La chaleur se fait moins brutale mais la fraicheur reste agréable. Doucement, l'été laisse place à l'automne même si, pour l'instant, les couleurs du paysage restent vives. Les baignades et les promenades au soleil sont toujours d'actualité, tout comme les soirées à la belle étoile. Il fait bon vivre !
Les attendus
InformationsLe forum se déroule à Ottawa, Canada. Nous ne demandons aucun minimum de mots. Nous faisons un recensement mensuel. Avatar réel et doublons nom/prénom interdit.
Max venait tout juste de sortir de sa chambre et je fis un sourire en le voyant. Comme toujours il c'était habillé à la vitesse de l'éclair. Le jean un peu croche, sa petite chemise mal boutonnée et deux chaussettes différentes et là on ne parle pas de ses cheveux en brousailles quand il monta sur sa chaise pour manger ses rôties à la confiture. Je secouai la tête lentement en faisant son lunch alors que je sirotais mon café lentement. Encore cette nuit il était venu me rejoindre dans mon lit en se pelotonnant contre moi.
- Voilà! Ton lunch prêt et n'oublie pas ce soir, tu prend le bus.
- Hum hum. Tu va sortir tes gros muscles aujourd'hui c'est pour ça?
- Peut-être plus tard. Mr. Robbins va s'occuper des jeunes. Aujourd'hui une journaliste va venir me voir.
La rôtie de mon fils se figea dans sa petite main alors que son regard vint rencontrer le mien par-dessus ma tasse. Ouais... je sais que c'était surprenant de ma part. Je n'étais pas une vedette, du moins plus maintenant, je menais ma petite vie tranquille et je voulais que çacontinue comme ça. Je ne voulais pas exposer ma vie privée, je ne voulais pas mettre mon fils sous les projecteurs non plus.
- Une vraie vraie journaliste? Tu vas lui dire quoi? Tu crois que je vais pouvoir la voir? Est-ce que tu vas être gentle... gentil...
- Oui une vraie vraie journaliste. Je ne sais pas si tu pourras la voir je ne sais pas encore quand elle viendra. Puis je ne sais pas ce que je vais lui dire, je ne sais pas ce qu'elle va me demander et oui je vais être un gentlemen. Allez viens là qu'on remette de l'ordre dans te tenue.
Je reboutonnai sa chemise et remis son pantalon comme il faut et je l'habillai pour l'accompagner au bus de l'école. Encore une fois je me demandais comment sa mère faisait pour vivre avec ses aller-retour constant et ne pas avoir un once de regret. Une fois dans le bus je remontais la rue les mains dans mes poches pour retourner au gym et sortir l'équipement nécessaire pour les jeunes qui viendrait. Mr. Robbins arriva tôt comme à son habitude et je lui expliquai qu'il devrait s'occuper des jeunes le temps de l'entrevue. Il eut le même air de surprise que mon fils et me demanda sur quoi portait l'entrevue. Je haussai les épaules en soupirant et en me laissant tomber sur un bac à ses côtés.
- Depuis quand tu dis oui à ça petit?
- J'en sais rien. Je ne sais même pas pourquoi j'ai accepté. Peut-être que c'est pour parler du gym?
- Peut-être et un peu de pub ne fera pas de mal. Tu dois penser à Max et toi. Ça ne peut pas être mauvais. Ce n'est pas tout les journaliste qui sont de petites fouines. je suis certain que ça va bien aller Adam.
Je lui fis un sourire en hochant la tête lentement et me levai pour alle préparer du café frais au moins, je savais recevoir un minimum. Pendant que le café coulait je vérifiais mes papiers en soupirant. C'est vrai qu'un peu de pub ne ferait pas de tort, les paiements de l'hypothèque, les comptes et si on met là-dedans la nourriture et les vêtements pour Max je faisais des trésors d'imagination pour que tout soit en règle. Ce fut Mr. Robbins qui vint me voir pour me dire que la journaliste était là et qu'elle se nommait Amelia. Une vieille journaliste rabougrie, aigrie par la vie sans doute. Je me levai et allai à sa rencontre et... quelle ne fut pas ma surprise de voir une jolie jeune femme loin de l'idée que je m'étais fait d'elle.
- Amelia, bonjour! Je suis Adam et je vous présente Mr. Robbins. Alors euh... bienvenue dans mon humble gym. Si on allait dans mon bureau, on sera plus à l'aise pour parler.
Je lui fis un sourire gentil et la fit passer devant moi et refermai la porte de mon bureau. Je remis un ordre rapide dans ma paperasse que je rangeai sur un coin de mon bureau. Je versai deux tasses de café et j'en posai une devant elle. Sur les murs trônait des photo de moi plus jeune boxeur, sur une tablette était mes trophées et quelques médailles mas pas vraiment mise en évidence. Je m'assieds à ses côté toujours souriant et m'adossai à la chaise.
- Alors, que me vaut une entrevue?
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Amelia L. Henderson
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Amy était assise en face de son "boss", le visage fermé et les bras croisés comme figée sur place. En regardant bien, on pouvait presque deviner de la fumée qui commençait doucement à sortir de ses oreilles... Elle aurait pu s'arrêté sur les éloges qui avaient précédé la demande, n'importe qui aurait était heureux à sa place. Mais Amy n'était pas n'importe qui et ses exigences à son propre égard étaient très (trop) hautes.
« Et bien j'attends la chute de ta blague pas drôle... »
Reprit-elle finalement, on ne peut plus sérieuse. Il soupira, connaissant la jeune femme comme le dos de sa main et n'étant pas réellement surprit par cette réaction même s'il avait espéré un peu d'enthousiasme.
« As-tu seulement entendu la première partie de mon monologue ? » Soupira-t-il en secouant doucement la tête. « Ton reportage sur le café a eu un succès dingue, les gens en redemandent et c'est même la mairie qui nous a demandé de faire d'autres reportages sur les commerces de la ville. Tu devrais voir ça comme... Ta première emission ? »
« Mais une salle de gym ? Ça va être quoi après ? Le boucher du coin ? »
« Et bien... »
« Raaaaah ! »
Grogna-t-elle en levant les yeux au ciel.
« Amy... Tu veux courir avant d'apprendre à marcher. C'est peut-être un petit pas mais c'est un début ! Plus tu auras d'auditeurs et de visibilité, plus ta carrière pourra avancer. Rome ne s'est pas faite en un jour. »
La jeune femme avait toujours la tête en arrière, comme si on lui avait tiré une balle dans la tête et que son corps gisait inanimé sur cette chaise de bureau inconfortable. Pourquoi se sentait-elle aussi mal face à cette idée ? Pourquoi avait-elle tant besoin de plus ? Il y a quelques mois, elle se serait réjouie d'avoir cette chance mais là... Là tout avait changé, comme si son instinct même lui avait dicté que c'était une mauvaise idée. Cette première interview l'avait d'ailleurs convaincue de la chose, lui laissant un goût étrange qui allait devenir bien plus amer d'ici peu.
« Tu as raison... »
Finit-elle par murmurer comme si les mots lui arrachaient la gorge. Elle se redressa doucement, l'air vaincue. Après tout, elle avait réussi à faire un succès d'un sujet de "mémé" non ? Elle fera de même pour celui-ci et pour le suivant, et pour tous ceux qui seront nécessaires à son ascension.
« Puis, vois les choses du bon côté, ils ne veulent pas que tu filmes l'interview alors ça prendra moins de temps. Juste quelques images des lieux, une petite présentation rapide et le reste à l'écrit. »
Au lieu de décrocher un deal avec une chaîne de télévision, elle avait décroché un pseudo contrat avec la mairie... Pas très glorieux mais, effectivement, c'était un début et, effectivement, ça ne prendra pas trop de temps. Il ne lui restait plus qu'à trouver de quoi rendre intéressante une salle de gym...
« Oui... Merci. »
Dit-elle avec un petit sourire. Elle avait de la chance qu'il la connaisse aussi bien et qu'il ne s'offusque pas de ses caprices. Il lui sourit en retour puis la laissa reprendre sa journée. Heureusement, la jeune femme avait des choses d'intéressantes prévues aujourd'hui, un bon moyen d'oublier son étrange rencontre d'il y a quelques jours et sa déception matinale. Le destin avait néanmoins de drôle de plans pour elle, des plans qu'elle était à des années lumière de pouvoir imaginer...
Quoi qu'il en soit, la journée s'acheva sans autre déceptions et quelques jours passèrent avant que la jeune femme ne dusse se rendre à la salle de sport où son interview devait avoir lieu. Elle n'était pas nerveuse, lassée au mieux, impatiente que ça se termine et déjà frustrée par le résultat. Les questions qu'elle avait préparé lui semblaient un peu bateau mais les idées n'étaient pas venues même si les salles de sports n'étaient pas des lieux totalement étrangers pour elle. Tant pis, il allait falloir improviser !
L'homme qui vint l'accueillir était tout à fait le cliché qu'elle attendait : un homme d'âge mûr, larges épaules, mâchoire carrée et l'air stricte. La salle en soit était accueillante et lui ne semblait pas particulièrement bourru mais il n'était pas non plus particulièrement loquace, semblant même passablement agacé par sa présence... Ou peut-être pas ? Il sembla un peu surpris quand elle se présenta comme étant la journaliste qu'ils attendaient et elle fut surprise quand sil lui annonça qu'il allait chercher le patron. Alors ce n'était pas lui ?
Un peu perplexe, la brune attendit sagement dans l'entrée, observant les alentour avec attention, perdue dans ses pensées. C'est alors qu'une voix des plus agréable la sortie de sa rêverie, la faisant presque sursauter. C'était lui le patron ? Où était le vieil homme ? Où était le vieux militaire cliché de ses pensées ? Son cœur manqua un bond mais elle se ressaisit vite, s'empressant de leur tendre une main robuste pour les saluer professionnellement, commençant par monsieur Robbins qui ne s'était pas réellement présenté plus tôt.
« Heureuse de mettre un nom sur votre visage. Et un visage sur votre nom. » Ajouta-t-elle en se tournant vers Adam à qui elle souriait à présent comme si de rien n'était. « Merci pour l'accueil et, pour la reste, c'est comme vous voulez. »
Comme elle n'avait pas besoin de filmer, le lieu importait peu même si elle préférait un endroit calme où elle pourrait l'entendre et éventuellement évoquer des sujets un peu "indiscrets" loin des oreilles curieuses. Quoi que son plan était réellement bateau, des questions lambdas... Mais peut-être qu'il allait l'inspirer ?
« La ville a envie de mettre à l'honneur certains commerces et lieux d'intérêts. » Répondit-elle en s'installant où il l'avait invité à le faire. « L'article sera mis dans notre journal ainsi que sur le site de l'office du tourisme. » Expliqua-t-elle, surprise qu'il n'ait pas eu plus d'informations bien que cela ne soit pas la première fois que ça arrive. « Vous aurez un droit de regard sur ce qui sera publié et vous pouvez choisir de ne pas répondre à certaines questions ou d'ajouter tout commentaire qui vous semble important ou intéressant. »
Même si elle était un peu "madame pieds dans le plat" et que beaucoup lui reprochaient d'être trop franche, Amy était respectueuse et très professionnelle. Tous ces articles étaient réalisés avec soin, jamais sans l'autorisation des intéressés, jamais déplacés ou trop intimes. Juste les informations importantes, les anecdotes croustillantes mais intelligentes et une vision personnelle des choses. Elle y tenait, c'était un peu sa marque de fabrique et elle ne renoncerait pas à ça même si ça devait lui couter un scoop.
« J'aimerai juste prendre quelques photos et vidéos de la salle avant de partir. Peut-être d'une session de coaching aussi si vous en avez une dans les jours qui viennent ? Juste pour que les gens puissent avoir un réel aperçu des choses. Puisque nous avons un site, autant en profiter même si l'interview elle-même sera uniquement à l'écrit. »
Finit-elle, préférant lui laisser le temps de répondre et d'éventuellement poser ses limites. Il semblait un peu timide ce qui était surprenant pour un coach. Un homme humble de toute évidence, calme aussi ? Un personnage intéressant en tous cas, assez pour lui faire relativiser un peu la déception qu'elle avait ressenti en apprenant cette nouvelle mission.
My heart is like an open highway, I did it my way. I just wanna live while I'm alive. I ain't gonna live forever. I ain't gonna be just a face in the crowd, you're gonna hear my voice when I shout it out loud : it's my life !
Je n’avais jamais aimé être au centre de l’attention même dans ma très brève carrière de boxeur. Donc que j’accepte une entrevue sans poser de questions me surprenais moi-même. Pourquoi j’avais dit oui? J’avais à peine raccroché que l’envie de les rappeler me prit mais je ne le fis pas. On m’avait appris quand on prend un engagement on le prend jusqu’au bout. Même M. Robbins avait semblé surpris de ma décision et heureusement pour moi, il me fit voi le côté positif de la chose… S’il y en avait un côté positif. Je tentais de me changer les idées à coups de chiffres et de papiers à faire et à classer mais c’était pour ainsi dire… peine perdue. De plus je m’imaginais bien la dites journaliste comme étant une femme sur son déclin professionnel qui fait des articles un peu boboche sur la ville avec un air blasé. Un papier pour se débarrasser de cet article pourri au plus vite. Cependant en la voyant, je fus surpris de mon imagination de merde! C’était une jolie jeune femme, au début d sa carrière et qui probablement se tapait des articles un peu boboches pour monter lentement dans son métier. Je lui serrai donc la main en souriant poliment et étonnamment content que se ne soit pas une vieille journaliste sur le déclin blasée.
- Heureux également de mettre un visage sur votre nom.
Est-ce que je lui dis quelle image de merde mon cerveau avait fait d’elle? Hum… non vaut mieux pas. Peut-être un jour… ou peut-être pas. de toute façon c’est pas comme si on allait se cotoyer tout les jours non plus, on était clairement pas dans les même sphères. Je la fis donc passer dans mon bureau comme les jeunes allaient arriver bientôt et ainsi on seraient plus tranquilles. Posant un café devant elle, je m’assied à ses côtés en lui demandant le but de l’entrevue. Prenant ma tasse, elle se figea sur mes lèvres alors que mon regard bleus remontaient dans celui de la jeune femme. La ville voulait mettre à l’honneur certains lieux de la ville? Hum… ok… et pourquoi soudainement mon gym? Je n’étais pas dans un quartier disons “fréquentable” même qu’on disait de s’en tenir loin une fois la nuit tombée alors pour le tourisme… Je pris une gorgée et posai ma tasse lentement sur mon bureau soudainement je me senti plus intéressé quand elle me dit que j’aurais un droit de regard sur l’article et même ajouter ou enlever ce que je voulais. Je me passai la langue sur les lèvres jetant un regard à la salle derrière la vitre et reportait mon regard sur la jeune femme. Ok… elle avait gagné un bon point. Mon cerveau roulait rapidement me préparant à toute éventualité mais ça me semblait une femme droite dans ses bottes et honnête.
Je la laissai continuer quand elle ajouta qu’elle voudrait bien prendre quelques vidéos et photos pour leur site internet et pour l’office du tourisme… quoique je me demande bien ce qu’un touriste pouvait venir faire ici à moins d’être perdu. Je pris une grande inspiration m’adossant à ma chaise et fouillant le regard de la journaliste tentant de voir une entourloupe ou une arnaque mais force d’admettre que je n’en vis pas. Du moins je ne le sentais pas. Les avant-bras sur les accoudoirs, je tapotais mes pouce ensemble mon regard dans celui d’Amelia. Bon aller il fallait que j’ouvre la bouche sinon elle allait croire que j’allais la foutre dehors.
- J’avoue que je suis surpris que la ville veuille mettre de l’avant mon gym. Pas que je n’en sois pas fier, disons que le quartier la nuit n’est pas… disons celui qu’on recommande à un touriste. Mais j’apprécie la petite pub que ça fera, on en a vraiment besoin.
Je lui fis un sourire rassurant en me redressant sur ma chaise et me raclant la gorge.
- Je vous remercie de pouvoir avoir un droit de regard sur l’article que vous voulez écrire. Puis pour les photos je ne vois pas de mal mais pour la vidéo laissez-moi voir avec mes habitués. Certains ont un casier judiciaire ou ils veulent juste être discrets dans leur vie en général. Mais promis je vous contacterais pour ça.
En fait je pensais bien à mon petit protégé, il aimerait bien quelques vidéos et photos qui l’aiderait dans sa future carrière de coach. Mais pour les autres… C'étaient des méfiants pour la plupart.
- Alors comme tout est dit… je crois qu’on peut débuter? On euh… en fait un détail. J’imagine que vous avez fait vos recherches, J’ai un fils, cinq ans, si vous pouvez éviter de le mentionner dans votre article j’aimerais beaucoup. Il n’a pas choisi lui ce… cette entrevue alors si on peut le tenir à l’écart je vous prie.
Ouais… je sais j’étais très protecteur de mon fils mais il y avait des circonstances atténuantes et il n’avait pas choisi que sa mère parte sans arrêt, que son père ait été populaire le temps d’un souffle. Je voulais qu’il soit épargné à bien des égards dans sa petite vie d’enfant et c’est peut-être pour cette raison que je le protégeais comme un loup protège sa meute. Enfin une fois dit mon visage s’éclaira d’un large sourire et mon regard se planta dans celui d’Amelia.
- Maintenant on peut commencer! Alors,quelles sont vos questions, je suis toute ouïe!
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Amelia L. Henderson
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Était-elle entrée dans un univers parallèle où tous les hommes qu'elle interviewait avaient ce petit je ne sais quoi d'envoutant ? Était-ce le karma qui la punissait pour avoir été volage ou même pour avoir été si peu reconnaissante envers les opportunités apportées ? Aucune idée mais c'était assez grisant bien que particulièrement perturbant. Quoi qu'il en soit, elle était là à présent, avec quelques questions bateau dont elle n'était pas fière pour un article qui ne l'enthousiasmait toujours pas plus que ça... Advienne que pourra !
Un sourire poli et une poignée de main plus tard, Amy suivait le jeune homme dans le bureau où elle lui expliqua la réelle raison de sa venue, un peu surprise que personne ne l'ai réellement prévenu avant. Bon, au moins ils étaient tous les deux dans la même situation en quelque sorte : là sans trop comprendre pourquoi, résiliés et professionnels bien que sceptiques. L'idée l'a fit sourire malgré elle avant qu'elle ne puisse lui répondre avec le peu d'informations qu'elle avait ou le peu qu'elle avait comprit.
« La ville veut justement redorer un peu l'image des certains quartiers en attirant une population plus variée. J'espère que ça vous aidera. »
Amy n'était pas du genre à se laisser attendrir facilement. Cœur de glace sur les bords... Néanmoins, elle trouvait la volonté du patron étrangement touchante. Ou peut-être était-ce dû à ce regard bleu dans lequel on se noierai volontiers?
« C'est normal, ça reste votre gym et je ne suis là que pour retransmettre au mieux l'image que vous voulez lui donner. Quant aux photos et vidéos, je peux aussi prendre quelques clichés après la fermeture ou simplement flouer les visages au montage, ce n'est pas un soucis. »
Ça ne devait pas être évident de travailler avec des gens avec un tel bagage... Dangereux même peut-être ? Après tout, tout le monde n'était pas enclin à saisir une seconde chance n'est ce pas ? Quoi qu'Adam ne semblait pas être le genre d'homme qui aurait du mal à se défendre... Ou du moins, c'est ce que laissait penser sa musculature saillante malgré les vêtements qu'il portait... Hum... Concentration Amy, concentration !
« Ne vous inquiétez pas, je n'avais qu'une question par rapport à lui et je peux totalement la laisser de côté ou la reformuler. »
Question qui concernait d'ailleurs ce dont il avait fait mention juste avant mais elle allait improviser autre chose, elle avait l'habitude. C'était même ça qu'elle aimait le plus : être dans le rush, dans le vif du sujet, l'imprévu. Ce n'était pas pour rien qu'elle aimait autant les sensations fortes. Et le regard du jeune homme à présent planté dans le sien lui donnait une impression de montagnes russes tout à fait inattendue...
« Bien, commençons par le commencement, qu'est ce qui vous a donné envie d'ouvrir une salle de gym et pouvez vous m'en dire un peu plus sur votre précédente carrière ? »
Bateau oui... Mais il fallait bien commencer quelque part non ?
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C’était surprenant que la Ville veuille redorer l’image de certains quartiers. Surprenant au point où je haussai un sourcil de suspicion mais bon, si ça pouvait aider à renflouer mes coffres, je serais bien idiot de dire non. Son petit sourire la rendait jolie, un peu plus accessible malgré son badge de journaliste. De ce fait, je répondis doucement à son sourire pour lui répondre tout aussi doucement.
- J’espère aussi, vraiment.
Enfin pas trop non plus car je devais gérer ce gym aussi et M. Robbins n’était plus très jeune non plus. Quand elle me proposa de prendre des photos ou même filmer, je lui demandais d’attendre que j’en parle à mes usagers. Certains ne voudront pas à cause de leur casier, ou même parce qu’ils voulaient être discrets. Mon regard resta dans le sien alors qu’elle me répondait et malgré tout, sa réponse me rassura et n’effaça pas le petit sourire que j’avais.
- C’est très gentil de me le dire, je leur en ferais part également. Si l’option de flouter l’image est là, je pense qu’ils accepteront.
Je sais que mes “gros durs” ne voudront pas mais je pourrais réussir à en amadouer certains. Ben serait facile, il était bien à l’aise devant les caméras, dégourdi et il le fallait pour être boxeur. Mais même si ma clientèle était disons “difficile” il n’en reste pas moins qu’ils étaient respectueux entre eux la plupart du temps. Oui bon il m’arrivait de devoir gérer des tensions mais ça faisait partie de mon boulot aussi. De ce fait je lui demandais, si c’était possible de mettre mon fils en-dehors de cette entrevue. Je ne tenais pas à le mettre dans ma décision et je voulais le tenir à l’écart un peu. Qu’il vive sa petite vie d’enfant sans tracas, calme… quoique calme et Max ça faisait deux. Quand elle me dit qu’elle n’avait qu’une question par rapport à lui mais qu’elle pouvait la zapper ou la reformuler, je penchai la tête sur le côté soudainement curieux de cette question.
- Posez-la quand même, je vous dirais si je souhaite y répondre mademoiselle.
Une fois les accords entendus je lui fis un large sourire prêt à commencer. Ok… ça commençait bien. Parler de ma carrière semi-pro que j’ai tant détesté. Mes parents allaient clairement lire l’article et je ne voulais pas d’une énième dispute. Quoique je leur parlais que très peu alors un peu plus un peu moins…
- J’étais dans les semi-pro. Je… j’ai tenté la boxe adolescent peut-être pour défier mes parents ou je ne sais quelle raison stupide d’adolescent. Mais rapidement, on a remarqué que j’avais du talent alors j’ai suivi la vague, ce qu’on attendait de moi en somme. J’ai continué jusqu’à semi-pro et M. Robbins a été mon coach pendant de longues années. C’est lui qui a remarqué que je ne le faisait pas par plaisir. Je m’étais lancé dans la boxe parce que j’étais bon et que… bien qu'on attendait de moi que je monte en grade.
Je me passais la main dans les cheveux en me mordant la lèvre, petit malaise en fait. C’est quand j’ai annoncé à mes parents que j’arrêtais tout que ma vie à déboulée. Ils voyaient en moi un plan de retraite, ma petite amie et maman de Max me voyait déjà riche comme Rocky Balboa.
- J’ai décidé d’ouvrir ce gym parce que je ne connais rien d’autre que ça Mlle. Henderson. J’ai été un moment à me demander quoi faire et comment le faire. Puis un jour j’ai vu ce vieux gym à vendre alors le peu que j’avais je l’ai investi ici et vu le quartier… J’ai voulu donner la chance à des jeunes démunis de venir faire du sport à peu de frais. Si je pouvais en aider qu’un seul alors, c’était déjà un de moins avec une vie de misère.
Je baissai le regard car malgré tout, malgré leur airs de gros durs c’étaient des tendres. La plupart ne demandait qu’être aimé et respecté et ici ils l’étaient. J’en ai vu de toutes les couleurs ici. Drogue, petits dealer, des amochés de la vie, des familles violentes ou brisés. Quelques-uns me demandaient refuge le temps d’une nit pour dormir en sécurité. C’est peut-être la raison pourquoi ils adoraient Max, ils voulaient le préserver de la laideur du monde qu’ils voyaient trop souvent. Je relevai le regard vers la jeune femme et le fouillai une seconde.
- Je sais ce qu’on dit sur mon gym mademoiselle. On pense que c’est le repaires de petits caïds, qu’il se passe des choses louches et malsaines mais j’ai des règles strictes et ils le savent. Pas de consommation dans mon gym sinon je les fous dehors, ils ne doivent pas arriver intoxiqué sinon ils n’entrent pas. Ici il n’y a pas de gang, de race, de rivalité et je n’accepte rien de ça non plus. On est ici apprendre la boxe ou s’entraîner et on est des humains qui doivent se respecter. Ils le savent et respecte cette règle car il savent qu’ici, ils sont en sécurité.
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Amy n'avait pas réellement cherché plus loin, prenant cet article un peu à la légère sans pour autant perdre son professionalisme. Drôle de paradoxe, drôle d'équilibre... Tout lui paraissait un peu étrange en ce moment, comme si le monde s'était mis à tourner différemment. Le prix à payer pour un succès foudroyant ? Peut-être... Elle l'espérait en tous cas. Quoi qu'il en soit, elle sourit au jeune homme, espérant pouvoir l'aider un peu grâce à cette interview. Au moins ça.
« De toute façon vous pourrez tout voir avant la publication donc vous pourrez toujours leur redemander au dernier moment et je pourrais éditer tout ça au besoin. »
Répondit-elle même si l'idée de devoir éditer à la dernière minute ne l'enchantait guère. Elle aimait pourtant les challenge mais pas de cet ordre là. Amy visait grand, toujours. Mais, pour voir grand, il fallait commencer petit, leçon qu'elle avait apprise douloureusement ces derniers temps... Patience et longueur de temps valent mieux que force ni rage lui avait toujours dit sa mère et c'était un concept que la jeune femme avait toujours eu du mal à accepter.
« C'était justement par rapport à la clientèle et au quartier. La question était : vous arrive-t-il de mener votre fils au travail et vous est-il déjà arrivé de vous inquiéter pour sa sécurité. » Expliqua-t-elle sans jeter un seul regard à ses notes. « Comme je sais que les gens diabolisent beaucoup ce genre de public et qu'ils dramatisent facilement, je pensais que ça pourrait les rassurer. »
Ajouta-t-elle, sincère. Enfin, c'était à condition qu'il réponde par la négative bien sûr... S'il avait dit "Je ne l'emmène plus car on a faillit lui tirer dessus la dernière fois", ça foirait un peu l'effet escompté ! Quoi que, du peu qu'elle avait vu, c'était loin d'être aussi glauque que ce qu'elle s'était imaginé.
« Il y a pire comme façon de défier ses parents. » Sourit-elle, étrangement gênée de le voir aussi mal à l'aise soudainement. Elle n'était pourtant pas du genre à s'inquiéter de mettre les pieds dans le plat... « Quelle autre carrière aviez-vous envisagé plus jeune ? » Demanda-t-elle en espérant détendre un peu plus l'atmosphère. « Et c'est tout à votre honneur. » Répondit-elle, notant avec une rapidité redoutable les informations importantes. « On dit de plus en plus que le sport aide grandement la santé mentale. Avez-vous constaté des changements bénéfiques sur vos abonnés ou même sur vous ? »
Amy était convaincue des bienfaits du sport sur l'esprit, elle en était la preuve ! Mais elle voulait que les gens s'en rendent compte, qu'ils prennent plus soin de leur corps pour soigner leur cerveau au passage. L'un ne va pas sans l'autre après tout : Un esprit sain dans un corps sain !
« C'est rassurant de savoir qu'il y a un cadre ici et que le maître mot est le respect. Malheureusement, ça manque beaucoup aujourd'hui... » Soupira-t-elle, ne comptant plus les exemples de manque de respect auquel elle avait assisté dans sa vie, et venant de tous les âges, races et sexe. Quel drôle de monde... « Avez-vous déjà déploré des incidents graves ici ? Je n'ai pas trouvé de grosse intervention policière lors de mes recherches, j'imagine que ces règles sont plutôt efficaces et que vous avez assez de gros bras ici pour les faire respecter sans problème ? »
Amy se trouvait barbante... Mais que pouvait-elle demander de plus ? Comment rendre ça intéressant ? Quoi qu'il en soit, elle ne s'ennuyait pas autant qu'elle ne l'aurait pensé, intriguée qu'elle était par le jeune homme qui lui faisait face et qui transpirait la gentillesse malgré sa carrure...
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C’était quand même gentil de sa part de me donner un droit de regard, il y a peu de journalistes qui ont se sens du devoir. Ceux que j’ai rencontré était oui certes respectueux mais quelques-uns étaient sans scrupules. Déjà je sens que cette entrevue serait plutôt plaisante et amusante, du moins je l’espérais fortement. Donc après ma demande de ne pas inclure mon fils dans cet article, elle m’avoua qu’elle en avait une mais pouvait la zapper. Cependant la curiosité l’emporta alors que je lui demandais de la post quand même. On verrait par la suite si je voulais y répondre. Je souris à sa question et c’était bien une qui m’était souvent posée. Je me raclai la gorge avant de répondre,me redressant légèrement.
- Mon fils est habitué à venir ici et il aime bien en fait. Il aide Mr. Robbins à ranger entre autres. Je ne me suis jamais inquiété pour sa sécurité en fait parce que je suis toujours ici. La plupart quand ils ont su que j'avais un fils, c'est comme si une entente tacite avait été faite entre eux. Ils font attention à comment il parle et de quoi il parle surtout. Si l’un d’entre eux veut faire du grabuge, il se fait rapidement mettre à l’ordre. Je me penchai vers elle en m’appuyant sur mes cuisses, Vous savez, la majorité ici n’ont pas eu et n’ont pas une vie facile donc quand ils savent que mon fils est là, ils s’assurent qu’il garde son innocence et qu’il reste le petit bonhomme joyeux. Donc est-ce que je suis inquiet? Pas le moins du monde.
Je lui fis un petit sourire en coin car s’il y avait eu le moindre danger, le moindre soupçon que ça nuise à ses sécurité, jamais il ne viendrait dans le gym. Je continuais donc de répondre aux questions de la jeune femme n’aimant pas particulièrement parler de mon passé de semi-pro, je n’étaos jamais trop à l’aise de l’évoquer d’ailleurs.
- Oui bien… disons que c’était plus une façon pour qu’il me porte attention.
Parce que mis à part le fric, les profits et le succès de leur entreprise, je passai un peu loin derrière. Ce n’est que quand ils eurent la confirmation que j’étais un poulain prometteur que soudainement je devenais très intéressant. Quand elle me demanda quelle autre carrière j’avais envisagé plus jeune, je pris une grande inspiration. Y avais-je seulement pensé? Je m’adossai à ma chaise en croissant les bras réfléchissant un moment.
- Je n’y jamais vraiment pensé vous savez. Gamin je voulais être policier, astronaute, joueur de hockey. Les métiers que tout petit garçon rêvent en fait mais sinon plus vieux. J’ai pensé un instant acteur mais je ne suis pas doué pour jouer la comédie. Sinon j’ai bien aimé les photos avec des sponsors. Mais je n’ai jamais eu de choix définit en tant que tel.
Arf…. même ma réponse sonnait pathétique! On dirait que j’avais arrêté de vivre alors que j’ai commencé à être intéressant pour la boxe. Quand elle ajouta si j’avais constaté des changement positif sur mes usager ou même sur moi je lui fis un grand sourire décroissant les bras et fouillant son regard.
- Oui j’en ai vu. Pour mes jeunes certains sont retournés à l’école ou se sont trouvé un petit boulot. D’autre ont vu leur estime et leur confiance en eux remonter. J’en ai même un qui souhaite faire carrière professionnelle dans la boxe. Pour moi… je m’entraîne toujours une petite heure par jour, parfois plus. Par habitude oui mais aussi pour garder la forme. Puis ça aide à faire le ménage dans la tête. On y voit plus clair après, des fois se défouler sur un sac de frappe ça peut être bénéfique.
Elle renchérit en disant que c’était rassurant ce cadre de respect que je mettais un point d’honneur à faire respecter. Je souris doucement, car c’était l’une des choses sur lesquelles j’étais pas peu fier. Voilà la question que j’attendais! Est-ce que les flics étaient venus ici? Celle qui n’était pratiquement jamais posé mais que je voyais dans le regard des gens. Je ris doucement quand elle parla de mes “gros bras”. C’était pas mal une des répliques de mon fils ça. C’est le sourire toujours accroché que je lui répondis.
- Oui bien j’ai des gros bras et ça peut aider oui à se faire respecter, Il n’y a pas eut non de grosses interventions policières. Au début, je pouvais avoir une visite surprise des policiers pour s’assurer que ce n’était pas un repaire de petits caïds. Ou si un faisait trop de grabuge oui il m’est arrivé de les appeler. Mais depuis un an environ je dirais que ça va plutôt bien. Ils savent qu’ils ont des choses à respecter et que si je lève la voix ce n'est pas pour rire.
Je lui souris doucement parce que mine de rien elle était jolie,brillante de ce que je pouvais constater et le ton de sa voix était un mélange de douceur et de bienveillance. Dire que je pensais m’emmerder durant cette entrevue! Au moins elle avait des questions intelligentes et je sentais que ce n’était pas seulement pour remplir un papier et ensuite basta.
- Je peux vous dire quelque chose hors entrevue? demandais-je doucement, je n’accepte pas d’entrevue en général. Ces souvent les mêmes questions qui reviennent mais je dois dire que présentement, c’est vraiment plaisant et j’aime bien la tournure que vous prenez pour ceci.
J’étais sincère. Je passais vraiment un bon moment enfin jusqu’à ce que laporte de mon bureau ouvre sur un “PAPA!” beaucoup trop joyeux. Un petit bonhomme de 5 ans,version mini-moi avec le même regard bleu clair, venait de se figer dans la porte en voyant que je n’étais pas seul.
- Je suis occupé Max…
Ne m’écoutant pas il marcha jusqu’à moi en gardant un oeil sur le jeune femme qu’il ne connaissait pas. Grimpant sur une cuisse il se tourna vers moi quelques minutes pour retourner son regard sur la jeune femme.
- C’est Amélia Henderson. C’est une journaliste. Elle vient pour poser des question sur le gym.
Il tourna un regard brillant vers moi en haussant les sourcils et je hochai simplement de la tête. Il reporta son regard sur Amélia tout aussi emballé que son petit regard laissai voir.
- Wooooow dit-il tout bas, On peut gagner des sous en posant toujours des questions?
Je roulai des yeux en soupirant. Hé merde… comme s’il n’en posait pas assez comme ça!
- Max,ça te dirais d’aller voir Mr. Robbins et l’aider avec Ben?
Aussitôt dit, aussitôt sur ses pieds et il détala en claquant la porte sur mon “Doucement la porte!”. Je souris un peu mal à l’aise mais bon elle venait de rencontrer Max visiblement. Je levai la main en direction de la porte en disant
- C’était mon fils Max. Désolé de l'interruption. Vous aviez d’autres questions?
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