James E. Campbell ↠ All we can do is our best, and sometimes the best that we can do is to start over.

↠ Enfance tranquille à Ottawa dans une famille aimante. il est fils unique mais le supporte très bien.
↠ Excellent élève, James est un peu un pariât à l'école mais cela ne l'empêche pas de poursuivre ses rêves. Il termine le lycée avec deux ans d’avance et une belle bourse d’étude.
↠ Il commence ses études de vétérinaire dès 16 ans et obtient son diplôme six ans plus tard.
↠ Il obtient son premier vrai travail à la frontière de Gatineau où il emménage rapidement pour être proche de son cabinet. N'étant pas loin de sa famille, il les voit encore souvent ou, au moins, leur parle souvent.
↠ Fasciné par son travail, le jeune homme y passe beaucoup de temps et c'est là qu'il rencontre son âme soeur : Anna, une jeune femme du même âge que lui. Elle est arrivée au cabinet un soir de pluie avec un petit chaton blessé peu avant la fermeture. C'est le coup de foudre et les deux jeunes gens passent la soirée ensemble pour ne plus jamais se quitter.
↠ Anna est dans la police, ils travaillent beaucoup mais sont heureux. Après seulement deux ans de relation, ils décident de s'installer ensemble et de se marier. Ils ont à peine vingt six ans mais qu'importe, ils sont sûrs d'eux.
↠ Tous les deux travailleurs, ils n'envisagent pas immédiatement de faire un enfant mais, à trente deux ans, ils décident de franchir le pas sans succès. Hors de question d'envisager les aides médicales pour le moment, ils savent avoir le temps et préfèrent donc laisser la chance au destin un moment.
↠ Malheureusement, le destin semble avoir d'autres plans... À à peine trente trois ans, la jeune femme est retrouvée morte chez eux... Une overdose d'un produit bien spécifique qu'il aurait pu obtenir via son travail... La police trouve plusieurs preuves faisant penser à un meurtre et James est le coupable idéal. Heureusement, les preuves ne sont pas suffisantes pour le mettre en prison mais la procédure dure plusieurs mois qui sont absolument abominable pour le jeune homme déjà détruit par le décès de son épouse. Finalement disculpé, il est aujourd'hui libre et lavé de tout soupçons mais le vrai coupable cours toujours ce qui le mine grandement.
↠ Aujourd'hui, toujours détruit, le jeune vétérinaire fait bonne figure et tente de se reconstruire. Il a vendu leur maison pour s'offrir son propre cabinet et il s'enferme dans le travail encore plus qu'avant. Il habite d'ailleurs juste au dessus de sa clinique dans un petit appartement sommaire mais confortable.
↠ Ses parents sont toujours en vie mais ils habitent à présent à Miami.
↠ Il est suivi par un psychiatre et est victime d’un PTSD qu’il peine à soigner. Sujet aux crises d’angoisses, à l’insomnie et au cauchemars, le jeune homme évite les bains de foule et les espaces confinés. Il est aussi phobique de la pluie depuis la mort d'Anna et a tendance à boire un peu trop...
↠ Il n’a eu aucune relation amoureuse depuis la mort de sa femme et il porte toujours son alliance.

« Mon ange, je ne suis pas sûre qu’il survive tu sais… »

Avait dit la jeune maman d’une voix douce mais triste. L’oisillon était effectivement en piteux état
mais toujours en vie et l’espoir du petit garçon faisait chaud au cœur. Avec tendresse -et une délicatesse rare pour un enfant de son âge, James avait déposé l’animal dans une boite remplie de paille dans laquelle il avait installé de l’eau et des graines à oiseaux ainsi qu’un morceau de tissu pour lui tenir chaud, un réel petit havre de paix pour se remettre de sa chute. Avec passion, le brun l’avait soigné au possible, veillant au grain à son bien être, dormant à peine de peur que la nuit ne l’emporte. Ses parents l’avaient laissé faire, ne souhaitant pas s’opposer à sa passion et presque émus de le voir si attentionné envers un petit être sans défense. Efforts payants d’ailleurs puisque l’oiseau finit par reprendre du poil de la bête pour le plus grand plaisir de toute le famille.

« Tu veux qu’on lui prenne une jolie cage ? »

Proposa son père alors qu’ils étaient justement à l’animalerie pour prendre un nouveau sac de
nourriture. James, haut comme trois pommes à genoux, prit un air songeur quelques secondes, son regard se perdant en direction des oiseaux exotiques présents dans la boutique.

« Il sera triste en cage. »

Finit-il par dire, levant tout de même un regard interrogateur vers son père. Ce dernier sourit avec
tendresse tout en haussant les épaules, observant à son tour les animaux colorés en cage. Ils ne
respiraient effectivement pas la joie de vivre mais il aurait comprit que son fils souhaite garder son
petit protégé, ce serait légitime après tout.

« C’est vrai mais il sera en sécurité. C’est à toi de voir. »

Répondit-il avec sagesse, souriant à son fils avec bienveillance. James sembla plus sceptique encore, replongeant dans une contemplation silencieuse avant d’hausser les épaules à son tour avec un petit soupir.

« Je lui mettrai à manger dans le jardin et nous ferons attention, il sera en sécurité. »

Affirma-il alors d’un air décidé, coupant tout courage à son père. Inutile de briser ses espoirs, cette innocence était trop belle. Ainsi donc, comme décidé ce jour là, après une visite de contrôle chez le vétérinaire qui félicita James pour ses soins, le petit oiseau prit son envol. Souvent, il revenait dans le jardin… Lui ou un autre mais l’enfant était heureux et c’est tout ce qui comptait. Jamais ses parents n’eurent la force de lui dire que ce n’était peut-être pas lui et tout le monde jouait le jeu avec enthousiasme, guettant joyeusement Polo le petit oiseau à la moindre occasion.

« Tu crois que je pourrais être vétérinaire plus tard ? »

Avait demandé James à sa mère alors qu’elle était venue lui dire bonne nuit, peu après cette aventure. La jeune femme sourit tendrement, déposant un baiser sur le front de son fils. Comme toute les mamans du monde, elle fut tentée de lui dire qu’il pourrait être tout ce qu’il voulait mais, sagement, elle se contenta de la vérité :

« Ce ne sont pas des études faciles mais, si tu le veux vraiment, en travaillant dur, tu peux l’être oui. » Affirma-t-elle en caressant sa joue. « Monsieur Greaves a été impressionné par ce que tu as fait pour Polo, si tu gardes cette passion, tous les obstacles seront plus faciles à franchir. »

Ajouta-t-elle, déclenchant un sourire sur les lèvres de son fils qui tombait pourtant clairement de
sommeil.

« Alors je serai vétérinaire pour dinosaure. »

Promit-il avant de fermer les yeux sans perdre son sourire. La blonde rit doucement en secouant la tête puis déposa un autre bisou sur le front de l’enfant avant de quitter la chambre.

Ce rêve ne l’a jamais quitté depuis.

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« Comment tu fais pour retenir tout ça, c’est juste ignoble ! »

Se plaignit le colocataire de James alors qu’ils potassaient à l’unisson la prochaine évaluation. Vieux amis, ils s’étaient installés ensemble dès le début de leur études supérieures qu’ils faisaient aussi ensemble d’ailleurs. Le brun haussa les épaules sans lever le nez de son livre.

« J’sais pas, c’est fascinant. »

Dit-il d’un air absent alors que son ami laissait sa tête retomber en arrière dans un soupir de désespoir venu du cœur. James avait toujours été doué pour les études mais, dans ce cas, il était tellement passionnée que les choses lui semblaient faciles. Apprendre tous les os, tous les muscles, les pathologies, les médicaments, les termes techniques, tout lui paraissait évident et rien ne l'ennuyait. Sans être le premier de la promo, le jeune homme aimait aider ses amis et il était souvent celui vers lequel ils se tournaient en cas de question. Lors de ses stages, ses tuteurs étaient surprit de le voir aussi à l'aise et aussi connecté aux animaux en tous genre. Une réelle passion, une raison de vivre

Avec les humains ? Les relations étaient cordiales mais James n'était pas le plus sociable de tous. Drôle et ouvert malgré tout, le garçon aimait tout de même plus potasser que faire la fête ce qui expliquait aussi peut-être pourquoi il avait d'aussi bons résultats. Quelques flirts ici et là à l'occasion, un petit groupe d'ami digne du Scooby Gang mais beaucoup plus de blabla et de randonnées que de fêtes endiablées. Car James et ses amis aimaient beaucoup passer du temps dehors, un sac sur le dos et de grosses chaussures aux pieds. Partir plusieurs jours en montagne, armés de jumelles et d'appareils photos. Observer des animaux pendant des heures, profiter du calme et du silence. Il ne manquait réellement plus que la chasse aux fantômes à cette étrange équipe que rien ne semblait pouvoir séparer. James avait d'ailleurs été Scout de longues années, toujours heureux de mettre ses connaissances à profit et de partager ses histoires autour du feu.

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« Pitié dites moi que vous êtes encore ouvert ! »

Il était tard et la tempête faisait rage dehors, James ne s'attendait donc pas à entendre quelqu'un tambouriner à la porte de la clinique où il s'occupait d'un petit chiot qu'ils avaient opéré en fin de journée. Comme souvent, le jeune vétérinaire faisait des heures supplémentaires, trop heureux de pouvoir aider et soutenir les animaux qui devaient passer la nuit ici. Il avait trouvé une petite colocation dans les parages du cabinet afin de pouvoir faire les trajets en vélo tout en pouvant rendre visite à sa famille les weekends (bien qu'ils soient souvent brefs).

« Oui... Enfin non mais oui, entrez. »

Avait-il bafouillé alors que la jeune femme entrait déjà, le bousculant presque. Il n'était pas dans son cabinet mais son boss lui faisait confiance, pas mécontent d'avoir un petit jeune pour prendre la relève. En seulement quelques mois, James avait fait ses preuves mais, ce soir, il doutait un peu... La nuit, seul, le cabinet fermé. Qu'allait-il se passer si les choses tournaient mal ? Si c'était un braquage ? Il se sentait idiot d'être aussi mal à l'aise face à une jeune femme d'apparence si frêle et trempée jusqu'à l'os.

« Je ne savais pas quoi faire, j'espère qu'il n'est pas trop tard... »

Reprit-elle, s'étant dirigée dans la salle de consultation la plus proche sans demander son reste. Dans un même mouvement, elle déposa délicatement son manteau qu'elle avait jusque là tenue en boule contre son corps, laissant ainsi apparaître un petit chaton tout aussi trempé qu'elle et parfaitement tétanisé, les yeux clos et les oreilles en morceaux. James l'avait suivi d'un pas hésitant, ne sachant trop quoi penser de cette étrange situation, presque soulagé de voir le petit animal qui donnait à l'étrangère une brillante raison d'être là. Au moins, ce n'était pas un hold up !

« Je l'ai entendu miauler dans la benne à ordure près de mon travail, il était dans un sac poubelle... J'ignore depuis combien de temps il est là. »

Ajouta-t-elle sans réellement reprendre son souffle, levant vers l'homme un regard plein d'espoir qui le fit étrangement frissonner. Il lui sourit avec une tendresse inexpliquée avant de se ressaisir, ramené sur terre par un petit miaulement fébrile. Sans un mot, il s'empressa de reporter son attention sur le chaton qu'il ausculta en silence et avec une aisance impressionnante. En effet, un peu comme par magie, le petit animal semblait s'être calmé entre ses mains agiles. Pas de coup de griffes, moins de tremblements, c'était son don à lui et il s'étendait à toutes les espèces. Depuis ses début, on l'appelait l'homme qui murmure à l'oreille des animaux et ce sobriquet le rend plus que fier.

« Il va s'en sortir ? »

Finit-elle par demander, ne supportant plus ce silence bien qu'elle en ait profiter pour admirer l'aisance de son sauveur. La jeune femme tremblait, aussi bien de froid que d'inquiétude, amoureuse des animaux elle aussi, trop même pour en avoir fait son travail d'ailleurs.

« Il va falloir du temps mais ça devrait aller. Un coryza, de vilaines plaies sûrement dues à plusieurs bagarres, sous alimenté aussi... »

Expliqua-t-il sans lever les yeux de l'animal. Ses parents l'avaient souvent soupçonné d'être un peu autiste tant il était capable d'oublier les alentours quand il était concentré... Toujours un peu déconnecté, un peu à côté de la plaque, un peu rêveur... Mais il n'avait jamais été diagnostiqué et les doutes avaient finit par s'effacer.

« Il est encore jeune, avec les bons soins il devrait s'en tirer. »

Reprit-il en levant finalement la tête vers la jeune femme, sa beauté le frappant enfin en plein visage : De long cheveux blonds, des yeux presque gris, quelques discrètes tâches de rousseaux... Un ange tombé du ciel au point qu'il s'arrêta net quelques secondes, son regard bloqué dans celui de la belle alors qu'un sourire un peu idiot s'installait sur ses lèvres.

« Vous savez combien ça va coûter ? » Demanda-t-elle, un peu mal à l'aise, le regard soudain fuyant. « Bien sûr, faites ce qu'il faut mais... C'est juste pour savoir. »

Ajouta-t-elle en secouant doucement la tête. Elle commençait à peine dans la police et il lui était encore difficile de joindre les deux bouts mais ce n'était pas grave, elle préférait ne pas manger de trop ce mois-ci plutôt que de laisser ce petit innocent en danger. Le coeur sur la main, c'était sa plus belle qualité, une parmi tant d'autres.

« Ce n'est pas le votre n'est ce pas ? »

Demanda-t-il bien qu'il connaisse déjà la réponse. Les sourcils froncés, elle releva les yeux avant de lui lancer un non de la tête légèrement sceptique.

« Alors vous ne me devez rien. »

Annonça-t-il avec un sourire presque fier. Lui aussi avait le coeur sur la main, sauvant nombre d'animaux errants en déduisant les frais de son salaire. Les avantages de vivre chichement et d'avoir des parents pour l'aider au besoin...

« Mais qui va payer pour tout ces soins ? »

S'étonna-t-elle, observant le jeune vétérinaire avec de grands yeux plein d'espoir et de reconnaissance. Elle n'avait pas réellement pensé à tout ça à vrai dire, se précipitant dans la clinique sans réfléchir, trop heureuse d'y voir encore de la lumière malgré l'heure tardive.

« Ne vous inquiétez pas pour ça, l'important est d'abord de s'assurer qu'il s'en sorte. »

La rassura-t-il avant de reporter son attention sur le chaton qui s'était à nouveau blotti dans la veste de la jeune femme.

« Et... Et si je le garde ? »

Reprit-elle, regardant le petit animal avec affection sans pour autant oser s'approcher de lui. Il y avait une forme de retenue respectueuse, de tendresse maladroite qui ne pouvait qu'émouvoir James. Lui qui aimait tant les animaux se retrouvait face à son homologue féminin, en plus belle bien sûr.

« Alors vous me devrez la prochaine visite, en espérant que je puisse compter sur votre fidélité bien sûr. »

Sourit-il, faisant malgré lui rougir la jeune policière qui replaça timidement une mèche derrière son oreille.

« Je pense qu'elle serait amplement méritée. »

Affirma-t-elle avec sincérité avant de lui demander si elle pouvait rester avec le chaton encore un peu. James accepta avec plaisir, verrouillant la porte de la clinique pour pouvoir pleinement se re-concentrer sur le chaton accompagné par sa nouvelle assistante. Les deux jeunes gens prirent grand soin de l'animal tout en discutant de tout et de rien. Il y eu des rires, des moments de gêne, quelques silences plus ou moins gênants, des confidences aussi... Un agréable moment, assez pour que les heures s'envolent sans qu'ils ne les remarquent. Ils finirent même par commander une pizza qu'ils dévorèrent au milieu de la petite salle où les animaux dormaient, James veillant ainsi sur eux entre deux bouchées.

« Vous êtes vraiment un drôle d'animal. »

S'amusa la belle alors qu'elle l'avait raccompagné chez lui afin qu'il ne se retrouve pas trempé et pour qu'il arrive un peu plus tôt. La nuit était effectivement bien avancée mais aucun d'eux ne l'avait remarqué et aucun d'eux ne voulait que ça s'arrête...

« C'est peut-être pour ça que je suis aussi doué dans mon travail ? »

Répondit-il, conscient qu'il n'y avait aucune moquerie ou méchanceté dans ce constat tendre. La policière sourit de plus belle en secouant la tête, laissant un étrange silence s'installer dans l'habitacle de la voiture. Enfin, silence était un bien grand-mot en vue de la tempête qui faisait toujours rage dehors...

« Peut-être oui. » Finit-elle par répondre avec un léger haussement d'épaules. « En tous cas... » Reprit-elle, hésitante et rougissante. « Je suis impatiente de voir la suite. »

Admit-elle avant de déposer un discret baiser sur sa joue. Comme convenu, elle était revenue à la clinique le lendemain. Pour le chat bien sûr. Puis le surlendemain, toujours pour le chat. Puis tous les jours même après avoir récupéré le petit animal qu'elle avait finalement adopté. Tout naturellement, elle l'avait appelé Moïse car, en quelques sortes, il avait été sauvé des eaux. Deux ans plus tard, Moïse et sa maîtresse adoptèrent un nouvel animal : le jeune vétérinaire.

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« Pensez-vous que son mutisme soit une preuve de sa culpabilité ? »

James était installé de l'autre côté du miroir sans teint, le regard dans le vague, les yeux rougis par la tristesse et le coeur brisé. Il avait réussit à appeler la police mais, depuis, il se murait dans un silence qu'il ne contrôlait pas. Les images du corps sans vie d'Anna le hantait tout comme le bruit trop fort de la pluie sur le toit de la véranda et les grondement menaçant du tonnerre. Ses doigts tremblaient. Ils n'avaient pas cessé de trembler depuis cet abominable découverte.

« Un tel trauma pourrait effectivement découler d'un acte d'une extrême violence accompagnée d'un grand regret mais, si meurtre il y a, ce n'était pas violent. »

Expliqua le profiler qui avait observé l'interrogatoire en silence. Il avait analysé les gestes du jeune homme avec attention, guettant ses mimiques, ses regards... Et il n'y avait vu que de la tristesse ainsi qu'une culpabilité qui n'avait rien à voir avec celle que le coupable aurait pu avoir.

« Empoisonnée puis droguée, c'était en effet plus doux et prémédité que violent et spontané. » Répondit le policier, feuilletant le dossier d'un air sceptique. « La trace d'un autre verre sur la table basse, la marque de la piqure dans le bras gauche alors qu'elle était justement gauchère, pas d'effraction... Sans compter la seringue laissée dans sa main droite pour faire croire à un suicide et la drogue en question qui est celle qu'on utilise en général pour l'euthanasie, ça fait quand même beaucoup. »

Nota-t-il, relevant son regard vers son collègue qui restait impassible et ne quittait pas l'accusé des yeux.

« Ils sont mariés depuis des années et, du peu de témoignages que nous avons déjà, tout le monde s'accorde à dire qu'ils étaient très fusionnels. Le gamin est un petit génie, il n'aurait pas fait l'erreur de se tromper de main et il aurait sûrement choisi une drogue moins évidente. Sans compter son état quand il a été retrouvé...  »

En boule dans un coin de la véranda, les genoux repliés sur le torse et son corps se balançant d'avant en arrière au rythme de ses sanglots. Ce n'était pas une attitude de coupable ou alors c'était extrêmement bien joué.

« En attendant ça fait beaucoup d'éléments contre lui et peu en sa faveur... »

Ajouta le policier qui avait trouvé le visage de la jeune victime étrangement paisible et son corps allongé avec un respect bien particulier sur le canapé. Une scène de crime trop parfaite, une suicide trop calme et réfléchi. Une overdose aussi conséquente n'est pas un accident et une envie de mort ne se fait pas avec autant de quiétude... Anna Campbell n'était pas morte de son plein gré, elle n'était pas seule ce jour là et la légère dose de somnifère trouvée dans son verre le prouvait. Mais était-ce James pour autant ? Après tout, la jeune femme travaillait dans la police, elle aurait pu avoir des ennemis capable de faire ça non ?

« Mais trop peu pour le garder. Coupable ou non il ne faut pas le laisser dans cet état, il a besoin d'aide. »

Une aide qu'il ne trouva pas tout de suite, transporté d'un hôpital psychiatrique à une cellule puis l'inverse... Le tout pendant plusieurs mois durant lesquels le jeune homme ne dit presque rien. Ses empruntes étaient partout, la seule chose qui le disculpait étant le fait qu'il ne manquait pas de dose de drogue dans son cabinet même s'il aurait aussi bien pu mal les référencer... Sa famille engagea les meilleurs avocats, la police fit plusieurs enquêtes et des tonnes d'interrogatoires mais rien. Rien jusqu'au jour où il fut enfin décidé que l'affaire devait être classée et que James devait être totalement lavé de tout soupçons. Que pouvaient-ils faire de plus de toute façon ?

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« Et comment va votre ombrophobie ? »

Demanda la psychiatre qui le suivait depuis son installation à Ottawa. Une fois disculpé, James avait tout vendu pour quitter Gatineau et retourner aux sources, s'achetant une petite clinique au dessus de laquelle il s'était installé afin de ne vivre que pour travailler. Que lui restait-il de plus ? Rien. Rien malgré les trois années écoulées où il eu l'impression de voir sa vie en pause.

« Plutôt bien tant qu'il ne pleut pas. »

Répondit-il, debout face à la fenêtre, le regard perdu dans l'horizon. Il refusait de s'assoir ou de s'allonger, ne venant ici que parce que la loi le lui avait plus ou moins imposé en échange de sa liberté.

« Vous prenez vos nouveaux médicaments ? » Un simple haussement d'épaule en guise de réponse. « Ils semblent moins efficaces que les autres ? »

« Non, c'est du pareil au même. »

« Et l'alcool ? Vous n'en prenez jamais avec le traitement n'est ce pas ? »

« J'ai presque arrêté et je ne suis pas idiot merci. »

Mentit-il bien qu'il ne prenne presque jamais ses cachets, à part en cas de crise. Mais il allait quand même mieux dans l'ensemble, les crises en question étant plus rares tout comme le nombre de verres encaissés dans la semaine. En fait, il n'avait même jamais bu les jours où il travaillait, trop consciencieux vis-à-vis de son métier qui était tout ce qui lui restait. Mais, dès qu'il arrêtait, il sombrait, incapable de supporter la solitude et l'ennui... C'est pour ça qu'il travaillait presque jour et nuit, profitant de ses insomnies pour descendre s'occuper de ses pensionnaires et usant de ses "weekends" pour se déplacer chez les clients plus éloignés.

« C'est une bonne chose, il faut continuer sur cette voie. »

Le reste de la séance se passa à peine mieux pour le médecin, James restant peu conciliant et peu loquace. Parler de cette nuit là était toujours impossible et il en cauchemardait toujours, se réveillant au milieu de la nuit en sueur... Les orages le tétanisaient et les bruits sourds aussi, allant même jusqu'à lui créer une sorte d'acouphène étourdissant... Bain de foule, espaces confinés, pluie, tout ce qui lui rappelait la mort d'Anna le faisait sombrer dans une pure crise d'angoisse qui le paralysait physiquement et mentalement. Une horreur. Hors il refusait de prendre le traitement à forte d'ose, opposé à ces formes de médication qui rendent dépendant. Pas question de mourir quand même, elle n'aurait pas voulu ça mais à quoi bon vouloir être heureux quand c'était impossible ?

En attendant, il faisait semblant et de mieux en mieux. Hors de question de s'attirer de la pitié ou de la peine, il ne le supportait pas. Il faisait donc semblant d'aller bien même s'il s'isolait. Sourire, paraître amusé et sociable à l'occasion, ne pas soulever les questions non plus... Paraître normal tant que personne ne gratte la surface. S'assurer que personne ne le fasse. C'était plus simple ainsi. Plus sûr pour tout le monde aussi.

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Anna était sur une enquête à la frontière. Un traffic de drogue assez conséquent visiblement... Griffonna-t-il dans un petit carnet déjà noir de notes brouillonnes. Elle m'en a parlé le 12 et elle semblait très concernée. Continua-t-il, soulignant la date. Aurait-elle pu être sous couverture ? 

« Non, ils auraient suspecté le gang plus tôt s'ils avaient su... » Dit-il, secouant la tête et barrant sa dernière phrase. « Mais s'ils savaient ? »

Reprit-il avant de noter Sauf si flic véreux ?. S'en suivi une liste de noms de collègues et suspects potentiels. Une longue liste malheureusement car la mémoire de James était excellente, trop même en vue de sa situation. Il aurait préféré oublier mais trouvait plus simple de se servir de ses souvenir pour une chose utile. Pour se venger, pour comprendre. Car il était sûr qu'elle ne s'était pas suicidé comme avait finit par le conclure la police.

Depuis sa libération, il notait tout ce dont il se souvenait dans des carnets où il cherchait des liens, des preuves. Bien sûr, il lui manquait des éléments clés, des preuves concrètes, des éléments matériels mais il avait sa mémoire et sa logique, usant aussi de ses insomnies pour faire avancer un peu les choses. Anna était heureuse, elle n'avait pas quitté ce monde de son plein gré et le coupable était toujours dehors. Hors de question qu'il trouve le repos tant que ce n'était pas réglé.

Quant à la culpabilité, elle le hantait toujours elle aussi. S'ils avaient réussi à avoir un enfant, elle n'aurait sûrement pas prit le risque de se pencher sur cette enquête. S'il n'avait pas été ENCORE au travail ce soir là, il n'aurait pas pu la tuer. Il ? Elle peut-être ? Ils ? Le jeune homme n'en savait rien mais il n'aurait de repos tant que la mystère ne sera pas levé. Il n'avait plus que ça à quoi se raccrocher. Ça et les animaux.

➤ Petit cœur.. t’inquiète pas, je vais m’occuper de toi quelle histoire poignante ! Digne d’un thriller.. j’ai hâte de savoir si une menace plane au dessus de nos têtes, sachant que James se mêle un peu trop de tout ça en enquêtant par lui-même bienvenue avec cette merveille encore une fois !!

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