Oh! What a surprise... - feat Isaac Hotchner

C'était une grande première dans la carrière de Cléo. Jamais encore elle n'avait été aussi loin. Elle avait déjà fait quelques magouilles, quelques recherches indiscrètes bien sur, c'était son métier. Mais encore jamais, elle ne s'était jamais assise sur un banc pendant une demi heure à attendre que quelque chose bouge. Son emploi du temps de ministre ne lui avait jamais permis jusqu'à là de guetter et observer.
Devant elle se dressait un petit immeuble avec un garage, dont le petit parc était un prolongement. Un endroit agréable, calme et surtout...à l'abris des regards.

Grâce à un procédé astucieux et une bonne dose d'audace, Cléo avait réussit à obtenir cette adresse. Il lui avait fallu passer une dizaines de coups de fils, envoyer des mails mais ça ne lui avait prit qu'une après midi. Et le soir même après avoir présenté le journal, elle avait eu ce qu'elle cherchait.

L'espace d'un instant elle se sentit comme une voyeuse. Mais ce sentiment disparut vite quand elle se rappela sa grande ambition. Il fallait qu'elle réussisse. Bien qu'elle aurait pu prendre le chemin le plus simple et téléphoner, elle était venue à une conclusion simple. Cela ne marcherait jamais si elle tentait désespérément de s'immiscer dans sa vie. Non...Il fallait qu'il la laisse entrer de lui même. C'était bien trop tard pour dire la vérité. Une grosse semaine avait passé, elle avait eu toutes les occasions de le faire. Mais ce travail lui demanderait de la patience et du temps. Et peut-être même un peu de recherche chez les proches du jeune mannequin... S'ils existaient.

Pour ce qui était de l'heure et du jour, ce fut aussi plus facile que prévue. Elle s'était obtenue le numéro de l'agent d'Isaac Hotchner, tout simplement en se renseignant auprès de ses collègues. Et après l'avoir contacté, elle avait appris que "Monsieur Hotchner ne recevrait personne aujourd'hui." Traduction, il n'avait rien de prévu.
Elle jeta un regard à sa montre puis à son compagnon à quatre pattes. Elle avait décidé que cette petite balade serait bénéfique pour elle comme pour Seth, son chien. Et puis elle savait son atout, irrésistible !

Et alors même qu'elle relevait les yeux, elle entendit un bruit. Un bruit de moteur, et un scooter s'engagea sur le parking de l'immeuble. Quand l'individu retira son casque, elle eu un sourire. Bingo. Elle se leva et retira la laisse de son chien. Puis elle lança sa balle préférée à laquelle il ne pouvait résister. Et cette dernière alla rouler jusqu'à la jambe du nouvel arrivant. La blonde laissa une marge à son chien avant de se "précipiter" pour l'arrêter.

" Seth ! Désolée."

Elle prit son faux air surpris après avoir attiré l'attention du mannequin. Un jeu d'enfant...Elle caressa la tête de son ami à poil avant de relaver les yeux vers Isaac.

" Tiens ! Quelle surprise."

C'était une journée plutôt calme aujourd'hui, il avait décidé d'aller chercher un cadeau pour l'anniversaire de sa filleule, et il n'avait pas envie d'attendre que le jouet en question soit en rupture de stock.
Isaac n'était pas à plaindre, vivant seul ses revenus lui suffisait largement, il n'était pas obligé de se priver ou de se serrer la ceinture en fin de mois. Et il était clairement conscient de sa chance, il n'a pas toujours eu le luxe de vivre comme cela.

C'est pourquoi il a dû sortir son superbe scooter, ayant la phobie de la voiture, il préférait se déplacer en scooter, sa peur profonde de la mort, lui faisait faire des choix pratiques, plus qu'esthétique. Et puis qui avait décidé qu'un grand dadais comme lui n'était pas sexy à souhait sur son bolide.

Lorsqu'il descend et retire son casque, il voit un chien s'approcher, il n'a pas l'air agressif, et puis Isaac voit la balle à son pied. automatiquement il s'accroupit et caresse le chien, alors qu'une voit féminine familière l'interpelle. Cléo.
Quelle drôle de surprise. Il relève les yeux vers elle.

" Ne t'excuses pas, il n'a rien fait de mal. Il est même plutôt adorable" Dit-il avec un sourire de gosse, jusqu'aux oreilles. Il adorait les animaux.

Il ne s'attendait clairement pas à la croiser ici, lui qui d'habitude essayé le plus possible de ne voir personne. Sauf les personnes qu'il aime.
Il se redresse un peu mal à l'aise, il ne sait pas trop quoi lui dire.

" Euh ? Ça va ?"

Tout comme elle s'y attendait, Isaac semblait surpris. Il ne s'attendait sûrement pas à la revoir. Peut-être avait-il totalement abandonné l'idée de la revoir un jour. Mais c'était sans compter sur les plans malveillant de la jeune femme. Elle passa une main dans ses cheveux, avec un sourire charmant.

"Eh bien, si je m'y attendais... Je vais bien merci. Et toi ? C'est...mignon ici. "

Elle se permet une petite remarque humoristique. Bien qu'elle s'était dit en arrivant ici que c'était criant de simplicité. Cléo avait un léger gout pour le clinquant et le luxueux. Bien qu'elle n'avait pas toujours les moyens de satisfaire ses désirs, elle aimait pouvoir montrer son statut de vie.

Elle n'habitait pas très loin d'ailleurs, quelques rues d'ici à une dizaine de minutes. Cela l'avait surprise même mais au final... c'était peut-être le destin. Mince! peut-être que son amie Charlotte et ses cartes avaient eu raisons ? Non, hors de question. Elle n'était là que pour le travail. Rien que pour le travail.

Elle se pencha une nouvelle fois pour rattacher la laisse de son chien, qui lui semblait un peu perdu dans cette situation. Elle lui donnerait une double ration de croquettes ce soir pour son parfait travail d’appât. Il en serait parfaitement heureux. Seth était d’ailleurs assis bien à côté de sa maîtresse, toujours obéissant et d'une douceur infime. Il regardait Isaac avec curiosité.


" Encore désolée pour Seth, la balle m'a échappée et il ne sait pas se retenir quand il la voit. "

Il admire une nouvelle fois la jeune femme qu'il ne pensait absolument jamais recroiser de sa vie. Elle était toujours aussi classe, il l'avait bien cerné lors de leur première rencontre. Lui portait juste un pantalon noir et un polo de la même non-couleur. Il n'avait pas vraiment fait d'effort et ne comptait absolument pas en faire. Il aimait le noir et passer inaperçu. Mais on peu dire qu'aujourd'hui encore c'est un échec.

"J'adore les chiens, et je dois avouer qu'il est adorable."

Il regarde la jeune femme et il réalise qu'il la trouve vraiment attirante. Et il va faire une chose qui le surprend vraiment lui même. Il va l'inviter chez lui. Il deteste inviter les gens chez lui, car une maison ou un appartement ça veut dire beaucoup sur le propriétaire. Son appartement et littéralement une photo de pub pour un magasin de meuble. Tout est niquel, propre, ça sent le propre. Il y a quelques photos, données par Charlotte, d'elle et Alice, d'Alice, quelques dessins de sa filleule sur le frigo, mais c'est tout. le reste est juste clean.

" Ça va aussi, dis moi tu n'aurais pas le temps pour un café ? Ou un thé ?"

Voilà, Cléo se faisait prendre à son propre jeu. Maintenant c'est elle qui était surprise. Elle ne s'attendait pas à ce qu'Isaac l'invite. Elle pensait sincèrement échouer aujourd'hui, au prix de plusieurs autres essais dans les semaines à venir. Mais non, voilà que tout se passait comme prévu. Il fallait qu'elle soit vigilante tout de même, elle pourrait se faire avoir.
Elle baisse les yeux vers sa montre. Réflex, plus que réelle nécessitée. Puisque Madame avait booké toute sa journée, créant des cheveux blancs à son assistante.

"Eh bien...Oui. Je n'avais rien de prévu en soit. "

Elle pencha la tête sur le côté et le toise un instant. Bizarrement elle avait l'impression qu'il était plus ouvert que la dernière fois. Elle pouvait le lire légèrement dans les yeux du jeune mannequin. Elle serrait la laisse de Seth dans ses mains. Est-ce que c'était vraiment une bonne idée ? Est-ce que ça pouvait vraiment marcher comme ça ? Elle n'était pas réellement adepte de sa propre méthode. Même si elle était connu pour être très minutieuse et intelligente, elle est aussi très très prudente. Elle ne devait pas oublier son objectif premier, son article. Son succès.

"En fait je crois que je dirais bien oui à un thé tu vois. Il fait un peu frais. Pas vrai mon grand ?"

Elle regarda son chien avec un grand sourire. Puis elle récupéra la balle et la range dans le sac qu'elle avait prit en prévoyant sa balade avec son toutou. Même si elle avait eu des idées derrière la tête, elle n'oubliait jamais le nécessaire pour prendre soin de son animal. Il passait avant tout.

"A quoi tu penses ?"

Il sourit timidement et regarde la jeune femme. Au fond il cache un flot de pensée immense du style : Qu'est ce qui te prend ? Comment ça tu l'invites chez toi ? C'était si nul comme approche. Le chien est trop mignon. Un peu de courage mon grand. Qu'est ce que tu fais ? Laisse toi aller. Respire.
Il caresse à nouveau Seth. Et essaye de ne pas bégayer.

"Je pensais que peut-être, je ne sais pas, on pourrait aller chez moi ? Je pourrais donner à boire à Seth aussi."

Il se dit qu'évidement elle va bien remarquer le côté presque impersonnel de son appartement, heureuse pour lui, Charlotte y avait mit quelque décoration pour qu'Isaac soit un peu chez lui tout de même.

"Si ça te va évidemment. Je veux dire sinon je m'adapte à toi."

Pourquoi il était aussi gêné ? C'était clairement pas dans ses habitudes, lui qui se moque de tout le monde, excepté ses amis et sa famille. Et il s'avait qu'il se mettait un peu à nu en l'invitant, certaines de ses connaissances ont mis des années avant de pouvoir mettre un pied chez lui. Et là il invitait une inconnue chez lui, pour prendre un thé. Il se sentait soudainement vulnérable à son regard. Mais il avait décidé de ne pas changer d'avis après tout, il avait vraiment envie d'apprendre à la connaître, et aussi bête soit-il c'était la première fois depuis des années. Et après tout il avait besoin de raconter des potins à Cha' lui aussi. Elle allait pas en revenir.

Chez lui ?? Carrément chez lui ? Elle n'en revenait pas. C'était trop beau pour être vrai. Tout marchait beaucoup trop bien, elle allait finir par se prendre un piano dévalant des escaliers ou un pigeon en pleine face ! Ou bien alors elle allait se réveiller et retourner au point de départ, devant le bar à se demander si c'était une bonne idée. Même après tout ça, ce n'était toujours pas une bonne idée mais tant pis.
Elle allait aller chez Isaac Hotchner et c'était le meilleur moyen pour en apprendre d'avantage, elle ne pouvait pas rêver mieux. Elle qui ne savait presque rien pour l'instant, à part les quelques brides d'informations qu'elle avait réussi à rassembler. En soit pas grand chose... Et puis sur internet il n' avait pas grand chose non plus. Rien en fait. Et ça la rendait folle ! Comment pouvait-il être si secret ? A part son adresse, quelques brides de son emploi du temps et son bar préféré, rien sur lui, nul part.
Elle s'imaginait déjà une mine d'or chez lui, des photos de sa famille, peut-être son diplôme s'il avait fait des longues études, et des tonnes de choses que la presse aimerait savoir. Intérieurement c'est le paradis. Avec en fond, un léger sentiment de regrets mais...Trop tard.

"Très bien, si tu es d'accord. Je sais que tout le monde n'apprécie pas avoir un chien chez soi. Je pourrais comprendre. Mais merci de l'invitation."

Peut-être que son cerveau fulminait trop mais elle avait soudainement une boule au ventre. Elle n'allait pas souvent chez d'autres personnes en fait. Elle était si occupée, la tête toujours dans le travail qu'elle ne rendait visite à personne si ce n'était pas prévu à l'avance. Sauf quand elle décidait de tout foutre en l'air et de s’octroyer un moment seule. Alors là, elle allait pénétrer dans l'espace personnel de quelqu'un. Elle savait très bien que si quelqu'un posait un pied chez elle, il en saurait tellement sur sa personne. Tellement que ce serait effrayant...

"J'ai hâte de voir quelle sont tes capacités en terme de thé."

Elle luit offrit un grand sourire éclatant dont elle avait le secret puis lui fit un signe de tête pour lui faire comprendre qu'ils allaient le suivre. Elle n'avait aucune inquiétude vis à vis de son chien, c'était le meilleur du monde et il obéissait toujours au doigt et à l’œil. C'était plus pour elle qu'elle angoissait..Mais elle ravala ce sentiment désagréable et se focalisa à nouveau sur on objectif. Le travail Cléo...Le travail...

Il se met une claque mentale, qu'est qui lui prenait, depuis quand il était redevenu un adolescent qui perdait ses moyens comme ça. C'est rien. Il l'invite juste à prendre un thé, il est juste cordial voilà tout. Il n'a pas besoin de se monter la tête comme ça. Il prend une discrète grande inspiration et fait signe à la blonde de le suivre.
Isaac vivait dans un bâtiment sécurisé, il y avait plusieurs portes à ouvrir avec un badge et il était situé au troisième étage. Il y avait un ascenseur et Isaac le prenait souvent, par pur flemme.

"Attention Cléo, ne remet pas en question mes compétences en thé avant d'avoir goûté ce que c'est le VRAI thé. Le côté compétitif et britannique en moi se sont réveillés, il va falloir que je te prouve ma juste valeur maintenant."

Quand il arrive dans le hall où se cache l'ascenseur, Isaac décide d'être un peu taquin et caresse Seth avant de relever la tête vers Cléo.

"Je suis au troisième étage, mais l'ascenseur ne marche pas. Mais comme je t'ai interrompu dans ta promenade avec Seth je pense pas que ça te pose un problème d'ajouter un session sport. Le premier arrivé gagne."

Isaac après avoir balancé cela, se met a courir dans les escaliers comme un gamin, quand il y pense qu'est qu'il est ridicule. Mais son sourire ne fait que s’agrandir quand il voit Seth passer entre ses jambes et quand il entend les éclats de rire de la blonde qui le suit en courant dans les la cage d’escalier. Elle ne refuse jamais un challenge alors.

"Bon... bah je crois que Seth a gagné..." Dit-il essoufflé.

Il ouvre la porte avec un digicode et il invite Cléo à entrer. Sur le meuble de l'entrée, il y a une photo de lui et Charlotte, de lui et sa filleule, sûrement aussi une photo de son mariage qu'il baisse à chaque fois mais que sa meilleure amie s'obstine à relever. Dessus on peut y voir, les mariés (lui et sa femme), ses témoins Charlotte et Edward et les témoins de sa femmes qu'il a perdu de vu. Quand on avance encore on arrive dans la grande pièce avec sa cuisine ouverte et son salon/salle à manger. Sur le frigo des œuvres d'art réalisés par Alice y trônent fièrement. Isaac laisse Cléo dans l'entrée et se dirige directement dans la cuisine, après avoir posé à leur place ses clés sur le meuble du salon, pour donner à boire au chien.

Une certaine jubilation au ventre et un poids sur les épaules, Cléo emboîta le pas d'Isaac et le suivit jusqu’à l'entrée de son immeuble. Il ne fallait pas qu'elle le montre mais elle était super excitée, comme une gamine ou une adolescente qui allait à son premier rendez-vous galant. Mais ça n'en était pas un, hein ! Pas du tout ! Loin de là... Le travail avant tout.
Perchée sur ses bottes à talons, pas non plus trop haute pour simplement promener son chien, elle suivit Isaac. C'était un très bel immeuble...et bougrement sécurisé. Il devait être quelqu'un de très précautionneux.

Elle aimait son ton taquin, et ce soudain changement dans son regard. En l'espace que quelques secondes, elle avait vu une personne différente de celle rencontré dans le bar.

"Je suis au troisième étage, mais l'ascenseur ne marche pas. Mais comme je t'ai interrompu dans ta promenade avec Seth je pense pas que ça te pose un problème d'ajouter un session sport. Le premier arrivé gagne."

"Oh t'es pas sérieux...Attend quoi ? Non Isaac att-" mais elle n'eut pas le temps de finir sa phrase que le mannequin s'était élancé. Et par réflexe, son chien s'élança derrière le jeune homme. Il semblait l'avoir déjà adopté.
Et cette situation plus que burlesque l'a fit rire. Et une fois qu'elle eut gravit les marches jusqu'au troisième, ce fut encore plus drôle. Les deux s'étaient fait devancés par le beau toutou qui remuait la queue, impatient du prochain jeu. Et Cléo avait perdue. Mais bon, elle pouvait toujours prétendre se faire désirer et prendre son temps.

Elle lança un regard au mannequin avec un sourire. Puis elle secoua la tête, dépassée par ce qu'il venait de se passer.

"J'espère que tu es fière de toi. Et toi mon grand, tu es le meilleur tu as gagné !" Elle se dirigea vers son chien et lui gratouilla le haut de la tête, satisfaite de cette performance.

Tout était propre et neuf dans cet immeuble, tout était immaculé. Bizarrement ça lui allait bien, à Isaac, ce côté parfait et ordonné.
Puis ce qui se trouvait derrière la porte verrouillée le démontrait plus encore. Légèrement intimidé par la situation nouvelle, Cléo suit de près le jeune homme. Et alors qu'il reprend ses habitudes, entre dans son appartements et file dans son salon, elle est plus en retrait. Elle y est enfin. Elle avait imaginé de mile façons ce lieu mais c'était encore plus parfait que parfait. Rien ne dépassait, tout était clair et ordonné. A quelques petits détails près dans l'entrée, comme le vide-poche où il venait de poser ses clefs. Un vide poche avec quelques babioles posé à la vas vite et surtout...deux anneaux dont un orné d'un petit diamant. Deux anneaux laissé là à l'abandon ? Ce petit détail la rendit perplexe.

Elle continua son examen rapide des lieux alors que Seth s'était déjà avancer pour suivre l'hôte. Il semblait ravi de ce nouvel environnement. Un autre détail frappa Cléo. Une photo retournée, face contre le meuble. Non... Elle ne pouvait pas faire ça, pas jeter un coup d’œil c'était impoli et elle n'aurait pas aimé que quelqu'un fasse pareil chez elle. Mais elle avait besoin de savoir. Elle était ici pour ça, il fallait qu'elle découvre quelque chose aujourd'hui. N'importe quoi ! Alors discrètement, profitant qu'Isaac ait disparut avec son chien, elle souleva le cadre pour regarder la photo.
Et là, elle fut soufflée. Elle aurait pu en tomber par terre. Pour deux raison en fait. Premièrement, elle ne manqua pas de remarqué que c'était une photo de mariage. Celle d'Isaac et d'une magnifique jeune femme, brune au yeux verts, délicate et souriante. Qu'est ce que ça voulait dire. Dans quoi elle s'était embarqué. N'était-elle pas censé "chasser" un des plus grand célibataire de sa génération ? C'était l'arroseur arrosé. Elle voulait absolument trouver quelque chose, elle était servie. Restait encore à savoir le fond de la chose. Divorcé ? En break ? En face de séparation ? Cocu ? Veuf ? Pourquoi gardait-il deux alliances dans son vide poches... Elle n'oserait pas demander.

La deuxième chose et pas des moindre, c'était un des visages se tenant à côté d'Isaac, une petite brune au sourire chaleureux qu'elle connaissait que trop bien. Son amie. Son amie Charlotte qu'elle avait vu seulement une semaine auparavant. Bon sang de tous les habitants d'Ottawa il fallait que ces deux là se connaissent ?! N'avait-elle donc pas de chance ! Si elle avait su, jamais au grand jamais elle n'aurait menti pour obtenir des informations. Elle aurait demandé les grâces de Cha... Mais elle se sentait coincée dans ce bourbier et elle pouvait pas dire la vérité. C'était trop tard. Merde ! Elle senti une boule se former sur son estomac. Aller Cléo, ressaisis- toi! C'est pas le moment de flancher, c'est une mine d'or ici.

Elle déglutit quand le jeune homme reparût avec un bol d'eau pour son chien. Elle était aussi doué pour simuler, dissimuler et prétendre. Tout allait bien dans le meilleur des mondes. Mais il ne fallait pas qu'il découvre de la pire façon, qu'elle connaissait Charlotte depuis un moment. Son amie ne savait rien après tout, elle ne risquait pas de parler d'article ou quoi que ce soit. Et puis... Le monde est petit n'est-ce-pas ?

" Attend !  Tu connais Charlotte ? C'est pas vrai ! "

Elle fit volte face et pointa la photo bien debout sur le meuble avec un air choqué. Qu'elle bonne surprise...

Après s'être occupé de donner à boire au chien, il va dans la cuisine pour mettre l'eau à bouillir dans sa bouilloire. Après quelques secondes, il réalise que la blonde n'est pas à ses côtés. Il fait alors demi-tour et retourne près du couloir et c'est à ce moment là que Cléo l'interpelle.

Elle connaît Cha' ? Ouah Isaac est très très surpris, mais au fond une part de lui se réjouit. Si elle connaît Cha' et peut-être qu'elle est amie avec elle, alors cela veut dire beaucoup pour lui. En effet il considère que sa sœur sait reconnaître le bon chez les gens. Et si elles se connaissent, alors cela conforte notre jeune homme dans son choix.    

"C-.....Oh bah oui ! Je la connais me très très bien, je suis le parrain de sa fille. On se connaît depuis notre plus tendre enfance. Elle est la sœur que je n'ai jamais eu."

Isaac a un léger sourire quand il parle de Charlotte, il réalise que ça fait quelques jours qu'il n'a pas vu sa famille. Il note dans un coin de sa tête qu'il ira sûrement à la pâtisserie, pour leur faire un coucou.

"Toi aussi je suppose ? Vous êtes amie ? Ou tu es juste fan de ses sucreries ?"

Il la suit une fois qu'elle entre dans la grande pièce, il jette un œil sur la bouilloire, l'eau sera bientôt prête.

"Comme tu peux le constater, heureusement que Charlotte a été là pour essayer d’enjoliver un peu ce grand espace. Avec surtout les magnifiques dessins de ma filleule."

Il passe derrière l'îlot central, il sort de très belle tasse et il attrape aussi dans sa collection de thé, plusieurs d'entre eux, il les pose sur la l'îlot en marbre.

"Lequel te ferait plaisir ? Sache que ça, c'est du vrai thé. Rien à voir avec cette pisse de chèvre qu'on nous sert ici. "

Isaac rit à sa propre remarque en voyant Cléo exploser de rire. Quand elle choisit celui qu'elle veut, Isaac se met au boulot, dans une gestuelle très précise, presque mécanique mais surtout très méticuleuse. Il fait ce thé avec une grande attention. On sent qu'il veut faire les chose bien pour son invitée.

Elle sent le sol se dérober sous ses pieds. Alors comme ça, Isaac est le parrain d'Alice. C'est la pire chose qui aurait pu lui arriver. Comment elle a pu tomber si bas dans l'échelle des coïncidences ? Ce doit être une blague, elle ne voit pas d'autre explication. Elle rejoint Isaac l'air de rien. Il était encore peut-être temps de tout lui dire...Elle aurait juste un peu honte mais elle oublierait bien vite. Mais rien ne sort de sa bouche. Les secondes passent et elle ne dit rien. Elle allait devoir assurer ses arrières...

"Oui on se connait depuis un certain temps...En fait je passe pas souvent la voir pour discuter. Elle me demande mon avis sur ses nouvelles recettes, je lui raconte les potins du métier... Le monde est vraiment petit pas vrai ? "

Elle s'approche du beau brun avec un petit sourire. Elle espère que les banalités ou son joli sourire suffiront à cacher ce quelle ressent. Elle s'accoude sur le comptoir en marbre. Les effluves de thé la font sourire. C'est peut-être cliché mais il n'y a rien de plus british qu'un bon thé bien chaud et bien préparé. En plus si son hôte se vente de ses capacités elle en est encore plus curieuse.

"C'est vrai que ça sent bon, ça à l'air d'être un super thé ça dis moi, monsieur je n'aime pas le thé des canadien. Tu sais que la reine Elizabeth est aussi celle du Canada ! Attention à ce que tu dis..."

Son sourire s'agrandit et elle prend la tasse que lui tend Isaac. Elle approche son nez pour tenter de reconnaître l'odeur, mais celle-ci lui est parfaitement inconnue. Elle en est encore plus curieuse. Et au goût c'est une grande découverte. Elle ne connaissait pas cette variété. Elle laisse sa surprise se lire sur son visage et hoche la tête.

"Très bien, j'admet. Tu fais du très bon thé. Je suis désolé mais je ne me remet toujours pas du fait que tu connaisse Charlotte. Je ne m'y attendais pas. Ce sont de très jolies photos que tu as. Et je vois de belles œuvres d'art aussi..."

Elle sourit en regardant les dessins d'enfant sur le frigo. Elle est bien contente elle, de ne pas avoir la responsabilité d’élever ou d'être proche d'un enfant. S'occuper d'elle même c'est déjà bien assez dur. Elle est un peu moins contente de la situation. Le retour du karma a t-il sonné ? Hors de question. Elle ne se laissera pas faire. Fake it till you make it pas vrai ?

Il est tellement dans un petit nuage et heureux de savoir qu'elle connaît Charlotte, qu'il ne prête même pas attention aux détails, et à l'air tendu de la jeune femme. Même s'il avait fait attention, ce n'est pas sûr qu'il l'aurait remarqué, pourquoi ? Parce qu'il est déjà pris dans les filets de la jolie blonde. Et à partir de ce moment là il devient plus dur pour lui de l'analyser de manière critique.

"Ça c'est une drôle de coïncidence mais ça ne me surprend même pas. Charlotte est une petite sphère rayonnante de bonheur pour quiconque entre dans son cercle ou dans sa boutique. Et sachant que tu n'es pas en reste pour faire la conversation..." Il rit. "Rhoo.. Prends le comme un compliment car s'en est un. Notre rencontre aurait été bien plus gênante si ça avait été à moi de faire la conversation."


Il la suit ses réactions quant à la tasse de thé qu'il lui a préparé. Il lui a fait son thé favori et la voir l’apprécier lui donne le sourire. Comme il dit si bien. quoi de plus réconfortant qu'un bon thé.

"Oui. Oui. Mais ne me fait pas croire que les candiens s'y connaissent mieux que moi en thé. je suis un fier canadien mais aussi un fier britannique."

Il s'assoit sur l'un des tabourets.

"Je t'en pris, tu peux t'asseoir. Je pense que c'est un peu tard pour grandir maintenant. Ajoute-t'il de manière sarcastique évidemment.

Il attrape sa tasse et la porte à ses lèvres. Un délice. Encore plus haut placé dans son coeur que l'alcool. Et ça veut dire beaucoup.

"Oui, moi aussi je suis très surpris. Mais de manière positive. Oh.. et oui, elle est très fière quand elle vient ici et voit que je garde toujours ses dessins. Et pour les photos c'est mon ami Edward, il a un talent pour ça. Alors la plupart des photos ici ont été prises par lui."

Assit sur son tabouret il écoute la jolie blonde et il se met à prospecter, il ne sait faire que ça après tout. Il observe la jeune femme et ses traits, elle a un très très léger makeup, il fait très naturel, il savait déjà qu'elle prenait grand soin de son image. Et jamais Isaac ne jugerait cela, après tout l'image est son métier.

" C'est juste que je suis un peu à l'aise avec toi... mais c'est rare que je parle autant."

Il hoche la tête quand il entend la dernière affirmation de Cléo. C'est vrai qu'il ne parle rarement pour ne rien dire. Il déteste ça.

"Tu as raison. Je déteste ça. Tu comprends pourquoi je refuse catégoriquement les interviews du coup..."

Il rit légèrement avant de porter la tasse à ses lèvres, laissant son regard se balader sur le visage de la jeune femme aux yeux perçants. Comme si elle pouvait traverser toutes ses défenses... C'est effrayant.

"Oui ! Charlotte m'avait toujours dis que le jour où on aurait des enfants, je serai le parrain, et qu'elle serait la marraine des miens. Et Alice est un petit ange tombée du ciel, elle est la raison pour laquelle je suis en face de toi."

Il lui fait un petit sourire. Mais son visage s'est refermé, en pensant à sa femme et son bébé qui ne sont plus... et au fait qu'il voulait partir lui aussi à une période. Cléo a certainement dû comprendre qu'il ne développerait pas plus.

"Edward Martell ? Oh non ! la photographie c'est juste une passion, il est thanatopracteur. C'est plus morbide que la photo je te le fais pas dire. Mais c'est mon meilleur ami, et même s'il paraît pas comme ça, il apprécie la compagnie des vivants c'est promis."

Il tourne la tête en souriant.

"Mais assez parlé de moi ! Parles moi plus de toi, de ton entourage. Tu es amie avec Charlotte mais je suis sûr que tu as pleins d'histoires à me raconter."

Elle rit de bon cœur avec Isaac, il a un humour naturel. Peut-être c'est sa voix et son ton dans lequel on sent toujours le sarcasme. Ou alors ses expressions à peine perceptible à chaque fois qu'il ouvrait la bouche. Des petits détails charmants que Cléo commence à observer et presque apprécier. L'aura du mannequin a quelque chose d’envoûtant. C'est agréable.

"Ah thanatopracteur ! Je vois, effectivement c'est pas très joyeux. Quoiqu'il y a des photographes pas très heureux non plus... M'enfn... Il a du faire des photos de toi non, un petit service entre potes non ? "
Elle lui fait un petit clin d’œil, insinuant quelque chose d'un peu plus salace bien sûr.

Elle finit sa tasse de thé, avec un petit sourire. Il faut dire qu'il était très bon et que ça lui a fait vraiment du bien. Mais voilà qu'il faut parler de sujet plus sérieux. Enfin, sérieux pour Cléo. Elle ne devait pas dire des bêtises car une seule erreur et tout serait fichu.

"Ah Charlotte...Un petit rayon de soleil. Je la vois de temps en temps, je passe à la pâtisserie. C'est une bonne personne, elle me donne un coup de main parfois alors je n'hésite pas à lui rendre. Elle est du genre discrète et bienveillante mais mon petit doigts me dit qu'elle adore entendre les potins que je peux lui raconter. Peut-être que je lui parlerais de toi la prochaine fois que je lui rendrais visite."

Elle a un petit sourire en repensant à la jolie brune. Peut-être qu'elle devrait passer plus souvent la voir, lui montrer son appréciation. Elle prend note mentalement.

"Je peux te poser une question ? Juste par curiosité, pourquoi m'avoir donné ta carte après ce soir-là au bar ? "

Elle pose ses coudes sur la table, posant son menton dans le creux de sa main. Avec un petit sourire malicieux, elle attend la réponse du jeune homme.

Isaac s'était relevé car le chien semblait vouloir un peu d'attention et d'affection. Alors notre jeune homme, amoureux secret des animaux, n'avait pas pu résister à l'appel. Il s'accroupit et écoute ce que lui raconte Cléo.

" Alors là. Tu entends, les inepties que raconte ta maîtresse. Moi et Ed ! Si j'avais eu une histoire avec un homme ça ne serait certainement pas avec mon meilleur ami, aka l'homme le plus chiant que je connaisse."

Il la regarde du coin de l'oeil, et il sent en lui une sensation depuis longtemps oublié. Quand elle parle de Charlotte il l'écoute attentivement. Après tout Charlotte est la sœur qu'il n'a jamais eu, ça lui fait toujours chaud au cœur quand des personnes reconnaissent la personne formidable qu'elle est.

"Elle a le cœur sur la main. Et je ne doute pas qu'elle adore écouter tout ce que tu as à lui rapporter."

Il rit légèrement avant de se redresser, il va évidemment se laver les mains. Il ne s'identifie pas comme un maniaque, mais il est un peu psychorigide de la propreté.

Il lui fait un petit sourire. Et retourne s'assoir à côté d'elle. Il boit une bonne gorgée et la regarde d'un air suspicieux.

"Pourquoi ? Je pensais que c'était plutôt clair. J'espérais te revoir."

Il s'empresse de boire un peu de thé pour cacher ce petit aveux.

"Mais tu es un peu en train de m'arnaquer là, on était sensé parler de toi."

En temps que bonne maîtresse, ses yeux se portent directement sur son chien. Non pas qu'elle manquait de confiance en Isaac pas du tout, mais elle aime voir les gens tomber amoureux de Seth autant qu'elle était tombé en l'adoptant. Ce n'est qu'un jeune chien, âgé seulement de 3 ans mais toujours plein d'énergie et d'amour. Elle n'aime pas se venter bien-sûr mais Seth est le meilleur chien du monde. Elle sourit en voyant Isaac le caresser et lui grattouiller le derrière des oreilles, son endroit grattouille préféré.

Elle se sent à l'aise, bien accueillie. Comme si ça présence n'est pas de trop. IL n’y a rien de plus chaleureux comme sensation. La seule chose qui dénote dans l'ambiance c'est le côté impersonnel de l'appartement du mannequin. Mais encore ça, ça voulait dire beaucoup.

L'espace d'un instant elle oublie ses recherches et se ressaisit.

"Si bien sur que c'était clair. Mais j'avais juste envie de te l'entendre dire.  "

Son ton est devenue malicieux, taquin. Elle sait user de ses charmes et de son charisme à la perfection. Et les mots, c'est son domaine.

La journaliste émet un petit rire à la réponse du brun. Oups, il faut croire que son obsession avec son article ne l'aide pas.

"Ah excuse moi, déformation professionnel !" elle dit en haussant légèrement les épaule avec un petit sourire. Qu'est ce que tu aimerais savoir, dis moi ? Je suis plus interview que spontanéité , il faut croire.

Il fait un petit sourire charmeur et gêné à la jeune femme.

"Tu es très maligne."

Il s'assoit carrément à côté de Seth, sa tasse à la main, il aime bien le sol, et puis il ne peut pas résister en voyant le petit chien s'allonger et poser sa tête sur sa cuisse.

C'est fou la joie que ce petit être peu lui apporter en quelques secondes. Il réalise qu'il aurait peut-être dû prendre un animal... Il ne sait même pas pourquoi il ne l'a jamais fait à vrai dire. Il sait qu'en plus de ça, sa filleule aurait été aux anges si son parrain avait un chien ou un chat.

"Drôle de déformation professionnelle. Mais j'imagine que tu es plus habituée à poser les questions qu'à y répondre."

Il lui sourit et réfléchit à ce qu'il a envie de lui demander.

"Alors, c'est peut-être une question un peu indiscrète, mais tu as toujours de la famille ? Tu t'entends bien avec eux? "