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I'll never get tired of trying... ₪ Julian Torres

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Jayan Thakur
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# Dim 24 Juil - 12:51
 
I'll never get tired of trying...

Bien qu'il soit un homme optimiste et que les derniers évènements lui aient redonné un peu d'espoir, Jayan avait tout de même du mal à croire que le Karma était de son côté. Alors qu'il retrouvait doucement sa dulcinée et le jour même où sa fille avait demandé à vivre chez lui, cette dernière s'était retrouvée frappée par le destin et condamnée à jouer un jeu étrange avec le jeune homme qui lui avait brisé le coeur. Sans compter Julian qui avait fait un retour brutal dans son existence avant de disparaître à nouveau sans qu'il ose le brusquer, le laissant ainsi dans le doute quand à leur avenir. Une chance qu'Esme soit encore là et qu'Aubin le soutienne sans cela le pauvre homme aurait eu du mal à tenir bon face à ces nouvelles épreuves qu'il avait espéré derrière lui.

Quoi qu'il avait été fou de penser une telle chose après dix ans de traitrise... Comment avait-il pu croire une seule seconde en avoir bavé assez pour compenser tout cela ? Non pas qu'il ait passé les dix plus belles années de sa vie mais les choses ne pouvaient clairement pas s'arranger aussi facile, pas si vite, il avait encore une dette envers le destin et s'en voulait même de voir que Swan payait aussi sa dette. Si seulement il avait pu absorber sa peine, si seulement il avait pu effacer sa tristesse pour tout prendre sur lui ! Mais c'était impossible et il ne pouvait que la soutenir sans pour autant oser reprendre pleinement la place de père qu'il savait ne plus réellement mérité... Distant donc, autant que Swan le désirait, mais présent, toujours, sans failles.

Pour aider sa fille il passait même un peu moins de temps au Pub, conscient que sa soeur et Ravi pouvaient très largement prendre le relai. Avec eux à la barre, le navire était en sécurité et il pouvait ainsi se consacrer plus pleinement à sa petite princesse et à son épouse avec qui il tentait aussi de passer plus de temps. Doucement mais sûrement, ils apprenaient à se connaître ou, plutôt, à se re-connaître et ce plaisir l'aider grandement à supporter le reste. Ne pas flancher, rester distant pour ne pas être pesant, respecter la distance mais être là quand le besoin d'une épaule se faisait sentir, reprendre les bonnes vieilles habitudes qui, en fait, ne l'avaient jamais quitté et qui faisaient battre son coeur à un rythme qu'il croyait à jamais oublié. L'espoir oui, heureusement qu'il était là malgré tout.

Ce jour là, il avait déposé Swan chez les Kapoor afin qu'elle passe la journée avec Ela. Cette dernière, tout comme Ravi, avait été d'un grand secours à sa fille et l'Hindou lui en était éternellement reconnaissant. Bien sûr, ils avaient tous les deux dit que c'était normal et Jay savait que leur intentions étaient sincères mais ça ne l'empêchait pas de vouloir les remercier et d'avoir la ferme intention de leur rendre la pareille dès qu'ils en ressentiraient le besoin. Comment ? Il l'ignorait encore mais Jayan était un homme de parole et sur qui on pouvait compter même si sa famille pouvait très légitimement en douter. Avis qu'il comptait bien changer en se battant comme jamais pour regagner leur confiance et leur amour, deux choses sans lesquelles il ne pouvait pas vivre et qui lui avaient cruellement manqué pendant ces dix dernières années.

Quoi qu'il en soit, de retour à la maison, l'Indien avait déposé des offrandes dans le temple trônant dans le salon et il s'apprêtait à cuisiner quand quelqu'un sonna à la porte. Il n'attendait personne et encore moins à cette heure mais cela ne l'empêcha pas d'aller ouvrir d'un pas vaillant. Perturbé par la situation de sa fille, l'homme semblait un peu renfermé et particulièrement fatigué mais son visage changea totalement quand il reconnu son fils de l'autre côté de la porte. Bien que parfaitement identiques pour des yeux non exercés, les trois garçons étaient bien différents auprès de ce père attentif que les années n'avaient pas déshabitué : Il pouvait les reconnaitre les yeux fermés, juste à leur aura, à leur façon de respirer... Dix années n'avaient pas suffit à lui faire oublier.

« Julian ? » S'étonna-t-il, ne s'attendant définitivement pas à la visite du jeune homme. « Je... Entre, je t'en prie. » S'empressa-t-il d'ajouter tout en s'écartant, ne sachant pas trop comment réagir, surtout en vue de leurs étranges retrouvailles qui l'avaient laissé perplexe. « Tu veux boire quelque chose ? »

Proposa-t-il, le guidant vers le salon. Julian n'avait pas encore vu la maison décorée sobrement mais avec goût tout comme l'avait été leur maison en Angleterre et celle de Toronto. Des choses humbles mais richement arrangées pour faire du lieu un endroit chaleureux mais sans fioritures. Un peu partout, des photos de la familles qui avaient toujours été là, des souvenirs de leur ancienne vie que le mafieux avait précieusement gardé malgré tout. Des reliques importantes à ses yeux, bien plus que toutes les richesses du monde et que tous les bibelots coûteux qu'il aurait pourtant les moyens de s'offrir. Dans un coin, un piano trônait aussi fièrement et, près de lui, une guitare, la musique restant pour lui un échappatoire dont il ne s'était jamais lassé.

« Je peux préparer du tchaï mais j'ai des sodas ou des bières. » Proposa-t-il, espérant avoir l'air naturel alors que son coeur battait à cent à l'heure tant il avait peur de faire un faux pas. « Et j'allais me faire du Pani Puri, tu en veux ? »

Bien que son accent ne montre aucune trace de ses origines profondes, Jayan avait été élevé dans le respect des traditions de sa famille. D'abord avec ses parents puis avec sa famille adoptive qui avait tenu à lui offrir la chance de maintenir ce lien. Il parlait parfaitement l'Hindi et le Gujarati, sachant également cuisiner les plats de son pays qu'il appréciait en fait bien plus que ceux du pays dans lequel il avait grandit. Ainsi, quand il était seul, Jay mangeait essentiellement des plats Indiens et le Pani Puri était son péché mignon. Malgré tout, il mangeait moins épicé que les Kapoor qui, eux, avaient eu la chance de grandir là bas où lui était né sur le sol Britannique... Quant à ses enfants, ils avaient aussi grandit dans cette culture, de par la langue et les repas qu'il préparait souvent et surtout par le thé qu'il buvait en quantité industrielle depuis toujours.  

« Fais comme chez toi. »



Finit-il par ajouter, le plus sincèrement du monde. Comme il aurait aimé que Julian se sente en effet comme chez lui ! Comme il aurait voulu que son fils se sente mieux en sa présence, que les choses soient plus simples entre eux ! Mais il allait lui falloir du temps et c'était légitime, assez pour que l'Indien accepte d'être patient même si cela le mettait légèrement mal à l'aise. Ne pas le brusquer, ne pas en demander trop tout de suite, le laisser venir vers lui... Après tout, ce jour là dans la boutique, Julian avait laissé entendre que c'était possible non ? Les choses s'étaient conclues un peu brutalement mais pas sans espoir n'est ce pas ? Jayan y avait beaucoup pensé et avait beaucoup espéré sans oser poser la question, ne cherchant pas à le recontacter non plus pour ne pas être trop lourd ou trop insistant... Il avait simplement déposer des cordes de guitare à l'appartement le soir même, cordes que Julian avait oublié de toute évidence... Petit cadeau, petite attention en gage de bonne foi, il ne pouvait faire que ça et ça le rendait dingue...

Assez pour qu'il ne sache même plus où se mettre, restant ainsi debout entre le salon et le bar de la cuisine américaine, son tablier de cuisine autour du cou et l'air hésitant. Hésitant mais avec un sourire un peu idiot sur les lèvres, comme émerveillé de voir le jeune homme ici, comme incertain de ne pas être dans un drôle de rêve... Quoi que si c'était un rêve, il l'aurait déjà prit dans ses bras en le remerciant d'être là et en lui disant encore à quel point il lui avait manqué... Ce n'était donc pas un rêve mais il était heureux quand même. Heureux mais terrorisé... Il n'avait pas le droit au faux pas, plus maintenant.  

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# Jeu 25 Aoû - 3:43
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Vous les connaissez ces quelques secondes de regret, ce petit moment où on se dit qu’on aurait pas dû et qu’il y a une petite flagellation mentale? Je le vis en ce moment même et je m’en ronge les ongles. Sincèrement. Je n’ai jamais vraiment eu de tic nerveux, mais j’avoue qu’en ce moment, mordiller mon pouce quelques secondes me fait du bien pendant que je tente d’évaluer mes options. Je pouvais rester là, espérer qu’il n’y ait personne et rentrer chez moi bredouille, mais à la fois heureux. Je pouvais quitter le lieu, faire comme les morveux un peu arrogants qui sonnent et s'enfuient par la suite, ceux-là même qui nous font grommeler en refermant la porte parce qu’ils ont perturbé notre quotidien. Un jeu amusant auquel j’ai déjà pris part bien des fois.

Et… le manque de temps. Je vois la porte s’ouvrir tranquillement sur la silhouette de mon père, pendant que moi je suis encore le pouce dans la bouche, à tenter d’évaluer ma meilleure option. “Hey…” Je me doute bien qu’il est surpris de me voir apparaître sur son porche. En vrai, je ne suis même pas sûr moi-même pourquoi je me suis présenté. Notre rencontre fortuite dans un magasin de musique avait chaviré mon coeur, le croyant absent de nos vies pour le restant de celle-ci et pourtant, il vivait à proximité sans oser s’approcher. J’avais passé par une montagne russe d’émotions, pour finir la journée chez moi à me torturer avec un millier de questions. J’ai pesé le pour et le contre de le revoir, de vouloir le laisser revenir dans ma vie, encore et encore. Pendant longtemps. Très longtemps. Trop longtemps. J’ai fini par m’imaginer qu’il se fichait de moi parce que je n'avais pas entendu parler de lui pendant ce temps-là. Enfin, pas directement.

Je sais, ça fait très dramatique, comme dans les films où la protagoniste attend indéfiniment des nouvelles de son Don Juan. J’y peux rien, je suis légèrement dramatique moi-même… dans ma tête. Mais en même temps, s’il avait pu passé deux ans loin de nous, c’était pas un moment supplémentaire qui allait tout changer. Et puis, il faut bien être honnête un jour, j’avais besoin de temps pour remettre un peu mes idées en ordre, sans compter que je devais prendre des décisions. Espérons seulement qu’il n’était pas trop tard et que je n’avais pas trop attendu pour me faire entendre à nouveau. Même si ça aussi ça devait être dans ma tête. Mon père ne pouvait pas me refuser de revenir dans sa vie, mais d’avoir pris un temps pour y réfléchir, non? Si?

J’entre suite à ses paroles, mon regard automatiquement attiré par la maison, n’importe quoi sauf lui. En même temps, c’était normal, je découvrais l’endroit pour la première fois. Sa voix me parvenait légèrement en écho vu ma concentration ailleurs. “Mmmh, de l’eau ça va.” Je découvrais la décoration qui me rappelait des souvenirs, des souvenirs que je croyais bien loin et pourtant… En regardant un peu plus les portraits accrochés, je parvenais à me remémorer certains très clairement. Des visages heureux, qui reflétaient de réels moments de joie ne laissant aucunement présager ce qui s’en venait. Une vieille amie vint me rendre visite, une amie qui ne m’avait pas visité depuis un moment déjà; nostalgie. Un pâle sourire s’étira sur mes lèvres, j’avais envie de toucher la photographie, comme si elle avait le pouvoir de me rendre l'insouciance que notre famille avait à ce moment-là.  

Un coup d'œil à mon père qui était planté à m’observer pendant que moi j’observais autre chose donnait un aspect comique à cette rencontre impromptue que j’avais organisé. J’aurais peut-être dû appeler. Ça aurait sans doute été plus facile pour nous deux, même si de base, je ne savais même pas si je voulais vraiment venir. Je m’étais simplement dit que je passerais proche et que si je le voyais à l’extérieur, j’en profiterais pour lui piquer une jasette, mais au final, j’avais été poussé par une envie de le voir, de passer un peu de temps avec lui. J’veux dire, si les autres de ma fratrie et ma mère y parvenaient, pourquoi est-ce que moi-même je n'y arriverais pas? “J’peux te donner un coup de main? Enfin… j’pas le meilleur cook du monde, mais d’habitude pour couper des trucs sans me couper les doigts je me débrouille, si jamais tu as un autre tablier… ou pas...” Je risquai un sourire, tentant d’alléger l’ambiance quelque part entre lourde et malaisante. Je savais qu’il attendait après moi pour qu’on puisse améliorer notre relation et j’étais réellement prêt à faire des efforts, mais il n’en restait pas moins que je ne savais pas comment m’y prendre.

Je baissai un peu les yeux sur mes pieds, humidifiant légèrement mes lèvres en glissant ma langue sur celles-ci, comme si ça allait m’aider à savoir quoi dire. Mais ça ne me venait pas vraiment. C’était le fouillis. “Je… j’ai pensé que je pourrais peut-être piquer un peu de ton temps pour jouer ou du moins essayer de jouer un peu de musique avec toi, mais j’aurais peut-être dû téléphoner avant.” J’essayais de justifier ma visite surprise, alors qu’au final, j’avais juste envie de le retrouver un peu. J’avais envie de savoir à côté de quoi je passais si je ne venais pas le voir de temps en temps, question de me torturer un peu plus que je ne l’étais déjà avec toute cette histoire. “J’suis désolé… j’sais pas trop comment m’y prendre avec tout ça. Je suis encore perdu de notre rencontre la dernière fois. J’ai essayé de retourner le tout dans tous les sens possibles et imaginables, même dans ceux qui ne le sont pas et je me suis dit que je finirais par trouver la solution, mais je me rends compte que je ne l’ai toujours pas trouvée. J’peux repasser en vrai… ou pas.” Je me doutais bien que nous étions dans la même situation à ne pas savoir sur quel pied danser, je savais aussi que c’était moi la bombe à retardement des deux. Probablement qu’il y aurait un de ces moments où j’allais préférer la fuite parce que c’était beaucoup plus facile ainsi, mais pour l’instant, j’avais envie d’essayer.

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# Mar 30 Aoû - 8:19
 
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Jayan avait également tourné leurs vraies retrouvailles dans son esprit pendant des jours, allant de la scène à l'eau de rose au drame Grec en passant par la possibilité que Julian ne revienne tout simplement jamais vers lui. Aucune des solutions ne lui avait semblé probable et aucune n'était parfaite à ses yeux mais il savait qu'il ne pouvait pas trop espérer, conscient d'avoir perdu ce droit de par sa trop longue absence. Aurait-il du insister pour autant ? Demander le numéro de Julian à Esme pour tenter de le recontacter plus tôt ? Peut-être même prétexter être inquiet pour Swan afin d'avoir une chance de l'apercevoir à sa porte ? Non, certainement pas, Jay n'était pas comme ça et il préférait la franchise bien qu'elle puisse aussi être dangereuse. La franchise et la patience pour le coup, chose bien plus difficile à gérer pour lui qui avait toujours été relativement impulsif... Mais il n'avait pas le choix et il savait qu'il ne méritait pas autre chose que cette souffrance latente causée par l'attente.

« Excellent choix. »

Sourit-il, désespéré de pouvoir alléger un peu l'étrange atmosphère qui s'était installée depuis que Julian avait franchi le pas de la porte. Il était pourtant si heureux de voir son fils, pourquoi ne pouvait-il tout simplement pas l'exprimer ? Pourquoi ne pouvait-il pas simplement le prendre dans ses bras en assumant les risques ? Un simple geste, une simple illustration de ses sentiments si mal assumé et si peu mérité... Comment pouvait-il espérer avoir ne serait-ce que le droit de le toucher ? Non, mieux valait qu'il garde ses distances et qu'il le laisse venir à lui comme les autres avaient finit par le faire, doucement mais sûrement, se redécouvrir patiemment et respectueusement. Quelle torture ! Et pourtant il y avait de l'espoir puisque Julian lui proposait de l'aider, tentant même un petit sourire lui aussi. Hors de question de manquer cette chance, c'était trop beau pour être vrai.

« Je peux te prêter celui-la ne t'en fais pas. » Suggéra-t-il, peinant à cacher son enthousiasme alors qu'il se défaisait déjà du dit tablier. « Et ce n'est peut-être pas grand-chose mais ça fera une grande différence crois moi. »

Sourit-il, cette fois un peu plus franchement tout en lui montrant son pouce orné d'un joli pansement. Bon, il ne s'était pas coupé en cuisinant mais l'intention y était et il n'était pas franchement doué pour ça de toute façon. Puis ça pouvait être un bon moyen de passer un peu de temps ensemble sans réellement en avoir l'impression non ? Chacun à une tâche, chacun concentré, simplement apprendre à vivre à nouveau dans la même pièce, en la présence de l'autre, doucement... Et Julian ne tarda d'ailleurs pas à rompre à nouveau le silence en disant tout haut ce qu'ils pensaient tous les deux tout bas : ils ne savaient pas comment s'y prendre, ils avaient peur de se déranger, de se gêner et c'était terrible pour tout le monde... Comment diable avaient-ils pu en arriver là ? Si le jeune homme pouvait savoir à quel point Jay regrettait ses erreurs !

« Ma porte te sera toujours ouverte Julian, tu n'as pas à demander l'autorisation et je serai... » Mais il s'arrêta dans son élan, conscient que ce qui allait naturellement franchir ses lèvres ne pouvaient clairement pas être bienvenue après tout ça... Il se gratta donc maladroitement la gorge, baissant les yeux. « Je serai toujours heureux que tu puisses m'accorder un peu de ton temps. » Se corrigea-t-il donc bien que ce soit tout aussi vrai que le fait qu'il comptait bien être toujours là à partir de maintenant. « Notre situation n'est pas simple et elle ne pourra pas se résoudre par magie, il nous faudra du temps et de la patience mais je suis sûr que nous pourrons y arriver et je ferai tout pour. » Promit-il, sentant sa main trembler un peu plus que de raison tant il se sentait nerveux à l'idée de faire un faux pas qui pourrait tout gâcher. « On pourrait... On pourrait laisser tomber la cuisine et opter pour des pizzas à grignoter entre deux morceaux de musique ? »

Proposa-t-il ensuite, son cœur s'emballant d'enthousiasme et de terreur à la fois. Oui, la situation était complexe et ils allaient devoir travailler dur pour arranger les choses mais la simple présence du jeune homme ici lui redonnait espoir. Avec Esme qui était de plus en plus présente dans sa vie et Swan qui s'était installée là, les choses commençaient à s'arranger. Quoi qu'il y avait encore cette étrange histoire avec Nathan pour noircir le tableau mais il savait que les Kapoor avaient prit les choses en main et, là aussi, il avait bon espoir. Tout allait finir par s'arranger, il allait se battre encore plus à présent, il se sentait plus courageux que jamais et rien ne pourrait l'arrêter.
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# Ven 16 Sep - 5:07
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@Jayan Thakur

Je sais que c’est stupide la pensée qui m’a traversée quand j’ai observé le pouce panser de mon père. Je sais que ce n’est pas parce que ce sont des adultes, de vrais adultes qu’il ne peut pas leur arriver un accident. Mais je ne saurais dire pourquoi exactement, dans ma tête, à cet instant précis, je me disais qu’un adulte ne pouvait pas vraiment se couper parce qu’ils sont habiles, qu’ils ont de l’expérience, que ce n’est pas quelque chose qui peut vraiment leur arriver. C’est idiot je sais, mais c’est pas comme si je ne l’étais pas un peu à la base. Une pensée de quelques secondes, aussi furtive qu’inutile.

Je réalisais aussi que ça me faisait un peu chaud au cœur de voir mon père avec un sourire au visage en ma présence. Ça me rassurait dans le fait qu’il puisse encore vouloir me voir malgré que j’aie fait le fantôme depuis notre dernière rencontre. Certains auront mauvaise langue à me dire que c’est normal, que c’est mon père et qu’il devrait toujours m’aimer et blablabla, mais depuis son départ y’a dix ans, je l’ai tellement diabolisé dans ma tête, que j’avais réussi à me convaincre qu’il ne nous aimait pas vraiment finalement. Assez pour avoir passé une partie de sa vie avec nous, mais pas suffisamment pour en passer la totalité. La dernière fois que je l’avais vu, il m’avait en partie expliqué pourquoi, mais il n’en restait pas moins que les dégâts avaient été faits par un moi adolescent. C’était crève-cœur de réfléchir ainsi dans l’adolescence, dans un moment de la vie où on est absolument perdu, en quête d’identité, dans un moment où nos parent sont aussi importants qu’absolument chiant avec leur règlements à la con. Si mes frères ont progressé dans leur vie, qu’ils semblent avoir passé par-dessus cet affront plus rapidement que moi, moi j’ai toujours l’impression que je suis bloqué quelque part, dix années en arrière. J’aurais pu apprendre à vivre sans lui et mener ma petite vie de mon côté comme lui le faisait. Son retour aujourd’hui serait probablement moins douloureux, possiblement plus anodin aussi, mais je le sentirais comme si mon père n’avait jamais été une figure importante dans ma vie. Alors que pour moi, il avait été mon super-héros d’enfance. Alors qu’en ce moment… c’est le chaos. Ne pas savoir comment parler à une personne aussi importante dans sa vie, c’est plutôt l’enfer… Comment les autres y arrivent-ils?

Un éclair de colère et d’une possible rancune traverse mon regard quand je me doute où s’en va sa phrase déjà toute construite, celle qu’on peut donner à toutes les sauces pour essayer de se donner bonne conscience. Ce ”Je serai toujours là pour toi.” qui n’a toujours été que bullshit à mes yeux. On dit ça pour être sympa, pour rassurer quelqu’un, pas pour vraiment le mettre en application. M’enfin, pas dans ma tête à moi. Je doute fort que des gens apprécient de se faire réveiller au beau milieu de la nuit, au milieu d’un rêve palpitant pour se faire raconter une histoire où quelqu’un est en crise hystérique. Dors et attends le lendemain comme tout le monde. Et à cette pensée, la question un peu arrogante qui me brûlait les lèvres est sortie d’elle-même, sans que je puisse lever le petit doigt pour m’aider dans notre situation. “Alors, c’est correct si je passe à 2-3h du matin pour te raconter ma journée?” Je m’en suis mordu les lèvres aussi par après. Je savais que je ne devais pas lui parler comme ça, que je n’en avais pas le droit. C’est le genre de réplique que j’aurais pu sortir à un ami à la grosse limite. Faut croire que je voulais toujours tester les limites avec lui…

Je sais que j’allais devoir apprendre à mieux contrôler mes émotions en sa présence. Ce n’était pas réellement moi de rembarré tout le monde dès que quelqu’un disait quelque chose que je ne voulais pas. Oui, il y avait toujours un peu de sarcasme, mais dans ce cas si, il était mal placé. Je peux comprendre que ce n’était qu’une tournure de phrase, qu’un patern bien ancré dans notre langage courant. Je lui en suit quand même reconnaissant de ne pas avoir poussé sa chance à me dire qu’il serait toujours présent pour moi. Parce que la confiance était à rebâtir sur ce point. Je me contentai d’un faible hochement de tête, bien plus dans mes pensées qu’à réellement considérer le fait que j’allais pouvoir avoir une figure paternelle maintenant. On dit que le temps guérit toute chose, on verra bien si le dicton est vrai maintenant!

Et y’a eu ce retour de l’espoir, ce sentiment qui fait tellement mal que j’ai senti mon coeur se serrer. Parce qu’une partie de moi espérait que ses paroles soient vraies, qu’on puisse vraiment racheter une possible relation, qu’on puisse parvenir à s’entendre, que j’arrête de me méfier qu’il quitte de nouveau. Tenter de ressembler à un semblant de famille si c’était encore possible. Je sais que dans mon cas, la route sera longue et vallonnée. J’ai jamais été très doué avec l’abandon de mon sentiment de rancune et disons que pour l’affront que j’ai vécu, je l’ai perçu comme étant très grand. Mais s’il est prêt à faire des efforts autant qu’il semble le dire, pourquoi ne pas tenter la course, même si ça pouvait aussi être tenter le diable? “Je l’espère.” J’avais soufflé les mots, incertain que je voulais être réellement entendu. C’était un souhait, quasi une prière chère à mon coeur depuis toutes ses années.

La tête un peu dans les nuages, je me sens hausser machinalement les épaules à sa proposition que j’entends un peu dans le brouillard. “Hum ouais, si tu préfères, ça ne me dérange pas! Les deux c’est bon, donc peu importe.” Je tâchai de me reconnecter avec la réalité, lui offrant un sourire en coin rassurant. Le pauvre, j’allais sûrement lui faire faire une crise cardiaque si je tentais pas de m’adoucir un peu. “Ah oui, euhm… comme je me doute que c’est pas le gars du magasin de musique qui est venu porter la corde de guitare à l’appartement, j’en ai pas mal déduis que c’était toi qui me l'avait ramené. Donc…c'est la moindre des choses que je te dise un merci! Je te dois combien vu que ce n'est pas à toi de payer pour ma guitare?" J’échappai un petit rire, un peu nerveux malgré moi. “J’étais tellement dans tous mes états que je n’ai même pas pensé à la prendre. Ça n’a pas eu l’air brillant quand je suis arrivé pour voir les gars et que j’avais un instrument pas tout à fait opérationnel.” Je me rappelle aussi avoir un peu caché la vérité à mes amis, n’ayant pas encore été prêt à leur dire que j’avais revu mon père et que c’était lui qui ça qui avait fait en sorte que je n’avais pas fait mon achat requis. Je me disais toujours que les gens ne pouvaient pas comprendre puisqu’ils n’avaient jamais vécu quelque chose de semblable au final.

Je m'approchai lentement des instruments, glissant mes doigts sur le piano. “Tu joues souvent?” C’était peut-être une béquille que de parler de musique, mais ce pouvait aussi être un tremplin. Si c’était ce qui nous liait le plus en ce moment autre que notre lien de sang, je ne vois pas pourquoi je ne l'exploiterais pas. Ce serait un sujet dans lequel on serait tous les deux à l’aise et dans lequel on se comprendrait. C’était peut-être là la clef de notre communication. “Tu…” Je lorgnai sur les instruments, prenant quelques secondes avant de formuler ma demande. Elle me rendait nerveux de la lui poser, c’est pas des jokes… mon père me stresse, je m’en mord présentement l’intérieur de ma lèvre inférieure. “Tu jouerais un air d’avant? Un air que je connais, que je pourrais peut-être t’accompagner?” C’était peut-être idiot comme demande. C’était ressasser le passé, retrouver la nostalgie, mais en même temps, j’en avais envie. J’en brûlais d’envie parce que ça allait peut-être m’aider à faire la paix avec cette situation. Si ça ne nous aidait pas à nous retrouver, au moins c’était lié à des souvenirs heureux. Ça ne pouvait pas vraiment faire de mal non? Je me retournai un peu de profil vers lui, lui jetant un regard en coin, tambourinant légèrement le bout de mes doigts contre le bord du piano pour passer mon espèce de stress étrange.

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# Jeu 22 Sep - 0:10
 
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Voir de la colère ou de la rancoeur dans les yeux de ses enfants était une réelle torture pour Jayan même s'il savait le mériter plus que quiconque et même s'il ne comptait pas s'en défendre. Que pouvait-il dire ou faire de toute façon ? Comment pouvait-il trouver la moindre excuse valable qui pourrait le tirer de là ? C'était impossible et il le savait, tout comme il savait que sa famille avait besoin de lui cracher sa colère, besoin d'exorciser les vieux démons pour repartir sur des bases saines. Douloureux mais inévitable donc et il allait tenir bon, ouvrir les bras et accueillir toute cette colère, l'absorber pour mieux les retrouver un jour, prendre son mal en patience.

« Tu ne te gênais pas pour le faire étant petit. » Sourit-il, se rappelant des quelques cauchemars que Julian avait pu faire et où il l'avait raccompagné dans sa chambre, restant accroupi près de son lit jusqu'à ce qu'il se rendorme. « Et ça ne me dérangera pas plus aujourd'hui qu'à l'époque. »

Reprit-il immédiatement avec un petit haussement d'épaules. Il lui était même arrivé de sombrer lui aussi sur le coin du lit quand Julian était vraiment plus petit, le laissant s'endormir contre lui pour le rassurer. Il arrivait même des semaines où il dormait plus avec ses enfants qu'avec Esme, attentif à leurs cauchemars et à leurs moments de doute. Un père poule ? Trop sans doute oui mais il ne le regrettait pas, regrettant juste de ne plus pouvoir l'être et d'avoir manqué toutes ces années... Soulagé tout de même de constater qu'il y avait un peu d'espoir même s'il n'entendit pas tout à fait les paroles murmurées de son fils alors qu'il lui affirmait avoir envie de se battre pour remettre leur relation sur les rails. Il n'y avait pas vu de colère ou de sarcasme, peut-être même un peu d'espoir de son côté aussi ? Dur à dire mais l'absence de colère était bien assez merveilleuse pour lui et il ne pouvait que s'en contenter.

Tout comme il ne pouvait que se contenter d'un air vaguement rêveur et peu enthousiaste face à son invitation. Ce n'était pas un non, c'était mieux que rien ! Et le fait que Julian accepte de passer un peu de temps avec lui était déjà un miracle sur lequel il refusait de s'assoir et qu'il allait tout faire pour rendre le plus agréable possible. C'était une chance, une opportunité pour lui de se racheter un peu, de faire ses preuves... Ce qui rendait la chose atrocement stressante aussi car il savait être sur le fil du rasoir, jugé, jaugé, qu'il ne devait pas faire le moindre faux pas au risque de détruite cet équilibre précaire qui commençait à renaître entre eux. Advienne que pourra, hors de question de faire demi-tour ou de perdre cette occasion en or, il devait se battre, il l'avait promis. Le petit sourire en coin de Julian lui fit ainsi l'effet d'un électrochoc positif, comme un coup de défibrillateur qui lui redonna soudain l'impression d'être en vie où il s'était senti abominablement mort depuis leurs retrouvailles. Un espoir, un vrai, presque palpable qui lui donna envie de sauter de joie. Ephémère peut-être mais merveilleux, un peu comme le reste de sa phrase d'ailleurs même si c'était à une autre échelle.

« J'aurais aimé pouvoir te l'apporter à un endroit plus propice mais j'ignorais où tu jouais. » Admit-il avec un petit sourire désolé. « Et tu ne me dois rien ne t'en fais pas, je suis heureux que tu aies continué à jouer malgré tout, disons que... Que c'est ma façon de te remercier et de t'encourager ? »

Proposa-t-il, de nouveau avec une sorte de timidité un peu gênée. Il n'avait pas le droit d'exiger quoi que ce soit de la part de ses enfants, pas plus qu'il n'était légitime dans le fait de les encourager mais ça ne l'empêchait pas d'être fier qu'ils aient continué quelque chose qu'ils avaient commencé ensemble. Un élément qui avait été important à l'époque et qui pouvait être la clef de voute de notre nouvelle relation. Un petit quelque chose qui pouvait sembler insignifiant mais qui pouvait les aider à se parler d'une autre manière, les aider à s'apprivoiser aussi en quelque sorte.

« Assez oui, ici mais aussi au pub. C'est mon échappatoire. »

Avoua-t-il sans honte, se rapprochant à son tour des instruments pour lui tendre le verre d'eau dont il s'était emparé en passant. Il manqua d'ailleurs de le lâcher à la requête suivante, victime d'un nouvel électrochoc inattendu... Voulait-il réellement faire ce voyage sur Memory Lane ? Si tel était le cas, Jay ne pouvait clairement pas refuser, tout comme il ne put s'empêcher de sourire malgré lui avec une émotion que ses yeux ne pouvaient pas cacher.

« Ce serait une merveilleuse idée. » Répondit-il avec une tendresse non dissimulée tout en s'installant au piano, toujours vêtu de son tablier ridicule. « Je ne sais pas si tu t'en souviendra. »

Ajouta-t-il, jouant doucement les premières notes de Tere Liye. Une belle chanson d'amour issue d'un vieux Bollywood et aux paroles qui pourraient tout à fait coller à leur situation en un sens... Une chanson que Jay avait toujours aimé jouer car elle était douce et rassurante, poignante aussi, un beau mélange qu'il aimait profondément. Mais est-ce que Julian s'en souvenait et y verrait-il aussi un message ? Jay ne pouvait que l'espérer là aussi... Qui sait ?
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Jab tak hai jaan.

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# Jeu 6 Oct - 16:01
I’ll never get tired of trying
EXORDIUM.

@Jayan Thakur

Mes lèvres s’entrouvent un peu alors que mon nez se plisse légèrement en me faisant rappeler que j’allais le voir certaines nuits quand j’étais jeune. Ce n’était pas pareil à ce moment-là. Je faisais des cauchemars, je ne le vivais pas depuis de nombreuses années. Je me contentai donc de lui retourner une grimace en guise de réponse, ne trouvant rien de mieux à faire ou à dire. Quelques souvenirs un peu flous me revenaient en tête de cette période de temps où mon père me raccompagnait à mon lit pour m’aider à me rendormir, mais comme j’étais petit, c’était plus difficile de se remémorer en détails ces moments. Sans compter que je me rendormais ensuite, donc mis à part quelques histoires qu’il avait pu me raconter à répétitions, tout cela restait flou.

Mon regard le détaille avec une certaine curiosité. Je mordis doucement dans mes joues, me sentant un peu coupable de me demander si mon père pouvait réellement s’intéresser à ce que je faisais de mes soirées. Après tout, il ne doit pas avoir tant changé, il doit quand même être le même à tenir à nous et vouloir voir où on était? Non? Peut-être? C’est de la merde cette situation, à toujours douter de tout, à tout remettre en question tout le temps. C’est lassant, c’est lourd, c’est chiant. Je pourrais en trouver encore pleins des synonymes comme ça. Même si je sais que ce ne sont pas de vrais synonymes. J’hausse les épaules d’un air que je veux un peu négligé. “Bah en vrai, on a pas d’endroit fixe où jouer. On essaie de se trouver des petits contrats pour sortir tranquillement de notre phase garage. Des fois, on essaie juste d’avoir une salle sans même avoir de contrat, pour le plaisir de jouer ensemble. On se dit qu’au moins on se fait connaître un peu.” Je n’avais pas réalisé au départ que ce n’était pas aussi évident que je le croyais de se faire connaître. Au début, on est enthousiaste, on se dit que tout ira rapidement, mais la réalité est qu’il faut beaucoup de travail avant d’arriver à quelque chose de grandiose. Je n’avais pas calculé non plus que ça prenait du temps que de créer une chanson. Prendre le temps de trouver les bonnes paroles, les bons accords pour aller avec et prendre des milliers d’heures pour répéter pour que tout soit on point. J’étais confiant que nous allions y arriver, que nous allions progresser et pouvoir vivre un jour de notre rêve, juste pas demain matin et probablement pas la semaine prochaine. “Merci alors, c’est vraiment gentil.

Je n’osais pas lui dire que j’avais d’abord renié mon instrument. Je l’avais profondément haïs parce qu’il me rappelait trop son départ. Je l’avais laissé derrière moi avec le déménagement, l’envie de jouer ayant été coupée court à ce moment-là. Par contre, avec les années et malgré la rancune que j’avais envers lui, j’avais appris à dissocier les deux. La musique était en quelque sorte un échappatoire pour moi aussi. Une façon de m’exprimer qui ne nécessite pas toujours les mots pour exprimer quand on doit trouver une mélodie, et qui pour d’autres fois, permet de trouver les mots juste sur ce que nous voulons crier haut et fort. Je m’y étais remis il y a quelques années, quand j’avais retrouvé des amis et qu’ils avaient jamé autour du feu. Ça m’avait rendu nostalgique de ces merveilleuses soirées et j’avais décidé à ce moment-là que je ne voulais plus la mettre de côté, qu’elle me faisait du bien à travers toutes ces épreuves. J’avais donc piler de l’argent pendant un temps pour m’acheter un bon instrument et quand j’avais eu suffisamment les finances, je m’étais fait ce cadeau.

Et l’idée que la musique puisse être notre échappatoire à tous les deux me réchauffait un peu le cœur. Nous n’étions pas aussi différent que je le pensais. Malgré le temps.

Je sens ma lèvre qui s’est faufilée entre mes dents, que je mâchouille légèrement en attendant sa réponse. La courte attente m’a rendu nerveux, de crainte qu’il refuse, mais j’aurais dû me douter que ce ne serait pas le cas. Je saisis le verre d’eau qu’il me tend, m’écarte un peu des instruments pour en prendre une gorgée et le laisser sur la petite table. J’ai failli le garder dans mes mains, question d’avoir quelque chose à faire de mes dix doigts. Je l’observe s’installer au piano, poser ses doigts contre les touches et entamer la douce mélodie. J’hausse un sourcil, un peu étonné du choix, m’étant surtout attendu à une des mélodies encore plus fréquente qu’il avait pu jouer quand j’étais petit, celle-ci étant moins fraîche dans ma mémoire. Je pose doucement mes fesses contre le bras du sofa, croisant mes chevilles au sol, les mains posées de chaque côté de moi. J’écoute les notes qui se succèdent, les laissant m’imprégner au passage, le temps qu’elle fasse son chemin, faisant vibrer des petites cordes sensibles dans mon être. Si ce n’était pas celle à laquelle j’aurais pu penser, je parviens à me la remémorer au fil des notes. J’incline légèrement la tête sur la droite, un léger sourire aux lèvres, oubliant que j’avais demandé de jouer quelque chose pour éventuellement l’accompagner.

Mon corps se balance doucement sur le rythme de la musique, la tête un peu dans les nuages, ou plutôt dans un brouillard, à quelque part entre les souvenirs et la réalité sans être totalement l’un dans l’autre. Un doux sourire marque mes lèvres, le genre que je ne peux pas nier avoir eu tellement je suis entre deux mondes. Il est clair que si mon père tourne la tête moindrement, il s’en rendra compte. Mais en même temps, à ce moment précis, je m’en fou. Je m’en fiche, parce que même ma rancune m’a échappé l’espace de quelques minutes. À ces minutes précises, je suis un enfant dans le salon de son parent qui ne vit que pour ce moment. Et ça me donne cette petite boule dans la gorge, celle là même qui te dit que ta rancune ne fait aucun sens, mais que c’est tout ce qui te reste pour ne pas t’effondrer, que c’est ce qui me tient sur mes pieds face à lui, parce que ma tête ne veut pas vraiment lui pardonner alors que mon coeur hurle de lui laisser sa chance, qu’il redevienne celui qu’il aurait toujours dû être pour nous, pour moi.

Je croyais que les tsunamis d’émotions comme celui-là étaient terminés, que la fois que je l’avais retrouvé, ce serait le seul que je vivrais. Je ne me serais jamais aussi bien trompé. Et je me rend compte que la mélodie tire à sa fin, quand je reconnecte mon cerveau à cette réalité. Je dois prendre quelques secondes pour me ressaisir, reprendre le dessus sur ce que je vivais. Je dois même me racler un peu le fond de la gorge, plaçant machinalement mes  doigts près de ma pomme d’Adam pour tirer un peu sur la peau, comme pour me donner contenance. “J’avais oublié cette pièce-là avec le temps.” J’ai une grossière impression d’entendre ma voix faible, comme si je ne voulais pas vraiment briser le moment.

Je n’ai toujours pas réussi à effacer mon petit sourire de mon visage, mais je pousse un peu sur mes bras pour me relever, me rapprochant de la guitare de mon père. Je l’observe un peu comme si c’était possiblement un objet dangereux avant de m’en saisir et retourner m’asseoir pour pouvoir en jouer plus facilement. D’un air petit rire, je lève les yeux sur lui. “Promis, cette fois je t’accompagne si tu en as une autre en tête, parce que là, j’ai juste… je me suis juste laissé transporter.” Et parfois, c'était aussi ça l’attrait de la musique, c’était de pouvoir vivre des trucs, de comprendre les paroles, des paroles que j’avais entendu, mais pas complètement interprétées parce que je devais déjà assimiler que je lui avais demandé une chanson de cet ancien temps. Éventuellement mon cerveau ferait sans doute le lien, il sortirait de sa ouate pour réellement tout comprendre ce qui l’entourait, ce qui composait notre nouvelle sorte de relation entre mon père et moi. Néanmoins, j’avais quand même un sourire sur les lèvres, j’étais content, déjà en si peu de temps, d’avoir fait ce choix d’être venu le voir. “Pourquoi avoir choisi celle-là? C’était pas la plus évidente à trouver dans ma mémoire.” Ce n’était même pas un reproche, c’était une simple question, simple curiosité d’un gars qui n’avait tout à fait tout compris. Et je laisse glisser mes doigts sur les cordes sur le premier air d'enfance qui survient à ma mémoire en ce moment, comme pour faire une musique de fond à cette question.

Jayan Thakur
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# Sam 8 Oct - 17:31
 
I'll never get tired of trying...

Malgré les années, Julian n'avait pas vraiment changé et il avait gardé ses mimiques d'enfant qui ne pouvaient que faire sourire Jayan avec une certaine nostalgie. Lui n'avait rien oublié de toutes ces nuits sans sommeil, de toutes les grimaces de fausse lassitude qu'il avait pu lui lancer à l'époque, Julian le faux rebelle, celui qui aimait jouer au dur. Là non plus, il n'avait pas changé et, au fond, Jay en était fier. Assez aussi pour croire aux talents musicaux de son fils et pour sincèrement s'intéresser à ses projets, qu'ils soient d'avenir ou de simple passion.

« Vous pourriez venir jouer au pub de temps en temps si vous voulez ? Ce n'est pas forcément un public facile car les gens sont tout de même plus là pour boire un verre mais ça peut vous faire un peu d'argent tout en vous donnant un peu plus de visibilité ? »

Il aurait aussi pu lui proposer de le mettre en contact avec certains amis mieux placé que lui dans ce domaine mais il ne voulait pas donner l'impression à son fils qu'il achetait sa sympathie ou dénigrait son talent. Il voulait que Julian ait confiance en ses possibilités, qu'il sache qu'il méritait sa place car Jay savait qu'il ne pourrait pas supporter l'idée d'être un parvenu.

« C'est la moindre des choses. »

Le corrigea-t-il toujours avec la même tendresse un peu timide mais sincère. Il aurait voulu faire plus et depuis plus longtemps. Il aurait dû même car c'était son rôle de père seulement il s'était ôté cette place en disparaissant ainsi de leur vie... Un rôle qu'il rêvait pourtant de reprendre tout en sachant ne pas le mériter bien que les astres semblaient lui offrir de plus en plus de preuves de son droit à la rédemption. D'abord avec Aubin puis avec Esme et maintenant Swan, des chances inespérées et trop belles pour être vraies mais c'est tout ce qu'il avait. Ça et l'espoir soudain que Julian puisse à son tour lui laisser une petite place dans sa nouvelle vie.

Ainsi, en s'installant au piano, l'homme sentit son cœur se serrer d'une étrange façon. La joie bien sûr mais la peur aussi car il savait être sur la sellette. Il savait que son choix de chanson allait être lourd car l'harmonie qui allait en naître allait avoir bien plus de sens qu'il n'y paraissait. S'ils arrivaient à se réconcilier en musique, ils avaient une petite chance de voir un jour nouveau se lever, une chance d'apprendre à se connaître à nouveau, un petit lien, a silver lining de grande importance.    

« C'est vrai que je n'ai peut-être pas choisi le morceau le plus facile. »

Admit-il, tentant de ne pas lui montrer qu'il avait remarqué son sourire et son air rêveur. Pas facile d'ailleurs, voir son fils ainsi lui aurait presque donné les larmes aux yeux tant il était heureux de le retrouver... Retrouvailles encore timides mais sa réaction était un bon signe, une preuve qu'il restait quelque chose derrière cette froideur et sous la colère légitime. Julian n'avait pas tout oublié, il se souvenait de quelques détails, il savait que son père avait été là jadis, un bon père...

« Tu n'as pas à t'en vouloir, c'est là tout l'attrait de la musique finalement. »

S'amusa-t-il tendrement, inconscient d'avoir mit des mots sur les pensées de son fils. Il l'avait toujours pensé, lui-même ayant toujours vu la musique comme un moyen de s'échapper. Mais peut-être était-ce cette fois un moyen de se retrouver ? Une façon de communiquer sans paroles là où ils ne savaient pas en trouver ? Jayan l'espérait et il n'eu pas le temps de trouver une autre mélodie que Julian avait reprit la parole, grattant quelques notes sur sa guitare d'un air rêveur et sans se défaire de ce sourire si merveilleux aux yeux du père déchu. Des notes que le pianiste reconnu sans peine, commençant délicatement à les jouer, heureux de pouvoir porter son attention sur les touches pour cacher son émotion.  

« Je ne sais pas... » Répondit-il, songeur. « Je crois que je me suis laissé transporter moi aussi. » Sourit-t-il, ajoutant sa deuxième main pour accompagner son fils un peu plus efficacement sans pour autant jouer trop fort. « C'est un morceau qui m'a toujours fait beaucoup de bien et je crois que les paroles vibraient d'une façon particulière aujourd'hui. » Admit-il, levant un regard timide vers son fils. Julian ne s'en souvenait sûrement pas et ce n'était peut-être pas plus mal au fond. « Mais je ne peux qu'approuver ton choix. »

Ajouta-t-il, se demandant même si Julian avait réalisé qu'ils étaient entrain de jouer tant la mélodie semblait douce, comme une musique de fond à une conversation plus vibrante alors que leur voix n'était pas monté d'un décibel. Ils se parlaient avec douceur sur des notes plus douces encore et c'était rassurant, beau même, assez pour que Jay sente toujours ses yeux trop humides et son cœur au bord de ses lèvres.

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