La chaleur se fait moins brutale mais la fraicheur reste agréable. Doucement, l'été laisse place à l'automne même si, pour l'instant, les couleurs du paysage restent vives. Les baignades et les promenades au soleil sont toujours d'actualité, tout comme les soirées à la belle étoile. Il fait bon vivre !
Les attendus
InformationsLe forum se déroule à Ottawa, Canada. Nous ne demandons aucun minimum de mots. Nous faisons un recensement mensuel. Avatar réel et doublons nom/prénom interdit.
Je n'étais pas du genre à agir de la sorte, me donner en spectacle et dans le théâtral. J'étais pudique, discret et normalement en pleine maîtrise de mes émotions. Mais là, je fus submergé par une vague, un tsunami que mon sang-froid digne d'un Anglais n'eut d'autres choix que de céder, balayant sur son passage ma carapace.
Dans les bras de mon père, je réussis à reprendre le contrôle sur moi-même, essuyant mes larmes d'un revers de la main, ma voix reprenant son timbre normal. J'inspire un grand coup et avec l'aide de William, je me remets sur pied. J'avais émis l'envie de retourner chez nous. Je sais qu'on est loin du week-end qu'il avait imaginé pour nous, mais c'était ainsi.
Je n'avais pas encore répondu à sa demande, lui raconter ma vie londonienne. La première fois, j'ai flanché, mais pas cette fois. M'approchant d'une fenêtre, je fixe mon regard sur l'horizon. Je ne vois pas les bâtiments, le ciel et la ville devant mes yeux, non. Je revois mes souvenirs de mon passé :
" Il faut que tu saches que maman fut toujours présente pour moi, si elle bossait dur. On n'a pas vécu dans le luxe, on n'avait pas une vie rêve, mais on était tous les deux."
Je lui dit tout, notre taudis que maman avait réussi à rendre un peu plus chaleureux et accueillant, sans y mettre un penny. Le fait que je mange à ma faim, même si ma mère a dû parfois se priver de manger. Mes vêtements, se résumant, a un tee-shirt éliminé, un vieux pull en laine défraîchi, un pantalon ayant clairement fait son âge. Les moqueries des gens. Le fait de chercher de quoi se nourrir dans les poubelles de certains restaurants. Et l'humiliation, le froid, puis la maladie et la mort.
Je ne lui ai rien caché de ce que je savais, car ma mère a dû emmener certains secrets dans sa tombe, mais lesquels. Mystère. Me retournant vers mon père, inquiet, je lui dis : " Et maintenant ? Tu vas me renvoyer. Je ne suis pas et ne serai jamais le fils que tu es en droit de vouloir. J'ai aidé maman a volé. J'ai menti…"
Je le regarde en attente d'une réponse de sa part. Mais une question me tourne dans la tête, qui va devoir tout dire à Charlotte lui ou moi. Mon regard interrogateur est clair. Il n'y pas de places au doute, si c'est moi, son soutien serait le bienvenu.
Nous nous retrouvions assis à discuter, William réconfortait son fils du mieux qu'il le pouvait. Le passé de Cole était douloureux même si William savait pertinemment qu'il n'allait pas forcément apprécier de découvrir l'étendue de son récit. Cole avait peur que son regard change envers lui… William n'allait pas rejeter son fils, ni l'abandonner, Cole était son fils… Il vit Cole reprendre contenance en essuyant ses larmes puis il lorgnait l'horizon d'un immeuble afin de pouvoir parler de son passé. Quant à William, il était à l'écoute, très attentif… C'est dans le silence que la voix de Cole s'exprimait. Il comprenait que son fils aimait sa mère plus que tout malgré ce qui allait suivre, Léa avait tout fait pour leur fils. Elle avait travaillé durement afin de donner un toit et de quoi le nourrir.
« Je comprends Cole, ta mère a fait de son mieux, vous étiez heureux d'être ensemble, votre vie n'a pas été évidente. »
Le regard d'un père sur son fils qui avait déjà bien vécu la vie ne l'avait pas épargné. Il n'avait pas manqué de l'amour de sa mère, c'était ce qui lui manquait aujourd'hui. Léa n'était plus là. Cole se retrouvait avec nous, sa vie venait de prendre un virage important, il se retrouvait à vivre avec la meilleure amie de sa mère qui était mariée à son père, avec une sœur qui l'adorait. Comme William et Charlotte vivaient séparer, cela compliquait la vie de famille. Le cadre n'était pas tout à fait idéal cela laissait paraître que le couple devrait surmonter une période compliquer, ce qui allait se régler dans les prochaines semaines, du moins William supposait que la thérapie allait aider Charlotte à revenir à elle. William était bien là sur ce banc à écouter son fils lui parler du passé dans lequel il n'avait pas eu sa place. C'était déstabilisant d'apprendre que Léa avait dû tellement travailler sans aide, sa famille n'avait pas été là, et lui non plus. Léa avait connu la faim, et son fils en avait aussi souffert au point de faire les poubelles pour se nourrir, c'était difficile à entendre. Il avait souffert des humiliations, le froid, la maladie qui avait emporté sa mère. Cole avait été très courageux, il avait dû grandir bien trop vide avec cette vie compliquer.
« Et maintenant, rien ne va changer entre nous fiston, tu es mon fils, rien ne pourra m'éloigner de toi. Tu as fait ce que tu avais à faire pour survivre avec ta mère, non, je ne vais pas vous juger. Ta vie a été si difficile. Je te remercie d'avoir eu confiance en moi, pour me raconter ton passé qui a été dur à dévoiler. Je t'aime fiston, ça ne va pas changer. »
William enlaçait son fils, son fiston si courageux. William ne savait pas ce que la vie allait lui réserver, mais il espérait que son fils soit vraiment heureux même s'il y aura certainement d'autres épreuves, il ne voulait plus que son fils ne souffre. En t'en que père, il ferait tout pour apporter une vie stable, qu'il ne manque plus de rien même s'il ne pouvait lui rendre sa mère et son amour qui resterait à tout jamais dans le cœur de Cole. Aujourd'hui, fils et père, ils avaient franchi un cap important.
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