouïe, comme si ma paume brûlait entre ses doigts fins. Même si cette soudaine distance est particulière rude, je ne laisse rien paraître et continue de lui sourire, tentant même un petit compliment que je pense réellement. La vie serait plus douce si tous les hommes étaient comme James, les femmes auraient moins peur de sortir le soir...

« Rien n'est moins sûr. » je le contemple d’un regard aiguisé, la bouche légèrement entre-ouverte et les yeux plissés, cherchant à l’analyser sans me cacher. « Excuse-moi de te demander ça mais... tu parles toujours par énigme aux gens ou j’ai le droit à un traitement de faveur ? » il n’y a aucune méchanceté dans mes propos, je le taquine un peu pour masquer ma frustration. Frustrée de ne pas le comprendre aussi bien que je le voudrais, consciente qu’à travers ses mystères il y a une âme en peine qui réclame de l’aide. Mais comment faire pour établir la confiance entre nous ? Une visite guidée dans le centre historique d’Ottawa peut-être ? Le laisser me faire voir les beautés de cette ville que je n’ose pas découvrir toute seule, ce serait une bonne idée non ? Prenant mon courage à deux mains, je fais un sous-entendu, pire que ça je tends une perche de la taille d’un baobab, pour lui suggérer de m’inviter.  

« Je... Je ne pense pas être le mieux placé pour te servir de guide mais je connais quelqu'un qui connaît la ville comme sa poche et qui est digne de confiance. » ma mine enjouée se décompose et, à présent, j’ai beau faire tous les efforts du monde, impossible de masquer ma tristesse. Si jusqu’ici, je n’étais pas consciente de l’énorme stop que James brandis sous mes yeux, à présent c’est plus que clair. Je hoche doucement la tête en baissant les yeux, légèrement honteuse. L’alcool me fait faire n’importe quoi ce soir... l’alcool, la solitude... l’un ne va pas avec l’autre c’est bien connu. « Je n'en doute pas. » je souffle avec un sourire dénué de joie histoire de ne pas lui donner l’impression que je souffre de ce vent magistral que je viens de me prendre en pleine poire. « Sauf si, lui aussi, il a mieux à faire ... » je me mordille la lèvre, mais c’est trop tard le mal est fait. Je ne sais pas ce qui me passe par la tête, je suis déçue de ne pas être sur la même longueur d'onde que le vétérinaire que j’ai l’impression de tomber de plusieurs étages. Moins qu’un amant ou une brève aventure du soir, j’aurais aimé faire de lui mon ami... peut-être qu’à travers mes yeux pétillants, ma gentillesse légendaire et cette poignée de main hyper sexy, il s’est imaginé que je voulais... ? L'idée fait rater un battement à mon cœur, elle me plaît autant qu’elle m’effraie. Pour quoi je passe-moi exactement ? Plus jamais je ne boirais d’alcool...  

Ignorant son bref commentaire sur mon travail, je me lève et vais poser l’oreille à la porte pour guetter le moindre bruit ou mouvement suspect. Rien, pas même le sifflement strident de la télévision accroché au-dessus du bar. On dirait presque que l’endroit est désert par rapport au brouhaha d’il y a quelques minutes.

« Tu devrais peut-être y retourner si les gros bidons ne sont plus là, la soirée n'est pas terminée, tu peux encore en profiter. »

La main sur la poignée, je reste ainsi pour réfléchir. Est-ce que je vais vraiment sortir et le laisser là en prévenant Ravi de son état ? J'ai le cœur lourd rien que d’y penser et, même si ça n'a pas tourné comme je l'imaginais, je ne peux pas juste tourner les talons et fuir. Ça ne me ressemble pas. Ou peut-être que si ? Suis-je tellement cruel ? J'enclenche la poignée dans l’espoir d’ouvrir la porte et de sortir, mais il y a quelque chose de pas normal. De pas habituel même. Je reste ainsi immobile, les yeux fixés sur le bois de la porte, écoutant James soupiré dans mon dos. Mon propre souffle devient rapide et je me mets à trembler.  

« Je... Je vais appeler un taxi et rentrer. » putain de merde. Je déglutis et retente d’ouvrir la porte qui reste aussi figé qu’un statut. Je colle mon oreille successivement au battant et à la serrure histoire de percevoir les voix de l’autre côté. De lents bruits de pas qui semblent s’éloigner jusque l’autre bout du bar. Une personne. Une personne ? Ravi ? Quelle heure il est ? Je tape ma poche arrière en quête de mon téléphone portable mais tombe sur du vide. Putain manquait plus que ça ! Je jure entre mes dents et tente de taper sur la porte pour me faire entendre. Je n’ai pas beaucoup de force et j’ai la gorge trop sèche pour hurler. Muette par l’angoisse, je donne des coups trop faibles pour me faire entendre. Je suis désolé Elizabeth Comme je le craignais, Ravi quitte les lieux en coupant l’électricité derrière lui, nous immergeant dans l’obscurité. Le noir est si opaque je n’y vois rien, même en essayant d’habituer mon regard.  

« James. James. Panique pas. » je chuchote directement, inquiète de l’état de santé du jeune homme dans mon dos. Je m’éloigne de la porte et fait quelques pas à l’aveugle, tendant mes mains devant moi dans l’espoir de me repérer dans l’espace. « J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle. Tu préfères laquelle ? » par miracle, je réussi à longer le mur jusqu’aux bancs des vestiaires qui me mènent jusqu’à James. Je le cherche à tâton et parvient à mettre la main sur son épaule « C’est moi James, c’est Lizzie. Ne t’inquiète pas. Je suis là. » je chuchote pour ne pas le brusquer, pour qu’il ne sente pas la panique dans ma voix. Je déteste le noir, je suis terrorisée même, mais il faut que je reste forte pour nous deux. Ce serait la merde qu’une crise d’angoisse vienne à bout des forces physiques de James...

Me sentant rougir d’avance, je m’installe à ses côtés et le prends dans mes bras. Je ne sais pas quoi faire de plus, j’ai épuisé toute mes ressources, j’ai peur je panique. Avec toute la délicatesse dont je suis capable, je l’enlace et caresse son dos en soufflant innocemment dans sa nuque. « Ne t’inquiète pas, ok ? ça va aller. Je suis là je ne te lâche pas. » mon cœur se met à battre si fort contre sa poitrine que je doute qu’il ne l’entende pas. Je suis si contente que l’on se retrouve dans le noir complet, mon visage doit être si rouge... mais c’est si bon aussi de le sentir contre moi.  


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James E. Campbell
James E. Campbell
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# Jeu 29 Sep - 21:19
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Être désolé était bien la seule chose qu'il puisse faire dans son état. Désolé de ne pas être capable d'être à sa hauteur, désolé de gâcher sa soirée, désolé de lui faire de la peine malgré lui, de lui faire peur aussi peut-être ? Désolé d'exister même et d'avoir bu autant en sachant que c'était tout sauf recommandable dans son cas. Seulement James composait avec ce qu'il avait ou, plutôt, avec ce qu'il n'avait plus et vivre sans cœur et sans volonté n'était pas une chose aisée, surtout face à des gens purs et innocents qui ne pouvaient pas imaginer une once de la noirceur qui l'habitait. Noirceur dont il ne pouvait que la protéger en l'éloignant avec le plus de délicatesse possible par peur de la salir ou de la contaminer. La jeune femme était trop gentille et trop douce pour risquer de lui faire plus de mal qu'il ne lui en faisait déjà, il n'avait pas le choix.

« Je sais que ce sont des endroits qui m'apaisent et où j'aime... Méditer un peu ? Mais j'imagine que c'est aussi une balade agréable avec des amis. »

Reprit-il, n'attrapant pas la perche qu'il n'avait même pas vu. Après tout, elle aurait aussi pu poser la question en toute innocence et par pure curiosité ? Quand à sa réponse, elle s'approchait tout de même de la vérité puisqu'il y allait toujours seul et passait des heures à fixer l'horizon, le cerveau atrophié par la douleur. C'était une forme de méditation non ? Le silence, l'idée de se fermer au monde pour ne se concentrer que sur soi-même... Oui, James était devenu un grand moine Tibétain depuis le décès de sa belle, en constante méditation et en constante lutte contre les éléments... Il ne lui manquait que la coupe de cheveux, tout le reste était là. À part peut-être la sobriété bien sûr. Sobriété qui semblait d'ailleurs manquer aussi à la jolie blonde ce soir et qui ne put que le faire sourire dans un soupir.

Soupir douloureux néanmoins car elle n'avait pas tout à fait tort en réalité. Enfin, il n'avait pas encore les preuves nécessaires mais il savait que le décès de sa femme était lié à une plus grosse affaire, quelque chose de réellement dangereux qu'il ne pouvait que toucher du doigt pour le moment car il n'était pas flic et car il n'avait pas tous les éléments... Alors oui, son cœur s'était serré à l'évocation de la mafia et il avait déglutit péniblement sans pour autant perdre le semblant de sourire qui hantait ses lèvres plus souvent maintenant que la jeune femme était là. Comme il aurait préféré que ces démons et les dangers ne soient qu'une comédie comme elle l'a décrivait... Comme il aurait aimé n'être qu'un simple petit vétérinaire timide qui mentait pour éviter un rencard dont il avait pourtant envie par simple manque de confiance en lui... Elizabeth était aussi loin du compte qu'elle n'en était proche, trop pour qu'il ne puisse le lui avouer.

« J'aurais aimé être aussi charmant que Léonardo et aussi intelligent que son personnage mais ce n'est pas le cas. » Admit-il, son esprit trop troublé pour lui permettre une échappatoire claire et logique. Il sentait la crise toujours latente et son cerveau encore bouillant de la vague précédente, il était épuisé. « C'est plus compliqué que ça. »

Soupira-t-il finalement, incapable de trouver mieux à l'heure actuelle. Puis dire quoi de toute façon ? J'ai été accusé du meurtre de ma femme ? J'ai fait un peu de prison à cause de ça ? J'enquête sur son meurtre sûrement lié à une mafia ou à un gros traffic de drogue ? Je suis psychologiquement instable ? Je ne peux plus être avec les gens car je n'ai jamais su le faire et ma seule guide est morte ? Non, il n'aurait fait que lui faire peur pour rien, mieux valait s'en tenir au mystère et au vague, c'était de loin le plus sûr et le plus sain pour cette pauvre jeune femme qui ne voulait que son bien. Si seulement elle savait à qui elle avait à faire ! Si seulement il pouvait la convaincre de fuir tant qu'il était encore temps ! Seulement il ne pouvait que lui faire mal, mal malgré lui bien sûr bien qu'il le voit aussi comme leur seule porte de sortie... Il n'était bon qu'à ça de toute façon : à faire mal.

« J'y penserai pour ma prochaine vie. » Tenta-t-il avec un vague sourire difficile à tenir alors que son corps reprenait ses folies. « Il a de la chance. » Laissa-t-il échapper ensuite, son cerveau à nouveau embrumé par les prémisses d'une nouvelle crise ou la fin d'une ancienne. Il ne savait plus, troublé aussi par l'apparence de la jeune femme qui le retournait plus que de raison. « Pas officiellement mais je fais souvent office de famille d'accueil le temps de leur trouver un nouveau foyer. » Il avait eu des chats oui et il aimait les animaux mais il ne pouvait s'attacher à rien, trop impatient de quitter ce monde et ne souhaitant laisser personne derrière lui... Vivement. « Et oui, leur présence aide beaucoup. » Admit-il toujours avec ce même sourire timide et fragile qu'il contrôlait mal, surtout avec elle d'ailleurs. « C'est juste... » Commença-t-il, baissant les yeux avec une légère honte teinté de désespoir. Il le savait pourtant, il avait toujours eu du mal mais c'était encore pire à présent... « C'est juste que je n'ai jamais su parler aux gens. »

Jamais su, jamais vraiment voulu non plus, toujours un peu en décalage, toujours un peu étrange. Les psychiatres de son enfance avaient mis ça sur son intelligence, suspectant une forme minime d'autisme... Il avait pourtant eu des amis et il avait pourtant fait des progrès miraculeux avec elle. Elle son remède miracle, sa boussole dans le monde des humains, sa lumière. Elle qui n'était plus et son absence qui l'avait faire replonger dans le noir et dans son incompétence à être un humain normal. Les animaux n'étaient pas un problème pour lui, il les comprenait malgré leur absence de parole mais les autres deux pattes ? Aucune idée, les mots lui semblaient inquiétants et il maîtrisait mal les siens, ne souhaitant plus faire l'effort de toute manière. Comme il aurait préféré naître chien.

Volonté d'autant plus grande qu'il sentait la peine de la jeune femme dans ses paroles et qu'il s'en voulait. Elle ne méritait pas de souffrir en encore moins par sa faute alors qu'il lui devait tant. Elle l'avait aidé, elle avait gâché sa soirée pour lui et il n'était pas capable d'être gentil, ne pouvant que la blessé en voulant la protéger de sa présence. Ne sachant pas quoi dire, il baissa une nouvelle fois les yeux, heureux de pouvoir les diriger vers son verre d'eau pour se donner une excuse. Une fois encore, James ne savait pas quoi faire ni quoi dire de plus, conscient que c'était la meilleure solution pour éviter à Elizabeth d'avoir de faux espoirs et pour lui éviter de risquer sa présence trop longtemps. Elle méritait mieux et elle méritait d'être en sécurité loin de lui.

Sécurité qui semblait soudain toute relative alors que la lumière s'éteignait brutalement sans crier gare. Se pouvait-il que l'heure soit déjà si tardive ? Non, Ravi ne pouvait pas avoir fermé le bar sans passer par les vestiaires ! Quoi qu'ils n'étaient que deux ce soir là, lui et la jeune serveuse arrivée récemment, ils auraient pu laisser leurs affaires dans le bureau de Jayan pour plus de facilité ? Peut-être qu'une urgence l'aurait poussé à mettre tout le monde dehors pour partir rapidement ? Cette fois tout à fait différemment, le cerveau du vétérinaire moulinait dans la semoule, cherchant une explication à cette drôle de situation qui, étrangement, ne lui faisait pas peur. Au contraire même, il aimait l'obscurité, elle le rassurait et apaisait son cerveau malade. Les migraines étant fréquentes, James vivait dans le noir le plus souvent... Triste vie.

Et c'est là que le cerveau est tout de même miraculeux. La phrase de la jeune femme était pourtant sensée être rassurante et viser à l'apaiser lui mais James pu y déceler une petite once de panique qui le fit switcher totalement. Il ne pouvait plus se permettre d'être la victime, il ne pouvait pas l'abandonner à la même panique que lui-même avait connu quelques instants plus tôt, il devait être le héros cette fois. Par respect pour elle et par équité aussi, la crise s'était évaporée totalement, ne restant comme toujours qu'un mauvais souvenir. Il s'était donc redressé d'un bond, faisant prudemment le tour du banc dans l'espoir de venir à sa rencontre.  

« Tout va bien ne t'en fais pas. » La rassura-t-il sincèrement, espérant que son regard finisse par s'adapter un peu à cette obscurité profonde. « Disons la mauvaise au moins c'est fait ? » Plaisanta-t-il timidement, toujours dans l'espoir de la rassurer. Il avait changé du tout au tout, plus sûr de lui, sa voix plus forte en restant douce, il était un autre homme, celui qu'il savait être rarement, celui qu'il avait été pour Anna. « Je sais. » Sourit-il, attrapant délicatement son bras après avoir frissonné de sentir sa main posée sur son épaule. Il la guida ensuite jusque au banc quelques pas derrière eux, la laissant se poser à côté de lui doucement. « Ça va aller ne t'inquiète pas. » Promit-il sincèrement, la serrant un peu plus contre lui comme pour lui prouver que tout allait bien. « J'ai beaucoup de tares mais je n'ai pas peur du noir. » Précisa-t-il comme si ce détail pouvait être ne serait-ce qu'un peu rassurant. « Je vais appeler Ravi pour qu'il vienne nous libérer. » Finit-il par dire une fois qu'il la sentit un peu plus apaisée, sortant son téléphone de sa poche pour tenter de joindre le barman qui, malheureusement, ne répondit pas tout de suite. Il laissa un message vocal expliquant brièvement la situation puis raccrocha, replaçant l'appareil dans sa poche. « Il doit être au volant mais il fera ce qu'il faut. Ça va aller ? » Demanda-t-il avec une sincère inquiétude et toujours cette même voix en rien comparable à celle qu'il avait eu un peu plus tôt. « Désolé de t'avoir mise dans cette situation... » Soupira-t-il en secouant doucement la tête. « Et de devoir économiser de la batterie au cas où la soirée s'éternise plus que de raison... »

Ajouta-t-il, n'ayant effectivement pas énormément de batterie sur son téléphone et trouvant de toute façon la torche bien trop agressive pour ses yeux encore fragilisés par les larmes et la crise. Et il aimait la sentir contre lui au fond... Petit être rassurant et fragile blotti contre son cœur. Un doux souvenir et un mince espoir... Ou peut-être un piège dangereux ?

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@Elizabeth Divine

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“Could you be the one to bring me back to life ? Could you be the one who dares entering my world to help me fight my demons ? I don't want to hurt you but I think I can't do it without you... ”
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# Mar 18 Oct - 17:04




Some scars don't show

feat. @James E. Campbell" ☾


Je ne suis pas très douée en ce qui concerne les relations humaines. C’est un fait ! Mis à part mes collègues de boulot et Ravi que je croise certains soirs, je n’ai jamais établi de contact avec la population Canadienne. Ottawa et ses habitants restent un mystère entier pour moi et je pensais que ça le resterait. Jusqu'à ce que je croise James et qu’il me sorte de ma zone de confort, cette zone dans laquelle je me terre depuis longtemps. Depuis que mon petit frère a disparu, que mes parents ont été odieux, que j’ai coupé les ponts avec ma sœur. Bref, je mets de la distance avec les gens par peur d’être déçue à nouveau, par peur qu’ils ne partent eux aussi... mais pas avec James. Étrangement, je force le destin à le garder sur ma route, quitte à paraître trop pressante vis-à-vis du pauvre homme qui a eu une soirée assez difficile. Je me déteste d’être comme ça, de l’obliger, de m’imposer, car je sais qu’une fois passer cette porte je ferais à nouveau face à ma solitude. Par je ne sais quel miracle, j’ai su établir un contact apaisant, je ne sais pas comment j’encaisserais le froid et le trouble d’être à nouveau seule. J'ai peur de le découvrir...

« Je sais que ce sont des endroits qui m'apaisent et où j'aime... Méditer un peu ? Mais j'imagine que c'est aussi une balade agréable avec des amis. » mes sourcils épais se froncent de frustration. J'ai l’impression d’être cette enfant dans la cour d'école qui cherche à établir un lien avec son professeur. Comme si j’étais attirée par ceux qui me rejettent, c’est frustrant. Comment elles font ? Ces filles qui draguent d’un sourire, d’un battement de cils ? Je ne suis même pas capable de me lier d'amitié en faisant du forcing, je ne vais pas pouvoir me rabattre sur ma plastique. Ce n’était pas une option de base... « Et... quand on a besoin de... combler ? » je secoue la tête, consciente de ne pas avoir utilisé le terme adéquat pour illustrer mes propos « Fuir cet état de méditation dans laquelle on... on a l’impression de baigner depuis des heures ? » des jours des mois des années. Juste, se changer les idées et voir du monde. On va rayer le spot de James, je ne connaît personne ici et ça ne risque pas de s’arranger vue les râteaux involontaires que je me prends depuis le départ. Forcer les gens à tolérer ma présence ne fera pas d’eux des amis de longue date, je serais un poids de plus dans leurs vies. Nickel.

Pour autant, je ne cesse de parler et de combler le silence avec mes âneries. J’ignore, ou ne veux pas voir, ses mimiques de détresse durant mon monologue. Celui où je le décris comme un espion ou que sais-je ? Un bandit qui fuit la police pour je ne sais quel crime qu’il aurait commis. Il faut vraiment que je regarde les films avant de faire une quelconque analyse révérencielle. Je ne sais clairement pas de quoi je parle. Mais je ne m’arrête pas, j'ai envie de lui enlever ce soupçon de douleur inconnu en racontant des bêtises, essayant de voir du mieux dans ce qui paraît horrible. Plonger dans le fantasque et l’absurde pour sourire à sa propre existence qui n’est pas si terrible. Je suis clairement mal placé, ma vie ressemble à un scénario de sitcom. Une véritable héroïne d'Hélène et les garçons, le guitariste mignon aux cheveux long en moins...
« J'aurais aimé être aussi charmant que Léonardo et aussi intelligent que son personnage mais ce n'est pas le cas. » je roule des yeux, sarcastique, sans me défaire de mon sourire taquin. « Excuse-moi hein, mais je n’arrive pas à te prendre au sérieux avec tes inepties. » Simple modestie ou il n’a vraiment pas conscience de cette énergie perturbante qu’il dégage ? ça me paraît tellement improbable. Comme l’idée qu’il n’ait pas de petites amies qui l’attends sagement à la maison et qui doit sûrement s'inquiéter... J’ai trop peur de sa réponse pour oser lui poser la question. « Crois-moi que tu n’as rien à envier à Léo... lui, il s’est fait prendre ! » je conclus en appuyant mon doigt sur son torse pour souligner mes propos. Si on imagine qu’il est bien en cavale... Comment on en est arrivé là ?

« C'est plus compliqué que ça. » surprise, je cligne un instant des yeux, confuse. Plus compliqué qu’avoir les flics aux fesses ? Je viens vraiment de faire une bourde monumentale ! Le rouge me monte aux joues alors que je réfléchis à un moyen de changer de sujet, ou du moins de virer sur quelque chose de moins oppressant, de plus doux pour le cœur. « Voilà que je me retrouve enfermé dans un vestiaire avec un contrôleur des impôts, c’est le pompon ça... » je marmonne assez fort pour qu’il m’entende, le visage toujours illuminé par un sourire tendre et le regard perdu sur le mur en face de nous. Dériver la conversation, revoir son sourire, dédramatiser et voir le bon côté des choses... je ne veux pas être celle qui causera sa nouvelle descente aux enfers. « Permets-moi de soulever un point : tu n’as pas dit non pour intégrer ta bande ! » je dis avec malice en m’intéressant à un petit filament dépassant de mon collant.  

« J'y penserai pour ma prochaine vie. » je réponds à son sourire d’un timide clin d’oeil avant de détourner la tête. À quoi je joue exactement ? Pas la moindre idée. Mais j’aime ce qui se passe. Parler de tout, de la vie, du quotidien, de mon travail et du siens... c’est fluide, naturel et m’emplit de frissons. C’est juste la première personne à qui je parle depuis longtemps, juste ça... Il n’y a pas d’autres explications. « Il a de la chance. » je fronce les sourcils et mon cœur rate un battement, pourtant je ne suis pas sûre d'avoir vraiment saisis la nuance de ses propos. Quand bien même, ses paroles me font un drôle d'effet et j'ose à peine le regarder en déglutissant. « C'est moi qui en ai, sans lui je... je ne sais pas si je serais resté à Ottawa. » c’est la première fois que je l’admets à voix haute, à quelqu’un. Il me fallait une présence dans ce nouveau pays, un point sentimental pour m’encourager à poursuivre ma quête du bonheur. Moi qui suis née est ai toujours vécue dans une famille nombreuse, me retrouver ainsi en solitaire est plus difficile que je me l’imaginais.  

« Pas officiellement mais je fais souvent office de famille d'accueil le temps de leur trouver un nouveau foyer. » mon cœur fond, si c’était encore possible. « Je ne pourrais pas... je m’attache trop fort et trop vite. Si je m’écoutais, mon appartement serait un véritable zoo de fortune... » je soupire en pensant à monsieur Charles qui doit se demander où je suis passé. En général, je rentre au bout de deux heures même si le match n'est pas terminé... quelle piètre supportrice je fais ! « Et oui, leur présence aide beaucoup. » évidemment, la présence d’un animal est un remède miracle pour nos cœurs. Leur présence est apaisante, elle nous aide à nous sentir moins seul. Je ne sais pas quels maux perturbe James, mais je pense qu’avoir une petite bête lui ferait le plus grand bien...  

« C'est juste... » son ton étrangement triste me fait lever les yeux vers lui, mon cœur se fissure quand je constate son désespoir. Cette tristesse palpable qui me prend à la gorge... j’ai envie de le serrer dans mes bras et aspirer cette douleur pour qu’elle m’appartienne. Je ne supporte pas de le voir en détresse... « C'est juste que je n'ai jamais su parler aux gens. » oh. Je détourne le regard, touchée par ses paroles, cet aveux intime qui me parle plus que toute nos discussions précédentes. « Je comprends... » je soupire en me tordant les doigts, la paume encore frémissante de notre poignée de main partagée. Je culpabilise de l’avoir ainsi mal jugé, de l’avoir mis au pieds du mur en l’accusant d’être une énigme insolvable. Quelle conne je fais... « Ça nous fait un point commun... » je confesse avec un sourire sans joie en songeant à ma courte vie à Ottawa jusqu’à maintenant. « Je ne suis pas très douée pour me faire des amis... ou des amours. Je commence à croire que c’est à cause de mon humour trop présent qui... qui fait flipper les gens. » je hausse doucement les épaules en m’étirant. Je me cache derrière un masque d’insouciance et de légèreté pour ne pas montrer ma véritable souffrance, pour cacher mes émotions. Ma psy disait que j’avais le syndrome de “ Chandler Bing “ mais comme je n’ai jamais regardé un épisode de Friends de ma vie, aucune idée de ce à quoi elle faisait référence. Peut-être qu’effectivement j’ai quitté la France pour vivre une vie de bohème et rencontrer cinq amis et peut-être mon futur mari dans le lot ? ça serait trop beau...
« Si ça peut te rassurer, tu as très bien su me parler, à moi... James. » prononcer son prénom dans le silence du bar à quelque chose d’apaisant, de loyal. Une promesse faite à la nuit. Les murs autour de nous font rebondir le son de ma voix et c’est aussi doux que délirant. Cette situation est délirante. Cette soirée et notre rencontre...

Et autant dire que le destin ne nous a pas fait de cadeau pour la suite de cette soirée : je tambourine contre la porte en bois, le souffle court, l’anxiété qui commence à me monter à la gorge. Moi qui n’avais jamais été confrontée à une crise d’angoisse, je commence à comprendre l’état d’urgence dans laquelle James se trouvait. Cette sensation de chuter, de perdre pieds et de ne pas savoir reprendre son souffle... c’est affreux. La nuit s’abat sur nous et mon cœur rejoint mes coups sur la porte qui ne bouge pas d’un centimètre. De mauvais souvenirs rejoignent l’obscurité, ceux que je relie à cette sensation d’abandon et de froids... de mauvais souvenirs que j’aurais voulu oublier à jamais. J’inspire et expire difficilement, les jambes tremblantes et les bras tendus en avant pour m’aider à rejoindre le banc vers James. James. Il faut que je retrouve James. Je ne veux pas rester seule. J'ai vraiment peur.

« Tout va bien ne t'en fais pas. » Sa voix est plus forte, pleine d’assurance. Sa détermination me perturbe, il ne m’avait pas habitué à ça. Pour autant, je suis rassuré qu’il ne soit pas dans le même état de panique que moi, les yeux perturbés par des tâches de couleurs et des étoiles qui ne présagent rien de bon. Je vais finir par tourner de l’œil si je ne m’assois pas... « Disons la mauvaise au moins c'est fait ? » je me colle, dos au mur et le longe clignant des yeux à l’aveugle. J’ai la tête qui tourne, c'est absurde, c'est nul d'avoir peur ainsi. James doit sûrement rire sous cape en m'entendant parcourir les petits mètres de la pièce comme s’il y avait un piège non loin de mes pieds. « Alors la mauvaise nouvelle c’est qu’on est enfermé dans des vestiaires humides sans fenêtres et que le gérant est parti en claquant la porte. » je m’immobilise contre le mur, j’ai trop peur de bouger. Trop peur de m’évanouir ou de tomber sur quelque chose qui pourrait me traumatiser à vie. On ne sait jamais ! Quand j’étais petite, le soir d’Halloween, mon petit frère m’a coincé dans le placard à balais bourré d’araignées dans le garage. Une partie de cache-cache qui a viré au cauchemar et qui n’était même pas un incident. L’enfoiré. Au souvenir des petites pattes d’araignées dans mes cheveux, j’ai des frissons d’horreur et je me crispe contre le mur en béton froid, la main tendue vers moi à la recherche d’une bouée de sauvetage. « J’ai pas de bonnes nouvelles, mais je ne savais pas comment présenter ça autrement. » je déglutis et ferme les yeux, même si ça ne change rien, on y voit comme à travers une pelle là-dedans de toute façon.  

Ma main le touche, tâtonne son épaule. Surprise de le sentir à son tour sur ma peau, je pousse un petit cri et me recroqueville contre le mur dans l’espoir de m’y fondre. Disparaître et retrouver la lumière... « Putain, tu m’as fait flipper ! » je ris, hystérique et nerveuse en me blottissant contre lui. Ce serait mentir que de dire que je n’en profite pas, mais je suis tétanisée et je peine à rester debout. Son odeur et la tendresse de ses bras autour de ma petite taille... j’ai l’impression d’être minuscule. Minuscule et en sécurité, comme protégée des dangers environnants. Les rôles sont inversés, je suis celle a sauvé, celle qui perd en crédibilité et tremble de tout son petit corps contre le siens, robuste et ferme. Et son odeur... je presse ma joue contre son torse et entoure sa taille de mes bras, profitant de l’obscurité et du silence pour succomber au pêché. « Ça va aller ne t'inquiète pas. J'ai beaucoup de tares mais je n'ai pas peur du noir. » mon sourire est si prononcé que j’ai peur qu’il ne l'entende dans ma voix chevrotante. « J’ai beaucoup de défauts, dont celui-là... » je souffle en frottant ma joue contre lui, me disant que je n’avais jamais eu un câlin aussi tendre depuis des lustres. Depuis le décès de ma grand-mère... plus personne ne m’avait touché après. Et j’ai l’impression de revivre... que l’on m’offre un second souffle de vie...

« Je vais appeler Ravi pour qu'il vienne nous libérer. » Je me laisse guider, prudente, jusqu’au bar où il était allongé. Sans me défaire de son étreinte, je m’assois et colle ma cuisse à la sienne pour me réchauffer moi et mon cœur. Le corps secoué de tremblements, je pose ma tête sur son épaule et me frotte les paumes pour m’administrer un peu de chaleur. Le chauffage a dû être coupé en même temps que l'électricité... c’est bien notre change, en pleins mois d’octobre à Ottawa. Je pousse un soupire de déception quand je constate que Ravi est sur messagerie et qu’il ne reviendra sûrement pas avant des heures. Au pire des cas demain matin s'il ne regarde pas son téléphone...  
« Il doit être au volant mais il fera ce qu'il faut. Ça va aller ? » je croise les bras sur mon ventre et me plie un peu en deux pour me réchauffer, me maudissant d’avoir laissé mon manteau et mon sac sur le bar... enfin, je pense qu’à l’heure qu’il est ils ont tous les deux disparus. Et monsieur Charles qui va passer la nuit tout seul... cette pensée m’arrache un nouveau frisson, un son étrange digne d’un miaulement de chat étouffé s’échappe de ma gorge. « C’est cliché d’être frileuse quand on ne vient pas du Canada... ? » je souffle en serrant la mâchoire pour qu'il n'entende pas mes dents claquer. « En France l’hiver ce n’est pas vraiment l’hiver... il doit faire quoi ? 5 degrés à tout casser. Je ne suis pas encore habitué... » ajoutez à cela l’obscurité et la pièce exiguë... je suis très mauvaise joueuse dans un Escape Game. J’ai déjà été évacuée du manège “ Pirates des caraïbes " à Disneyland car j’ai paniqué...

« Désolé de t'avoir mise dans cette situation... » je me mordille la lèvre pour ne pas sourire à nouveau, le cœur brûlant contrairement au reste de mon corps. « Et de devoir économiser de la batterie au cas où la soirée s'éternise plus que de raison... » C’est vrai qu’un peu de lumière ne serait pas de refus ; mais je préfère que James ne me voie pas dans cet état. Moi qui étais si sûre de moi, un peu rigolote et toujours la parole légère, je ne suis plus que l’ombre de moi-même. Déceptive et pas du tout glamour... mais la façon dont James prends les choses en main, sa voix rassurante et sa façon de me tenir contre lui... je dois bien admettre que je remercie le ciel de m’avoir fait ce cadeau. Même si je risque d'être traumatisé et devoir reprendre rendez-vous chez ma psy dès demain...  

« Tu plaisantes ? C'est l’aventure. Moi qui voulais un peu de piment dans ma vie, me voilà servis... » je toussote, la gorge déjà prise par le froid sec qui s’insinue à travers le plancher. « Même si j'espérais un peu moins déstabilisant pour commencer... » je me tords les doigts pour faire circuler le sang et ne pas devenir bleu comme un sthroumpf. C’est moi qui suis plus sensible que les autres ou cette nuit est particulièrement glaciale ? « Juste, ne me laisse pas. À moins que tu ne veuilles me voir secouer de spasmes sur le carrelage... » mon rire est un son étranglé dans ma gorge, j’essaie d’alléger l’atmosphère en plaisantant mais je suis sérieuse, je risque vraiment une crise violente s’il m’abandonne comme ça. Finalement, on n'est peut-être pas si différent lui et moi...  


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James E. Campbell
James E. Campbell
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# Dim 30 Oct - 13:36
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James ne savait que trop bien ce qu'elle ressentait pour lui-même endurer très souvent ce manque et cette impression d'état de somnolence méditative dans laquelle il baignait. Avait-il pour autant envie d'en sortir ? Non, il préférait s'y complaire pour ne pas empirer les choses, rester loin pour ne plus souffrir de la cause première de ce manque : la disparition de sa bien aimée. Alors il était plus simple à présent de rester loin des autres humains, ne plus s'attacher pour ne plus risquer d'avoir mal car il savait qu'il ne pourrait pas se relever une seconde fois.  

« Rien de tel qu'un verre dans un pub sympathique ? »

Suggéra-t-il dans un petit sourire tremblant, le cœur encore chamboulé par la crise toujours latente et la gêne causée par cette étrange situation. C'était la première fois qu'il laissait réellement quelqu'un l'approcher pendant une crise. Même Ravi ne l'avait jamais vu car il lui avait toujours dit de simplement le laisser dans les toilettes le temps que ça passe et car il avait toujours fait en sorte d'anticiper assez pour fuir avant le sommet de la vague. Elizabeth ne lui avait pas réellement laissé le choix mais il n'avait pas trop lutté non plus finalement, peut-être justement car il ne voulait pas fuir cette fois, peut-être effectivement parce que le manque devenait trop dur à porter seul ?

« C'est gentil. »

Dit-il ensuite simplement face à cette comparaison qu'il n'estimait pas mériter. Il n'avait jamais réellement eu conscience de son charme et son côté un peu asocial n'avait jamais réellement joué en sa faveur. Il n'était pas à l'aise avec les relations humaines et ça lui avait toujours joué des tours, lui interdisant pas mal d'interaction, surtout avec la gente féminine finalement. Paradoxalement, il avait eu plus de succès une fois Anna dans sa vie car elle l'avait rendu plus souriant, plus confiant, moins étrange aussi... Son rayon de soleil, son lien avec le monde réel, sa boussole... Et maintenant il était seul dans le noir sans intention d'en sortir pour ne plus risquer de se brûler aux rayon du soleil. Jamais.

« Aurais-tu des choses à cacher ? » S'amusa-t-il péniblement entre deux souffles un peu coupés. « Simplement parce qu'il n'y a pas de bande. »

Ajouta-t-il ensuite, sans doute plus froidement qu'il ne l'aurait voulu. Pourquoi s'obstinait-elle à vouloir en savoir plus ? Pourquoi voulait-elle être plus proche de lui ? Ils ne se connaissaient pas et, même si elle l'avait aidé, il ne pouvait pas la laisser s'approcher d'aussi près et c'était pour sa propre sécurité. Finalement, il aurait peut-être dû mentir en disant être un flic sous couverture ou un dangereux mafieux mais la belle semblait têtue et bien décidée à ne rien écouter... La froideur restait donc peut-être le plus efficace même s'il s'en voulait de risquer de lui faire de la peine... Elle a qui il devait tant en si peu de temps...

« Tu sais, ils ressentent nos sentiments alors... Il sera heureux si tu es heureuse, que ce soit à Ottawa ou ailleurs. »

Expliqua-t-il, luttant toujours pour rester loin de la crise pour pouvoir parler correctement. La jeune femme semblait triste et étrangement peu attachée à sa nouvelle ville. Il se doutait de la difficulté de se faire à un nouveau pays, de se retrouver seule et sans amis à lutter dans l'espoir que ça finisse par passer. Mais pourquoi se torturer si les choses ne vont pas ? À quoi bon souffrir si on peut être mieux ailleurs ? Il ne le souhaitait à personne et encore moins à une femme aussi douce que la jolie Elizabeth qu'il n'avait pourtant pas réellement regardé depuis le début de leur interaction. Il voulait juste la protéger là aussi, lui rendre la pareille même si c'était maladroit.

« C'est l'avantage de travailler où on habite, ma maison est déjà un zoo de fortune. »

S'amusa-t-il avec un petit haussement d'épaule et un sourire soupiré. Avoir son appartement au dessus du cabinet lui permettait en effet d'être sans cesse entouré d'animaux et de pouvoir apprécier leur présence en permanence. Une bénédiction pour lui qui se sentait plus à son aise avec les bêtes qu'avec les humains...

« Ça doit être ça oui. »

Lança-t-il ensuite dans un ton de taquinerie fragile du fait de son état. Malgré la brume causée par la crise, il l'avait trouvée amusante bien qu'un peu maladroite. Douce aussi, bienveillante... Il ne voyait pas pourquoi elle n'arrivait pas à se faire d'amis mais il se doutait que les gens devaient justement abuser de sa gentillesse comme ils le faisaient trop souvent. L'homme est un loup pour l'homme oui... Et il trouvait l'expression vraiment négative pour les loups qui n'avaient rien à envier à l'humanité et qui, à ses yeux, valait bien mieux. Mais qu'importe, là n'était plus la question et il ne savait que dire de plus pour la rassurer, encore trop fragile et toujours aussi malhabile avec les mots.

« Je peux te retourner le compliment. »

Affirma-t-il avec sincérité, soulagé quand même de ne pas avoir trop fait de dégâts malgré tout. Pas trop en tous cas, pas assez pour la faire fuir même si ça aurait été préférable pour elle, surtout maintenant que la lumière venait de se couper et que Ravi venait vraisemblablement de quitter les lieux en les oubliant là...

« C'est vrai que ce n'est pas une très bonne nouvelle... »

Soupira-t-il  en secouant doucement la tête, sa crise étant étrangement apaisée alors que celle de la jeune femme se faisait de plus en plus palpable. Il eu d'ailleurs le courage de la rejoindre à tâtons, incapable de comprendre comment il pouvait en avoir la force alors que ses jambes tremblaient encore quelques seconde plus tôt.  

« Et bien... Disons qu'au moins nous ne sommes pas seul ? » Suggéra-t-il en arrivant à sa hauteur, lui faisant peur sans le vouloir. « Pardon. » Ajouta-t-il, son cœur ayant manqué un battement au contact et... Ou ? Au cri. « Je suis sûr que ce n'est pas une si longue liste que ça. » Sourit-il dans l'espoir de la rassurer, se sentant étrangement bien malgré la situation et son état précédent. « La peur n'aide pas. » Nota-t-il, ôtant sa veste sans trop se détacher d'elle pour la lui poser sur les épaules. Lui n'était pas frileux et restait surprit par son propre calme. « Et ça viendra ne t'en fais pas. Après, il faudra acheter des vêtements un peu plus chauds aussi. » Sourit-il, ne pouvant que constater que la belle n'était pas réellement couverte. Quoi qu'il ne faisait pas encore très froid et qu'ils étaient à l'intérieur, elle était sûrement assez maligne pour avoir prévu mieux que ça. « Et bien... Au moins nous serions à égalité mais, promis, je ne vais pas t'imposer ça. » Plaisanta-t-il doucement, espérant alléger l'atmosphère. « Tu... Tu veux qu'on fasse un jeu en attendant ? Quelque chose pour te changer les idées ? Ou peut-être une chanson ? Tu as une jolie voix... »

Suggéra-t-il, tout de même assez désemparé de la sentir si mal et incapable d'avoir une bonne idée pour les sortir de là. Il espérait que Ravi ne tarde pas trop à leur écrire ou même à revenir... Même s'il ne pouvait pas nier apprécier de la sentir cotre lui, sentir son odeur et la chaleur de sa peau... Allez comprendre.

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“Could you be the one to bring me back to life ? Could you be the one who dares entering my world to help me fight my demons ? I don't want to hurt you but I think I can't do it without you... ”
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# Jeu 11 Mai - 17:58




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feat. @James E. Campbell" ☾


Ne pas avoir le contrôle est terrifiant. Je pense même qu'il s'agit là de ma plus grande terreur : apprendre à laisser couler, ne pas se laisser balloter par les vagues mais apprendre à danser à contre-courant. Moi qui ai grandis avec ce sentiment de devoir gérer le temps avant qu’il ne le fasse pour moi, James est pour moi un mystère insolvable qui me provoquerais presque des boutons. Ce mur qui le sépare de moi, cette côté nébuleux et impalpable qu’il entretiens pour me tenir hors de sa portée... sentiment de déjà-vu bouleversant. C’est comme si l’âme de James et de mon petit frère avait fusionné, créant un géant d’incompréhension et de complexité que même moi je ne pourrais jamais dompter. Je ne suis pas une guerrière, je n’ai pas les armes pour affronter cette créature qui se presse aux côtés de James, comme un animal blessé qui attends le bon moment pour sortir les crocs. Je ne peux rien pour lui, comme je n’ai jamais rien pu faire pour Eden avant lui... et cette réflexion remet tant de choses en question : pourquoi ? Pourquoi me mettre ce garçon sur ma route alors que je suis incapable de le sauver ? Pourquoi moi ? Alors que l’échec pointe déjà son nez ? Je sais que je sortirais de cette pièce avec un sentiment d’inachevé, alors à quoi bon ?

Sa suggestion m’arrache un demi-sourire sur mon visage crispé par le doute. Jusqu’ici je fuyais la réalité des choses en m’occupant l’esprit, me plongeant à corps perdu dans le travail ou en sortant le soir pour boire des bières. Revivre une fausse jeunesse pour ne pas avoir à confronter ses démons, ou faire face à une réalité que je ne suis pas prête à accepter. Je veux rester dans mon cocon d’espoir, même si je sais que la chute risque de faire très mal.  

« Le genre de pub sympathique où les tabourets passent par-dessus les comptoirs tu veux dire ? » j’hasarde en levant un sourcil intrigué vers lui. « En effet, il n’y a rien de plus relaxant ! » je plaisante en songeant à cette soirée qui commençait si bien. Depuis le temps que je viens boire ici, je n’ai encore jamais été confronté à une telle situation. Les Canadiens ont pour réputation d’être un peu brut de décoffrage d’accord, mais à ce point ? J’ai encore tant à apprendre de ce pays qui m’a ouvert si généreusement les bras.

Le ton de la conversation devint rapidement plus doux et cela m’arrangeait. Je n’ai pas pour habitude de parler à haute voix de mes tourments, surtout pas au premier inconnu plutôt mignon croisé dans un bar. Même s’il a ce “ je ne sais quoi “ qui pétille dans le regard, me donnant envie de me livrer à lui jusqu’à ce qu’il en oubli ses propres malheurs, je ne suis pas encore assez forte pour affronter cette part d’obscurité que je cherche désespérément à cacher. Faire comme si elle n’avait jamais existé. Même si je sais qu’un jour ou l’autre je vais devoir y faire face. Mais pas tout de suite, encore un instant de plus dans cette entre-deux de la vie, s’il vous plaît...

« Je ne suis pas gentille. » j’affirme dans un bref haussement d’épaules pour balayer ses mots en détournant le regard vers un extincteur plutôt imposant coincé dans un coin de la pièce. « Sincère ? Peut-être un peu trop oui. Mais … gentille ? Que dieu m’en préserve ! » j’ironise en composant solennellement le signe de croix avant de terminer par les mains jointes en prière. Vieille habitude que je devrais supprimer encore une fois, mais quand on est née dans ce culte il est toujours très difficile de s’en sortir... même quand vous avez la certitude que dieu n’est qu’un fantasme de plus pour rassurer les sceptiques sur la vie après la vie. ‘’ Où étais-tu quand Eden avait besoin de toi ?’’ je songe en me frottant les mains comme pour annuler mon geste, faire comme si ça n’était pas arrivé. Je ne sais pas s'il s’en est rendu compte, moi j’ai presque un peu honte. Si mes parents me voyaient, je directement envoyée au confessionnal pour expier mes fautes. Bon dieu, que de souvenirs d’une vie que je ne me souhaite plus...
Et en ce qui concerne la gentillesse, j’ai peut-être été un peu froide en lui répondant ? Ou tellement ironique que ça ressemblait à de la moquerie ? Non, je ne pense pas à ce point. Juste, j’aimerais qu’il comprenne que mes paroles ne sont pas de vains compliments qui en attendent d’autres. Juste de la sincérité maladroite...

Sa question me fait l’effet d’un coup de poing dans l’estomac. Est-ce que j’ai des choses à cacher ? Le silence se fait dans la petite salle, si bien que nous n’entendons plus que le son de nos respirations et le bruit blanc de la tuyauterie au-dessus de nos têtes. Après deux minutes, j’inspire profondément mais n’expire pas, me laissant quelques secondes en pleine apnée avant de relâcher l'air qui brûle mes poumons. « Bien sûr... » je réponds comme si c’était une évidence, comme si ça n’avait aucune importance. Ou peut-être que, justement, j'ai l'air tellement détachée de la conversation que ça ne peut pas faire plus faux. Que voulez-vous, je suis une piètre menteuse, même quand j’essaie de mentir à moi-même. « C’est aussi pour ça que je suis venue vivre ici... » je confesse et regrette aussitôt, fuyant son regard et me tordant les poignées dans l’espoir qu’il ne cherche pas à en savoir plus. Une succession de flashs sur les rapports de police et sur les lettres de mon petit frère se succèdent dans ma tête... Quelle merde. Pendant plusieurs minutes je suis incapable de le regarder, préférant promener mon regard sur les inégalités des murs ou sur les toiles d’araignées naissantes dans un coin mal éclairé de la pièce. Ma pauvre Lizzie, tu ne sais vraiment pas tenir ta langue...

« Simplement parce qu'il n'y a pas de bande. » le ton de sa voix me fait faire volte-face vers lui, j’ouvre de grands yeux étonnés. Ses mots sont si tranchants que j’ai l’impression que la température de la pièce dégringole jusqu’à atteindre le négatif. Moi, stupéfaite de faire face à tant de méchanceté alors qu’il n’était que douceur jusqu’à présent, je laisse mes yeux rouler sur la courbe de ses lèvres pour finalement remonter là où ses sourcils se croisent pour former une ligne anxieuse. La ride du lion qui se forme entre ses yeux me fait froid dans le dos, l’espace d’un instant j’ai l’impression de faire face à mon père qui me réprimande. Mais je me reprends et je fronce à mon tour les sourcils, m’efforçant d’arborer une expression de convaincante de guerrière même si au fond de moi je suis terrifiée par la tournure que prend la conversation. Je ne suis plus une petite fille et j’en ai assez qu’il me rejette comme ça, même si je ne suis rien pour lui qu’une inconnue de plus parmi la foule de soulards qu’il y avait dans ce club. Même si je ne suis qu'une petite blonde insignifiante à ses yeux qui fourre peut-être un peu trop son nez dans ce qui ne la regarde pas. Mais c’est en jouant les aveugles que j’ai perdu mon frère, et pour une raison que j’ignore encore je n’ai pas envie de passer cette porte en me disant que j’aurais pu être utile et que je n’ai encore rien fait. Même s’il y a cinq minutes ça semblait perdu d’avance, que je voulais baisser les bras, ce petit ton qu’il a pris avec moi a su me convaincre que je ne perdais pas mon temps. Eden était comme lui...
« Une bande se forme à partir du moment où il y a deux personnes dans l’équipe. » je rétorque de ma voix la plus froide possible, même si d'extérieur j'ai l'impression de couiner comme une adolescente qui perd la dispute dans la cour de récréation. Aucune crédibilité du côté de l’équipe d’Elizabeth, pourtant je m’efforce d’avoir l’air sûre de moi et de ne pas décrocher mon regard bleuté du siens, ses iris semblent s’assombrir de secondes en secondes. « Que ça te plaise ou non, on est dans le même bateau. Tu vas devoir faire avec. » Que ce soit physiquement alors que nous sommes coincés dans ce minuscule vestiaire ou psychiquement avec nos propres démons qui ne demandent qu’à sortir pour se venger, je ne me suis jamais senti plus proche de quelqu’un qu’à cet instant. Et hors de question qu’il s’imagine que je vais l’abandonner, mon frère était l’unique fois de trop. Et je ne fais jamais deux fois la même erreur...

Mais je vais devoir faire appel à mon instinct pour ne pas échouer à nouveau, paraître trop pressante vis-à-vis de James et de ses émotions. J’ai déjà trop souvent mis les pieds dans le plat et j’ai l’impression qu’un énième faux pas risquerait de m’éliminer du jeu. D’ailleurs, aborder le sujet des animaux avec lui me fait penser que j’aimerais bien qu’il y ait un chien dans cette pièce, avec nous. Juste pour apaiser mes nerfs et me permettre de réfléchir avec ma tete plutôt qu'avec mon cœur...  
J'ai toujours été plus attirée par les animaux que par les humains, c’est aussi un peu pour ça que je passais le plus clair de mon adolescence au refuge en tant que bénévole. Comme le dit si bien James, ces petites bêtes ressentent nos émotions et savent composer avec ce qu’ils ont, ils se prennent moins la tête, ils nous aiment inconditionnellement sans rien chercher en retour. D’où le fait qu’en venant ici, je me suis ruée dans la SPA la plus proche pour adopter un chien, me sentir moins seule et donner de l’amour à quelqu’un qui en a besoin. Quelqu’un capable d’accepter mes maladresses et mes déboires et qui ne me jugera jamais... une pensée s’envole alors vers Monsieur Charles qui, resté à la maison, doit se demander où j’ai bien pu passer, si je rentrerais. La perspective qu’il puisse imaginer être à nouveau abandonné me serre le cœur, j’essaie de masquer mes craintes en serrant les poings entre mes genoux, le regard vitreux parcourant les rainures poussiéreuses du carrelage. Ce chien est un amour, mais il est incapable de rester seul plus d’une demi-journée sans hurler à la mort. Sa dépendance affective envers moi est un enfer autant qu’une bénédiction... qui se ressemble s’assemble ? Apparemment, cet animal a plus de choses à m’apprendre que l’inverse. Il n’y a pas de hasards...

J’occulte un peu les paroles de James, encore secouée par son changement de comportement envers moi. Même si je m’efforce de ne pas le prendre mal et lui trouver des excuses, j’ai l’impression que ma quête auto-imposée le concernant risque d’être laborieuse. Dans quoi je m’engage ? Dieu a dit “ aimez-vous les uns les autres “ certes, mais on dit aussi qu’on ne peut pas aider une personne qui ne souhaite pas être aidée. Est-ce son cas ? Timidement, je le regarde du coin de l’œil et suit la courbe de sa mâchoire crispée, ses mains tremblantes et son regard encore mouillé par l’angoisse. Qu’est-ce que tu attends de moi réellement, James ? Est-ce que je perds mon temps à vouloir sauver des âmes en péril ou est-ce que quelqu’un t’a mis sur ma route pour une bonne raison ? Une épreuve de plus ? L’espace d’un bref instant, mon regard croise le siens et je retiens mon souffle, mon cœur rate même un battement. De la douleur, rien que de la douleur dans ce regard vitreux. Ce que j’aimerais qu’il me laisse pénétrer son petit royaume remplis de grisaille pour y insuffler un peu de mes couleurs. Ce que j’aimerais qu’il perde un instant le contrôle ou que le ciel nous donne un petit coup de pouce...

Mon père disait souvent que dieu est un petit farceur, qu’il nous observe comme des petits animaux dans une cage et s’amuse à créer des situations rocambolesques pour tester nos limites. Rien n'arrive par hasard et le destin est tout tracé pour nous renforcer. Certes, mais était-ce vraiment nécessaire de couper les lumières ? Le noir s’abat sur mes yeux et l’espace d’un instant je me demande si je ne suis pas tombé dans les pommes. J’attends l’impact de ma tête sur le carrelage froid, mais rien ne vient. Je suis encore debout, le cœur battant à tout rompre et la main tremblante agrippée à la poignée de la porte dans l’espoir qu’elle s’ouvre sur un malentendu. Rien, juste le son de mon souffle agité et celui de James derrière moi. Je tente l’humour mais je ne m’entends même plus parler, mon cœur bat à tout rompre dans mes oreilles. Bordel, moi qui pensais avoir le contrôle, voilà que je risque la crise de claustrophobie devant ce garçon qui n’a clairement pas besoin de ça...
Si il y a un dieu au-dessus de nos têtes, qu’il aille au diable !  

« Tu veux dire que ça craint carrément oui ! » je rouspète en donnant un bref coup sur le battant de la porte qui, ô surprise, reste parfaitement immobile. Heureusement qu’il fait encore trop sombre pour qu’on y voit quelque, je ne suis pas certainement d’assumer ma part de fragilité devant lui. Le voyant “ sortis de secours “ exposé en vert vif éclaire une petite partie de mon visage crispé par l’angoisse. Je n’ai jamais été une grande fan de l’obscurité, notamment à cause des punitions débiles de nos parents qui consistait à nous enfermer dans le placard à clés quand nous n’étions pas sages. C’était cruel mais c’était une autre époque, comment leur en vouloir ? Aujourd’hui, ont grandi avec notre rancœur et nos rendez-vous chez le psy pour combler les trous béants dans notre cœur. Mais les petits traumatismes comme la peur du noir reste un handicape difficile à surmonter, l’anxiété prends le dessus puis la crise d’angoisse qui fait tourner la pièce autour de nous, comme prise dans un tourbillon.

« Il y a longtemps que je me serais mise à convulser dans mes sanglots si j’avais été seule... merci. » je souffle en profitant un peu trop de cette étreinte qui m’est offerte. J’interdis à mon cerveau de développer mes traumas et censure certaines images de mon enfance qui apparaissent derrière mes paupières, trop contente de me blottir dans ses bras et trop effrayée de ne pas profiter assez de ce moment hors du temps. Je suis la demoiselle en détresse pour cette fois, j’assume cette part de fragilité si ça me permet d’être câliner ainsi dans le noir, comme jamais auparavant on m’a bercé. C’est si doux et réconfortant, comme si c’était là où je devais me trouver depuis le début. Comme si la forme de ses bras se moulait parfaitement autour de mon corps, comme si j’avais toujours eu ma place contre lui. C’est aussi intriguant et déroutant qu’apaisant... finalement, je remercie ce petit coup de pouce de dieu, j’ai été mauvaise langue.

« Tu ne voudrais pas connaître l’entièreté de la liste... » je souffle dans son cou en me délectant de son parfum tout en me laissant guider jusqu’au banc sans quitter ses bras. « … Je préfère que tu gardes une image parfaite de moi quand tu quitteras cette pièce. » je marmonne suffisamment fort pour qu’il l’entende, un peu honteuse de l’avouer à voix haute. Dans peu de temps, je n’espère pas, nous franchirons cette porte en prenant chacun un chemin différent, des chemins de ceux qui ne se croisent plus. Tel est sa volonté première, pourquoi en serait-il autrement ? Cette pensée me brise le cœur et je préfère la chasser rapidement, profitant une dernière fois de cette sensation de réconfort et de douceur qui manque tant à ma vie. Pour ce faire, j’accepte volontiers sa veste que je resserre autour de mon corps menu par le froid et les émotions contradictoires de cette soirée étrange.  

« Quand je suis au travail je suis en blouse et crocs et dès que je rentre j‘enfile un jogging... » je m’exclame en jouant avec un fil de mon collant qui risque de ne pas faire long feu. Si j’arrêtais de me rouler parterre aussi ! « … pour une fois j’avais envie de me sentir moi. Pas la Elizabeth interne en médecine qui vie pour son travail. Ni même la Elizabeth qui mange des bonbons devant sa série préféré. Pour une fois, j’avais envie d’être jolie... différente. » je souffle en disant ce mot, comme si être belle était une épreuve insurmontable pour moi. « Mais la réalité de la vie Canadienne m’a vite rattrapé... je donnerais ma vie pour une bonne grosse poutine. » je ris et frissonne en même temps, songeant un instant à l’image que je devais renvoyer de moi à James : la petite Parisienne hyper clichée perdue dans un pays dont elle ne connaît rien. Un chouette début pour un film de noël cela dit !

« Tu... veux que je chante ? » je demande d’un air étonné, contente qu’il ne puisse pas lire la surprise sur mon visage. « Tu veux qu’il neige encore plus fort demain c’est ça ? » je ne suis pas la chanteuse du siècle, quand je me suis mise à fredonner sur le sol c’était surtout pour faire diversion. Mais là ? Chanter pour de vrai en mode sérieux ? Céline Dion tout ça ? Je ne suis pas sûre d'être capable, ma timidité risque de prendre le dessus et m’empêcher de sortir la moindre note. « J’ai peut-être une meilleure idée... ? » je suggère après un instant de silence, les joues rouges d’embarras, profitant de notre certaine proximité pour dissimuler mon visage contre son épaule. « On pourrait dire une chose sur nous, rien qu’une chose. Et interdiction que l’autre rebondisse dessus ou ne pose la moindre question... qu’est-ce que tu en penses ? » je demande d’une petite voix incertaine sans oser le regarder, même si nous étions dans la pénombre la plus complète. Suite à notre petite discussion, j’ai bien compris qu’il avait du mal à se livrer aux gens. Comment lui en vouloir ? Mais comme nous allons bientôt nous quitter pour toujours sans possibilité de retour, autant passer le temps non ? Après une grande inspiration, je prends la parole sans lui laisser le temps de répondre : « Je commence pour montrer l’exemple : je suis allergique aux noisettes et je fais du patinage artistique. » En dévoilant cette anecdote sur ma vie, je songe à mes patins qui attendent sagement dans mon placard que je les enfile. Moi qui pensais que venir au Canada me pousserait à patiner un peu plus, encore des clichés.   


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James E. Campbell
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# Jeu 8 Juin - 10:41
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James avait du mal à calmer les étranges vagues de sentiments contraires qui l'envahissaient, oscillant constamment entre une impression d'aller mieux et une nouvelle claque de néant en plein dans les trippes. Le sourire de la jeune femme participait au premier tout comme au second d'ailleurs, rendant le jeune vétérinaire plus que sceptique et toujours un peu nauséeux.

« Serait-ce une pointe de sarcasme que j'entends là ? »

Sourit-il, essayent d'alléger un peu l'atmosphère et, surtout, de faire sa part du combat. Après tout, la jeune femme n'avait pas à lutter pour lui, elle était gentille d'être restée malgré tout, d'être là et de ne pas être partie en courant en appelant l'asile, il lui devait bien ça.

« On est jamais trop sincère. »

Répondit-il ensuite, pourtant un peu déstabilisé qu'elle "refuse" à ce point l'idée d'être gentille. C'était sûrement du sarcasme une fois de plus et, pourtant, il ne pouvait s'empêcher d'y voir une sorte de... Colère ? Comme si elle en avait marre de ce rôle de gentille, comme si cela lui avait coûté... Il n'osa pas insister, son cerveau n'étant de toute façon pas réellement apte à réfléchir plus que cela pour le moment.

« Je vois... » Dit-il, son cœur prit d'une nouvelle vague de malaise en sentant l'air gêné de sa sauveuse face à sa question indiscrète. « Je me doutais bien que tu étais une sorte d'agent secrète en mission, ce n'était pas possible autrement. »

Sourit-il à nouveau, espérant la détendre un peu et, surtout, qu'elle le pardonne pour ce faux pas involontaire. Il n'avait pas voulu lui faire de peine ou remuer le couteau dans la plaie, il voulait juste discuter et éloigner un peu le sujet de sa personne... Intérieurement, le brun se nota de ne plus trop creuser même s'il se doutait qu'il ne la reverrait sûrement plus jamais de toute façon.

Ou peut-être pas puisque, après son nouveau faux pas, la jeune femme lui fit remarquer qu'une bande se formait à partir de deux personnes, ajoutant qu'elle avait bien l'intention de faire partie de la sienne. Pourquoi ? James n'en avait pas la moindre idée et son esprit ne parvenait pas à trouver la logique là dedans. Ils ne se connaissaient pas depuis longtemps et il n'avait pas été très appréciable, pourquoi voudrait-elle plus ? Pourquoi avait-elle envie de le connaître davantage ?

Perdu dans ses pensées et luttant déjà contre une nouvelle vague d'angoisse, James ne répondit rien de plus qu'un sourire maladroit et un léger haussement d'épaules. Ils étaient dans le même bateau ? En ce moment peut être, dans le même lieu et la même situation mais son bateau à lui coulait et il était hors de question qu'elle reste à ses côtés trop longtemps. James devait protéger les gens autour de lui, les éloigner de lui... Ce n'était pas totalement par choix, c'était une obligation pour ne pas les salir de sa noirceur. Et elle ne méritait clairement pas ça. Personne ne le méritait.

Quoi qu'il en soit, ils furent rapidement obligés de changer de sujet puisque leur bateau en question venait de sombrer un peu plus... Bien que toujours entre deux crises, James parvint à prendre un peu sur lui, conscient que la jeune femme avait besoin de soutien et que les rôles devaient s'inverser.

« Tu n'aurais pas été là si tu avais été seule. » Nota-t-il tristement, ne pouvant que se sentir coupable de l'avoir mise dans cette situation. « Il est peu probable que ton image puisse se ternir mais je comprends. » Avoua-t-il, un peu malgré lui, ses mots le quittant sans qu'il n'ait réellement le temps d'y réfléchir, trop occupé à la guider vers le banc. « C'est réussi. » Affirma-t-il alors qu'elle expliquait avoir eu envie d'être jolie ce soir. Le cœur de James se serra étrangement à ses dires et il fut heureux qu'elle enchaîne. « J'avoue qu'une grosse poutine serait la bienvenue. »

Reprit-il avec un sourire qu'elle ne pouvait sans doute pas vraiment voir. Il se sentait idiot et maladroit, son corps tremblant encore et son esprit toujours aussi embrumé. D'ailleurs, il n'entendit presque pas sa remarque sur sa voix ou même sur le fait qu'elle ait une meilleure idée, revenant sur terre juste à la fin de ses explications.

« Hum ? » Reprit-il dans un demi sursaut. « Je... Heu... Oui, c'est une bonne idée. » Répondit-il, soulagé qu'elle commence afin de pouvoir comprendre les règles qu'il n'avait pas entendu. « Je suis allergique aux mollusques et... J'ai fait du basketball ? »

Dit-il, incertain d'avoir réellement tout compris aux règles qui lui plaisaient guère. Lui qui n'aimait pas parler de lui... Heureusement, il pouvait toujours inventer de choses ou se focaliser sur des détail insignifiants... Et heureusement encore, du bruit se fit entendre derrière la porte, sûrement leur sauveur alerté par Ravi ! James releva la tête, resserrant malgré lui son étreinte autour d'Elizabeth comme s'il s'apprêtait à la protéger au cas où ce serait autre chose.

« Il y a quelqu'un ? »

Lança une voix masculine alors que la porte s'ouvrait. C'était effectivement Gaby, l'autre barman du pub que James connaissait un peu moins bien que Ravi mais qu'il avait aussi souvent croisé.

« On est là oui. » Affirma-t-il en aidant Elizabeth à se lever, la gardant contre lui jusqu'à la porte. « Merci d'être revenu si vite et désolé pour ça... »

Dit-il, la tête baissée. Gaby lui tapa gentiment que l'épaule avec un grand sourire.

« Pas de soucis, l'important c'est que vous alliez bien. Désolé d'avoir mis autant de temps. »

Gaby referma la porte derrière eux puis s'excusa de devoir les laisser, il devait vérifier les fusibles et refermer le pub correctement. James et Lizzie se retrouvèrent donc dehors au milieu de la nuit, dans les rues calmes de la ville.

« Je... Je ne conduis pas mais je vais appeler un taxi. On peut te déposer quelque part ? »

Proposa-t-il, trouvant évident de lui payer la course. Après tout, elle était restée aussi tard par sa faute et il tenait à s'assurer qu'elle rentre saine et sauve. C'était la moindre des choses non ?

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@Elizabeth Divine

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Could it be ?
“Could you be the one to bring me back to life ? Could you be the one who dares entering my world to help me fight my demons ? I don't want to hurt you but I think I can't do it without you... ”
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